Le 23 Mai 2016, par Thomas DROUART
Rencontrer une américaine des années '60, c'est toujours un grand moment. Même si en Amérique, la Plymouth Valiant passerait presque inaperçue, ce n'est pas le cas en France où cette berline est relativement rare. Nous verrons une version 6-cylindres dans un état de conservation relativement bon !
Fiche technique |
Dimensions | NC x NC x NC mètre | |
Poids | NC kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 3 rapports | |
Transmission | Propulsion | |
2.8 litres 6 cylindres en ligne 101 chevaux 155 Nm |
0 à 100 km/h | NC |
Vitesse max. | NC km/h | |
Consommation | NC L / 100 km | |
Côte moyenne | 5 000 € |
Un voyage dans le temps
J'étais à l'heure au rendez-vous pour rencontrer Éric et sa superbe Plymouth Valiant de 1964. Rendez-vous était donné à 15 h tapantes. L'heure arrivée, un délicieux rugissement se fait entendre au loin et je peux distinguer une silhouette blanche et rouge. Aucun doute, c'est bien la Plymouth. La Valiant, je l'ai découverte comme beaucoup grâce au film Duel où un vulnérable exemplaire orange se fait poursuivre par un énorme Peterbilt conduit par un homme bien mal intentionné. En Amérique, la Plymouth Valiant était souvent la deuxième voiture du foyer, celle qui était "raisonnable" et qui n'arborait pas nécessairement un généreux V8. C'est le cas de l'exemplaire que nous avons ici, qui se contente du Slant 6, un 6-cylindres incliné de 30° et qui délivre à peine plus de 100 chevaux. Mais nous le verrons, cette belle américaine de plus de 50 ans n'est certes mais une sportive mais elle a de nombreux atouts, c'est un voyage dans le temps... Un voyage qui passe d'abord par des coups d'œil.
Bien dessinée
Dès lors, on remarque une foule de détail qui attirent l'œil. Des chromes, une peinture bitons du plus bel effet mais aussi un intérieur qui offre deux banquettes au mœlleux surprenant. D'extérieur déjà, la Plymouth Valiant a tout pour plaire. Elle affiche une ligne assez sobre, sans grande excentricité, tout étant bien dessinée. Elle est soulignée de multiples touches chromées ici et là. Notons qu'il s'agit ici de la seconde génération de Valiant, produite de 1963 à 1966. Par rapport à la première mouture, son gabarit s'est réduit afin de la rendre plus conforme aux attentes des européens notamment. Proposée en 2 et 4 portes, elle connait un vif succès et dispose d'un bel atout : 6 places à bord, comme le Fiat Multipla. L'élégance en plus. Le modèle ici présent date du début de l'année 1964. D'origine gris foncé, elle revêt désormais une somptueuse livrée blanche à toit rouge qui s'accorde à merveille avec l'intérieur. Souhaitée par Plymouth comme étant la voiture de la décennie, la marque n'a pas fait les choses à moitié. Trois finitions étaient ainsi proposées : V100, V200 et Signet. Il s'agit ici du modèle intermédiaire.
Six à bord
L'habitacle de la Plymouth Valiant est un brin kitsch de nos jours mais l'ensemble respire la qualité. Et quelle élégance ! Du cuir partout, d'épaisses moquettes, un volant d'un beau diamètre... Et du chrome ! Mais cet intérieur renferme quelques surprises. À l'image de la banquette avant qui permet à trois adultes de s'asseoir confortablement à bord. L'assise est molle, on s'y enfonce légèrement. Aucun doute, nous sommes bien à bord d'une voiture accusant près d'un demi-siècle ! Mais cela a son charme. En prime, pas de ceinture de sécurité à bord de cette Plymouth Valiant, ce qui est plutôt dépaysant mais tout à fait légal puisque cette belle américaine fut mise en service avant 1972. Relativement large, la conduite de la Plymouth Valiant est adaptée à ses trois passagers frontaux. Ainsi, les commandes de la boîte de vitesse (manuelle, ce qui est rare pour une américaine !) se trouvent au volant, tout comme le frein à main. Une disposition plutôt surprenante mais rendue indispensable. Avouons-le, difficile de résister à cet intérieur typiquement américain, le voyage dans le temps se poursuit donc totalement à l'intérieur !
De beaux volumes
À l'avant comme à l'arrière, le confort offert par la banquette est royal. Le cuir bitons offre malgré tout un maintien correct même si l'absence de ceinture de sécurité peut déstabiliser au premier abord. L'équipement à bord est relativement bon, c'est ce qui conditionna les très bonnes ventes. L'entretien est aisé tandis que malgré un gabarit plus faible, l'habitabilité et le volume du coffre sont dans la très bonne moyenne. Un intérieur autant coloré et vivant, cela fait plaisir à voir, on est à des années lumières des intérieurs austères qui se sont imposés les décennies suivantes. La boîte de vitesse manuelle à trois rapports, dont le premier n'est pas synchronisé peut surprendre. Sans surprise, il manque un quatrième rapport une fois les 80 km/h passés, ce qui engendre une surconsommation. Mais sur une américaine, ce dernier point n'a guère d'importance. On n'achète pas une voiture américaine pour faire des économies ! Bien que nous le verrons après, des efforts ont été faits pour rendre la Plymouth Valiant compétitive au niveau de la consommation et de l'entretien.
