Décrié par certains, adulé par d'autres, le diesel préféré des propriétaires de Renault essuie tant de compliments que d'injures. Nous avons tenté d'y voir plus clair et aiguiller les futurs acheteurs. Le 1.9 dCi est-il vraiment malade ? Faut-il l'éviter ? Toutes ses versions sont-elles défaillantes ?
Le 1.9 dCi
Offrant de 95 à 130 chevaux, ce moteur a été développé par Renault et monté sur une bonne partie de la gamme. On le retrouve ainsi depuis 2002 sous les capots des Laguna, Scénic, Mégane ou encore Espace. Sa puissance a donc pas fortement oscillé. Il faut dire que ce moteur phare qui a été massivement adopté devait être polyvalent.
Moderne, il l'est. Ou plutôt, il l'était à sa sortie. On découvre ainsi un bloc relativement silencieux pour un diesel et offrant des performances dans la bonne moyenne. En revanche, le turbo et l'injection haute pression en rampe commune aux injecteurs peuvent fragiliser la mécanique. Le rendement s'en trouve donc parfois pénalisé par la fiabilité.
Sa cylindrée de 1870 cm3 en fait un "gros" moteur, plutôt inhabituel à sa sortie, qui augmente légèrement les consommations face aux diesels de dernière génération et la technique du downsizing (réduction de la cylindrée).
Pour quel usage ?
Dans quel cas acquérir un modèle doté du 1.9 dCi ?
• Vous roulez beaucoup (au moins 20 000 km par an), principalement sur route ou autoroute et peu en ville ;
• Vous ne prenez pas votre voiture pour de petits trajets (moins de 15 km) ;
• Vous appréciez les moteurs vif ;
• Vous avez conscience qu'un moteur diesel nécessite un entretien strict.
Évitez le 1.9 dCi si...
• Vous roulez peu et/ou en ville ;
• La fiabilité est un critère primordial ;
• Vous cherchez un Espace où la puissance est limitée.
Est-il fiable ?
C'est sur ce point que les discordes arrivent. En effet, tous les 1.9 dCi ne sont pas logés à la même enseigne. Certains ne connaîtront aucun soucis quand d'autres ne feront que déplacer les dépanneuses.
Il convient alors de différencier les différentes évolutions des 1.9 dCi, qui par chance, sont spécifiques à chaque niveau de puissance. Ainsi, simplement en regardant la carte grise, vous saurez si le diesel que vous convoitez est fiable ou non.
1.9 dCi 95 chevaux
Monté sous le capot des Laguna II restylées à partir de 2005, il s'agit de la version la moins puissante... et de la plus fiable ! En effet, rares sont les problèmes rencontrés avec des véhicules équipés de cette motorisation qui convient à la Laguna II pour une utilisation classique. À éviter pour un usage en montagne où les 95 chevaux montrent rapidement leur limite.
Bilan : bon choix !
1.9 dCi 100 chevaux
Ancêtre de la version de 95 chevaux, la version de 100 chevaux est moins performante mais aussi moins fiable. Montée uniquement sous le capot des Laguna II phase 1 (jusqu'à 2005), il souffre d'une boîte de vitesse fragile et d'un embrayage qui a tendance à rendre l'âme régulièrement, même réparé. De plus, les Laguna phase 1 souffrent de problèmes électroniques qui affectent l'ensemble du véhicule, mieux vaut s'abstenir.
Bilan : à éviter !
1.9 dCi 110 chevaux
Proposé sur les Laguna II phase 1 et 2, ce bloc déçoit pas sa fiabilité. Outre les problèmes électriques qui affectent principalement les phase 1, on note d'importants soucis de vanne EGR, de turbo et/ou d'embrayage. Nous recommandons vivement de ne pas choisir cette motorisation. Une version FAP sera proposée uniquement sur les phase 2, augmentant la consommation mais pas la fiabilité. La version de 115 chevaux couplée à la boîte automatique ne fait guère mieux.
Bilan : à éviter !
1.9 dCi 120 chevaux
Sous le capot des Mégane, Laguna, Scénic ou Espace, cette version est la pire. On dénombre des pannes récurrentes du turbo qui vont parfois jusqu'à la casse moteur. Même si le turbo de la Laguna 2 et ceux des autres modèles équipés de ce moteur se trouvent facilement sur les sites spécialisés, remplacer un turbo engendre un coût non négligeable pour le propriétaire du véhicule. L'embrayage est fragile et la vanne EGR s'encrasse rapidement. Les problèmes électriques affectent l'ensemble des modèles avec des lève-vitres défaillants, des climatisations capricieuses. D'autres soucis arrivent également régulièrement, comme l'injection qui cède, l'alternateur ou encore des sondes qui se brisent sans raison. Si certains s'en sortent sans problèmes majeurs, ce n'est pas le cas d'une majorité de modèles.
Bilan : à éviter !
1.9 dCi 130 chevaux
Monté à partir de 2005, la version de 130 chevaux améliore sensiblement sa fiabilité même si des défauts persistent. L'embrayage demeure fragile, ainsi que l'injection et quelques éléments mécaniques. Mais globalement, ces problèmes sont beaucoup plus rares. Une version de 125 chevaux a été proposée peu de temps avant la 130, il profite de la même fiabilité que son confrère et s'avère donc un choix cohérent !
Bilan : bon choix !
Lequel choisir ?
Vous n'avez pas besoin de beaucoup de puissance où votre budget est restreint ? Optez pour la version de 95 chevaux, qui est de loin la plus fiable de notre comparatif. Pas très performant mais fiable, c'est le compromis idéal. La version de 130 chevaux arrive en seconde position. Sa plus grande polyvalence conjuguée à la puissance accrue en fait un modèle désirable pourvu que l'on soit contraint de rouler au diesel. Les autres versions sont à éviter, en particulier celle de 120 chevaux.
1.9D et 1.9 dTi
Avant l'apparition du dCi, il y'avait le dTi, monté communément chez Renault et chez Opel. Corrects bien qu'un peu rustiques, ces moteurs séduisent davantage pour leur fiabilité que par leurs performances moyennes. Quelques casses sont à signaler mais demeurent plutôt rares.
Le 1.9D est l'ancêtre des dCi et dTi. Rudimentaire, sa conception accuse le poids des ans. C'est un moteur "à l'ancienne", sans turbo et donc plutôt fiable. Les nombreuses vibrations et la sonorité encore plus agricole que les dCi et dTi n'aide pas à apprécier. Ce moteur est donc à réserver aux plus aguerris et déconseillé pour les longs trajets, où il se révèle assourdissant.
Et vous, quel moteur diesel avez-vous choisi ?