Le 27 Juillet 2018, par Thomas Drouart
Chez PDLV, on adule les petites sportives légères et efficaces. Alors forcément, prendre les commandes de la plus radicale des Abarth, ça ne se refuse pas. En effet, l'Abarth 124 s'est enrichie d'une version GT, dotée (entre autres) d'un hardtop en carbone. Allons-nous être séduit(s). C'est le moment de le vérifier !
Caractéristiques | |
Dimensions | 4,05 x 1,74 x 1,23 mètres |
Poids | 1 060 kg |
Transmission | Propulsion |
Boîte de vitesse | Manuelle, 6 rapports |
Commercialisation | depuis 2018 |
Moteur | |
Type | 4 cylindres en ligne turbo |
Puissance | 170 ch. à 5500 tr/m |
Couple | 250 Nm dès 2500 tr/m |
0 à 100 km/h | 6,8 secondes |
Vitesse max | 232 km/h |
Puissance fiscale | 9 CV |
Conso mixte | 6,4 L/100 km |
Prix du neuf | |
à partir de 40 900 € |
Fiat a ressuscité la 124 en 2015. Comme l'aïeule, il s'agit d'un beau cabriolet, avec des coloris sympas, un poids plume et des performances qui donnent le sourire. Parallèlement, toujours en 2015, la version Abarth de la 124 a vu le jour. Le look est plus démonstratif, avec des touches de carbone, des logos spécifiques et divers aménagements. La puissance est également passée de 140 à 170 chevaux. Pour rappel, les Fiat et Abarth 124 reposent sur la base de la dernière Mazda MX-5. Ce qui n'est pas une tare, bien loin de là ! La principale différence entre ces deux voitures se trouve sous le capot. Moteur atmosphérique pour la japonaise et suralimenté pour l'italienne. Nous verrons ici la version la plus exclusive (et onéreuse !) de l'Abarth 124 : la GT. Un modèle sorti en juin dernier, à bord duquel nous avons effectué un bon millier de kilomètres.
Mazda a pris le pari d'offrir une version coupé (ou plutôt Targa) à la MX-5 en développant la RF. Fiat et Abarth auraient pu reprendre la même cinématique. Pourtant, c'est bien un hardtop exclusivement constitué de fibre de carbone qui coiffe la 124 GT. Les logos gagnent des cerclages noir mat, les jantes Abarth disparaissent au profil du modèle OZ Ultraleggera, permettant de gagner 12 kg. Notons aussi les montants de pare-brise et rétroviseurs passés en gris Alpi Orientali... Et c'est à peu près tout ! Un look plus affirmé mais sans aller dans l'excès.
Mazda MX-5 ou Abarth 124... Ces deux voitures divisent autant qu'un débat pain au chocolat/chocolatine. Pour avoir essayé les deux, je n'ai pas envie de faire un choix. Elles ont chacune un caractère bien trempé et des mécaniques qui les différencient. Au niveau du look, l'Abarth 124 GT est vraiment sexy, avec une ligne de caisse bien dessiné, des phares absolument superbes, avec une belle signature lumineuse, une calandre bien pensée et un bouclier avant agressif. Malgré le fait que les grilles ne soient pas percées. Le hardtop en carbone est superbement intégré et offre une unité avec les éléments gris foncé de la carrosserie, tout comme les jantes OZ. L'arrière est aussi très réussi bien que la présence du logo sur la partie supérieure de la malle interpelle. En revanche, la quadruple sortie d'échappement de la ligne Monza Record semble mettre tout le monde d'accord !
Quand on descend à bord de l'Abarth 124 GT, on se sent tout de suite à son aise. Jambes presque tendues, baquets hyper enveloppants, volant très bien dessiné, matériaux flatteurs... Une belle ambiance ! Le cuir est omniprésent, notamment au niveau de la sellerie, avec de belles surpiqures rouges. On notera des ajustements corrects, un levier de vitesse très court, un frein à main placé sur la partie droite de la console centrale et une marque rouge sur la partie supérieure du volant. Il en ressort un côté sport/chic bien dosé qui donne l'envie de tailler la route. Et d'arsouiller sur les petites routes de campagnes. Surtout ça, en fait.
Oubliez le tableau de bord moussé, une quelconque boîte à gants ou encore des vide-poches, les aspects pratiques ont été négligés et c'est parfait ainsi. Seuls espaces de rangement : un mini vide-poche au niveau de la console centrale et un espace - fermable à clé - placé derrière les baquets. L'insonorisation est bonne sans être excellente et si vous déposez le hardtop, vous aurez alors accès à une capote en toile traditionnelle. Bref, un ensemble très attrayant dans lequel on se sent bien. Étrangement, il n'y a pas de sentiment de confinement. Le long capot donne l'impression de conduire une voiture immense et c'est assez perturbant les premiers mètres. Bon, assez parlé, pressons le bouton "Start" et laissons la mécanique s'exprimer.
