Le 18 Février 2017, par Thomas Drouart
Pour être tout à fait francs, le Toyota C-HR était un modèle que nous n'avions pas réellement remarqué dans le flot de la circulation. C'est en nous rendant dans la concession Toyota de Laval que nous avons pu découvrir ce véhicule. Un modèle assez attachant et au style atypique. Mais que vaut-il ? La technologie hybride est-elle appropriée ?
En entrant dans la concession du constructeur japonais, c'est sur un petit SUV ramassé à la ligne fuyante que nous sommes tombés. Ce n'est pas un coup de foudre incongru qui nous a poussé à en prendre les commandes l'espace de quelques heures mais plutôt l'envie de découvrir un nouveau modèle.
Surtout que le C-HR (pour Coupé-High Rider) a fait l'impasse sur le Diesel, en se concentrant exclusivement sur un moteur essence et un hybride. Ce dernier est emprunté à la Prius et délivre toujours 122 chevaux.
Au niveau du style général, c'est massif, imposant et tous les détails ont été soignés. Les feux arrières ressortent très clairement de la carrosserie, donnant au trois-quart avant un aspect plutôt novateur, comme le fut l'Honda Civic de huitième génération, en 2006.
L'avant impressionne avec d'immenses phares avant tandis que les pare-chocs tonitrués déstabilisent un instant. Mais d'une manière générale, c'est cohérent, de l'avant à l'arrière. Le profil est lui aussi ramassé mais bien dessiné. Nous continuons la visite.
Dans le détail, le C-HR reprend tous les codes stylistiques en vigueur chez le constructeur nippon, en les appliquant à un modèle surélevé. La ligne de caisse est très marquée et contribue au dynamisme de la ligne du C-HR. Pour autant, ce SUV n'est pas un baroudeur. Avec le moteur hybride, pas de transmission intégrale, seule la traction est proposée.
La carrosserie revêt néanmoins des passages de roue cernés de plastique brut, tandis que les bas de caisse sont eux aussi habillés de revêtement. La carrosserie est donc assez protégée lorsque l'on sort des sentiers battus et c'est un bon point.
Le modèle dont nous disposons est en finition haute, Distinctive, avec le pack optionnel Premium, qui inclut entre autres la sellerie cuir, des projecteurs à LED, le système audio JBL
Il s'agit d'un SUV, ce qui n'est pas le type de modèle que nous essayons d'habitude, nous manquons donc de points de comparaison. De toutes manières, nous axerons cet article sur d'autres aspects. Bien peu d'utilisateurs s'essaieront au hors-piste.
Toyota a soigné sa finition dans les moindres détails. Cela se vérifie tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Des jeux de matières sont parsemés ici et là, comme les grilles du pare-choc avant, avec une grille bouchée ou les poignées de porte arrière incluses dans la continuité du vitrage arrière.
En option, il est même possible d'opter pour une carrosserie bi-tons, en habillant toute la partie haute du C-HR. Notre exemplaire dispose du Gris Platinium (1K0) pour la carrosserie et des jantes alliage en 18 pouces multibranches en bitons en noir mat et aluminium. Ces dernières sont de série sur la finition Distinctive Premium.
Dans l'habitacle, on appréciera les lumières placés au niveau des pare-soleils qui s'allument quand on fait coulisser le cache qui masque les miroirs. Un détail bien vu. On notera également les rétroviseurs qui diffusent le logo C-HR sur le sol. Inutile, donc indispensable.
Différents packs sont proposés en option pour un look plus sportif, plus baroudeur... Ou plus classique.
Le châssis du Toyota C-HR dérive directement de celui de la Prius. Il a cependant été raccourci et élargi pour s'adapter au format de ce petit SUV compact.
Le bloc essence de série est un 4-cylindres 1.2 litres délivrant 116 chevaux, en deux ou quatre roues motrices. Une puissance modeste qui induit des performances assez mitigées. Le bloc hybride que nous avons là offre un bloc thermique de 98 chevaux auquel s'adjoint le bloc électrique synchrone à aimants permanents, de 72 chevaux.
Néanmoins, la puissance cumulée demeure de 122 chevaux. C'est un bloc relativement agréable. En ville, le bloc électrique peut officier seul, ce qui garantit une utilisation plus confortable et silencieuse.
