Le 6 Juillet 2015, par Thomas DROUART
Fondée en 1919, Bentley prend rapidement le chemin de la piste avec des modèles rapidement emblématiques. Parmi eux, la Blower occupe une place particulière. Tirée à seulement 55 exemplaires, ce modèle suralimenté a connu un beau succès, avec des palmarès tout à fait honorables mais sans jamais remporter les 24 Heures du Mans.
Modèle | |
Moteur | 4.5 4 cylindres en ligne suralimenté 240 chevaux |
Dimensions | 4,38 x 1,74 x NC mètre |
Masse | 1 727 kg |
Commercialisation | 1927 - 1931 55 exemplaires |
Côte moyenne | 3 500 000 € |
0 à 100 km/h | NC |
Vitesse max | 222 km/h |
Consommation | 40 l/100 km |
Date et lieu | 13 juin 2015, Le Mans |
L'histoire de Bentley, c'est avant tout la concrétisation du rêve d'un homme, Walter Owen Bentley, passionné tant par l'automobile que par les trains. Après avoir ouvert un garage avec son frère, il débute la modification et s'engage en compétition. Il crée Bentley Motors en 1919 et commercialise son premier modèle seulement deux ans après : la très élégante 3 Litre dont 1 619 exemplaires verront le jour. Bentley remportera même les 24 Heures du Mans en 1929. Cette même année, l'homme lance de nouveaux modèles avec dans la catégorie limousine, la 8 Litre, en berline la 6,5 Litre et en sportive, la 4,5 Litre. Correspondant à la cylindrée, le modèle sportif est un 4-cylindres et n'est autre que le 6,5 Litre amputé de 2 cylindres.
Plus lourde et plus imposante, la 4,5 Litre affiche près de 4,40 mètres en longueur et une ligne élégante, typique des années 20 et 30. Pour l'époque, la direction témoigne d'une précision remarquable tandis que la boîte de vitesse reçoit quatre rapports non synchronisés. Walter O. Bentley mise beaucoup sur ce nouveau modèle et souhaite cette fois encore tenter l'aventure de la compétition. Aux côtés de la version 4,5 Litre dont la puissance atteint tout de même 110 chevaux, il est décidé de faire grimper ce nombre sur la version de course. Nommée Blower, cette version optimisée affiche la bagatelle de 240 chevaux. Encore plus exclusive, elle n'est tirée qu'à 55 exemplaires dont très peu sont encore en état de marche.
L'efficacité de la belle anglaise est rapidement démontrée puisqu'elle signe dès 1932 le record de vitesse sur le circuit de Brooklands, avec une pointe à 222 km/h. Un groupe de britanniques fortunés et passionnés par la marque décident de créer un club, dénommés Bentley Boys. Parmi eux on retrouve Henry Birkin, pilote de renom. Ils réussissent ensemble à lancer la production de modèles destinés à la compétition en créant 5 Bentley 4,5 Litre spécialement pour Le Mans. Refusant l'augmentation de la cylindrée, ils décident d'adjoindre un compresseur à la Blower, ce qui n'est pas du goût de Walter O. Bentley. Néanmoins, l'importante puissance le séduit et les Blower prennent bien la direction du Mans lors de la célèbre course.
Nous reviendrons plus tard sur l'intégration du compresseur qui posa des soucis ! Revenons sur la technique embarquée par ces Blower n'est pas révolutionnaire. Les Blower délivrent 175 chevaux pour les versions civiles et 240 pour celles destinées à la compétition. Trois types de carrosseries sont proposées : Tourer, Drophead coupé et Sporting Four-seater. C'est de cette dernière qu'il est question ici puisque c'est ce modèle qui tentera sa chance lors des différentes éditions des 24 Heures du Mans. L'exemplaire ici présenté est le n°9. Elle abandonnera la course mancelle de 1929 au 138ème tour tandis que sa voiture sœur n°10 n'ira pas plus loin que le 144ème. C'en est fini pour cette Bentley Blower immatriculée UU 5872 qui achève sa carrière sportive avec une unique seconde position au 500 miles de Brooklands de 1930.
