Renault Clio V : Echec interdit

Voilà, c'est fait ! Renault vient de lever le voile sur sa citadine best-seller, la Clio ! Cinquième du nom, elle doit arriver à continuer sur la lancée de la IV, mais aussi à gérer une concurrence de plus en plus impitoyable. D'ailleurs, une rivale de première catégorie, la Peugeot 208, doit se renouveler pour le même Salon de Genève que la Clio. Renault a-t-il les armes ?

Sortons un petit peu de toute cette histoire d'abus de confiance et de malversations financières de ce cher Carlos Ghosn pour nous concentrer sur un véritable renouveau chez Renault. En effet, les actualités de la marque au losange n'étaient, pour ainsi dire, pas vraiment réjouissantes. Et un restylage très moyen du Kadjar n'a pas réussi à détourner nos yeux de cette situation. Cependant, "Carlos is gone", et Clio V is coming !

Le segment des citadines : rude est la concurrence !

Et c'est tant mieux, parce que c'est quand même le segment préféré de PDLV, une fois que l'on met un peu de puissance sous les capots ! Malheureusement, la Renault Clio V ne bénéficiera peut-être pas des services d'un moteur gonflé aux hormones : la version RS aurait peu de probabilités d'exister... C'est dommage, surtout que la concurrence est (et sera) là. Tout d'abord, sur les versions plus "classiques", la Peugeot 208 II devrait être la plus compliquée, tandis que les Ford Fiesta, la future Opel Corsa, sans oublier l'actuelle Citroën C3 (dans un autre registre, mais faisant son petit bonhomme de chemin) seront là pour croiser le fer avec le losange. Mais l'inévitable reste que Renault va perdre des clients amateurs de petites sportives, si la Clio RS n'est pas reconduite. Il y aura des regrets, mais le bonheur se trouvera avec la Fiesta ST (superbe alternative, essai à voir ici !), mais aussi peut-être la 208 GTi... Dommage.

En attendant, la Clio V mûrit bien. Même si elle perd en taille (-14 mm, soit 4.048 mm), Renault nous garantit un meilleur espace à bord. En outre, la hauteur a perdu 3 centimètres, pour un profil plus aérodynamique. Le constructeur français veut se distinguer de la concurrence en mettant en avant la technologie. Par exemple, dès le premier niveau de finition, les projecteurs avant seront Full LED. L'écran central tactile sera le plus grand de la gamme, tandis qu'un compteur numérique fait son apparition. Ce sont des petits détails que la clientèle aime bien, et les adeptes de la Clio IV seront contents du cinquième opus.

Design extérieur : dans la continuité...

Et c'est totalement voulu par Renault. Si on les écoute, le principal critère d'achat de leur véhicule est le design ! Étonnant, quand on voit que le Kadjar (encore lui) est 10 ans en retard au niveau de l'esthétique sur ses concurrents, comme les Peugeot 3008 et consorts. Mais, soyons honnêtes, la Renault Clio V est réussie à ce niveau-là. Certes, on reconnaît beaucoup d'éléments communs à l'ancienne génération, mais il est interdit de dire pour autant que ce n'est qu'un second restylage. Il y a une volonté de redynamiser le modèle, en ajoutant des teintes plus pétillantes, à l'image de ce Valencia Orange, ou encore du Celadon Blue. L'évolution se fait dans les détails, et c'est ce que nous allons analyser...

Commençons par l'avant, où la première chose que l'on regarde sont les phares. Ces optiques sont donc à LED, en arborant une signature lumineuse en C, comme les Mégane. Le logo quelque peu surdimensionné trône fièrement au centre de la calandre, tandis qu'un gros pare-pierres béant prend place en-dessous. Il apporterait un design plus assis, mais aurait aussi comme effet de refroidir le moteur plus rapidement. Logique. Nous noterons les lignes sont très creusées dans le capot, tandis que les contours des anti-brouillard sont rectangulaires, ce qui accentue le côté dynamique de la ligne.

Pour ce qui est du flanc, il garde la même ligne directrice que l'ancienne Clio, avec des poignées de portières arrière dissimulées dans les montants. Cependant, elles le sont mieux. La custode arrière, inutile, est supprimée, ce qui laisse moins de place à un plastique mat de l'ancienne génération. Un autre plastique qui n'avait presque rien à faire sur une citadine est bien celui du bas des portes. Il a été remplacé par un plus élégant trait de chrome, qui a pour effet d'abaisser la ceinture de caisse, et donc de porter le dynamise de la ligne encore plus haut. Le dernier point est sur les chaussures de cette Clio, qui, dans les versions Initiale Paris et RS Line nous ayant été présentées, seront d'une taille de 17". Le dessin se montre plus sportif sur la seconde version grâce au dessin de cyclone que forment les bâtons.

