Le 26 Mars 2019, par Etienne Deketele-Kestens
Proposé depuis plus d'un an en Chine, c'est seulement maintenant que nous allons commencer à voir des Citroën C5 Aircross sur nos routes. Ils risquent de se faire nombreux, car le SUV français allie tous les avantages qu'un véhicule familial requière, tout en reprenant les bases de la marque aux chevrons, fêtant ses 100 ans cette année ! Essai dans les contrées belges, où le système Advanced Comfort a pu être mis à rude épreuve...
Vous ne connaissez sûrement pas PDLV pour ses essais de SUV. Et pourtant, en voilà un. Oui, on a aussi abordé l'Audi Q8, officiant bien sûr dans un autre registre que notre prétendant du jour. Évidemment, si nous vous en racontons l'expérience, c'est que le Citroën C5 Aircross nous a surpris, et plutôt de manière positive. Laissez-nous vous expliquer le pourquoi et le comment de la chose !
Caractéristiques | |
Dimensions | 4,50 x 1,86 x 1,69 mètres |
Poids | 1.505 kg |
Transmission | Traction |
Boîte de vitesse | Automatique, 8 rapports |
Commercialisation | depuis Janvier 2019 |
Moteur | |
Type | 1.5 BlueHDi 4 cyl. |
Puissance | 130 ch à 3 750 tr/m |
Couple | 300 Nm dès 1 750 tr/m |
0 à 100 km/h | 10,6 secondes |
Vitesse max | 188 km/h |
Puissance fiscale | 7 CV |
Conso mixte | 4,4 L/100 km |
Emissions de CO2 | 105 gr/km (jantes 19") |
Prix du neuf | |
à partir de 30.800 € - modèle d'essai à 34.520 € |
On pourra vous expliquer en long et en large chaque détail de ce C5 Aircross tellement ils sont nombreux. Mais nous irons directement à la conclusion que ce SUV est une Citroën, et qu'elle ne ressemble à aucune autre. On a eu beau la regarder sous tous les angles, rien ne nous est connu venant d'autre marque. Quelques détails intéressants sont, par exemple, ce large C chromé entourant les parties vitrées de l'habitacle, faisant en sorte que le véhicule paraisse moins long. Il faut dire qu'il accuse tout de même les 4,50 mètres, ce qui fait quand même 6 centimètres de plus qu'un Peugeot 3008, par exemple. Nous ne manquerons pas non plus les Airbumps, ou du moins, ce qu'il en reste, comparé à la première C4 Cactus. Ils ont donc migré vers le bas, mais en arborant une touche colorée.
Notons que notre version d'essai est une Business GPS, basée donc sur la Feel. Elle n'est donc pas proposée avec le pack couleur rouge, affectant ce fameux Airbump, mais aussi les contours de sabots avant et les barres de toit. Le gris clair officie donc, et le fait plutôt bien ! Notre motorisation diesel accouplé à la boite automatique nous forçait à avoir des jantes en alliage de 19" (à la place de 18"), avec des pneus moins large, faisant chuter le CO2 à 105 grammes par kilomètres (seuil avantageux pour les véhicules de société en Belgique). Ce n'est que tout bénéfice pour la ligne, les flancs des pneus étant moins visibles.
Enfin, la version Feel ne propose pas de série les phares Full LED. Il vous faudra tout de même débourser 1.200 € pour profiter d'un bel éclairage blanc (de série sur Shine). Dans notre cas, l'avantage est que la face avant n'est pas enlaidie avec les projecteurs halogènes, car la forme des optiques ne change pas vraiment. Un autre bon point. Les feux arrière, eux, sont aussi très personnel. La signature 3D donne un joli aspect, qui, de nouveau, n'est pas commun. Il est juste dommage que les ampoules de clignotant et de marche arrière sont toujours des ampoules classiques...
