Le 1 Avril 2019, par Etienne Deketele-Kestens
En ce début d'année 2019, Toyota réintroduit un nom célèbre dans son catalogue Européen. Ayant cédé sa place à l'Auris en 2006, la Corolla survivait toujours sous la forme d'une sedan pas très désirable. Aujourd'hui, la légende revient, et plus vivante que jamais ! Essai découverte du break Touring Sports en hybride (bien sûr) 180 chevaux. Un grand MERCI au Groupe Lussis et à sa concession de Chênée (Belgique) pour son chaleureux accueil ainsi que, accessoirement, le prêt de cette Corolla !
Caractéristiques | |
Dimensions | 4,65 x 1,79 x 1,43 mètres |
Poids | 1 445 kg |
Transmission | Traction |
Boîte de vitesse | CVT, 6 rapports fictifs |
Commercialisation | depuis Mars 2019 |
Moteur | |
Type | 2.0 litres Hybride E-CVT |
Puissance | 180 ch à 6 000 tr/m |
Couple | 190 Nm dès N.C. tr/m |
0 à 100 km/h | 8,1 secondes |
Vitesse max | 180 km/h (limitée électroniquement) |
Puissance fiscale | FR : 9 CV / BE : 11 CV |
Conso mixte | 3,9 L/100 km |
Emissions de CO2 | 105 gr/km (jantes 19") |
Prix du neuf | |
à partir de 30 560 € - modèle d'essai à 38 340 € |
Pour ce qui est du design, l'Auris n'était pas un échec. Cependant, il manquait quelque chose à ce modèle. Cette petite chose qui nous poussait finalement à aller voir du côté des Peugeot 308, Renault Mégane et autres Seat Leon, par exemple. La cuvée 2019 a largement rectifié le tir, et, même en version break, notre Corolla du jour a fait tourner quelques têtes... Evidemment, il faut dire qu'elle est vraiment réussie ! Les lignes sont agréables à l’œil, en alliant de manière fluide courbes et tranches. Ainsi, la face avant est agressive, mais juste comme il le faut. Les optiques de phare, full LED s'il-vous-plaît, sont reliés intelligemment au logo central, orné de bleu. Le côté punchy est apporté par ces crocs, laissant une belle marque dans le bouclier. La calandre, elle, est très ouverte. Sa forme trapézoïdale est très bien entourée par des garnitures gris-clair et chromées. Une face avant incisive, et très réussie.
Dans un habillage en Ultra Silver, elle m'a quelque peu changé ma fixette sur le gris. En effet, les gris clairs sont souvent choisis par les clients qui ont peur du risque. Force est de constater que cette teinte va à ravir à notre Toyota Corolla TS. L'arrière en est une nouvelle preuve. Les optiques de feux ressortent bien, et leur signature LED aussi. Le diffuseur est moins agressif que la version Hatchback, mais notons tout de même une double sortie d'échappement esseulée à droite, relative à notre 2 litres hybride.
Enfin, je conclurais sur mon coup de cœur pour le profil de notre Touring Sports. J'ai vraiment trouvé l'ensemble homogène, avec une malle un peu inclinée, mais pas trop. Elle a pour qualités de ne pas créer une cassure, comme sur une Kia ProCeed (ce qui est voulu pour un Shooting Brake), tout en marquant un peu de dynamisme. La ligne est élancée, et les jantes bi-ton 18 pouces (série sur Premium) constitueront un très bon choix esthétique ! Mais, comme qui aime bien châtie bien, je trouve que le jonc chromé n'a pas spécialement sa place en bas de porte, alors que la finition des contours de vitres aurait pu être complètement chromée. Il fallait bien un petit défaut...
Nous l'avions noté lors de sa présentation, l'intérieur de la nouvelle Toyota Corolla met une véritable claque à l'ancienne Auris. Tant en aspect qu'en design, et même en qualité brute. Tout d'abord, le tout est mieux pensé. On abandonne le vieil indicateur pour l'heure, on place un écran d'une taille raisonnable et déporté de la console, et on a une présentation flatteuse. Notre finition Premium (= Collection) nous imposait directement le ciel de toit en noir. Le bémol est que l'ambiance de la planche de bord n'était pas folle, et nous étions heureux d'avoir quelques surpiqûres rouges et le toit ouvrant panoramique pour égayer tout cela.
