Le 30 Octobre 2018, par Etienne Deketele-Kestens
ATS Automobili, ancienne marque italienne, revient sur le devant de la scène, soit plus de 50 ans après sa disparition, avec un nouveau coupé aux performances prometteuses. L'ATS GT, c'est son nom, se veut exclusive, mais n'est qu'un test de réactions. Explications...
Des créations de marques, c'est très rare. Mais alors, des reprises d'autres marques, laissées à l'abandon il y a plus de 50 ans, on le voit une fois dans une vie. Nous ne sommes pas assez expérimentés pour en juger, mais ce que tentent de faire les nouveaux directeurs d'ATS est assez compliqué. Cette marque italienne méconnue fait tout ce qu'il y a de plus italiens dans sa nouvelle GT, alors que la base n'est pas du pays botté. Nous nous devons de décortiquer cela !
Afin de bien comprendre un modèle automobile, il faut connaître la marque. ATS, vous n'en avez jamais entendu parler, pour ainsi dire. Tapez ATS Automobili sur Google, et vous tomberez sur Wikipédia, ou alors sur leur site internet, vous renvoyant à la page Facebook, ou sur leur compte Instagram. Ce n'est donc pas un constructeur généraliste, vous l'aurez compris. Un brin d'histoire : ATS, contraction de Automobili Turismo e Sport, a été créée dans les années '60, suite à une dispute dans le sein même de la Scuderia Ferrari. C'est Carlo Chiti, ingénieur d'abord chez Alfa Romeo, puis chez Ferrari, qui a monté cette marque en 1960. Son passage dans l'écurie au cheval cabré est reconnaissable grâce au développement de la Ferrari 156 F1, dans les premières voitures de courses à rouler avec le moteur central arrière, mais aussi parce qu'elles ont été sacrées championnes du monde en 1958 et 1961. Cela n'a tout de même pas empêché une dispute entre Chiti et le big boss Enzo.
Par conséquent, 1962, ATS naît. Carlo Chiti s'allie avec Romolo Tavoni (ayant claqué la porte de Ferrari en même temps), en plus de l'aide financière d'un tiers, pour ainsi concurrencer ni plus ni moins que leur ancien employeur, en sport auto comme en grand tourisme. Malheureusement, la marque n'aura vécu que 2 années, et n'aura eu le temps que de créer 2 véhicules : une de route, une de piste. L'ATS 2500 GT est arrivée en 1963, construite à quelques exemplaires sans connaître le véritable succès. Premier échec. Le second arrive en Formule 1, où les deux ATS en championnat n'auront jamais réussi à engranger un seul point, alors que les pilotes avaient une renommée internationale (et provenaient de chez Ferrari). ATS mourut donc en fin 1963, dans d'atroces souffrances. Carlo Chiti retourna donc chez Alfa Romeo, pour y créer la célèbre Tipo 33 !
Ne serait-ce pas là un déjà vu ? La nouvelle ATS GT, basée sur une McLaren 650 S, avec le V8 de la marque anglaise, se veut beaucoup trop exclusive. Si vous souhaitez disposer des 730 chevaux (et voire même 830 grâce au Pack Corsa), il vous faudra débourser 740.000€ hors taxes, enfin, si vous arrivez à temps. Car, bien sûr, cette GT Launch Edition ne sera disponible qu'à une douzaine d'exemplaires ! C'est évidemment très peu, pour une marque qui commence tout doucement à faire parler d'elle. Enfin, les mots Launch Edition ne sont pas là pour rien, enfin espérons-le... Le directeur de la marque (qui n'est plus Chiti...) espère en produire plus. Mais, si le succès n'est pas là, cela ne décollera pas.
Le cœur de l'ATS GT est donc le V8 d'origine McLaren. D'une cylindrée de 3,8 litres, et d'un double turbo, la puissance totale sera de 730 chevaux, voire 830 chevaux grâce à un pack de performances. C'est assez étonnant d'entendre tant de chevaux galoper, car, à l'époque, la 650 S ne développait pas plus de... 650 chevaux. De plus, l'italienne fait le même poids que l'anglaise, soit 1.300 kilos (même 30 kilos plus légère) ! Alors que les performances de l'ATS n'ont pas été communiquées, nous pouvons les calquer sur celles de la 650 S. A compter que la transmission soit la même, la nouveauté pourrait avaler le 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes, ce qui serait vraiment intéressant à comparer face aux dernières Ferrari... Tiens donc !
Sans critique aucune, les italiens aiment le travail fait par des italiens. ATS est donc une entreprise 100% verte-blanche-rouge, et le design est aussi très typique. La base étant anglaise, il a fallu donc entièrement la retravailler. Emmanuele Bomboi, ancien de Fiat et Bertone, s'y est attaché, intérieurement et extérieurement. Dedans, il n'y a donc plus rien à voir. Tandis que dehors, nous retrouvons des lignes avant très "Féfé", tandis que l'arrière nous ferait plus penser à une Alfa Romeo. En attendant d'avoir, peut-être, plus d'informations, nous nous laisserons saliver sur ce que l'on pourra appeler : un semblant d'œuvre d'art.
De la Smart à la Bentayga, je peux dire que je suis complètement obsédé par le monde de l'automobile. Intégrer l'équipe de PDLV et pouvoir vous donner ma vision des nouveautés chaque jour est quelque chose de génial pour moi. Ma "carrière" de blogueur a débuté il y a quelques années, et ceci, cumulé à mes études en mécanique auto, me permettront de vous proposer un contenu de qualité, tout en gardant le côté décalé cher à PDLV. |
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Etienne Deketele-Kestens |