Cadillac XT4 : la légende du Phoénix

Pas plus tard qu'en ce mois d'Octobre, Cadillac, constructeur Américain appartenant à General Motors, publie une interview du suisse Félix Weller, étant le Vice-Président de Cadillac Europe. Oui, son poste est toujours occupé, même si la marque ne montre pas vraiment de signe de présence dans nos contrées. Et, notre Félix, il nous annonce qu'il va avoir du boulot incessamment sous peu...

Cadillac en Europe, c'est un peu une histoire de chasse au fantôme. Combien de grosse bagnole américaine avez-vous croisé sur la route durant cette journée ? Aucune. Pourtant, elles ont le gabarit d'une Audi A8, autant de luxe et même plus confortables, la gueule en prime. Mais que ce soit Chevrolet (partiellement disparu), Chrysler (totalement disparu) et même Cadillac, leurs véhicules n'ont jamais su séduire les européens. Trop tape à l'oeil, trop gros moteurs... Et surtout, une mauvaise renommée pas terrible. C'est ce avec quoi se bat beaucoup de marques à l'heure actuelle : l'image de marque

Cadillac : pas si disparue que cela !

C'est le moins que l'on puisse dire. Début septembre 2018, Cadillac annonçait des ventes spectaculaires, avec une augmentation de 15,5% sur le marché global, et pas mois de +27% sur le marché européen. Bon, évidemment, le montant total des véhicules vendus près de chez nous excède de peu 1.000, ce qui n'est plutôt pas mal pour une marque américaine. Notez que Chevrolet est partie voir si l'herbe n'était pas plus verte ailleurs en 2015, alors que leur gamme était vraiment appropriée à nos habitudes. Cadillac est donc bien courageux de rester dans nos contrées. Par contre, si vous voulez vous en acheter une, il faudra se déplacer à Tours, ou bien à Westerlo (Belgique), par exemple ! C'est donc un point à développer pour revenir chez nous...

Cadillac fait son come-back

D'après l'interview rondement menée par Félix Weller, Cadillac reviendra en force en Europe au 4ème trimestre de 2019, soit dans un an. Cette date, ce sera l'ouverture du cahier de commandes pour leur nouveau SUV Cadillac XT4, que vous voyez sur les photos. Quoi de tel qu'un SUV pour se relancer ? Le Vice-Président de Cadillac en Europe nous dit que la marque pourrait se cantonner là où elle est déjà bien présente (Amérique et Asie), mais notre continent est, d'après lui, l'emblème du véhicule premium, cour dans laquelle leurs modèles jouent. La phrase percutante est la suivante : "ça nous permet de nous comparer avec les meilleurs concurrents Européens sur leurs propres terres". C'est assez plaisant à lire, parce que c'est le signe qu'ils vont rester.

Cela fait maintenant quelques temps que le marché automobile de l'Europe orientale avait perdu de sa superbe. Beaucoup de constructeurs jouant entre le premium et le généraliste ont joué, et ont disparu. Nous parlons ici de Lancia, de Rover, et même Saab. D'autres, comme Volvo, Lexus, Alfa Romeo et... DS Automobiles, sont passés dans la section supérieure. Ici, Cadillac arrive et va rentrer dans cette catégorie "semi-spécialiste", un segment en danger perpétuel, en espérant rentrer le plus tôt possible dans la cour de BMW et consort.

Le SUV XT4 comme seul fer de lance ?

Non, pas fer de lance, mais bien fer de relance. La gamme actuelle est bel et bien conservée. Elle s'articule autour de l'ATS (uniquement disponible en V, sigle de sportivité), berline familiale de type BMW Série 3, mais aussi de la nouvelle CT6 (berline de luxe, consœur de la Mercedes Classe S), de la fameuse CTS-V, du crossover XT5 et du monstre Escalade ! Nous avons fait le tour ! Mais pourquoi ces modèles ne pourront pas faire office de relance de la gamme ?

Parce qu'ils sont décernés à trop peu de personnes. Lorsqu'une marque crée un véhicule, elle le fait pour un certain public. Ici, en proposant un nouvel XT4, Cadillac veut faire un coucou à une bonne clientèle. Sa taille d'environ 4,60 mètres (4599 mm) veut qu'on la compare à un Land Rover Discovery, mais quand même un peu plus petit qu'un nouvel Audi Q5 ou BMW X3. Soit, vous aurez compris qu'il n'est pas là pour rigoler, et c'est une très bonne nouvelle...

Des décisions plutôt étonnantes

Une marque américaine ne produira, par définition, que des motorisations essence sur ses terres. Il fait aussi remarquer que plus d'un SUV sur deux vendus est un diesel. Mais, comme le dit notre vice-président Félix, il faut bien lancer un modèle en Europe. Il ne sert à rien de se presser, c'est pour cela qu'ils se laissent un délai d'un an (quand on est des années en retard sur un segment, on n'est plus sur ça...) pour bien développer leur modèle, alors qu'il est sur le point de sortir aux US. Vous l'aurez compris, le nouveau "petit" SUV aura une motorisation diesel, alors qu'ils annonçaient arrêter leurs plans sur le développement de cette motorisation.

Ainsi, le XT4, prenant la place de véhicule d'entrée de gamme, en-dessous donc de l'ATS, se munira d'une unité essence, et une diesel. La première sera sûrement le 2 litres injection directe turbo de 240 chevaux et 350 Nm (disponibles sur une plage énorme !), accouplé à une boite automatique à 8 rapports. Nous n'avons encore aucune information sur un éventuel moteur diesel, mais nous pouvons nous attendre à un 3 litres V6 pour sortir les mêmes poneys que le moteur essence (voire un peu moins), avec du couple en conséquence.

Pourquoi un diesel sous le capot du Cadillac XT4 ?

Félix Weiller est totalement conscient de la mauvaise passe que traverse le diesel. Tellement bien au courant qu'il affirme que c'est une bonne solution. Il lance l'argument, évident, qu'un moteur essence apporte peut-être la puissance, mais, un moteur diesel est, en solution thermique, indétrônable en termes de performances/consommation/rejets. Nous avons déjà entendu cela quelque part, mais le vice-président Cadillac Europe dit que le diesel est une solution pour respecter les objectifs fixés en rejets de CO2.

Une apparition éphémère... Vraiment ?

Absolument pas, d'après eux ! Ils veulent à tout prix débarquer dans le segment le plus porteur en Europe, et ils comptent y rester. Lorsque l'on pose la question : "Où voyez-vous Cadillac d'ici 5 à 10 ans ?", Monsieur Weiller nous dit être impliqué dans l'optimisation de l'offre de produits et l'adapter au marché européen. Traduction faite : Cadillac va nous faire plus de modèles ! MAIS, d'après eux, une approche similaire à leurs (futurs) concurrents ne serait pas pertinente. Se définissant comme un constructeur de niche, la marque américaine ne se met pas de pression (comme le font les premiums allemands), et compte proposer des véhicules inédits, ce qui va nous faire beaucoup de bien !

Un plan d'action, outre les véhicules électriques/hybrides et la conduite autonome (beurk), c'est ce qu'ils appellent "BOOK by Cadillac". Alors, non, chez anglophones, ce n'est pas un livre sur les plus belles Cad's, mais bien une solution pour acquérir une belle américaine ! Développée depuis 2017 aux USA, cette solution de "leasing" à très très courte durée. Un leasing s'étend entre 3 et 5 ans. General Motors propose une solution de renting pendant une durée de 1 à 6 mois ! Ils sont malins, ces américains ! Vous déboursez 1.700€ pour avoir une Cadillac (ou Chevrolet super puissante) pendant un mois, dans le cas où vous ne souhaitez pas vous engager plus longtemps, ou bien 1.600€ par mois pendant 3 mois, et encore 1.500€ par mois pendant 6 mois ! Evidemment, les prix varieront en fonction des gammes. Mais ceux-ci sont pratiqués pour les CT6, Escalade, ATS-V et CTS-V, etc. A ce prix, la voiture vous est livrée endéans les 48 heures au lieu de votre choix, par un chauffeur expérimenté !