Mais tout cela est vite oublié lorsque l'on en prend son volant. On trouve assez bien sa place dans les sièges avant, même en étant large d'épaules. La vue sur l'habitacle sent bon la rigueur ; Toyota a bien bossé le sujet. Sur la route, l'assise est assez souple, tout en assurant un bon maintien. Ce n'est pas vraiment la même chanson à l'arrière, qui vivront mal les longs trajets sur des routes dégradées. Le volant tombe bien en main, à l'instar du levier de vitesse, que l'on déplacera rarement. Il reste à se faire à la grosse quantité de boutons sur le volant, commandant l'écran multifonctions 7", la radio, le régulateur de vitesse, etc. Un point positif est la réduction des bruits d'air provenant du toit ouvrant : la filtration est très bonne, et permet de "décapoter" même sur voie rapide.
Nous n'avons pu prendre le volant de notre Corolla Touring Sports qu'un, malheureusement, court moment. N'empêche, notre parcours varié nous a permis de bien cerner le type de véhicule qui nous a été confié. Tout d'abord, la voiture démarre dans un silence absolu, et nous forcerait presque à ne pas appuyer sur l'accélérateur. Un petit parcours dans des zones péri-urbaines nous a tout de suite démontré la nécessité de l'hybridation. La radio coupée, nous n'entendions que les pneus et l'air. C'est assez bluffant ! Là où cela se gâte, c'est lorsque notre parcours nous fait prendre une portion d'autoroute. Même si Toyota avoue avoir travaillé ses moteurs (et boîtes) spécialement pour ce type de trajets, nous avons été déçus. Même en ayant essayé les différents modes de conduite (Eco, Normal et Sport), la nouvelle boîte e-CVT montera à la limite de la zone rouge (soit 6 000 tours) lors de fortes demandes de puissance. Pourtant, et c'est à noter, les 180 chevaux sont présents, et très agréables pour tout type de conduite. Mais c'est de nouveau en ville que le moteur électrique, donnant tout son couple dès le départ, rassurera le conducteur.
En fait, le plus triste est cette division en rapports artificiels. En effet, la Corolla possède un sélecteur avec passage en mode séquentiel, et même des palettes au volant, proposant donc 6 rapports au total. Cela aurait pu être pas mal. Le problème étant que, en passant en séquentiel, et en accélérant fort, la boite n'en fera qu'à sa tête et grimpera dans les tours. Nous avons même essayé de changer les rapports, mais rien ne s'est passé, excepté la modification sur l'écran des compteurs. Grosse déception, même si, avouons-le, c'est déjà mieux qu'avant, et le fameux effet "moulin à café" a disparu. Parce que, finalement, nous avions quand même un 2 litres, et la sonorité, bien qu'un peu étouffée, n'était pas pour nous déplaire. En conclusion, sur autoroute, on utilisera le Cruise Control Adaptatif, en série de plus, sur notre modèle !
Je ne sais pas si Toyota se cherche sur le point de vue du châssis. La nouvelle plateforme TNGA nous a laissé une bonne impression, sauf qu'il y a un "mais". On prend la bretelle de sortie de l'autoroute, et on est parti pour une petite escapade sur de belles routes de campagne. La direction est déjà très précise, mais c'est en enchaînant les virages qu'une petite frustration est montée en moi. La Corolla Touring Sports ne m'a jamais réservé une seule mauvaise surprise en sortie de virage appuyé. Elle a même été trop gentille, car elle absorbe le tout dans un confort carrément choquant, surtout pour des roues de 18 pouces. Ce qui est frustrant, c'est que je n'arrivais pas vraiment à ressentir la route, comme le font d'autres voitures d'autres constructeurs à vocation plus dynamiques, au détriment du confort. Je m'attendais donc à un autre type de conduite.
Pour moi, la Toyota Corolla se destine plus à une clientèle "sage", bien que les 180 chevaux donnent vraiment de jolies relances. La direction est souple en ville, assez précise à haute vitesse, mais quelques mouvements de caisse sont encore perceptibles lors de manœuvres d'évitement. Rien de bien dérangeant toutefois.
Notre modèle Premium était presque complet en terme d'aides à la conduite ; il ne nous manquait que l'affichage tête haute. Nous aurions donc pu compter sur un freinage automatique d'urgence, les surveillances d'angles morts avec l'alerte à la collision en marche arrière, l'aide au maintien dans la voie. Nous tenons à rassurer la concession, car, bien que les angles morts sont bien gérés, nous n'avons eu besoin de rien de tout cela. En outre, le Cruise Control Adaptatif est très pratique et facile à activer. Il est dommage que la plage de réglage se fasse par 5 km/h...
Nous avons apprécié, par ailleurs, les compteurs intégrant un écran de 7 pouces. Il est dommage que les informations ne sont pas vraiment toutes utiles, et qu'il manque un affichage numérique de la vitesse. Aussi, l'audio, assuré par JBL, a réussi nos tests très contraignants... Cependant, il existe une autre petite déception, venant du système Toyota Touch. L'interface est assez réactive, la gestion des téléphones se fait aussi de manière intuitive, mais c'est tout le contraire pour la navigation. L'aspect des cartes n'est pas franchement agréable, et les réglages demandent un gros temps d'adaptation (et je suis un technophile confirmé...). Par ailleurs, la qualité de l'image retransmise par la caméra de recul n'était pas très réjouissante...
