Le 12 Mars 2019, par Etienne Deketele-Kestens
À l'occasion du Salon de Genève, Polestar a dévoilé son second modèle indépendant, nommée "2". L'ancienne division de Volvo nous présente donc une berline légèrement surélevée (mais berline quand même) qui, comme la "1", sera 100% électrique. Et elle optera pour les mêmes tarifs de sa concurrente directe, la Tesla Model 3. Vaudra-t-elle les avancées technologiques de l'américaine ?
La Scandinavie, et plus particulièrement, la Norvège puis la Suède, sont véritablement les pionniers du véhicule électrique. En 2017, ce sont presque 90.000 VE qui ont été immatriculé, et ce nombre ne cesse de grimper, année après année. Il va donc de soi que Polestar, tout autant suédois que Volvo, se lance donc dans une gamme complète de véhicules électriques, un marché amené à devenir très concurrentiel !
Cela se peut, même si vous n'en avez pas vraiment envie. Ce refus de l'électricité peut se comprendre, surtout par les passionnés de l'octane brûlée. De plus, les prix des véhicules électriques "dignes" de ce nom (une vraie berline, pas un e-Berlingo ni une Zoé...) sont très souvent à des prix que personne ne pourrait mettre. Mais la Tesla Model 3 est une petite révolution, avec un ticket d'entrée qui sera fixé en-dessous des 40.000 € dès l'arrivée du package de batterie basique, ce qui est un prix raisonnable, alors que les BMW Série 3 et autres n'auront pas de mal à se vendre, n'égalant pas les performances de l'américaine.
Et c'est donc dans la cour des véhicules électriques plus abordables que vient jouer la dernière Polestar 2. La marque le dit elle-même, ce nouveau véhicule est là pour rendre la tâche compliquée à la Tesla Model 3. Avec un tarif qui descendra lui aussi sous la barre des 40.000 € (la première année de productions les fera monter à 59.900 €), la concurrence sera rude, et la suédoise à beaucoup d'avantages à faire valoir dans un duel qui s'annonce sans pitié !
Polestar souhaite faire rupture avec Volvo, mais ils travaillent avec les mêmes studios de designers et cela se voit. Nous avons donc droit à quelques signatures suédoises, mais cela reste original et très reconnaissable. Ainsi, la signature lumineuse des optiques avant est en forme de T, comme sur les dernières du premium thermique suédois, à partir de la XC90. Cependant, c'est le dessin des phares qui est différent, ayant une allure moins rondouillarde, plus dynamique. Le lien entre les deux est la calandre, massive, ornée de noir. Le logo Polestar trône sur son dessus, teinté couleur carrosserie. Le ton est donc donné. Le bouclier s'orne de deux prises d'air bien intégrées sur ses flancs, rejointe par une ligne laquée. Soulignons aussi une lame en plastique, donnant un petit effet "offroad" à la Polestar 2, sans en rajouter comme une CrossCountry.
Le flanc est assez... différent, mais c'est un point positif. Le capot est long et reprend une ligne fuyante vers le bas, pour que la calandre finisse le travail de manière très verticale. On remarque aussi que, vu de profil, la signature des feux de jour à l'avant reste visible. La custode, elle, décide de faire le gros dos, afin de ne pas avoir une malle trop imposante visuellement. Les jantes de 20 pouces (via le Performance Pack, voir plus bas...) bi-colores cachent des étriers de frein jaunes, une autre signature de la Polestar 2. Enfin, un point que les américains gagnent sur les suédois est au niveau des poignées de portes, qui ne sont pas affleurantes sur l'européenne. Enfin, les bas de caisse sont, eux aussi, en plastique, tout comme les contours des passages de roues. Finalement, la ligne de la petite nouvelle est vraiment réussie, surtout quand on sait que c'est une véritable tri-corps !
Enfin, la face arrière n'a pas résisté à la mode (remise au goût du jour) du bandeau lumineux. Sauf que, évidemment, ici, il est différent ! Le dessin des optiques de feux arrières ressemble à une S60, c'est à dire qu'ils sont en forme de C. Sauf qu'il y a une ligne, traversant la malle, mais sur la partie inférieure de celle-ci, c'est-à-dire pas comme toutes les autres ayant succombé à la tentation (Audi A8, Porsche 911 992, ...). Alors, cela donne un effet tout à fait spécial, on aime ou on n'aime pas, mais c'est original, alors on ne leur en veut pas ! Le dessin global de la carrosserie est, à l'arrière, très carré sur le dessus, et tout en courbe sur le bas. C'est peut-être ici que les parties basses en plastique gêneront le plus, avec surtout cette courbe placée un peu trop haut... A vous d'en juger !
