Car of the Year 2019 : pourquoi gagneraient-elles ?

Alors que l'heureuse élue ne le sera qu'en début Mars 2019, la tension entre les 7 finalistes est plus que palpable. Elles sont toutes différentes, et elles ont toutes de quoi gagner le prix tant convoité de la Voiture de l'Année 2019. Mais qui aurait le plus de chances de gagner ? Nous allons les parcourir, protagoniste par protagoniste...

L'élection de la Voiture de l'Année, c'est chaque année. Après cette première phrase pleine de sens, rentrons dans les faits. Depuis 1963, un jury composé de journalistes doit choisir la meilleure de toutes les automobiles sorties 12 mois après le précédent titre. Évidemment, des fois, ils passent à côté, comme en 2004, où ils sont arrivés à élire la Panda de Thomas comme Voiture de l'Année... Alors, qui vont-ils choisir pour succéder au Volvo XC40 ?

Les 7 meilleures d'Europe

Hors de toutes les nouveautés sorties dans les 12 derniers mois, soit un total de 36 voitures, le jury a dû en mettre 7 de côté. Autant vous dire que lorsqu'il y a 60 personnes chargées de décider, il y a des différents. Évidemment, l'objectif de ce concours est de décerner un seul et même vainqueur. Les nominés sont donc comparés, non pas entre eux, mais dans leur segment. Il est évident qu'on ne saurait pas trouver des points à discuter entre une Alpine A110 et une Citroën C5 Aircross, figurant toutes deux dans les finalistes.

Pour être éligible en tant que Car Of The Year, il faut être un vrai nouveau modèle (pas un facelift), et doivent être disponibles à l'achat dans au moins 5 pays européens, même si elles n'y sont pas fabriquées. La liste des 7 protagonistes finaux se fait via un simple vote : chaque juré possède 25 points à attribuer à au moins 5 voitures différentes, avec un maximum de 10 points pour chacune d'entre elles. Ouvrons donc la liste des gagnantes et remarquons qu'aucune des nouveautés du Groupe VAG n'est en lice (pas même le Lamborghini Urus), tout comme les BMW, les Lexus, ou encore le DS7 Crossback...

ALPINE A110 : Détonante, étonnante.

On a l'impression que cela fait plus d'un an qu'elle est là, mais c'est à cause de son concept, quasiment identique, de 2016. L'Alpine A 110 n'a pas encore 1 an, donc, ce qui ne l'empêche pas d'avoir déjà un trophée à son palmarès. Sauf que le prix de la Voiture de l'Année ne se remporte pas uniquement grâce à la beauté, mais aussi grâce à la technique de la voiture. Si son poids plume et son châssis merveilleux en font une véritable petite sportive, sa boîte robotisée se montre peu convaincante en utilisation poussée. C'est aussi le cas du système multimédia, manquant cruellement de réactivité. Nous pourrons parler de la qualité d'assemblage pas très bonne. L'Alpine en reste néanmoins une voiture agréable, en ville comme sur piste, avec une maniabilité surprenante, un confort très correct, et un freinage costaud et précis.

DERNIÈRE ALPINE SACRÉE VOITURE DE L'ANNÉE : aucune Alpine n'a obtenu le titre, la dernière Renault était la Clio III, en 2006.

CITROËN C5 AIRCROSS : Trop confortable ?

Le C5 Aircross arrive dans les concessions européennes à partir de ce mois de janvier 2019. Cependant, nos amis chinois ont déjà la chance de l'avoir dans leurs contrées. Citroën a quand même apporté son petit lot de modifications sur notre version, avec, par exemple, une banquette à 3 sièges indépendants, comme dans un vrai monospace (C4 SpaceTourer). Les chinois aiment l'espace à l'arrière, c'est pour cela que leur empattement est plus allongé que le nôtre. La place aux jambes des passagers de derrière est très bonne, mais peut-être réduite pour privilégier le coffre, annonçant un volume plus que correct pour la catégorie. Un autre point (très) fort de ce Citroën C5 Aircross est, plus que jamais, le confort à bord. On prend les suspensions hydrauliques, on gomme les défauts de rebonds, et on obtient les suspensions à butées hydrauliques progressives. Ces amortisseurs performants combinés à des sièges très moelleux, assurant toutefois un bon maintien, font que ce SUV est peut-être le plus confortable dans cette gamme de prix. Mais, qui dit confort, dit impact sur la conduite. Il y a donc une prise de roulis plus importante que sur le cousin Peugeot 3008 (Voiture de l'Année 2017). C'est donc une voiture typiquement Citroën. Reste à savoir si elle plaira au jury !

DERNIÈRE CITROËN SACRÉE VOITURE DE L'ANNÉE : Citroën XM (1990), la C4 Cactus est sortie 2ème en 2015.

FORD FOCUS : Discrète, mais aucune fausse note

Ford, c'est vraiment la chronique d'un constructeur qui ne veut pas faire de bruit. Et pourtant, on peut vous dire que ça travaille fort ! C'est le cas avec cette nouvelle Focus, et la marque américaine peut en être fière ! Alors que la version ST a fuité ces derniers jours, la version "classique" n'a pas à rougir. Sa ligne est très dynamique, et son intérieur est très qualitatif comparé aux anciens modèles. Du côté du plaisir de conduite, notre confrère Essais Autos le dit, la Focus donne un vrai plaisir de conduite sans oublier le confort. Personne n'est oublié dans les motorisations, la gamme couvrant des puissances allant de 85 (ça doit être bof...) à 182 chevaux (han ouais !), sans compter sur la ST, ni la RS... Et, au niveau budget, ce n'est pas si mal. Alors, si la Peugeot 308 s'est imposée en 2014 dans ce concours (en mettant la barre un cran au-dessus en termes de plaisir au volant), pourquoi ne serait-ce pas le tour de Ford ?!

DERNIÈRE FORD SACRÉE VOITURE DE L'ANNÉE : Ford S-Max (2007), la Focus III avait échoué à la 3ème place en 2012, laissant gagner l'Opel Ampera.

JAGUAR I-PACE : L'inattendu

Lui, il fait un peu bande à part. On pourrait, à s'y méprendre, le confondre à une Tesla Model X, car c'est un SUV électrique. Oui, mais non. Le Jaguar I-Pace mesure 35 centimètres en moins que le mastodonte américain. En fait, il n'a pas vraiment de concurrent, pas étonnant qu'il se retrouve dans les 7 derniers, comme tout le monde fantasme sur les SUV et l'électrique. En attendant, les anglais ont réussi à faire un véhicule possédant un design racé, avec une grosse cassure sur le hayon. Alors oui, c'est stylé, mais cela incombe aux prestations pratiques : on perd quelques litres précieux en cas de chargement de bagages hauts ou, tout simplement, pour voir derrière. La recherche du design a été faite pour offrir le moins de chances possibles à l'air de pouvoir s'engouffrer et affecter l'autonomie. On a donc des poignées de portes affleurantes, ainsi qu'une grosse prise d'air sur le capot avant. Pour le reste, elle se veut performante (0 à 100 km/h en 4,6 secondes, 400 chevaux) en puissant faire des escapades hors-piste. Avec une autonomie annoncée à 480 km, il se trouve que nous pourrons en faire uniquement 370 en allant doucement. Alors, l'I-Pace est unique, mais reste toutefois une (chère) alternative à Tesla. Comptez au moins 80.000 € pour un modèle bien équipé.

DERNIÈRE JAGUAR SACRÉE VOITURE DE L'ANNÉE : Jamais aucune !

KIA CEED : Concurrente sérieuse

On l'aura noté, 2018 est une sale année pour les ténors dans le segment des berlines compactes, j'ai nommé Peugeot 308 et Volkswagen Golf. Alors que Skoda vient de se (re)lancer avec sa Scala, les best-sellers se font peur en regardant la nouvelle Focus, et même la Kia Ceed ! Cette troisième génération vient vraiment saluer ses concurrentes grâce à un feeling sur route nettement amélioré, et c'est grâce à Mademoiselle Stinger, s'il-vous-plaît ! Les motorisations sont elles aussi retouchées, plus agréables (sauf le diesel) mais gloutonnes. Comptez, par exemple, un bon 7,5 l/100 km avec le 1.0 T-GDi de 120 chevaux. En essence, le 1.4 T-GDi de 140 poneys lui sera préféré, en ayant un cylindre de plus, vous pourrez jouer sur le couple. L'intérieur évolue aussi positivement, avec un arrangement plus aéré, une qualité de fabrication correcte, mais c'est pas la folie niveau couleurs. Enfin, avec seulement deux finitions (et une série spéciale), la Kia Ceed sera pénalisée par une politique d'équipements spéciale. Comptez presque 21.000€ avec le 1.4 atmosphérique 100 ch, à jeter. Mais la liste de base est très fournie, avec un équipement de sécurité très riche. Cela fait grimper la note, et, honnêtement, la caméra de recul, d'accord, mais l'aide au maintien dans la voie, en entrée de gamme, c'est pas terrible... A voir, donc !

DERNIÈRE KIA SACRÉE VOITURE DE L'ANNÉE : Pareil, aucune Kia n'a été dans le Top 3.

MERCEDES CLASSE A : Un ordinateur sur roues

Les allemands nous pondent, avec la Classe A, une voiture hyper-connectée. Si on part sur un design très conforme à ce qui se fait dans la gamme actuelle, l'intérieur est très branché. Ni compteur ni séparation entre l'écran central et l'écran du conducteur, ce qui fait de la dernière compacte étoilée une voiture très axée sur la conduite. Elle est étonnement typée confort pour une Mercedes, tout en sachant se montrer raide comme il le faut grâce aux suspensions sports. De plus, en essence, un nouveau bloc (Renault) 1.3 turbo rendant disponibles 163 chevaux et 250 Nm se montre très agréable. Les autres moteurs proposent des puissances comprises entre 109 et 306 poneys, autant dire qu'on a l'embarras du choix. Autre point, la voiture a pris 13 centimètres en longueur, pour offrir un plus gros coffre, et plus de place dans l'habitacle. Concluons avec ce système MBUX, remplis d'intelligence artificielle. Nous faisant profiter d'une navigation à réalité augmentée, la nouvelle interface est en fait un assistant, comme Siri, Cortana, ou OK Google. Vous pourrez donc régler beaucoup de choses dans le véhicule en lui parlant, comme la température dans l'habitacle, les commandes de la radio, etc. Pour avoir testé, il ne faut pas faire ça à 130 km/h avec une fenêtre entrouverte, parce que votre assistant fidèle vous enverra promener.

DERNIÈRE MERCEDES SACRÉE VOITURE DE L'ANNÉE : Mercedes 450 (1974), la Classe E de 2017 a fini 3ème.

PEUGEOT 508 : Les berlines ne sont pas mortes !

Peugeot possède une belle collection de titres de Voiture de l'Année : 5 titres en 54 concours, et pas moins de 9 voitures en tout dans les Tops 3 de toutes ces éditions. La dernière en date est la 3008, une victoire serrée face à l'Alfa Romeo Giulia (319 points pour le 3008, 296 pour l'italienne), mais large face à la Classe E (197 points). Cette année, c'est avec la nouvelle 508 que la marque au lion revient. Peut-on encore la classer comme une berline, lorsque l'on regarde sa ligne très sportive pour une hauteur de caisse réduite ? Les allemands appellent cela une Sportback, et c'est vers cela que Peugeot a voulu se diriger. Le toucher de route est toujours sensationnel, la sensation étant amplifiée grâce à un siège implanté très bas et un petit volant qui, même si celui-ci est toujours autant détracté (il faut deux semaines pour vous habituer, puis tous les autres volants vous paraîtront énormes), fait des merveilles. Le châssis est donc travaillé pour une conduite dynamique, mais la voiture reste confortable, grâce à des pneus adaptés et un amortissement piloté. Dans les points négatifs, on retiendra des tarifs gonflés (mais toujours bien en-dessous qu'une Arteon bien moins méritante), et un accès aux places arrières compliqué, tout comme la vie à bord à l'arrière. Ce n'est pas terrible. Notons que le coffre est devenu plus accessible grâce au hayon (électrique en option), mais perd en volume de chargement à cause de la réduction de la longueur de l'auto.

DERNIÈRES PEUGEOT SACRÉES VOITURE DE L'ANNÉE : Peugeot 3008 II (2017), Peugeot 308 II (2014)