Le 17 Juin 2018, par Thomas Drouart
L'Audi R8, voilà une voiture sportive qui fait rêver. Malgré ses 11 ans, elle ne vieillit pas et continue d'aimanter les regards de ceux qui la croisent. Nous avons pu tester la version V8 FSI de 420 chevaux et c'est un fait : c'est une voiture absolument géniale. Nous vous proposons de la (re)découvrir dans notre essai vidéo. Et vous, achèteriez-vous une Audi R8 V8 ?
Caractéristiques | |
Dimensions | 4,43 x 1,90 x 1,25 mètres |
Poids | 1 603 kg |
Transmission | Intégrale |
Boîte de vitesse | Automatique, 6 rapports |
Commercialisation | 2007 - 2012 |
Moteur | |
Type | V8 atmosphérique |
Puissance | 420 ch. à 7800 tr/m |
Couple | 430 Nm de 4500 à 6000 tr/m |
0 à 100 km/h | 4,6 secondes |
Vitesse max | 302 km/h |
Puissance fiscale | 33 CV |
Conso mixte | 13,3 L/100 km |
Cote | |
entre 50 et 60 000 € |
En 2003, Audi a lancé un concept-car nommé Le Mans Quattro Concept. Celui-ci a connu un fort succès, grâce à sa ligne un peu futuriste et ses bandes LED dans les phares. Beaucoup attendaient avec impatience la sortie d'une voiture de série en dérivant. Pourtant, nombreux sont ceux à croire à un coup médiatique. C'est à peine quatre ans plus tard que l'Audi R8 naît, sous une robe très proche de celle du concept-car. Le nom R8 provient de celui de la voiture victorieuse aux 24 Heures du Mans en 2000, 2001, 2002, 2004 et 2005. Un nom assez flatteur donc, renforcé à coup de publicités impactantes.
C'est aussi l'occasion pour Audi de renouer avec les voitures sportives. Il y avait bien le TT, mais il ne pouvait rivaliser avec la concurrence qui occupe bien le terrain. Face aux Porsche 911, BMW M3 et autres Aston Martin V8 Vantage, la marque aux anneaux n'avait pas de réponse. La R8 occupera donc un nouveau segment. Bien sûr, les Audi sportives ne manquaient pas, il suffit de penser aux RS 4 et RS 6. Mais ce ne sont pas des coupés. Forte de ses succès au Mans, Audi a un bon capital sympathie. L'accueil de la R8 est donc excellent et les carnets de commandes se sont remplis super vite. Les 20 exemplaires produits par jour se sont rapidement révélés insuffisants.
Comment rester de marbre face à l'Audi R8 ? Que l'on apprécie ou non la marque aux anneaux, on ne peut qu'apprécier la stature de cette sportive à moteur en position centrale arrière. Des dimensions assez compactes, une faible hauteur et une ligne de caisse tout en arrondis, mais avec quelques arêtes saillantes qui donnent une silhouette tant sportive que sexy, avec des hanches assez larges, mais pas trop, un pare-choc avant ajouré et dynamique se terminant sur des beaux phares à LED. Notons aussi la présence des sideblades, ces éléments parfois en carbone (comme ici) prenant place derrière les portes. Le profil est unique. L'arrière est plus classique, mais reprend les codes de l'avant, avec des grilles d'aération sous les feux. La R8 marque l'entrée dans une nouvelle ère, pour Audi, avec soin tout particulier accordé à l'identité visuelle...
Chaque client pouvait donc configurer l'Audi R8 de son choix. Outre la couleur de carrosserie, les sideblades étaient proposés dans huit coloris différents et en carbone. Les peintures rouges sont très rares, beaucoup de clients sont restés sur des tons bien plus classiques. Quel que soit l'angle, l'Audi R8 surprend par ses lignes. C'est bien dessiné, c'est aéré, épuré. Une très belle prouesse. Par la suite, Audi proposera une déclinaison à moteur V10, avec un design légèrement retouché au niveau des boucliers et des sideblades. Mais surtout, il faudra attendre 2012 pour que l'Audi R8 à moteur V8 soit proposée en version cabriolet Spyder. Un privilège jusque là réservé à la plus grosse motorisation.
Notons que la carrosserie de l'Audi R8 est en aluminium, ce qui permet un gain de poids important. Quant au fond plat, directement inspiré de la compétition, il est en composite et assez exposé dû au à la faible garde au sol. Avant achat, un examen est nécessaire. Précisons que notre exemplaire d'essai était habillé d'éléments Maxton Design (spoiler avant et arrière, bas de caisse...) renforçant le côté sportif. Sans surprise, ce coupé deux-places aimante tous les regards
Une fois descendu à bord de l'Audi R8, on se trouve face à un intérieur assez austère, mais sportif. La planche de bord accueille une épaisse casquette accueillant les compteurs. Ces derniers sont superbement dessinés et font face à un joli volant surpiqué, paré de quelques commandes et un méplat sur la partie basse. Ambiance sportive garantie ! On trouve également des sièges semi-baquets confortables et dont le maintien est irréprochable. C'est bien simple : une fois calé dedans, on ne bouge plus. Cela permet une très bonne prise en main de la R8. Tout est très rigoureux, chirurgical, notamment au niveau des finitions. On s'y sent bien et on apprécie la sensation d'espace... Étonnamment !
La position de conduite dérouterait plus d'un propriétaire de SUV car nous sommes assis très près du sol. À bord, la visibilité est bonne, les commandes tombent bien sous la main. Le niveau d'équipement est correct, bien qu'il manque le GPS de série, tout comme les radars de recul. Si l'ensemble respire la qualité, recourir au catalogue des options est une nécessité. Et là, la note peut s'alourdir fortement : 920 € pour l'aide au stationnement, 310 € le régulateur de vitesse, 2 700 € le GPS, 1 700 € le système audio Bang & Olufsen ou encore 7 600 € pour une finition intégrale en cuir surpiqué.
À l'arrière de la voiture, derrière la vitre, loge le V8 FSI en position centrale arrière. Un moteur savoureux, d'une cylindrée de 4,2 litres délivrant 420 chevaux à 7800 tr/m et 430 Nm de couple de 4500 à 6000 tr/m. À écouter, c'est une merveille. Un son rauque, puissant et terriblement plaisant. Audi a directement repris le V8 atmosphérique de la RS 4 pour le disposer sur la R8. Il dispose cependant d'améliorations, comme le graissage par carter sec permettant d'abaisser le centre de gravité. Toujours prêt à monter dans les tours, ce moteur s'avère ultra polyvalent, capable d'enquillier tout type de parcours. En revanche, il faut accepter un appétit élevé, surtout en mode arsouille.
Conduire une voiture de sport est toujours un plaisir. L'Audi R8 fait partie de ces voitures qu'il faut conduire au moins une fois. Sur le papier, elle pourrait très bien incarner la sportive parfaite pour un usage mixte. Dans les faits, le V8 atmosphérique est extrêmement plaisant. Il est flatteur à l'oreille, vif de caractère mais également très docile lorsque l'on conduit sagement. Les 420 chevaux, un brin optimistes, permettent d'effectuer le 0 à 100 km/h en 4,6 secondes. C'est performant, mais pas décoiffant bien que mes cheveux disent le contraire sur la vidéo. Toutefois, l'Audi R8 à moteur V8 tient davantage de la GT que de la supercar et ce n'est pas un mal puisque des versions encore plus démoniaques sont apparues après, comme la R8 GT de 560 chevaux.
Placé en position centrale arrière, le V8 permet un bon équilibre des masses. Se retourner permet de ressentir battre le cœur de cette noble mécanique. Avec légèrement plus de 1,6 tonne sur la balance, la R8 est pourtant dynamique dans son comportement. Maniable, efficace mais également confortable. Son freinage est puissant et le système Quattro répond bien. Contrairement à l'Audi RS 3 que nous avions essayée précédemment, le comportement est typé propulsion. Le couple disponible est envoyé modérément sur le train avant (jusqu'à 35%) exclusivement pour améliorer les reprises ou pour rattraper un excès d'optimisme.
À mon sens, mon seul regret vient de la boîte de vitesse. Originellement (il doit rapporter des points au Scrabble çui-là), l'Audi R8 pouvait être configurée en boîte manuelle ou bien avec la boîte robotisée R-Tronic, avec un unique embrayage. Les deux sont dotées de six vitesses. La R-Tronic, que nous avions ici, manque de réactivité. La différence est d'autant plus grande si on la compare à la S-Tronic, plus récente de conception. Des petits temps de latence sont présents à chaque changement de rapport. Le mode Sport permet de le réduire tout comme relâcher les gaz au moment de passer le rapport supérieur. Un mode manuel existe, il suffit de pousser ou ramener le sélecteur. Pratique.
Pour finir sur cet aspect, le V8, c'est quand même un monde à part. Le moteur tourne rond et procure un vrai plaisir de conduite. Les puristes regretteront l'absence de la boîte manuelle sur ce bel exemplaire rouge. Toutefois, la R-Tronic fait le travail correctement et permet même d'économiser un cheval fiscal sur le montant de la carte grise ! Enfin, le niveau de confort est très bon puisque ma Fiat Panda 100HP est bien plus tape-cul, à titre de comparaison...
Le terme de voiture sportive est des plus subjectifs. Bien sûr, une Caterham 620R procurera infiniment plus de sensations que cette Audi R8. Toutefois, cette dernière offre un agrément de conduite des plus appréciables. Sans sacrifier le confort, elle offre une mécanique noble et ô combien addictive, sans sacrifier les performances, qui sont dans la moyenne de la catégorie. Si vous cherchez une sportive bonne à tout faire, la R8 est un très bon choix. Contrairement à la Porsche 911, elle n'offre toutefois que deux places à bord et un volume de coffre très restreint, à l'avant. Dans tous les cas, face aux sportives downsizées, l'Audi R8 V8 n'est pas prête de décoter !
Nous avons soumis l'Audi R8 V8 FSI 420 à notre PDLVmètre, notre indice maison. Score : 80 | |||||
Niveau de satellisation | Feeling | Provocation d'acouphènes | Nécessité de vendre un rein | ||
Intérieur au top | Cote élevée | ||||
Chez PDLV, on adore les voitures qui ont une âme. Ce ne sont pas toujours les plus puissantes. Cette Audi à moteur V8 avait beau constituer l'entrée de gamme de la R8, elle est pourtant tout à fait recommandable. Le moteur est savoureux, l'intérieur est réussi, le châssis est sain... Que demander de plus ? Seules les cotes demeurent élevées puisqu'il faut compter entre 50 et 60 000 € pour trouver une Audi R8 saine. Les versions plus originales et peu kilométrées, comme celle-ci, peuvent monter bien au-delà. Vendue à partir de 109 000 €, l'Audi R8 ne se déprécie que faiblement d'année en année ! Un achat sûr... Et une authentique voiture plaisir comme on les aime !
Un grand merci à David D., pour cet essai et à Simon L., pilote de drone et photographe talentueux pour ses prises de vues. Rejoignez-le sur Instagram.
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
|||
Thomas Drouart |