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Routes limitées à 80 km/h dès 2018 : fondement réel ou racket de l'État ?

Routes limitées à 80 km/h dès 2018 : fondement réel ou racket de l'État ?

Depuis quelques jours, une épée de Damoclès fait de l'ombre aux automobilistes : un futur abaissement potentiel des limitations de vitesse à 80 km/h sur route. Qu'en est-il vraiment ? Cela va-t-il avoir lieu ? Quelles sont les vraies motivations ? Nous allons analyser cette mesure avancée sur l'autel de la sécurité routière.


Les routes concernées

En 2016, 3 477 personnes ont perdu la vie sur route, en France. Un nombre élevé pour le gouvernement qui a proposé une mesure : baisser la vitesse sur route de 90 à 80 km/h. Et même 70 km/h dans les zones à risques, selon Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes.

D'une manière générale, toutes les routes, départementales et nationales, sans séparation entre les deux voies, seraient concernées par cette diminution de la vitesse maximale autorisée de 10 km/h.

Selon Legipermis.com, les premières applications théoriques de cette mesure débuteraient en janvier 2018. En réalité, des tests ont déjà eu lieu depuis 2015, sur la N151, dans la Drôme. Aucune conclusion n'a toutefois été rendue publique suite à cette expérimentation qui se poursuit encore aujourd'hui.
 

Baisser les limitations à 80 km/h : pourquoi

Baisser les limitations de vitesse n'est pas anodin, il faut en analyser les causes. La raison est évoquée depuis des années par Chantal Perrichon, présidente de la ligue contre la violence routière, qui martèle à qui veut l'entendre que "la vitesse est le premier facteur de morts sur les routes", ce qui est faux, comme à son habitude, car l'alcool au volant tue davantage que la vitesse.

À cela s'ajoutent les déclarations qui insistent sur le fait que baisser de 1% la vitesse diminue de 4% le nombre de tués sur les routes. Selon eux, baisser la vitesse de 10 km/h sur route permettrait de diminuer le nombre de tués de 400 personnes chaque année. Suivant ce raisonnement, il serait plus intéressant de diminuer la vitesse de 25 km/h pour diminuer la mortalité de 100%.

Source photo : Sébastien Bozon, pour AFP

Source photo : Sébastien Bozon, pour AFP

Est-ce une raison viable ?

Baisser la vitesse à 80 km/h pour améliorer la sécurité routière semble être une belle utopie. Paradoxalement, les voitures sont de plus en plus sûres, elles répondent à des normes Euro NCap toujours plus draconiennes. Un accident à 90 km/h avec une automobile actuelle est nettement moins pire qu'avec une voiture d'il y a vingt ans. Alors pourquoi restreindre la vitesse sur route ?

Parallèlement, il faut savoir que les camions sont limités à 80 km/h sur route. Si les voitures sont soumises à cette même limitation, les dépassements risquent d'être encore plus dangereux. Ou alors faudrait-il diminuer la vitesse des poids-lourds ?

Selon la Ligue des conducteurs, cette baisse de vitesse coûterait chaque année 39,5 milliards d'euros. La raison : les délais de livraison plus longs pour les routiers et le coût économique d'une telle mesure, qui impose, rappelons-le, le remplacement de tous les panneaux des nationales et départementales. Cela représente pas moins de 400 000 kilomètres dans l'hexagone.


Encore un faux combat et un vrai racket ?

L'État est très contradictoire en ce qui concerne la sécurité routière. C'est sur autoroute où l'on va le plus vite et où il y a le moins de mort, qu'il y a le plus de contrôle. Vouloir prendre des mesures pour le réseau secondaire a du sens pourvu que l'on identifie réellement les zones dangereuses.

Généraliser le 80 km/h sur tout le réseau départemental et national ne semble pas être une solution pertinente. La preuve : les conclusions de l'essai mené depuis près de trois ans dans la Drôme n'ont jamais été dévoilées. Absence de résultats significatifs ? Très probablement...

Mais plus encore, cette mesure va coûter très cher. Avec 400 000 kilomètres de route dont la signalisation est à changer, le coût promet d'être énorme et se chiffrera en million d'euros si l'on ajoute la main d'œuvre. De même, il faudra reparamétrer les radars, trouver une solution viable pour les routiers et pour les automobilistes qui pourront plus difficilement dépasser...

Et qu'est-il des contrôles de vitesse ? Avec le déploiement des voitures-radars, une telle mesure aurait surtout un avantage économique certain pour l'État ! Les grands perdants : les automobilistes et les professionnels de la route, qui perdront en rentabilité (transporteurs, commerciaux, taxis...).

Précisons toutefois que cette mesure est en réflexion et qu'elle n'a pas encore été officialisée. Vous vous y opposez ? Vous pouvez signer cette pétition.

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J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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Thomas Drouart

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