Devant, le radiateur, on découvre le compresseur mécanique, simplement rajouté, Walter O. Bentley étant réticent face à la suralimentation, qui modifiait la philosophie et les performances de ses modèles. Cet appendice se retrouve donc externe au moteur, au bout du vilebrequin et devant l'imposant radiateur. Un ajout de poids à l'avant qui modifie un peu le comportement, la Blower devenant sous-vireuse. À cause d'un accident arrivé lors des 24 Heures du Mans 1923 où une projection de pierre a endommagé le réservoir d'une 3 Litre, les Blower reçoivent des grilles de production à de multiples endroits : optiques de phares, réservoir d'essence et carburateurs. Ainsi parés, les Blower ne pêcheront que par des erreurs de conduite, malgré le talent des pilotes.
Bien travaillées, les Blower à cylindrée 4,5 litres développent une puissance supérieures aux 6,5 litres. Derrière l'imposant volant de 45 centimètres, Henry Birkin aura de multiples fois pris le volant de cet exemplaire n°9 avec de multiples records de vitesses à la clé. Les concurrents, et plus particulièrement Bugatti, prennent à parti Bentley et ironisent le poids important des modèles, pénalisant l'agilité et la consommation. En pleine accélération, la 4,5 Litre peut atteindre les 120 litres aux 100 kilomètres. Oui, vous avez bien lu. Mais rappelons que pour l'époque, abattre 222 km/h tenait de l'exploit et le prix du carburant n'était pas celui que l'on connaît aujourd'hui !
Ce qu'il faut retenir de cette Bentley Blower, c'est une course à la puissance et la quête de vitesse. Sa courte carrière démarrée en 1929 prend fin dès 1931 où la marque anglaise subit de plein fouet le krach et doit se déclarer en faillite. Rolls Royce s'en portera acquéreuse et relèvera Bentley en développant conjointement les deux marques. La Blower connaîtra un dernier coup de grâce dans le premier roman de James Bond, où ce dernier conduit un bel exemplaire de 1930. Puis elle s'effacera discrètement du paysage automobile, bien que plusieurs exemplaires soient conservés et restaurés. C'est le cas de ce modèle n°9 mais aussi de ses voitures sœurs n°8 et n°10, qui possèdent toutes les trois leurs plaques d'immatriculation d'origine.
Sur l'aile avant-gauche, une plaque commémore le palmarès en compétition de cet exemplaire. Aujourd'hui encore, les Bentley Motors sont des modèles chers dans le cœur des passionnés. Peu d'exemplaires sont encore en circulation sur les 55 mis en service, on les estime entre 6 et 9. Quand les Bentley 4,5 Litre affichent une côte proche des 150 000 €, celle d'une Blower sur le marché atteint facilement plusieurs millions. Le modèle ayant la plaque d'immatriculation antérieure à notre Blower n°9 (UU 5871) est le modèle de Henry Birkin et fut adjugé plus de 5 000 000 d'euros. Une somme importante pour des voitures au palmarès pas des plus glorieux mais dont l'image forte est toujours intacte.
3 arguments |
3 contre-arguments |
Intemporelle Image forte Performances |
Freinage mauvais Introuvable Côte très haute |
Référence article : AA55 • Version 3.1
AE65 * Bentley 8 Litre Limousine - Palais-de-la-Voiture.com
Bentley 8 Litre Limousine Voici une superbe et rare Bentley 8 Litre Limousine. Parfaitement restaurée, elle prenait place en juin 2011 entourée de Bentley Mulsanne 2010. Une rumeur faisait entendre
http://www.palais-de-la-voiture.com/article-ae65-bentley-8-litre-limousine-86626518.html
AC23 * Bugatti Type 30 - Palais-de-la-Voiture.com
Bugatti Type 30 Très bel exemplaire restauré et roulant photographié à le Mans Classic '08. Marque Bugatti Modèle Type 30 Version / Moteur 2.0 8 cylindres en ligne 70ch Poids 822 kg Dimensions...
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AA16 * Morgan 4/4 Tourer 1.8 litres '03 - Palais-de-la-Voiture.com
C'est en 1936 que la Morgan 4/4 voit le jour. 57 ans plus tard, la version 4 places est restylée et arbore un 4-cylindres issu de chez Ford. Vendue jusqu'en 2004, nous verrons la Morgan 4/4 Tourer...
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