Enfin, la partie arrière est à coup sûr celle qui prend le meilleur de ces petites nouveautés esthétiques. Tout d'abord, le trait général élargit la face, ce qui lui donne un aspect plus statutaire que l'ancienne, qui était loin d'être la référence. Cela a pour résultat que la Renault Clio V est bien assise sur la route. Un petit détail fâcheux est que la courbe qui parcoure le hayon reste en tout point identique à la quatrième génération. A part cela, on salue de nouveau la suppression du plastique laqué en partie basse. La couleur carrosserie reprend alors le pas, et seul une mince lame noire donne un petit contraste. Pour la version RS Line, la place est laissée à un "diffuseur" purement esthétique, abritant cependant une belle sortie d'échappement ovale. Concluons sur le travail des feux arrière, qui est une réussite, reprenant la ligne directrice de la Scenic.

La remise à niveau intérieure

Alors que Renault nous propose une révolution esthétique relativement faible, en gardant des éléments de l'actuelle IV, la Clio V évolue notablement sur la partie intérieure. D'ailleurs, c'est un communiqué de presse officiel de la marque qui l'annonce en première : l'intérieur s'améliore en qualité perçue, sur les couleurs, les sièges, et l'ergonomie du système central. Et cela se sent, dès que l'on regarde les clichés qui nous ont été transmis. Evidemment, nous sommes sur les versions les plus hauts de gamme, soit l'Initiale Paris ou la RS Line tant attendue. L'équipement apparaît pléthorique, comme l'écran géant de navigation (9,7", le plus grand jamais mis dans un modèle Renault), incrusté de manière flottante à la verticale, mais aussi le combiné complètement numérique, le frein de stationnement électrique, des sièges en cuir et tissu maillé avec un beau dessin des appuies têtes, et nous en passons des meilleures. Donc, au premier coup d’œil, ça nous a l'air réussi. 

Si nous pouvons placer une certaine confiance en la responsable du design intérieur Renault, à savoir Magali Gouraud, nous aurons droit à une planche de bord moussée en partie supérieure, des bandeaux et panneaux de portes à l'aspect doux, tout comme les contours de la console centrale. Il faudra tout de même voir en vrai, mais cela nous paraît pas mal du tout ! En tout cas, cela ne pourra être que mieux comparé à l'actuelle, franchement dépassée par la dernière Ford Fiesta, par exemple. Cependant, quelques défauts peuvent survenir. Par exemple, le volant pourra nous laisser perplexe quant à la complexité de cette multitude de boutons. De plus, l'intégration d'une climatisation bi-zone aurait été chouette, mais l'on se contentera de ces commandes-ci. Elles font bien le travail, comme en témoignent le Kadjar, ou encore le Duster, sur laquelle elle a été inaugurée ! Dernier petit point portant à questionnement, c'est bien la position de cette planche de bord. Pour la partie haute, pas de vrai souci (à voir en vrai si la tablette est vraiment bien incrustée), mais c'est en bas que ça pourrait déranger. La Renault Clio reste un véhicule bas, mais la position du levier de vitesse se retrouve très haut, ce qui enclin à une position différente des habitués de citadines. Vivement l'essai pour en découdre !

Habitabilité au beau fixe

Même si la nouvelle Renault Clio a perdu quelques centimètres, son habitabilité nous est promise bien correcte. On ne nous a rien dit pour l'espace aux différentes assises, mais le coffre donne un beau volume. De l'ordre des 391 litres, c'est largement mieux que l'actuelle 208 (285 litres, 7,5 centimètres plus courte), ou encore que la dernière Polo (351 litres), mais c'est surtout 91 litres de plus que la Clio IV ! Le dessin des contours a été amélioré pour rendre la forme du coffre carrée, et la sono Bose y trouvera sa place sans empiéter sur ce même volume. Cependant, quand on rétrécit un véhicule et qu'on arrive à trouver presque 100 litres en plus dans le coffre, il va de soi que la place au niveau des sièges arrière peut faire peur. Cela reste à vérifier...

Des moteurs pétillants ?

Renault a choisi de ne pas communiquer quel moteur serait caché sous le capot de sa nouvelle Clio V. On nous avait laissé sous-entendre que la RS ne serait pas reconduite, mais cela ne reste qu'une supposition qui, espérons-le, ne sera pas avérée. En tout cas, il y a un fameux risque de voir beaucoup plus de moulins essence que de diesels dans le catalogue. La base sera sûrement assurée par un SCe de 75 chevaux, tandis que le dernier turbo essence 1.0 TCe de 90 chevaux fera la plus grande partie des ventes. Pour dynamiser autrement que par le design, le récent 1.3 TCe aurait intérêt à se trouver dans la gamme, dans sa version 115 chevaux au moins. Et, pourquoi pas, une version un peu moins folle que la RS, avec le même 1.3 TCe dans une déclinaison 160 chevaux pourrait avoir sa place au catalogue, dans le cas d'une absence de la vraie RS. Puis, soyons fous, un petit 1.5 Blue dCi 95, voire même 115 pour les gros rouleurs ! Nous rappelons que tout ceci ne reste qu'une supposition et que nous sommes dans l'attente de confirmation de la part de Renault...