Une chose est sûre, c'est que les matériaux utilisés pour l'assemblage fait que nous ne pouvons pas nous sentir dans une voiture premium. Il y a en effet une présence de plastiques plutôt durs sur le dessus de la planche de bord ainsi que dans les contre-portes. Toutefois, ce sont des parties de la voiture que l'on ne touche pas, et cela ne change pas grand chose à la vie, disons-le en toute honnêteté. La disposition des différents éléments donne un effet de robustesse, avec de grands aérateurs entourant l'écran tactile central de 8 pouces de diagonales, ainsi qu'un dessin très vertical. La couleur est aussi présente, reprenant l'ambiance Hype Grey, de série sur la finition Feel. Petite déception sur l'absence d'éclairage des miroirs de courtoisie, pourtant légion à la concurrence.
Une demi-première pour une Citroën est l'apparition de "vrais" compteurs numériques. En fait, la première était la C4 Picasso, en 2013, avec un affichage central. Ici, tout se retrouve derrière le volant, sur un combiné mesurant 12" de diagonale et de série à partir de la finition Feel. Nous retrouvons les mêmes spécificités que sur le 3008 ou la dernière 508, tout en reprenant des graphismes plus "chevronnés", excusez le terme. Nous pourrons donc choisir entre un affichage classique, la navigation, les aides à la conduite, et d'autres encore. Un chouette clin d'œil aux anciennes DS19 avec l'affichage de la vitesse dans un bandeau, dans la partie supérieure. Nous avouons avoir été tout de même un peu été déçu par le compte-tours en mode Cadrans, il est quasiment impossible de savoir précisément à quel régime nous nous situons (bien que la boîte auto le rend superflu).
Encore un peu et nous oublions le fait que les sièges sont d'un moelleux exceptionnel. Ils reprennent la potion magique de la C4 Cactus, avec plusieurs couches de mousse expansive, donnant à l'assise cet aspect matelas. Cependant, le défaut du manque de soutien latéral est corrigé, ce qui fait que nous sommes vraiment comme dans notre lit à bord de ce Citroën C5 Aircross ! Les accoudoirs sont à bonne hauteur, et assez moelleux aussi. Les longs trajets ne devraient pas poser problème à l'avant. Les passagers arrières profiteront de 3 sièges individuels, celui qui prendra place au centre ne se sentira pas lésé. Cependant, couvrir de longues distances à 2 adultes bien basés, assis à chaque extrême à l'arrière, sera plutôt compliqué, tant en largeur d'assise qu'en place aux jambes. En effet, les dessins des sièges sont réservés à de plus fins gabarits.
Pour le côté pratique, notre SUV du jour nous propose un coffre géant d'une capacité de 580 litres, ce qui est 60 litres de plus que son cousin technique, le Peugeot 3008. Le C5 Aircross fait tout aussi bien, dans ce registre, que le dernier Toyota RAV4, mesurant 10 centimètres de plus ! Le plancher laisse le choix entre deux positions : dans le fond pour augmenter l'espace en hauteur, à hauteur du seuil de chargement pour obtenir un vrai plancher plat ! Enfin, il faudra combiner ce grand coffre à la possibilité de rabattre indépendamment les sièges de la seconde rangée, ou encore de les coulisser. A noter que les espaces de rangement sont nombreux. Le point faible est le vide poche devant les genoux du passager, avec un volume moyen. Cependant, il est récupéré dans la centrale, avec la possibilité aisée de ranger une grande bouteille d'eau.
Assez parlé dans le vide, on appuie sur le bouton et le 1.5 BlueHDi démarre. Même si nous ne sommes pas à une sonorité aussi réduite qu'un moteur essence, ce récent bloc diesel de chez PSA se fait très discret, bien plus que l'ancien 1.6 qu'il remplace. La voiture ne secoue pas lors du démarrage, et c'est une autre qualité. Position Drive enclenchée, frein de parking desserré, et la vérification peut commencer. Comme nous l'avions dit au début, l'essai a eu lieu en Belgique, un véritable havre pour tout qui aime se faire mal aux reins dans les nids de poules et autres casse-vitesses non-réglementaires. Evidemment, nous avons franchi tous ces obstacles avec notre vaillant C5 Aircross !