Pour une version Premium, vous devrez débourser au moins 33 850 €, en vous forçant à l'hybride, avec le 18-cents. Le surcoût de la version break varie de 1 200 à 1 600 €, selon les motorisations et les finitions. Dans notre catalogue, la Toyota Corolla Touring Sports Premium avec le 2 litres hybride revient tout de même à 36 070 €. C'est une somme, mais c'est une version suréquipée de base. La nôtre possédait 2 options sur 3 disponibles, à savoir la peinture métallisée et l'Experience Pack, avec la sono JBL et le toit panoramique ouvrant. Nous aurions pu bénéficier du Luxury Pack, ajoutant les sièges en cuir, les phares LED adaptatifs ainsi que l'affichage tête haute. Au total, nous devrons débourser 38.340 € pour notre modèle d'essai, prix catalogue.
Notre essai, en mode dynamique, avec un gros dénivelé positif et négatif, nous aura imputé d'une consommation moyenne de 7,3 litres aux 100 kilomètres. Cela reste un score raisonnable pour un 2 litres atmosphérique, délivrant à lui seul 153 chevaux. Cependant, c'est grâce à une utilisation massive du moteur électrique, qui s'enclenche à tout bout-de-champ, une fois que l'accélération tombe dans les tolérances de sa puissance. Dans une utilisation classique, la moyenne pourrait tomber à 6,5 litres, ce qui n'est pas mal. Pour les fous de la conso, le 1.8 Hybrid descend même sous la barre des 5 litres aux 100 km !
Nous avons soumis la Toyota Corolla Touring Sports à notre PDLVmètre, notre indice maison. Score obtenu : 55 |
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Niveau de satellisation | Feeling | Provocation d'acouphènes | Nécessité de vendre un rein | ||
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Unité hybride vigoureuse
Confort de conduite Qualité et matériu
Equipement riche
Coffre volumineux et astucieux (TS) |
Ressenti de la route en deçà des attentes
Assise à l'arrière Obligation à l'hybridation
Montée dans les tours à chaque accélération
Coffre en Hatchback ridicule |
Principaux équipements de série | |
Sièges tissu/cuir/Alcantara à renforts latéraux | Navigation Connectée |
Jantes aluminium 18 pouces | Accès et démarrage mains libres |
Caméra de recul avec aide au stationnement AV+AR | Ecran multifonctions 7" |
Freinage automatique d'urgence | Climatisation automatique bi-zone |
Cruise Control Adaptatif | Projecteurs Full LED |
Surveillance d'Angles Morts | Hayon électrique |
Principales options | |
Peinture métallisée (540 €) | Experience Pack (toit pano, JBL) (1 730 €) |
Luxury Pack (Multi LED, cuir) (1 790 €) | Alarme avec géolocalisation (1 099 €) |
Prix du neuf | |
à partir de 23.380 € |
L'écran central nous donne plusieurs informations sur notre mode de fonctionnement. Ici, nous sommes en full électrique.
Pour une première, l'hybride ne m'a absolument pas dérangé. La simplicité est poussée au maximum, jusqu'au simple fait que le frein de parking se desserre automatiquement une fois la position Parking abandonnée. Il y avait cependant beaucoup d'artifices dans le cockpit, lesquels mériteraient un peu plus de temps et d'attention. Mais, en conclusion, la nouvelle Toyota Corolla nous revient très forte. La douzième génération est mature, a de l'expérience, et nous oriente pourtant vers l'hybridation. En Belgique, il subsiste le maigre 1.2 turbo essence de 116 chevaux, histoire de. Mais les campagnes publicitaires nous démontrent bien le virage que les japonais ont pris. Mais, si la consommation de carburant s'avère moins élevée au quotidien que pendant notre essai, nous pourrions dire : pourquoi pas ?!
Le coffre, astucieux avec ses rangements sous-plancher, reste dans la bonne moyenne de la catégorie, à 581 litres.
De la Smart à la Bentayga, je peux dire que je suis complètement obsédé par le monde de l'automobile. Intégrer l'équipe de PDLV et pouvoir vous donner ma vision des nouveautés chaque jour est quelque chose de génial pour moi. Ma "carrière" de blogueur a débuté il y a quelques années, et ceci, cumulé à mes études en mécanique auto, me permettront de vous proposer un contenu de qualité, tout en gardant le côté décalé cher à PDLV. |
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Etienne Deketele-Kestens |