Le 15 Août 2016, par Thomas Drouart
Offrir le meilleur rapport qualité/prix, telle était la genèse du projet 109 souhaité par Renault à l'aube des années '50. Mais pas question de remplacer la 4CV dont le succès ne décline pas. Celle qui se fera appeler Dauphine jouera la carte de la cohabitation. Elle se verra même déclinée par le sorcier Gordini. Mais quel sort a-t-il jeté à la Dauphine ?
Fiche technique |
Dimensions | 3,95 x 1,52 x 1,44 mètre | |
Poids | 635 kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 4 rapports | |
Transmission | Propulsion | |
0.845 litre 4 cylindres en ligne 40 chevaux 64 Nm |
0 à 100 km/h | 33"3 |
Vitesse max. | 126 km/h | |
Consommation | 6,4 L / 100 km | |
Côte moyenne | 10 000 € |
Projet 109
Après la seconde guerre mondiale, Renault se relève et mène différentes études concernant les attentes de ses clients. L'objectif est clair : élargir la gamme et donner un nouveau regard à la marque au losange. La recherche du compromis parfait, avec un habitacle suffisamment vaste, une consommation réduite en carburant et un prix attractif sont les maîtres-mots du projet 109. Les études se succèdent car le cahier des charges est strict. Un maximum de pièces doivent être reprises de la 4CV et la belle doit disposer d'une vaste coffre, d'un entretien peu coûteux, de 4 portes et d'autant de places. Cinq ans plus tard, le projet 109 aboutit à une voiture de série. La 4CV était la "reine des ventes", celle-ci en sera la Dauphine. C'est ce jeu de mot qui donna son nom à cette berline. La ligne est fluide, harmonieuse et bien constuite, donnant une image un brin vieillotte à la 4CV. Deux charmes bien différents mais qui remplissent un cahier des charges étrangement similaire.
Des performances correctes...
La Dauphine subit de nombreux tests, durant cinq ans, jusqu'à sa commercialisation dès le millésime 1956. Les ventes sont plutôt bonnes, cette berline Renault à moteur arrière plait au public. Il faut dire qu'elle a de sérieux arguments, comme des couleurs assez vives bien dans l'ère du temps, des chromes sans excès et une ligne résolution moderne. Le magazine américain The Motor lui attribuera même le titre de la "plus jolie quatre places du monde". Et bien que la puissance délivrée par le 4-cylindres soit des plus modestes, la Dauphine compense par un poids très bas, qui lui offre des performances correctes. C'est ainsi que l'on retrouve rapidement des Dauphine en compétition, notamment aux Mille Miles. La carrière est lancée et le succès ne démordra pas. Chaque année, la Dauphine évolue par petite touche pour être toujours plus aboutie. Elle est même proposée avec une version Ferlec, sans pédale d'embrayage et une version à boîte de vitesse robotisée à trois rapports synchronisés.
Le sorcier chez Renault
Dès 1957, chez Renault, on comprend rapidement que la Dauphine peut et doit être exploitée un maximum pour accroître la rentabilité. La marque fait alors appel à Amédée Gordini, qui cherchait justement à se reconvertir. Un partenariat naît alors et la Dauphine est la première Renault à passer dans les mains du sorcier. On ne présente plus Gordini, ce préparateur a un passé incroyable dans le domaine de la préparation automobile. Sur la Dauphine, il proposera une version plus musclée, portant son nom. Elle dispose d'une mécanique poussée à 38 chevaux, d'une boîte de vitesse à quatre rapports, de pneumatiques plus larges, de suspensions revues. Chaque millésime de Dauphine Gordini sera amélioré pour toujours plus de performances. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, les Dauphine Gordini ne sont pas l'apanage d'amoureux de la vitesse. L'agrément est bien supérieur à celui de la Dauphine "de base". Et il existe alors bien une version plus luxueuse (l'Ondine), alors pourquoi pas une version plus puissante ? Ceux qui n'aiment pas les compromis opteront même pour l'Ondine Gordini de 1961 à 1962. Revenons à la Dauphine Gordini. Le style reste très similaire, la discrétion est de mise. Mais il était possible d'opter pour des coloris chattoyants.
Aux petits oignons
Difficile de ne pas succomber au charme de la Dauphine Gordini. Il est vrai que de prime abord, il est bien difficile de percevoir la patte de Gordini. Il suffit de s'approcher pour y percevoir les sigles latéraux et arrière. Mais il y a aussi des touches plus subtiles, comme des tissus particuliers pour les sièges mais qui évoluent d'années en années. La Dauphine Gordini (nom de code R1091) suivra les mêmes évolutions que la version classique (R1090). En 1963, la Dauphine Gordini est toujours commercialisée mais elle a bien évolué depuis les premiers exemplaires sortis il y a six ans de l'usine. On appréciera de nouvelles teintes de carrosserie dont le très sobre mais élégant Gris Turenne revêtu par notre exemplaire. On notera un sigle "Renault" sur l'aile avant gauche et "Gordini" sur la droite. Après, les modifications se trouvent principalement dans l'habitacle. Les jantes sont plus larges, ce qui améliore la tenue de route mais aussi l'esthétique. Mais à l'époque, le surcoût est très élevé avec 15 % d'augmentation. Cela reste néanmoins peu mais permet à Amédée Gordini d'éviter la faillite de son entreprise. Le partenariat est solide et l'homme peut donner libre court à ses envies tant qu'il reste dans le budget. Les modifications qu'il opère sont très nombreuses sur la mécanique et les réglages sont aux petits oignons.
40 chevaux
Efficace est un mot qui qualifie plutôt bien la Dauphine Gordini. Depuis 1961, la puissance du 4-cylindres en ligne est portée à 40 chevaux. Une puissance relativement faible mais compensée par une masse inférieure à 650 kg. Stricte propulsion, elle dispose d'un moteur placé à l'arrière, comme la 4CV, ce qui libère un beau volume de coffre à l'avant et un bel espace aux jambes tant à l'avant qu'à l'arrière. Pour le reste, c'est un modèle à l'ancienne, avec des sièges moelleux et quelques touches qui rappellent le travail opéré par Amédée Gordini. On retrouve par exemple un volant noir, différents logos Gordini et des jantes ajourées. En revanche, les quatre freins demeurent des tambours, il faudra attendre le millésime '64 pour que quatre disques prennent place, avec à la clé un freinage plus endurant. La production de la Dauphine Gordini cessera en 1963 avant de revenir au catalogue en 1965 avec diverses évolutions (type R1095). En revanche, les performances demeureront similaires, avec une vitesse de pointe inférieure à 130 km/h et le 0 à 100 km/h en plus de trente secondes. Quoi qu'il en soit, ce type de voiture n'est pas fait pour les hautes vitesses. Et même à 70 km/h, elle offre davantage de sensations que n'importe quel modèle actuel !
Un modèle assez accessible
Facile à vivre et à entretenir, la Dauphine est la première voiture française à dépasser les deux millions d'exemplaires produits. Les versions Gordini sont toujours très recherchées de nos jours mais elles sont rares dans un bon état de conservation. Un modèle comme que nous avons ici peut s'arracher jusqu'à 15 000 €, mais la moyenne est davantage aux alentours de 10 000 € pour un modèle en état correct et avec l'entretien à jour. À cela, il faut ajouter une consommation à peine supérieure à 6 litres aux 100 kilomètres, ce qui demeure très raisonnable et était mentionné dans le cahier des charges initial. La Dauphine sera également commercialisée chez Alfa Romeo, grâce à un partenariat. Elle connaîtra aussi diverses carrosseries artisanales ou non, dont l'Alpine A108, directement posée sur un châssis de Renault Dauphine ! Cette dernière tire sa révérence en 1967, lorsque les derniers exemplaires quittent l'usine de Brissoneau & Lotz. La fin d'une époque puisque c'est désormais la Renault 8 qui assure la relève. Un modèle que Gordini frappera de sa griffe et dont la cote a littéralement explosé !
Ligne aguichante Habitacle vaste Comportement routier |
Référence article : AF18 • Version 3.2 • Sources infos : Dauphinomaniac
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J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |