Le 19 Novembre 2018, par Etienne Deketele-Kestens
Depuis quelques années maintenant, l'Asie, mais surtout la Chine, est en train de s'agrandir de plus en plus en termes d'automobile. Entre les variantes de nos véhicules spéciales, voire carrément des modèles spécifiques à leurs besoins, ou encore les nouveaux constructeurs : mais pourquoi tout a changé d'un coup ?
Cela fait maintenant plusieurs années que la Chine (principalement) est le marché automobile le plus propice. En fait, les chinois sont en train de dominer le monde, ni plus ni moins. Nous n'allons pas parler de leur politique qui a déjà fait couler beaucoup d'encre, mais beaucoup de constructeurs en ont profité pour s'étendre de plus en plus sur le continent oriental.
En augmentant son nombre d'immatriculations de 2500% (il n'y a pas de "0" de trop) en 15 ans, la Chine est devenue le plus grand marché automobile du Monde. Pour vous donner un chiffre qui commence par 25 : il y a eu pas moins de 25 Millions de véhicules neufs mis sur les routes chinoises, soit 10 fois plus qu'en France sur la même année ! Évidemment, la population y est autrement bien plus élevée. Mais, en attendant, pour un pays en plein développement, c'est une belle preuve.
Mais, bien sûr, ce n'est pas avec des Landwind et de nombreuses copies conformes de véhicules européens que la Chine a pu atteindre ce résultat. En effet, les constructeurs Européens (principalement, de nouveau) se sont étendus là-bas. Quoi de plus normal, quand les usines sont implantées dans le pays même !? Et, quand on s'introduit dans un pays, on s'introduit dans une culture. Il faut séduire les clients, leur proposer une voiture qu'ils voudraient acheter. Alors, si vous fantasmez sur des Fiat Panda, des Peugeot 206, ou encore des Mégane, ce ne sont pas les goûts de nos amis chinois. Donc, les nouveaux arrivés ont proposé des berlines sedan, et en proposeront encore...
Beaucoup d'Européens se plaignent que les marques européennes produisent en Chine. Lorsque l'on y réfléchit, la main d'œuvre y est bien moins chère, puis la Chine fait tout pour attirer les constructeurs (automobiles, mais aussi de technologies, etc.), ce que ne font pas nos dirigeants. Pour preuve, l'usine d'assemblages de pièces PSA de Saint-Ouen (site historique depuis 1923) va être détruite pour y implanter un centre hospitalier universitaire, mettant l'avenir de pas moins de 320 ouvriers en péril, alors que tous les chiffres sont bons.
Pour en revenir à des chiffres, 90,68 millions de véhicules ont été produites en 2015, et la Chine ramasse la palme, de nouveau, avec 24,5 millions (le double des États-Unis). La France, elle, était tout de même pas loin des 2 millions, tandis que nos voisins Allemands en sont à 6 millions. Ces statistiques datent d'il y a 3 ans, et le nombre de véhicules produits (et vendus) dans le Monde ne cesse d'augmenter. Enfin, le parc automobile chinois est de 185 millions de véhicules roulant. La France, de nouveau, en est à 35 millions, mais la moyenne française est de quasiment 480 voitures pour 1000 habitants, pour seulement 140 voitures pour 1000 chinois. Alors, beaucoup de voitures, oui, mais pas pour tout le monde !
La Chine a sauvé bien plus de constructeurs que ce que l'on ne pense. Prenons par exemple le groupe PSA. Ils ont racheté Opel l'année dernière, mais ils n'y seraient jamais arrivé sans l'aide de Dongfeng, devenu un co-entrepreneur de beaucoup de marques. Dès lors, si vous souhaitez acheter une Citroën C6, une Peugeot 408 ou encore 301, à des prix cassés, il faudra aller en Chine ! Ces modèles cités ne verront jamais le jour en Europe, car ce sont des berlines tri-corps. De nouveau, Peugeot vient de présenter une nouvelle 508L (le "L" représentant Longue, Luxe et "Latest Technologies"), avec une malle arrière très bien dessinée (contrairement à l'actuelle), uniquement réservée à ce marché.
Les modèles choisis ne l'ont pas été au hasard. On va en rajouter une petite couche en nommant à la barre, les Volkswagen Bora 2018, la BMW Série 1 Sedan 2017, la Mercedes Classe A L Sports Sedan, et nous en passons des meilleures. En effet, ce ne sont que des berlines à coffre. Nous vous l'avons dit, les berlines tri-corps ne sont pas du tout appréciées en Europe, sauf pour ce qui est de la Dacia Logan (et encore, on préférera la Sandero)... En 2018, nous sommes plutôt branchés sur les SUV. En Chine, on aime les grandes berlines (on y trouve même des Série 5 rallongées...) avec des empattements énormes, pour garantir un maximum d'espace aux places arrière. Nous reprendrons l'exemple du Citroën C5 Aircross (d'abord introduit en Chine), qui reçoit une meilleure capacité dans le coffre, contre un peu moins de place en second rang.
En Chine, les gens sont intelligents. Et sûrement bien plus que nous ! Beaucoup de constructeurs chinois naissent, ces derniers temps. Grande première, au Mondial de l'Automobile de Paris du mois dernier, deux constructeurs asiatiques débutants ont exposés leurs premiers modèles. Leur proposition est à étudier, car leurs véhicules reprennent nos critères ! Nous pourrons citer les exemples de Quoros, Geely, et aussi GAC. Ce dernier a l'air bien lancé, alors qu'en 2011, le patron n'en avait encore rien. Et, pour nous mettre l'appétit à nous, Européens, ils nous a promis un nouveau SUV, au milieu d'une gamme de berlines tri-corps, qui devront se transformer en hatchback ou break pour toucher notre clientèle.
De la Smart à la Bentayga, je peux dire que je suis complètement obsédé par le monde de l'automobile. Intégrer l'équipe de PDLV et pouvoir vous donner ma vision des nouveautés chaque jour est quelque chose de génial pour moi. Ma "carrière" de blogueur a débuté il y a quelques années, et ceci, cumulé à mes études en mécanique auto, me permettront de vous proposer un contenu de qualité, tout en gardant le côté décalé cher à PDLV. |
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Etienne Deketele-Kestens |