Au démarrage, on en prend plein les oreilles. La ligne Monza Record offre une sonorité rauque et ô combien captivante. Pressez la commande du mode Sport et de petits clapets s'ouvrent, renforçant les vocalises de notre Abarth 124 GT, la direction se raffermit également et l'accélérateur devient plus sensible. Le 4-cylindres turbo 1.4 16V délivre 170 chevaux à 5500 tr/m et 250 Nm de couple dès 2500 tr/m. Une fois mis en température, c'est un moteur volontaire et dont la fiabilité n'est plus à prouver. Les accélérations sont franches mais pas décoiffantes. Je vous épargne le "ça marche fort", ce n'est pas un TDI. Mais plus encore que les performances, c'est une expérience de conduite, de pilotage que l'on savoure sur une Abarth. Et des sensations ! Assis à raz le sol, on prend plaisir à enchainer les virages, à faire des transferts de masse et à perfectionner ses trajectoires. Pour l'écoconduite, on repassera.
Pourtant, l'Abarth 124 GT n'apporte rien de plus d'un point de vue mécanique. Le différentiel à glissement limité était déjà offert de série sur la version classique, par exemple. Deux types de transmission étaient disponibles : une boîte manuelle et une automatique, avec palettes au volant, les deux à 6 rapports. Nous avions la transmission mécanique et je ne vous cache pas que ce fut une très bonne surprise. Le petit débattement du levier permet des passages de vitesse très rapide, la voiture se manie très facilement et on prend du plaisir. La sonorité est là pour renforcer l'expérience. Ça gueule ! Surtout dans les tunnels où la radio perd tout son intérêt. On ouvre les vitres, on tombe un rapport (voir deux) et on lâche la cavalerie. L'expérience est ô combien plaisante ! Les freins manquent toutefois un petit peu de mordant à mon goût tout comme les suspensions qui pourraient être encore un peu plus fermes. Une voiture qui a une âme et qui se vit !
Après mille kilomètres de trajets mixtes, un constat. Abarth a voulu faire de la 124 GT la version la plus exclusive de sa gamme. Si l'esthétique est à mon sens réussie, j'aurais apprécié davantage de puissance. Cela aurait permis de faire la différence mais aussi de rivaliser avec la Mazda MX-5, dont le 2.0 litres vient de passer à 184 chevaux. L'autre concurrente, la Toyota GT86, affiche 200 chevaux. Cependant, de multiples essais sur banc ont prouvé qu'une vingtaine de chevaux a fugué. Toutefois, Abarth aurait pu aller plus loin dans sa démarche et nous restons quelque peu sur notre faim. Car si la cure d'allègement est modérée, elle ne permet pas de compenser le poids du hardtop en fibre de carbone, qui ajoute 16 kg.
En conduite sportive, l'Abarth 124 GT est idéale. Les accélérations sont dans la bonne moyenne, avec le 0 à 100 km/h en 6,8 secondes. On se plait à tomber des rapports au besoin et à profiter de l'expérience. L'ESP demeure déconnectable pour autoriser quelques dérives quand le contexte le permet. Dans tous les cas, elle demeure facile à appréhender même si les excès d'optimiste doivent parfois être modérés sous peine de perdre l'arrière. Heureusement, les pneumatiques font le travail, bien que l'antipatinage ait été plusieurs fois sollicité ! Quant à la consommation, elle est officiellement de 6,4 litres aux 100 kilomètres. Officieusement, nous étions davantage aux alentours des 10 litres, dans des conditions de circulation très diverses et toujours en mode sport. Rien de choquant donc.
Au final, il est bien difficile d'adresser des reproches à l'Abarth 124 GT tant ce modèle est séduisant. Elle demeure malheureusement assez onéreuse, avec un prix de base à 40 900 € hors option. Une somme assez élevée mais qui les vaut selon nous, surtout que l'équipement est correct, entre le hardtop en carbone, les jantes OZ, l'échappement, le système Bose ou encore la sellerie cuir...). Seul véritable souci selon nous, un système multimédia assez vieillot, peu réactif et sujet à des bugs réguliers. Nous disposions du même équipement dans la Mazda MX-5 ND et il ne semble pas avoir évolué. Dommage !
Nous avons soumis l'Abarth 124 GT à notre PDLVmètre, notre indice maison. Score : 75 | |||||
Niveau de satellisation | Feeling | Provocation d'acouphènes | Nécessité de vendre un rein | ||
Plaisir de conduite | Prix élevé | ||||
Si votre budget vous le permet, l'Abarth 124 GT est un excellent choix. C'est une voiture bien née. Le hardtop offre davantage de polyvalence à ceux qui ne pourraient assumer un cabriolet avec capote en toile au quotidien. Bien qu'assez chère sur le papier, cette voiture de vraies sensations de conduite sans avoir besoin d'excéder les limitations de vitesse. Elle est pas belle la vie ?
Merci à FCA France pour le prêt de l'Abarth 124 GT, à Simon Lemaître pour les vues au drone (son profil instagram ici) et Lorenzo Dalibard (sa chaîne Youtube) pour les prises de vues.
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |