Le 16 Février 2017, par Anthony Perrier
Cette technologie qui nous vient tout droit du Japon se démocratise de plus en plus dans nos contrées européennes. Elle arrive même à remplacer petit à petit les classiques boîtes automatiques, et permettrait des économies de carburant et une plus grande souplesse de conduite. Qu'en est-il vraiment ?
Afin de correctement saisir le fonctionnement d'une boîte dite à variation continue, il faut d'abord connaître celui d'une boîte de vitesse classique. Dans les faits, une boîte de vitesse classique possède un nombre de rapport bien défini qui correspond au nombre d'engrenages, facilement comparables aux pignons et plateaux d'un vélo.
Elle est un élément essentiel au fonctionnement d'un véhicule, car elle permet de transmettre la puissance développée par le moteur aux roues mais aussi de démultiplier la vitesse de rotation de l'arbre moteur. La boîte permet alors de rouler très lentement mais aussi d'atteindre de grandes vitesses.
Sans cet organe, la vitesse de rotation des roues seraient limitées à la plage de régime du moteur en question. Chaque rapport correspond à un engrenage plus ou moins gros, qui correspond lui-même à un rapport de démultiplication différent.
Si on prend l'exemple du système utilisé sur les vélos, c'est très simple à comprendre. Nous engageons le pignon central à l'aide de la force de nos jambes (le moteur) qui engage quant à lui les pignons arrières grâce à la chaîne. En fonction du pignon (rapport) enclenché, la roue arrière ne fera pas le même nombre de tours que les pédales, modulant ainsi le rapport de démultiplication évoqué plus haut.
Le principe de base d'une boîte CVT est qu'elle ne possède aucun rapport fixe. Elle s'apparente finalement beaucoup aux variateurs que l'on peut retrouver sur les scooters et autres mobylettes puisqu'elles ne possèdent pas non plus de rapports à passer.
Il existe différents types de boîtes CVT (avec courroie, toroïdale, magnétique, etc...) mais le principe de fonctionnement reste finalement similaire pour tout les types de CVT. Si on reprend le principe de fonctionnement du vélo, il faut alors imaginer qu'il n'existe qu'un seul pignon relié à la roue arrière, mais dont la taille saura changer par elle-même, en fonction des besoins du cycliste.
Il existe ensuite plusieurs types de boîtes CVT, mais nous nous attarderons seulement sur celle que nous avons pu tester, la boîte à courroie. Cette dernière utilise deux poulies dont le diamètre de chacune peut varier de manière continue et progressive, qui sont reliées entre-elles par le biais d'une courroie (en caoutchouc ou en métal). Ce système reprend l'idée du pédalier de vélo dont nous avons parlé plus haut, mais replace les pignons par ces étonnantes poulies.
Après avoir essayé les Toyota Yaris Hybrid et C-HR Hybrid, nous pouvons dire qu'elles nécessitent un certain temps d'adaptation. En effet, ces boîtes CVT offrent une expérience diamétralement opposée à ce qu'offrent les boîtes manuelles ou automatiques classiques. L'accélération du véhicule est beaucoup plus linéaire et on ne ressent absolument aucun à-coup puisqu'il n'y a aucun rapport à passer. La sensation que l'on obtient au volant d'une de ces autos est particulière, puisque le régime moteur reste stable durant l'accélération, on a donc l'impression que le moteur tourne dans le vide, comme si on accélérait au point mort. Un coup à prendre, mais la conduite est bien plus souple qu'avec une boîte classiques, assurément.
Qu'en pense leurs utilisateurs réguliers ? Nous avons encore une fois fouillé internet à la recherche d'avis sur ces boîtes à variation continue.
La technologie CVT a beaucoup progressé. Je viens de passer d'une boîte automatique classique pour une Toyota Altima CVT. Il faut une période d'adaptation car votre instinct est habitué à entendre et sentir le changement de rapport, mais on fini par s'y faire et la conduite devient souple et intuitive. Le ressenti est proche de celui que l'on peut avoir au volant d'une voiture électrique. Et en fin de compte, l'accélération semble plus franche à motorisation équivalente puisqu'il n'y a pas de temps de latence entre les rapports.
Nous nous rendons vite compte qu'il existe deux camps : les réfractaires qui ne veulent pas entendre leur moteur "patiner" et les aficionados des boîtes à variation continue. Seuls les conducteurs les plus sages opteront pour une boîte CVT, notamment grâce à la douceur et au confort qu'elle peut procurer, à condition seulement de bien savoir l'utiliser.
Mordu de voitures depuis ma plus tendre enfance, j'ai d'abord fondé mon propre blog avant de rejoindre celui-ci en 2016. Grâce à lui, j'ai pu prendre en main quelques unes de mes autos favorites, et grâce à vous, ce n'est pas prêt de s'arrêter. Adepte de la philosophie "light is right", je préfère une 205 Rallye à une Audi A8 Limousine. |
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Anthony Perrier |