Quand Tesla décide d'offrir le choix à ses clients au sujet des moteurs ainsi que de l'autonomie, Polestar fait tout l'inverse et propose l'alternative ultime. Un package de batteries délivrant une capacité totale de 78 kWh permettront aux deux moteurs électriques de faire un total de 500 kilomètres sans se recharger, avec une mesure sous les normes WLTP ! C'est un bon score, mais pour le prix que Polestar en demandera d'ici le début de l'année 2021, c'est tout simplement meilleur que Tesla, qui ne proposera, d'après eux, que 354 kilomètres d'autonomie pour le prix de 31.200 €. Il faudra donc opter pour une Long Range AWD, facturée plus de 50.000 € ! A ce moment-là, on peut vraiment se dire que les suédois nous réussissent un coup marketing ! Pour la recharge, ils nous annoncent que la Polestar 2 sera homologuées pour la plupart des types de chargeurs, avec une solution connectée, dans la voiture, mais aussi sur smartphone.
Tout ceci est pensé pour ne pas nier les performances, parce que Polestar est une marque sportive, après tout ! Les deux moteurs font de cette 2 une 4 roues motrices, avec un puissance totale délivrée de 408 chevaux et 660 Nm de couple instantanés ! Cela lui permet de coucher le 0 à 100 km/h en "moins de 5 secondes". Au niveau de la conduite, le châssis promet d'être affûté, grâce à un placement des batteries dans le plancher. Ceci permet de ramener le centre de gravité de la voiture au plus bas, pour que la Polestar 2 prennent ses virages à plat. Cependant, ils nous rappellent que les batteries donneront plus de confort acoustique, avec une réduction des bruits de roulement et autre de plus de 3 décibels ! Enfin, un Performance Pack peut venir pimenter le tout, en poussant des jantes de 20", des amortisseurs Öhlins (on ne connait pas...) censé raidir la voiture, et des gadgets visuels, du style des étriers de frein et des ceintures jaunes.
Ce titre sont les deux principaux adjectifs de l'intérieur de la Polestar 2. Tout d'abord, lorsque l'on y jette un œil, on se retrouve dans une ambiance très sombre. De fait, encore heureux qu'un toit panoramique est disponible, parce que les sièges en cuir noir, la planche de bord noir, le thème de l'écran central vertical sombre, le volant sans aucune touche de couleur, ainsi que le ciel de toit noir aussi font que ce n'est pas la fête, dans la suédoise. On avait pourtant l'habitude des cuirs clairs, blancs ou beiges de chez Volvo. Il n'en est rien ici, car seules les ceintures dorées donnent du "pep's" à l'habitacle ! Mais, tout de même, mention spéciale à l'agencement et au dessin original de la partie avant, avec une commande de boite très bien dessinée. Le tout est étiré et nous donne une impression d'espace à bord assez sympathique. Des simples détails attirent l'attention, comme, par exemple, ces rétroviseurs intérieurs et extérieurs sans rebords, de très bon goût. Enfin, le dessin des sièges avant nous a l'air comme d'habitude sur une Volvo, avec une assise remarquable. Pas de détail sur les places arrières, malheureusement.
Alors que TOUT LES CONSTRUCTEURS fourrent Android Auto dans leurs systèmes multimédias, Polestar fait un pas de plus pour directement intégrer l'interface smartphone Google dans sa 2. Nous aurons donc droit à une panoplie d'applications gigantesques, un environnement personnalisable, mais surtout des applications Google natives pour le service au conducteur. Entre autres, nous aurons droit à une amélioration de Google Maps, prenant en compte les chargeurs ainsi que l'autonomie disponible et un itinéraire passant par des points de restauration de la batterie, mais aussi l'Assistant Google ainsi que le Play Store pour d'autres applications (COYOTE !).
De la Smart à la Bentayga, je peux dire que je suis complètement obsédé par le monde de l'automobile. Intégrer l'équipe de PDLV et pouvoir vous donner ma vision des nouveautés chaque jour est quelque chose de génial pour moi. Ma "carrière" de blogueur a débuté il y a quelques années, et ceci, cumulé à mes études en mécanique auto, me permettront de vous proposer un contenu de qualité, tout en gardant le côté décalé cher à PDLV. |
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Etienne Deketele-Kestens |