Le 16 Février 2018, par Thomas Drouart
En avril 2017, Mercedes a présenté un concept-car nommé Classe A Concept. Son but est de préfigurer la future compacte de la marque et de présenter la nouvelle identité de la marque, avec des codes stylistiques revisités. Les goûts sont propres à chacun mais je tenais à faire part de mon ressenti et de quelques observations à ce sujet.
Je ne vous cache pas que la Mercedes Classe A concept de 2017 m'a plutôt séduit. Bon d'accord, il s'agit d'une version tricorps, qui s'apparente davantage à une CLA, mais passons. Elle réinvestit la ligne générale, très bien structurée et dessinée, mais avec un faciès assez novateur. On y retrouve des traits de l'AMG GT, mais tout est ici beaucoup plus agressif, avec des phares triangulaires, une calandre proéminente et un capot superbement dessiné et découpé, à la manière d'une Aston Martin DB9. Miam !
Le profil est aussi très épuré, avec des poignées de porte dissimulées à la Tesla. Bien sûr, cela ne pourrait pas être conduit sur les modèles de série qui en découleront. Cela donne toutefois une tendance : une gueule agressive, un profil lisse, épuré et un cul assez ramassé mais tout aussi féroce. Avec un diffuseur massif, un pare-choc arrière bien bombé et deux feux qui s'achèvent au niveau de l'emplacement de la plaque d'immatriculation. Comment ne pas être séduit ?
Que l'on apprécie ou non Mercedes, c'est un concept cohérent dans son ensemble et qui s'inscrit pleinement dans la continuité. Les nouveaux codes stylistiques sont donc assez judicieusement disposés et on imagine volontiers à quoi pourraient ressembler les productions futures de la marque. Personnellement, j'ai été plutôt convaincu par cette étude de style.
En gros, il y a de la cohérence dans ce design, de l'agressivité et une certaine touche luxueuse, ce qui correspond à ce que l'on peut attendre d'un constructeur premium. Bon jusque là, tout va bien. Nous attendons patiemment une première déclinaison sur un modèle de série afin d'apprécier la nouvelle patte de Gordon Wagener, chef du design chez Mercedes.
La Mercedes CLS de première génération, lors de sa présentation en 2002, je pense que nous sommes tous restés pantois. Quelle ligne, quelle pureté ! Un coupé 4-portes qui a mis tout le monde d'accord. Un restylage a vu le jour quelques années après. Pour beaucoup - et j'en fais partie - l'originale était plus réussie, plus pure. Mais ne parlons pas encore de désastre pour le moment puisque c'est à la fin de l'année 2017 que la Mercedes CLS de troisième génération fait officiellement son apparition.
Comme prévu, cette longue berline à la ligne fuyante hérite des codes stylistiques institués sur le concept-car présenté quelques mois plus tôt. Sauf que rien ne se passe comme prévu, et la CLS 2018 s'apparente davantage à une grand-mère ayant abusé du botox.
Déjà, la ligne générale et le profil demeure, ce qui n'est pas plus mal puisque c'est à mon sens cette ligne qui fait le charme de la CLS. L'avant, c'est une sorte de copier-coller du concept mais sans recherche d'ajustements. Ainsi, nous avons un capot trop court qui ne va pas jusqu'à la calandre, alourdissant la ligne et donnant l'impression d'une greffe foirée.
L'arrière est à peine mieux. Les feux semblent avoir été atterris là par erreur. Ils ont une forme très classique et pas vraiment dans la continuité des traits. L'arrière est massif et bombé, avec pas mal de codes stylistiques intégrés... Mais la magie n'opère pas. C'est banal, lourd et déjà démodé. Dommage...
C'est un fait : le style Mercedes s'applique mieux aux modèles tricorps qu'aux bicorps. La Classe A de quatrième génération en fait les frais. Le profil demeure celui de l'actuelle mouture, il n'évolue que très peu. C'est un profil très banal, sans extravagance ni ligne forte, il n'évoque en rien Mercedes et pourrait tout aussi convenir à une Kia, une Ford ou même une Peugeot.
En fait, le style Mercedes s'apprécie sur le premier sixième de la voiture, seul élément distinctif. Vous doutez ? Regardez mon infographie ci-dessous.
De même, l'avant présente un sérieux soucis. Le capot trop court témoigne d'une réduction des coûts assez dramatique, pénalisant l'esthétique et alourdissant fortement la ligne. La sensation d'une greffe réalisée à la va-vite est bien là. Les phares semblent posés de manière assez hasardeuse et l'ensemble manque de cohérence et d'harmonie. Dommage...
L'arrière souffre malheureusement des mêmes maux : les feux ont une forme très classique et s'intègrent assez mal, donnant une sensation d'inachevé. La coupe du pare-choc, notamment, ne répond à aucune logique et perturbe la vue. Comment a-t-on pu en arriver là ?
Pour terminer, je pense que la nouvelle identité Mercedes s'accommodera mieux aux sportives. Cette calandre très agressive et expressive convient particulièrement bien aux coupés et cabriolets. La Classe A, et dans une moindre mesure la CLS, divise très fortement les internautes mais le principal ressenti, c'est que la marque à l'étoile s'est plantée...
Attendons maintenant de voir ce que donneront ces codes stylistiques sur le restant de la gamme. Espérons que la marque à l'étoile rectifie son tir, en travaillant davantage l'harmonie générale, sans se figer sur des détails. Vous savez, c'est un petit peu comme quand vous travaillez sur un dessin en soignant les détails, sans jamais lever le nez de votre feuille. Les détails sont super soignés mais il y a des soucis de proportions, d'harmonie et de cohérence...
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J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |