BMW Série 1 2019 : Bouleversement des traditions

Alors que nous approchons le milieu de cette année 2019, BMW a levé le voile sur sa nouvelle Série 1. Une quinzaine d'années après la première édition, le plus petit modèle (gamme "i" non-comprise) du constructeur allemand chamboule de nouveau les puristes. En 2004, l'arrivée d'une si petite voiture a été mal vécu. Aujourd'hui, elle n'arrive toujours pas à rendre amoureux les fous de l'emblème bavarois.

Ca y est, l'actualité recommence à être attractive. Personnellement, après ce creux, je sentais le licenciement arriver... Aujourd'hui, la dernière Série 1 est officielle, mais les fuites avaient, comme d'habitude, débuté il y a quelques jours. Déjà, en la voyant, on ne sait que dire. Le mélange des styles est assez curieux. Mais, en se penchant sur les données techniques, on comprendra pourquoi la nouvelle née de chez BMW risque de provoquer quelques grincements de dents...

Identité BMW, où es-tu ?!

"Je pensais que c'était une Hyundai", "C'est quoi cette Ceed ?", "Ma prochaine sera une Classe A", et nous en passons des meilleures. Ceci, ce sont les premières réactions des followers de la page Facebook de la marque allemande. Et pour fait : BMW se cherche perpétuellement en matière de design. Nous ne dirons pas que leurs nouvelles voitures sont moches, mais il y a beaucoup d'excès là où l'on attend de la sagesse, et beaucoup de fadeur là où l'on attend un grain de folie. Nous prendrons les exemples du X7, de la Série 7, et... de cette nouvelle Série 1. Laissez-moi expliquer les faits.

Parce que des preuves visuelles amènent toujours plus de profondeur que bien des mots : regardez la face avant. Avant de parler négativement, je tiens à accorder un point à BM pour l'évolution du design. En effet, si l'on avait du mal à trouver les différences entre la première et la seconde génération, et pire encore entre les diverses phases, nous n'aurons pas trop de mal à distinguer cette nouvelle Série 1. Mais, évidemment, quand je commence par un point positif, la suite n'est pas folichonne. 

La face avant reprend donc les larges calandres, comme chaque modèle BMW fait. Cela a pour but de rendre le véhicule plus agressif. Sauf qu'ici, il s'agit d'une compacte, et les dimensions de ces grilles sont disproportionnées par rapport au gabarit du véhicule. De plus, les ailettes que proposent les versions sportives ne sont pas spécialement du meilleur goût. La conséquence est que la vulgarité prend place dans le design... Enfin, ce qui était auparavant collé à la calandre, ce sont les optiques de phare. Ici, les deux éléments se séparent, et ont tendance à prendre un angle plus vertical. De là en découle un aspect d'une voiture plutôt haute, style SUV urbain... Enfin, nous conclurons cette face avant en notifiant la présence d'un capot bombé, ainsi que diverses entrées d'air, qui sont réelles, en tout cas sur la version M135i.

De profil, on remarque aisément que la ceinture de caisse est fortement rehaussée. Cela se voit au niveau de la surface vitrée arrière, assez faible... comme sur un SUV. De nouveau, le reste des portières étant fortement apparent, cela accentue cet effet de voiture haute. Pourtant, elle ne mesure que 1,43 mètres, ce qui est 1 centimètre moins élevé que l'ancienne génération. Par ailleurs, nous remarquerons que les phares avant donnent un effet de face de requin, qui n'est pas sans nous rappeler une certaine Mercedes Classe A...

Pour ce qui est de la partie arrière de cette nouveauté, nous remarquerons que cela se fait beaucoup dans la verticalité, avec une grosse cassure. Ce n'est pas sans rappeler, une fois de plus, les SUV. Enfin, tant que nous sommes sur le flanc de la BMW Série 1 nouvelle cuvée, profitons-en pour dire que des jantes en aluminium sont prévues avec des dimensions allant de 16 à 19 pouces. 

Et l'arrière : parlons-en ! On essaie de ne pas dire que telle marque recopie telle marque, ça ne fait pas professionnel. Mais, nous l'avions déjà repéré sur la récente Série 3, les optiques arrière sont, disons-le, très étirés. C'est bien simple, de dos, cette Série 1 a des faux airs de Lexus CT200h. Ceci dit, la signature lumineuse qu'ils renferment est inédite, et est plaisante. Toujours sur la M135i, la présence d'une ligne dynamique se remarque, avec un beau diffuseur laqué, et une double sortie d'échappement massive. Ceci dit, la version plus classique (la blanche sur nos photos) démontre de nouveau un aspect de hauteur dérangeant.

Finalement, pour ceux qui trouveraient cette nouvelle Série 1 trop fade, il existe un pack de pièces "M Performance". Cela consiste en diverses pièces esthétiques, qui ne sont pas vraiment faites pour arracher le meilleur chrono sur le Nürb, mais tout simplement pour la frime. Enfin, je crois.

Propulsion, 6 cylindres, au rapport ?

Hé ben non. Même s'il existe une M135i, elle n'abritera qu'un 2 litres sous le capot, et elle sera en xDrive. Depuis quelques années déjà, on s'y attendait, lorsque la Série 2 Active Tourer avait lancé la vague des tractions chez BMW. La Série 1 2019 sera donc la première du nom à disposer d'une transmission par les roues avant, avec, au choix, des boites manuelles (6 rapports) ou automatiques à double embrayages (7 ou 8 rapports). Ainsi, l'offre en essence est assez maigre au lancement. La version "de base" sera le trois cylindres 1,5 litre développant tout de même 140 chevaux. Cela sera bien assez pour déplacer la compacte, mais ce sera la seule qui reste dans le rationnel. En effet, la seconde et ultime proposition est la M135i, un 4 cylindres 2 litres de 306 chevaux, accouplé à la StepTronic 8 envoyant la puissance à chaque roue.

C'est la grosse claque aux puristes, ce quatre-pattes. En effet, le 6 cylindres en ligne était légion et le minimum dans une "M", mais c'est une histoire ancienne. Ceci dit, d'après les vidéos (promotionnelles), l'échappement chante tout de même bien. Enfin, pour la famille sans-plomb, nous noterons que les couples (220 Nm (118i), 450 Nm (135i)) sont généreux, et disponibles durant une longue plage, d'après les courbes. En effet, nous pourrons compter sur une valeur maximale à partir de 1480 tours jusqu'à 4200 tours, sur la 118i. Tout ceci sera à tester...

Enfin, en diesel, un total de 3 blocs seront disponibles. La 116d fera appel au 3 cylindres 1,5 litre pour sortir 116 chevaux, tandis que les 118d et 120d xDrive se servent du 2 litres et développeront respectivement 150 et 190 chevaux.

Le cockpit du plaisir de conduire

On pourra dire ce que l'on voudra sur l'extérieur, cette nouvelle BMW Série 1 montre que le constructeur bavarois sait y faire en termes d'intérieurs. Bien qu'ils se cherchent une identité esthétique, les allemands ne sont pas tombés dans les travers de certains, avec de grands écrans en guise de compteurs. Ceci dit, la taille totale des surfaces numériques et tactiles est de plus de 29 pouces ! Il faut compter deux écrans de 10,25" pour les compteurs et le tactile central, ainsi qu'un afficheur tête haute de 9,2". Tout ceci est futuriste, et, pourtant, les bavarois n'en oublient pas le plaisir de conduire. En effet, tout est tourné vers le conducteur, et l'ambiance générale est telle qu'on ne sait pas vraiment la décrire.

J'aurai malheureusement toujours un problème avec le volant, qui, certes, garanti une bonne prise en main, mais le méplat manque à mon sens. Cependant, la commande de boite semble bien agréable, même si l'on ne s'en servira que rarement. Nous retrouvons aussi la traditionnelle molette avec le pavé pour la saisie manuscrite, tandis que la gestuelle est aussi disponible. Les sièges ont l'air d'offrir un bon confort sur les versions classiques, et un excellent maintien sur la M135i. Enfin, l'éclairage d'ambiance, paramétrable selon 8 modes, est superbement bien intégrée dans divers éléments du décors, comme les baguettes de style de la planche de bord et des contre-portes.

BMW Série 1 2019 : compacte à vivre ?

Evidemment, merci la traction ! En effet, qui dit propulsion, dit manque d'espace à l'arrière, tunnel de transmission imposant, ... Et, en prenant le parti du "tout devant", la dernière Série 1, un poil plus petite que celle qu'elle remplace, offre une prestation d'espace intérieur digne de ce nom. En effet, alors qu'on est bien installé (peut-être un peu trop haut, selon nos sources...) à l'avant, l'espace arrière n'est pas sans reste. Que ce soit aux jambes et en garde au toit, ou bien même l'accès à ces places via de larges portes, tout est bien suffisant pour de grands gabarits. Il faudra cependant ne pas être difficile avec l'espace vitré, mais le toit panoramique en option en réconciliera plus d'un avec la BMW.

Et, pour clôturer le chapitre de l'espace, le volume du coffre, libéré par un hayon électrique disponible en option, est en progression (380 litres), propose un double-fond avec possibilité de ranger le cache-bagages. Enfin, une fois les sièges rabattus, le plancher est presque plat, fait rare sur cette catégorie.