Notre petite ronde a d'abord commencé avec une route assez potable. On apprécie vraiment le silence de fonctionnement de l'ensemble moteur-boîte, on sent que Citroën a bossé l'insonorisation. Il en va de même pour le passage des rapports, qui se fait de manière très fluide lors d'une conduite normale. L'EAT8 est assez bien calibrée, nous permettant de passer la 5ème vitesse à 50 km/h, tout en restant dans un régime-type pour les reprises dans les côtes. A 80 km/h, ce sera cependant la 7ème qui sera privilégiée, alors que la dernière passe à... 90 km/h... Dommage !
Un autre petit point négatif nous est apparu avec l'utilisation du régulateur de vitesse. Lorsqu'il n'est pas adaptatif, la gestion électronique fera en sorte de rétrograder d'une, deux ou même trois vitesses lorsque nous dépassons le seuil demandé. Le problème, c'est que nous passons d'un régime moteur de 1.500 à 3.000 tours minutes. C'est à ce moment que le 1.5 BlueHDi émet une sonorité rauque assez désagréable, mais typique du diesel... Enfin, si ce n'est que ça !
Focus sur l'EAT8, qui a reçu quelques critiques au niveau de la gestion des vitesses en conduite dynamique. Evidemment, ce n'était pas avec le moteur le plus coupleux (300 Nm pour ce BlueHDi 130), mais les rapports passaient de manière très fluide en conduite douce ou "sportive". En tant que transmission auto-adaptative, il ne faudra pas s'étonner de voir la boîte passer de la 7ème à la 3ème lorsque l'on presse fort l'accélérateur. Et même en faisant les zouaves et en essayant de mettre cette EAT8 en défaut, notre consommation moyenne (sur un essai de 200 km tout de même) n'est pas montée au-dessus des 6 litres ! Le compteur affichait 5,6 litres par 100 km, ce qui donne une autonomie très respectable de l'ordre des 1.000 km au C5 Aircross !
Le dernier 1.5 BlueHDi, partageant sa base avec le 1.5 TDCi Ford, s'avère agréable, sobre et bien géré par l'EAT8.
Enfin, avant d'arpenter nos charmantes routes décomposées, nous avons poussé le C5 Aircross sur un autre milieu qu'il devrait connaître souvent dans sa vie : l'autoroute. Et là, catastrophe ! La voiture se comporte très bien, mais les Michelin Primacy 3 (205/55 R19) font un bruit assez marqué, et parfois dérangeant... Il parait que c'est caractéristique de ce pneu... Il en va de même pour les prises de virage où le véhicule est en appui... Pas terrible. Sinon, malgré les conditions météorologiques capricieuses lors de notre essai, la prise au vent latéral n'était pas flagrante, et la voiture est très à l'aise sur ce terrain.
Étonnement, c'est aussi le cas en conduite dynamique, sur des plus petites routes nationales (appelées Départementales, en France). Le Citroën C5 Aircross encaisse parfaitement bien les virages, sans pour autant avoir une prise de roulis abusive et en garantissant un maintien excellent dans les sièges. Ce sont évidemment deux points que nous redoutions, car c'est ce qui découle tout simplement d'une suspension plus douce, plus confortable. Il se peut aussi que les grandes jantes de 19 pouces nous aient un peu aidé dans cet exercice.
Et puis vint le moment tant attendu : les déformations ! Evidemment, c'est une réussite. Nous avons poussé le test dans des routes très chaotiques, ainsi que sur des rues pavées. Le tout est bien absorbé par les amortisseurs à doubles butées hydrauliques progressives, qui absorbent les chocs de manière plus efficace qu'un amortisseur classique. De plus, les sièges Advanced Comfort procure une assise digne de son propre matelas. Un point bien précieux de marqué, car aucun des concurrents du C5 Aircross ne propose un tel confort !
Vidéo explicative du principe des suspensions avec butées hydrauliques progressives.
