Le 3 Octobre 2018, par Etienne Deketele-Kestens
Le monospace, un segment en voie de disparition depuis l'arrivée des SUV. Ceci est malheureusement bien réel, et tous les constructeurs l'ont compris. Certains ont même dit qu'ils ne se concentreraient plus sur ces familiales si pratiques. Donneur d'exemple, Mercedes-Benz rétorque à cette attrait pour le SUV, en renouvelant sa Classe B !
Même si ce n'est pas le véhicule le plus sportif de la gamme, même s'il n'a pas la ligne la plus splendide qui soit, cette nouvelle Mercedes Classe B nous donne le sourire. Mesdames et Messieurs, peuple français (et belge !), nous sommes heureux de voir que certains constructeurs veulent faire revivre des segments en train de s'écraser littéralement, et ceci avec classe (sans mauvais jeu de mot). Voyons donc.
L'ancienne Mercedes Classe B, ce n'était ni plus ni moins que la sagesse incarnée. C'est un fait, lorsqu'on la regardait, nous n'avions pas envie de l'acheter. L'essentiel de la clientèle était des personnes (âgées) recherchant un modèle haut, sécurisant, mais pas agressif. L'ancien "monospace" était un peu le contraire de ce que cherchait à faire Mercedes à l'époque, c'est à dire rajeunir. Bref : CLASSE B de 2005, et même de 2012 = PAS TERRIBLE. On en voit, ça ne court pas les rues, mais on en voit. Mais regardez qui les conduit, vous aurez compris.
Mais, malgré une success story mitigée, le constructeur étoilé relance une tentative. Après avoir entendu que la seconde génération du monospace était la dernière, nous sommes heureux de voir que Mercedes a retravaillé sur ses "erreurs". Au programme, la Classe B III adopte un look bien plus osé, plus sportif, sans faire aucun rappel à un SUV. Dérivée de la Classe A, on remarquera toutefois que la hauteur est plus haute (logique), mais, la ligne générale est fluide. Elle est belle, cette Classe B. Certaines mauvaises langues n'hésiteront pas à dire qu'elle est plus équilibrée que sa petite sœur.
Nous retrouvons évidemment quelques éléments communs à la A, comme le style des optiques avant (ce sont les codes Mercedes dès à présent), et les phares arrière étirés. Mais la signature lumineuse des feux de jour à LEDs est différente, par exemple. La calandre est ressemblante à la Classe A, mais trahi un peu la hauteur du monospace (difficile de faire autrement). Ce seul bémol est vachement bien rattrapé sur le reste. De profil, la silhouette est très dynamique, notamment grâce à un arrière très plongeant.
C'est vraiment ce que l'on peut dire à propos de l'intérieur. Moi qui le haïssais, je pense que je vais devoir m'y faire... D'après Mercedes, il est avant-gardiste, tout comme celui de la Mercedes Classe A. Proposant deux écrans (de 7 et 7", de 7 et 10,25" ou de 10,25 et 10,25") en guise de compteur et de tablette centrale, leur placement peut prêter à discussion, mais c'est osé, donc nous ne reviendrons pas là-dessus. Par ailleurs, les photos ci-dessous présentent l'intérieur de la version AMG Styling, et la version classique.
Mercedes nous promet une Classe B plus confortable, grâce à des sièges améliorés et une largeur optimisée, surtout pour l'espace aux coudes. De même pour l'arrière, avec la quasi disparition du tunnel central, rendant la place du puni plus confortable ! En stricte 5 places, les sièges, rabattables en 40:20:40 (comprenez que chaque siège se rabat indépendamment) et coulissants améliore quelque peu l'utilisation d'un espace de chargement. Une fois que l'on ouvre le coffre (de manière électrique avec virtual pedal en option), nous déboulons sur un coffre variant de 455 à 1.540 litres au total. Un bon score.
La palette de motorisations proposée par Mercedes est intéressante. La gamme s'articule en 5 propositions, où le diesel reste maître, avec 3 moteurs contre 2 essences. Au choix, les B 180 et B 200, sont les nouveaux blocs moteurs essence 1.3 développé par Renault et Mercedes. Le constructeur français les utilisant déjà dans son Scenic et Kadjar restylé, l'allemand se contentait de le placer dans la Classe A uniquement. La 180 développera 136 chevaux (200 Nm), la 200 sera à 163 (250 Nm). Ils sont tous les deux couplés à une boite de vitesse robotisée (double embrayage) DCT de 7 rapports, le tout revendiquant 128 et 129 grammes de CO2 respectivement. En diesel, le 180d n'est nul autre que le 1.5 dCi de chez Renault, développant toujours ses 116 chevaux et couplé à la DCT 7. Pour le reste, le 200d, un 2 litres de 150 chevaux (DCT 8), fera office aux côtés du 220d (DCT 8 aussi), faisant lui 190 chevaux. Cela devient une belle brochette de poneys pour un monospace de papy, même si les versions d'entrée seront suffisantes.
Non seulement en terme d'image, mais aussi en technologies. Cette Mercedes Classe B III hérite donc du MBUX, comme la Classe A. Intelligence artificielle, affichage des destinations en réalité augmentée, le tout sur l'écran tactile central, commandable aussi via une molette sur la console central, en options toutefois. L'intérieur peut aussi être égayé par l'éclairage d'ambiance 64 couleurs.
Pour la sécurité active, la petite B a obtenu un coup de main de sa très grande sœur, la Classe S. A savoir, un pilote semi-automatisé, un régulateur de vitesse adaptatif, un assistant de changement de bande, un freinage automatique d'urgence, et bien d'autres. Mercedes met donc le paquet sur la sécurité.
D'accord, cela reste un monospace. Nous ne sommes toujours pas à l'élection de la plus belle voiture du monde, mais la nouvelle Mercedes Classe B a le mérite de vouloir persévérer dans un milieu où beaucoup jettent l'éponge (à tort ?). Nous ne connaissons pas encore les tarifs, mais nous pensons aussi que ceux-ci vont être revus à la hausse, étant donné l'avancée technologique. Il restera encore à voir si ce Classe B peut rester aussi dynamique qu'une Classe A, sans oublier le confort général. On en demande beaucoup !
De la Smart à la Bentayga, je peux dire que je suis complètement obsédé par le monde de l'automobile. Intégrer l'équipe de PDLV et pouvoir vous donner ma vision des nouveautés chaque jour est quelque chose de génial pour moi. Ma "carrière" de blogueur a débuté il y a quelques années, et ceci, cumulé à mes études en mécanique auto, me permettront de vous proposer un contenu de qualité, tout en gardant le côté décalé cher à PDLV. |
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Etienne Deketele-Kestens |