Avant de juger la mécanique, il convient de préciser que l'unique boîte de vitesse proposée est en réalité une boîte CVT. Il s'agit d'une transmission ne disposant que d'un unique rapport. Son utilisation est à la fois simple et technique puisqu'elle peut rapidement devenir assez assourdissante dans l'habitacle.
Il convient donc de l'utiliser correctement, en n'hésitant pas à mettre pied au plancher dès que nécessaire puis de relâcher progressivement l'accélérateur.
Les performances ne sont pas décoiffantes. Le 0 à 100 km/h demande un peu plus de 11 secondes tandis que les reprises demeurent dans la bonne moyenne. Dans les faits, le bloc thermique ne s'active que lors de fortes sollicitations.
Les batteries du moteur électrique se rechargent exclusivement en roulant, lors des décélérations. La voiture est relativement maniable, avec un angle de braquage correct mais une visibilité vers l'arrière assez limitée.
La conduite est fluide, sans à-coup, et surtout très simple. Le démarrage sans clé ne demande qu'une brève pression sur le bouton "Start" pour un départ silencieux. Pour le reste, rien à signaler, ce qui est plutôt bon signe ! Le freinage est mordant, bien aidé par les quatre gros disques, la voiture vire presque à plat et sait faire oublier qu'il s'agit d'un modèle surélevé.
Le Toyota C-HR s'ouvre sur un habitacle de qualité. Dès le premier regard, on y repère deux sièges avant de belle facture, offrant un bon maintien et revêtant une sellerie en cuir (proposée avec le pack Premium).
La planche de bord arbore un habillage en cuir surpiqué de couleur. Dans le cas de notre exemplaire, c'est la teinte chocolat qui a été choisie. On la retrouve notamment sur les habillages de portières, avec une texture plus flatteuse à l'œil qu'au toucher. On retrouve aussi des motifs sur le toit, à l'intérieur, du plus bel effet.
Le grand écran central permet au C-HR de disposer d'un GPS intuitif et bien conçu, d'une gestion de la climatisation, des réglages radio ou même de la connexion d'un smartphone. Il permet aussi de suivre la charge et la décharge de la batterie, en temps réel.
Peu de rangements en revanche. Malgré l'accoudoir central qui permet d'accueillir une bouteille d'eau, le C-HR ne dispose pas de boîte à gant.
On sait ainsi quand il est possible d'utiliser exclusivement le moteur électrique. Une simple pression sur un bouton permet de passer en mode électrique. En revanche, une accélération forte rouvrira l'accès à la motorisation thermique.
À bord, la place est relativement correcte. Il s'agit néanmoins d'un petit SUV, qui conviendra davantage à une petite famille. La place du milieu, à l'arrière, est assez restreinte.
Ce que nous avons en revanche apprécié, c'est la position de conduite, assez basse, ce qui la rend plus appréciable au quotidien, surtout quand on sort d'une berline traditionnelle. On se sent bien à bord, du moins à l'avant, la luminosité est bonne, bien qu'il soit difficile d'estimer avec précision où arrive le bout du capot avant.
En revanche à l'arrière, le bilan est un peu moins bon. C'est commun dans les SUV, on manque de maintien à l'arrière... Et on manque surtout de luminosité. C'est bien simple, les petites fenêtres donnent une impression de confinement. La visibilité arrière en pâtit à cause des très épais montants.
Heureusement, la caméra de recul fournie dès la finition intermédiaire Graphic vient simplifier les manœuvres. À nos yeux, il s'agit là d'une option réellement incontournable tant il est difficile d'apprécier le gabarit.
Le bilan de cet intérieur est donc assez satisfaisant, avec un équipement à la hauteur (purificateur d'air, rétroviseurs rabattables, sellerie mi-cuir et jantes alliage 18").
Nous l'évoquions précédemment, le Toyota C-HR se conduit très facilement. La boîte CVT rend la conduite encore plus fluide. C'est bien simple, ce petit SUV constitue une bonne voiture pour le quotidien puisqu'elle offre un confort suffisant.
Les performances restent correctes, avec un 0 à 100 km/h en plus de 11 secondes. Les dépassements se font sans difficulté mais pourraient être plus dynamiques. Un bloc hybride de 160 à 180 chevaux serait sans doute plus agréable.
Mais d'une manière générale, si l'on éloigne l'aspect passion, c'est une voiture très homogène. Elle n'est pas révolutionnaire mais ne souffre d'aucun défaut majeur. Sa conduite en tout cas, nous a plutôt séduits.
Faut-il encore présenter le système hybride Toyota ? En plus de 20 ans, il s'est affiné pour offrir aujourd'hui un agrément optimal. Et bien que les 122 chevaux soient modestes, ils n'en demeurent pas moins adaptés aux besoins du marché européen.
Fiche technique |
Dimensions | 4,36 x 1,79 x 1,55 mètre | |
Poids | 1 420 kg | |
Boîte de vitesse | e-CVT | |
Transmission | Traction | |
1.8 litres 4 cylindres en ligne 98 ch Moteur électrique 72 ch 122 chevaux 142 Nm 4CV | 0 à 100 km/h | 11"4 |
Vitesse max. | 170 km/h | |
Consommation mixte | 3,9 L / 100 km | |
Prix de base | 31 600 € |
Les SUV ne sont pas des véhicules que nous portons dans notre cœur. Nous les avons par ailleurs répertoriés et il y en a près d'une centaine sur le marché actuellement. Nous nous sommes aussi amusés à transformer des sportives en SUV.
Venons-en aux faits. Ce n'est pas une voiture plaisir, c'est certain. Ce n'est aucunement la vocation de ce petit SUV au look branché qui veut avant tout séduire les jeunes familles désireuses d'un modèle polyvalent, peu polluant et à prix raisonnable.
Et sur ce point, il faut bien admettre que le pari est rempli. Dans cette catégorie de prix (35 200 € pour ce modèle tout équipé, et dès 28 200 € en finition de base en hybride), la concurrence n'est pas aussi conséquente que ce que l'on pourrait imaginer. Le Toyota C-HR est donc bien placé.
La finition la plus haute, Distinctive Premium, ici présentée, dispose en prime du très bon système audio JBL, avec neuf haut-parleurs répartis dans l'habitacle. On perd très du volume de chargement dans le coffre (c'est minime) mais on gagne en qualité sonore.
Au premier abord, c'est ce que l'on se dit. Mais on y regardant de plus près, on perçoit des lignes assez cohérentes dans leur ensemble et qui s'inscrivent pleinement dans le nouveau style de Toyota, inauguré par la Mirai.
Oui et non. Les 122 chevaux sont modestes et conviennent tout juste. Davantage de chevaux auraient été plus appréciables. Mais là, ce sont les passionnés et amateurs de modèles plaisir qui parlent. Dans les faits, c'est convenable pour un usage familial.
Relativement, surtout à l'avant. C'est confortable, ergonomique et suffisamment lumineux à l'avant. L'arrière est assez austère mais on a déjà vu bien pire !
Avec la profusion de SUV actuellement sur le marché, s'agissant d'un marché qui ne nous intéresse pas, nous manquons de points de comparaison. D'après nos recherches, le C-HR est assez bien positionné néanmoins.
Sans aucun doute. Le Diesel est une motorisation à l'agonie qu'il convient d'oublier au plus vite. Cela tombe bien, le C-HR a fait l'impasse sur le carburant gras. Le bloc essence traditionnel 1.8 litres est convenable mais sa puissance limitée à 116 chevaux pose un réel soucis dans un modèle de 1,4 tonne. L'hybride est donc le meilleur compromis.
Toyota C-HR Hybrid - 122 chevaux - 31 600 € | ||
Design | + Ligne audacieuse Équipement Technologie éprouvée | |
Agrément de conduite | ||
Performances | ||
Consommation | ||
Autonomie | ||
Aspects pratiques |
Le Toyota C-HR nous a laissé une sensation plutôt étrange. Impossible pour nous de savoir si nous l'avons détesté ou adoré. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il est parfaitement homogène. Il cumule les qualités si bien qu'il lui manque un peu de personnalité dans le comportement pour nous séduire pleinement. S'il fait tout parfaitement, il séduira à coup sûr les jeunes familles, notamment grâce à un argument choc : une consommation mixte de 4 litres aux 100 kilomètres. Et à conduire comme à l'oreille, c'est quand même plus agréable qu'un Diesel !
Merci à Christophe R., de la concession Toyota de Laval, pour le prêt de C-HR suréquipé.
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |