Le 11 Avril 2019, par Etienne Deketele-Kestens
Comme quoi, les vieux clichés ne s'éteindront jamais. Alors qu'aux States, Audi propose ses grandes routières S6 et S7 avec des beaux moteurs essence, les allemands ont penché pour le TDI dans les contrées européennes. Une stratégie que la majorité des amoureux de l'automobile ne tolère aucunement, mais qui, finalement, fonctionne bien dans les caisses du groupe VAG.
Des diesels sportifs, rares sont les constructeurs qui en proposent. Enfin, quand on parle de sportivité, on demandera tout de même un certain minimum de chevaux. D'un carburant à un autre, les sensations ne sont pas forcément identiques. Cependant, chacun ses avantages. Nous allons vous présenter les trois bêtes, et tenter de vous expliquer la tactique du géant allemand, impliqué dans 1% de la production mondiale de CO2 pour ses voitures.
Au lieu de les lancer une à une, Audi a voulu faire entrer ses 3 solutions de grandes bagnoles sportives sur la scène. Ce n'est pas plus mal. Ainsi, nous aurons droit à trois types de carrosserie : la Sedan, l'Avant et la Sportback. Evidemment, les deux premières sont des A6, tandis que la dernière est une A7. Forcément, les prix oscilleront en fonction de la carrosserie et du modèle que vous choisissez. Cependant, les moteurs restent identiques.
Sur le plan esthétique, la ligne S a toujours eu pour but de rester discrète, réservant la démonstration à la gamme RS. Donc, il faut utiliser une petite loupe pour dénicher quelques différences. Sur chaque solution, nous aurons droit à un diffuseur arrière un peu mastoc, quadruple sorties d'échappement, faisant la part belle aux fausses canules en plastique. Un becquet très fin fait son apparition sur les malles arrière, alors que la S6 Avant arbore un spoiler tout aussi discret. Les jantes feront au moins 20" de diamètre, voire même 21 en option. Bonjour le tape-fesse ? Et, enfin, sur la face avant, peu de différences. Les entrées d'air sont agrandies, afin d'un peu vulgariser la sauce, sans plus.
Honnêtement, on est plus sur la S6, voir la S6 Avant. La gamme A7, avec sa partie arrière un peu spéciale, ne nous a jamais vraiment tapé dans l'oeil. Mais, comme dirait l'autre, à chacun ses goûts !
Pour une personne qui ne prête gère attention à la guéguerre ESSENCE VS DIESEL, il faudra reconnaître que, dans les spécifications en tout cas, Audi propose un choix honnête. Le seul bémol, peut-être, est que ce choix est plus ou moins limité. En fait, nous, Européens de l'Ouest, sommes "obligés" de nous farcir les 3-litres TDI. En effet, sauf import, le diesel est la seule option si l'on veut se payer une S6 ou S7. Allez donc aux States, ou même dans l'Europe de l'Est, et en Asie, vous pourrez commander une version essence. Bon, comme on vous connait, on vous dira que ce sera un V6 2.9 TFSi de 450 chevaux et 600 Nm. Pas mal, mais les futures RS feront pire ! Enfin, si elles existent...
Le point commun entre les versions essence et diesel, outre le V6, est une électrification. D'une part, un petit compresseur 48 Volts qui aura des incidences sur bien des points. Tout d'abord, notre version diesel peut, sans forcer, aller chercher 700 Nm de couple entre 2 500 et 3 100 tours, comme un camion (enfin, presque)... Ici, le compresseur aidera toujours le moteur, et la quantité hallucinante de Newton-mètres fera que, finalement, on ne sera jamais trop juste en reprise ! Un autre atout est son coup de pouce lors d'accélérations. Cela permet à la S6 de sortir un 0 à 100 km/h en 5 secondes ! Les S6 Avant et S7 demandent un dixième de plus seulement. Notons une vitesse de pointe limitée électroniquement, non pas à 180, mais à 250 km/h.
Bon, on sait que le diesel crache le couple comme un dragon crache ses flammes, mais nous n'avons pas parlé de la puissance. Le V6 TDI sortira 349 chevaux (pour ne pas dire 350), de nouveau sur une belle plage de régime. Encore une fois grâce à ce compresseur électrique, prenant quand même 70 000 tours par minute, en exigeant un temps de réponse de moins de 250 millisecondes. Le tout ne sera pas coordonné par une bonne vieille boîte méca, mais bien une
C'est pas parce qu'on passe le plus clair de son temps sur la route que nous n'avons droit qu'à une Clio dCi. Les S6 et S7 sont donc dédiées, dans des versions TDI, pour de grands trajets. L'hybridation intervient dans ce point, permettant de réduire finement la consommation de ces vaisseaux. Du coup, la S6 ne boira que 6,2 litres par 100 km, contre 6,5 pour la S6 Avant et la S7 Sportback. Un Start & Stop pourra couper le moteur thermique en dessous de 22 km/h, et rester pendant une quarantaine de secondes en mode full électrique. Bon, c'est pas la folie, mais ça permet de réduire les consos, encore et toujours.
Il n'y a pas que le moteur que les rouleurs regardent. En effet, ces modèles S (et pas Model S, attention !) possèdent, comme d'habitude, les 4 roues motrices (Quattro) de série, mais qui sont aussi directrices. On connait la chanson : en-dessous de 60 km/h, les roues arrière contre-braquent pour améliorer le diamètre de braquage, tandis qu'elles tournent dans le même sens une fois dépassé cette vitesse, afin de stabiliser le véhicule. Aussi, la direction électrique progressive donne au conducteur de bons retours d'information, tout en corrigeant les grosses impuretés que cela engendre. Sinon, nous noterons la présence d'un différentiel autobloquant, d'une distribution du couple plus généreuse à l'essieu qui a le plus de motricité, des freins céramique, une suspension à air réglable, mais aussi dotée d'une intelligence artificielle... Un beau bébé, quoi.
En Allemagne, il faut déjà compter 76 500 € pour la S6 Sedan. Comptez un surcoût de 2 500 € pour obtenir la S6 Avant, tandis que la S7 Sportback sera affichée à 82 750 €.
De la Smart à la Bentayga, je peux dire que je suis complètement obsédé par le monde de l'automobile. Intégrer l'équipe de PDLV et pouvoir vous donner ma vision des nouveautés chaque jour est quelque chose de génial pour moi. Ma "carrière" de blogueur a débuté il y a quelques années, et ceci, cumulé à mes études en mécanique auto, me permettront de vous proposer un contenu de qualité, tout en gardant le côté décalé cher à PDLV. |
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Etienne Deketele-Kestens |