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AD06 • Ferrari 328 GTS '85

AD06 • Ferrari 328 GTS '85

En 1985, Maranello se porte bien. La 308 dont le succès a dépassé les espérances se retire au profit de la 328. Dans les grandes lignes, rien ne change... Mais en y regardant de plus près, on découvre un modèle abouti qui a su évoluer efficacement. Mais qu'en est-il vraiment ? S'agit-il d'une Ferrari 308 restylée dans un but commercial ou d'un réelle nouveauté ?

 

Fiche technique
 Modèle Ferrari 328 GTS
 Moteur 3.2 V8 270 chevaux
 Dimensions 4,26 x 1,73 x 1,12 mètre
 Masse 1 320 kg
 Commercialisation 1985 - 1989          6 068 exemplaires
 Côte moyenne 105 000 €
 0 à 100 km/h 6"3
 Vitesse max 260 km/h
 Consommation 13,4 l/100 km
 Date et lieu 26 septembre 2015, Le Mans
AD06 • Ferrari 328 GTS '85

Un grand cru. Oublions le rationnel, le préconçu et le monde du raisonnable. Oublions les conventions et franchissons la barrière qui sépare le conducteur lambda du puriste. Car la Ferrari 328 n'a rien de sage, ni même d'économique, c'est une sportive brute et tellement excitante qui n'a qu'une vocation : avaler le bitume et offrir de vraies sensations de pilotage. Avant d'analyser sous toutes les coutures notre belle italienne, intéressons-nous à son pedigree et ses ascendantes. C'est en 1975 que Ferrari commercialise la 308, un coupé sportif à moteur V8 qui ouvre un nouveau marché à la marque. Aboutie techniquement, elle offre des sensations uniques et une brutalité qui fait tout son charme. Popularisée par la série Magnum, son design séduit un public fortuné mais étonnament large, au point que cette belle italienne parvient à tripler les volumes de ventes de la marque et à lui offrir de belles perspectives d'avenir.

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Le renouveau. Mais en 1985, après dix longues années, les 308 GTB (coupé) et 308 GTS (cabriolet) prennent partiellement leur retraite. Partiellement, puisque c'est avec ce modèle que Ferrari inaugure un fonctionnement en deux temps concernant les sorties de ses nouvelles productions : un modèle au style novateur suivi d'un modèle restylé en profondeur. Présentées au salon de Francfort, les Ferrari 328 GTB et GTS ne sont donc pas de réelles nouveautés mais plutôt l'aboutissement et l'optimisation des 308. Les changements opérés sont nombreux, tant d'ordre cosmétique que mécanique. Commençons par le contexte, la gamme comprend alord quatre modèles ; les redoutables 288 GTO, la vieillissante 308, la quatre-places Mondial et la Testarossa. Ferrari souhaite renforcer son image et s'inspire de la récente Testarossa (conçue en 1984) pour le design la 328.

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Modernité. Les épais boudins de pare-chocs montés sur la 308 sont donc abandonnés au profit de boucliers enveloppants intégrant toujours les phares escamotables mais affichant un design plus moderne et harmonieux, sans renier l'esprit original. Les 308 GTB (coupé), 308 GTS (cabriolet) et Mondial 3.2 (4-portes) bénéficient ainsi d'une belle unité et séduisent rapidement le public. De nouvelles jantes sont aussi proposées avec un déport plus fin, un style plus épuré et le passage de 14 à 16 pouces. Le style est typique des années '80 avec une ligne harmonieuse mais toujours des pièces en plastique brut à différents endroits.

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16 pouces. Les jantes ont ainsi gagné en diamètre ce qu'elles ont perdu en déport : 2 pouces. Le design reste similaire avec cinq branches épaisses tandis que les freins demeurent quatre grands disques ventilés autorisant une belle endurance. La tenue de route est tout à fait correcte bien qu'elle ne puisse être comparée aux modèles actuels du cheval cabré. Il n'empêche que la belle conserve un poids dépassant à peine les 1,3 tonnes, de quoi garantir un bon feeling malgré une direction à crémaillère pouvant manquer de répondant. Les suspensions revues et l'utilisation de barres anti-roulis effacent ces quelques désagréments. Au final, le bilan demeure positif, Ferrari a travaillé sur différents points, comme les amortisseurs pour aboutir à un comportement équilibré, qui malgré trois décennies demeure plaisant et pas dénué de charme.

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Les entrailles. Ce qui fait le charme d'une Ferrari, c'est notamment son moteur. Et sur ce point, le 3.2 litres V8 (d'où le choix du nombre 328 comme appellation) ne tient rien du hasard. Il s'agit du précédent V8 3.0 litres de 308 réalésé avec augmentation de la cylindrée, de nouvelles soupapes et bougies. Le vilebrequin reçoit de nouveaux pistons améliorant la compression tandis que les radiateurs d'huile développés spécifiquement pour la 328 améliore le refroidissement. 270 chevaux sont désormais proposés avec un couple de 304 Nm, des chiffres supérieurs à 12 et 17 % à la 308. Pour l'Italie, les 328 GTB et GTS recevront un moteur turbo n'affichant que 254 chevaux mais des accélérations franches grâce à un couple réhaussé. La 328 GTS plus particulièrement, est fortement appréciée. Il ne s'agit pas d'un réel cabriolet mais plutôt d'une découvrable, seule solution possible pour faire homologuer une voiture sans toit aux États-Unis où les normes en matière de sécurité sont impitoyables.

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Cheveux au vent. Et étrangement, c'est cette déclinaison GTS qui connaitra le plus grand volume de ventes. 1 344 GTB sont sortis de chez Maranello alors que les GTS furent 6 068. Un engouement pour la version découvrable qui s'explique par une ligne travaillée et le marché californien qui se l'est arrachée. Il faut dire que la GTS a tout pour plaire. La custode arrière est remplacée par une grille en plastique noire qui ne dénote pas. Comme à chaque fois chez Maranello, la sonorité du bloc moteur est travaillée avec soin. Dans le cas de la 328 GTS, la conduite cheveux au vent permet en prime de profiter pleinement de la mélodie du V8. Un concert inlassable capable de monter dans les aigus comme d'offrir des sons graves et rauques.

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La bossue. De série, la Ferrari 328 GTS est équipée d'un toit ôtable manuellement, composé en fibre de verre ou vynile suivant l'année afin de gagner du poids et faciliter sa pose et dépose. Mais il était aussi possible de choisir un toit en dur, plus confortable pour une utilisation quotidienne. L'un d'eux bénéficie d'un élégant double bosselage. L'entretien de la Ferrari 328 GTS est certes onéreux mais demeure correct à la vue du modèle. Les pneus en 16 pouces (205/55VR16 à l'avant et 225/50/VR16 à l'arrière) se dénichent à des prix raisonnables, la distribution aux alentours de 1 500 € tous les trois ans et une vidange annuelle. La moindre casse, en revanche, peut facilement faire grimper douloureusement la note. Mais une Ferrari s'achète en connaissance de cause et certainement pas pour faire des économies. Bien que la cote de la 328 GTS ne cesse de croître !

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Mythique. Faisant une infidélité au Rosso corsa, notre exemplaire noir intérieur noir a fier allure. Il est conservé dans son jus, entretenu mais non rénové, ce qui lui confère une authenticité qui le rend encore plus désirable. Après quatre années de commercialisation, les 328 GTB et GTS s'effacent du catalogue, laissant la place à la 348. Un modèle dans la continuité de la 328 - le premier depuis le décès de Enzo Ferrari - mais qui connaitra un succès en demi-teinte. La 328 GTS est à mi-chemin entre une ancienne et une Ferrari moderne, ce qui n'est pas pour déplaire et qui lui permet de fréquemment dépasser les 100 000 € lorsqu'un exemplaire entre sur le marché de l'occasion.

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Une longue lignée. En offrant une seconde vie à la 308, Ferrari a fait bien plus que de proposer un simple restylage. La 328 est un modèle abouti techniquement avec un comportement en hausse, un moteur plus performant et un comportement plus sécurisant. Elle n'est pas parfaite, c'est certain. Son intérieur conserve une finition très années '80 avec une finition discutable mais elle conserve une philosophie et un certain art de vivre qui dépassent largement ses quelques défauts.

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Placement sûr. Plutôt que de placer en bourse, investir dans une Ferrari est un achat sûr. Les décotes sont généralement faibles voir même absentes, comme c'est le cas avec les modèles anciens. À condition de pouvoir assumer l'entretien et de devenir ami avec le pompiste, la Ferrari 328 GTS ne peut que ravir son propriétaire. Sans être la plus puissante ni la plus aboutie, elle reste un objet d'exception qui met tous les sens en éveil.

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Faut-il acheter une Ferrari 328 GTS ?

Il y a fréquemment des 328 GTS sur le marché de l'occasion mais attention à ne pas tomber sur un mauvais exemplaire. L'état mécanique doit être bon ainsi que la carrosserie qui ne doit pas avoir de choc. Privilégiez un exemplaire avec un carnet d'entretien à jour sans être trop regardant sur le kilométrage, qui ne doit pas vous effrayer. Une 328 ayant une courroie de distribution récente est un gain de temps et d'argent ! Comptez 105 000 € pour une Ferrari 328 GTS en bon état et un budget assez conséquent pour l'entretien, le carburant et l'assurance.
 

3 arguments
3 contre-arguments
Ligne travaillée
Performances et sonorité
Poids contenu
Finition intérieure
Tenue de route
Entretien onéreux


Référence article : AD06 • Version 3.1

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