Malheureusement, PSA n'a jamais vraiment été connu pour ses tablettes tactiles intérieures fluides. Cependant, elles ont reçu une petite mise à jour, et les temps de flottement se font assez rare lorsque le moteur tourne. Pour le reste, on ne met pas 5 minutes à s'y faire, pour un peu que l'on soit technophile. Il n'y a pas de menu principal, mais que des sous-menus. A noter que la navigation connectée est assurée par TomTom, qui ne nous a jamais donné de fausses informations. Ce qui n'a pas été le cas de Google Maps, une fois le câble branché et le téléphone passé en mode Android Auto. Cette dernière fonction ne nous a pas spécialement attiré, de part des commandes plutôt spéciales, et l'impossibilité de passer un appel téléphonique (à l'arrêt !) avec Google Maps en fonction... Une autre petite déception est l'absence d'affichage tête haute, même de série... Il n'aurait pas été le mal-venu...
Pour ce qui est des aides à la conduite, le SUV Citroën met le paquet dès la presque entrée de gamme. Nous avons donc droit au freinage automatique d'urgence, à la reconnaissance des panneaux de signalisation, l'alerte active de franchissement involontaire de ligne avec correction de trajectoire, etc. Cette dernière peut se montrer très ennuyeuse dans des petites routes de campagne. Si nous avions le malheur de mordre, le volant tentait de nous remettre dans le "droit" chemin. Heureusement, la commande d'inhibition se trouve juste à gauche de la colonne de direction ! Par ailleurs, la caméra de recul (seulement arrière sur notre version) est encore un gros point faible de PSA. La qualité d'image est suffisante, mais bien en deçà des attentes en 2019. De plus, sa position fixe l'empêche de rester propre avec la météo que nous avons pu connaître...
Nous avons soumis le Citroën C5 Aircross BlueHDI 130 EAT8 à notre PDLVmètre, notre indice maison. Score obtenu : 37,5 |
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Niveau de satellisation | Feeling | Provocation d'acouphènes | Nécessité de vendre un rein | ||
Moteur agréable et très sobre
Comportement épatant Equipement de série pléthorique
Espace de chargement |
Bruit de roulement dû aux pneus
Sonorité du diesel dans les tours Espace arrière pour trois passagers adultes
Matériaux et finitions |
Principaux équipements de série | |
Ambiance Hype Grey Advanced Comfort | Freinage automatique d'urgence |
Jantes aluminium 18 pouces SWIRL | Accès et démarrage mains libres |
Caméra de recul | Citroën Connect Nav |
Combiné numérique 12,3" personnalisable | Climatisation automatique bi-zone |
Vitres arrières surteintées | Chargeur de smartphone à induction |
Principales options | |
Peinture métallisée (650 €) | Jantes en Alliage 19" ART (300 €) |
Projecteurs Full LED (1 200 €) | Grip Control (300 €) |
Toit ouvrant panoramique (1 400 €) | Hayon mains libres (450 €) |
Prix du neuf | |
à partir de 24 700 € |
NB : Notre modèle d'essai ne reprenait pas les vitres arrières surteintées ni le chargeur smartphone sans-fil.
Le constructeur aux chevrons est entré tard dans l'arène des SUV familiaux. Cependant, avec un tarif très avantageux, un équipement attractif, de l'espace et un confort de haute voltige pour la catégorie, il en fait plus que jamais un choix très intéressant pour tout qui attend (ou a) famille ! Pour les grands rouleurs, le BlueHDi 130 fera très bien l'affaire, à recommander avec l'EAT8, proposant de bonnes prestations en conduite dynamique ou normale, et une nervosité ne surprenant jamais lors de dépassements. De plus, il semblerait que ce soit la solution la moins énergivore. Pour les trajets plus courts, préférez la version essence PureTech 130, qui, actuellement, n'est pas disponible avec cette EAT... Pour les essences automatiques, il faut se tourner vers le 180 chevaux.
Merci à l'Agence Lopes Aywaille Peugeot-Citroën, en Belgique, pour nous avoir prêter ce C5 Aircross.
De la Smart à la Bentayga, je peux dire que je suis complètement obsédé par le monde de l'automobile. Intégrer l'équipe de PDLV et pouvoir vous donner ma vision des nouveautés chaque jour est quelque chose de génial pour moi. Ma "carrière" de blogueur a débuté il y a quelques années, et ceci, cumulé à mes études en mécanique auto, me permettront de vous proposer un contenu de qualité, tout en gardant le côté décalé cher à PDLV. |
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Etienne Deketele-Kestens |