Un modèle unique
Avant d'aborder la partie mécanique, il faut savoir que la Plymouth Valiant était vendue à un prix relativement bas, l'équivalent d'une citadine actuelle. Et que le moule fut rapidement rentabilisé puisque Chrysler produisit aussi la Valiant. Plusieurs carrosseries furent proposées, allant des deux-portes aux quatre-portes avec même des cabriolets. Le succès est au rendez-vous et les ventes se font sans aucun problème. Et ce, même en Europe. L'exemplaire que nous avons ici est intéressant sur bien des points. Il dispose à l'arrière d'une personnalisation unique effectuée par un artiste. Un motif tribal qui sied parfaitement à l'esprit un peu décalé de la Valiant. De nos jours, les Valiant en bon état sont relativement rares. Peu chères à l'achat et moyennement motorisées, elles n'offraient pas l'agrément de leurs grandes sœurs. Par conséquent, bon nombre ont été envoyées en caisse durant les années '80 ou '90. Les rares qui y ont survécu sont aujourd'hui des pièces de collection, à l'image de celle-ci bien que sa configuration actuelle ne soit pas conforme à l'origine.
La touche sportive
Chaussée d'origine en 13 pouces, la Plymouth Valiant en finition V100 ou V200 ne disposait pas de jantes alliage mais de jantes tole ! Elles étaient cependant recouvertes d'un enjoliveur partiellement chromé qu'il est possible de retirer comme ici, les toles affichant un aspect plus sportif et brut. Surtout qu'elles sont bicolores, noire avec un cerclage couleur aluminium, ce qui n'est pas désagréable à l'œil bien au contraire. Tout autour de la carrosserie, les éléments chromés sont omniprésents, à l'image du bandeau présent à l'arrière de la voiture, faisant la séparation entre les parties basses et hautes de la voiture. Peu d'options figuraient au catalogue de la Valiant, cette dernière étant bien équipée d'origine. Cet exemplaire dispose cependant de la rarissime montre sur la partie droite du tableau de bord, qui se remonte comme à l'ancienne : avec un clé ! Notons aussi un haut parleur, rajouté ultérieurement mais qui ne dénote pas.
101 chevaux
Sous le capot de la Plymouth Valiant, plusieurs choix. Le V8 est une évidence pour de nombreux américains où le prix du carburant autorise toutes les excentricités. Mais en Europe déjà, l'heure est à la raison. Le moteur que l'on trouve en entrée de gamme n'a cependant pas à rougir. Ce 6-cylindres en ligne de 2.8 litres dispose d'une particularité : une inclinaison de 30° dans le but d'améliorer la combustion... Et limiter la consommation. La puissance totale s'établit à 101 chevaux, ce qui demeure dans la très bonne moyenne et offre une bonne polyvalence à cette grande berline. Et puis quelle sonorité ! La belle américaine s'élance dans un délicieux vrombissement. L'expérience surprend et séduit ! Sous ce long capot, un bloc moteur surmonté d'un filtre à air (non d'origine) typiquement américain et chromé. Mention spéciale au klaxon, ambiance garantie. À défaut d'être une sportive, la Plymouth Valiant est une berline au comportement dynamique et plaisant, l'idéal pour cruiser et profiter de la vie. Relativement fiable, la Plymouth Valiant impose des passages réguliers chez le pompiste. Avec seulement 3 vitesses, la boîte mécanique conjuguée au 6-cylindres contribuent à une consommation excédant les 10 litres aux 100 kilomètres. Mais on lui pardonne volontiers.
Une voiture de film
Au final, la ligne de la Plymouth Valiant est relativement sobre. Aux côtés des Cadillac aux impétueux ailerons, cette petite américaine devait faire bien pâle figure. Mais elle répond à un besoin important : celui de modèles plus raisonnables. Et sur ce point, la Valiant remplit parfaitement sa mission. Dans les années '60 et '70, elle est devenue un modèle très répandue et apprécié pour la facilité de son entretien, son bon confort et son équipement avant de décliner progressivement au fil des décennies. Cette seconde génération de Valiant s'éteindra définitivement en 1966 avant de céder sa place à deux nouvelles générations qui traineront ce nom jusqu'en 1976. Le film Duel, de Steven Spielberg sortit en 1971 et redora quelques peu encore l'image de la Plymouth Valiant bien qu'elle soit présentée comme défaillante dans ce film.
Un bout d'Amérique
Acquérir une Plymouth Valiant, c'est acheter un bout de l'Amérique des années '60. Une époque où les normes de sécurité et de pollution n'étaient pas une priorité. Une époque où le trajet primait sur la destination et une époque où l'on pouvait rouler librement, sans contrainte. De nos jours, ce genre de voiture n'est recherchée que par un public restreint, ce qui explique une cote relativement basse et tournant autour des 5 000 € pour les beaux exemplaires. Le Slant-6 n'a peut être pas la noblesse du V8, mais il correspond à l'esprit initial de la Valiant : la deuxième voiture de la famille. Nul besoin donc d'une puissance trop élevée surtout pour un usage urbain. Désormais, ces modèles se font rares et constituent généralement des achats coup de cœur et on comprend aisément pourquoi.
Style inimitable Intérieur Équipement |
Référence article : AA97 • Version 3.2
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