Le 16 Octobre 2018, par Etienne Deketele-Kestens
Lorsqu'il faut présenter des nouveautés, Mercedes ne rechigne pas. Outre l'arrivée des Classe B, et du SUV EQC, pour ne citer qu'eux, le constructeur germanique nous présente ses 3 berlines montées en motorisations hybrides. Mais elles ne le font pas comme les autres, puisqu'il existera une version essence-électrique, ainsi qu'une version diesel-électrique !
Mercedes-Benz est un constructeur allemand. Et, l'Allemagne, c'est le beau pays hors duquel VW s'est illustré avec le fameux Diesel Gate, menant maintenant à une guerre (stupide) contre le gazole. L'Allemagne compte aussi 4 villes où les véhicules diesel (et bientôt tous les thermiques) sont bannis, complètement ou partiellement ! Mais, étrangement, comme le patron de Porsche le disait lors de leur abandon de ce carburant : "Le Diesel a encore de l'avenir et doit toujours être développé, sinon, nous n'atteindrons pas les objectifs climatiques !". Et, deuxième coup, Mercedes nous sort des hybrides, entre autres, diesel.
Commençons d'abord par la plus petite, la Mercedes Classe C. La rivale de la Série 3 de BMW veut la jouer économique, en ne proposant qu'une version C 300 de. La cadette partagera ce moteur avec sa dérivée break. Ce moteur sera nul autre que le 2 litres 4 cylindres, nouveau venu dans la gamme, porté ici à 194 chevaux. L'unité électrique, pouvant atteindre les 122 chevaux, va faire cumuler la voiture à papa à pas moins de 306 chevaux. C'est pas énorme ? Oui, mais c'est un diesel : 700 Nm de couple, disponibles donc à partir de 1.400 tpm ! Le 0 à 100 km/h avalé en 5,6 secondes dépanne et prouve que l'on peut faire de bons chronos en diesel... tout en consommant 1,6 litres aux 100 km. Evidemment, c'est une hybride rechargeable, et elle pourra parcourir 57 kilomètres en full électrique, valeur cependant NEDC (= pas réalistes, comptez 40). Mercedes annonce qu'il sera aussi possible de monter à plus de 130 km/h en électrique.
Vous l'aurez compris, la Classe C, restylée en début d'année, ne proposera qu'une version hybride diesel-électrique, sans solution au sans-plomb. Ça, c'est pour le moment. La solution essence électrifiée arrivera peut être ultérieurement...
La Classe E, elle, laisse le choix. Et ce n'est peut-être pas plus mal. La grande berline de la marque étoilée possédait déjà une version hybride, la E 350 e, mêlant le 2 litres essence (211 chevaux) à un moteur électrique de 65 kW, pour porter le tout à 286 chevaux et 550 Nm. Son 0 à 100 km/h se faisait en 6,2 secondes (un joli score pour un bestiaux de quasi 1.700 kilos), mais elle ne laissait que "seulement" 33 kilomètres d'autonomie en full électrique.
La solution hybride essence change de nom, pour devenir "E 300 e". Un indice diminué, au contraire de tout le reste. Le moteur thermique, servant de base, reste le même. Ce sont donc ces 211 chevaux qui vont être couplé à un moteur électrique de 122 chevaux (90 kW) portant l'affaire à 320 chevaux et 700 Nm ! L'exercice du 0 à 100 est effectué en 5,7 secondes, soit une demi seconde de moi tout de même. L'autonomie est annoncée à 50 km (toujours en NEDC...), pour ne rejeter que 45 grammes de CO2 par kilomètres, ce qui donne une consommation mixte de 2 litres aux 100 km.
Le diesel-électrique, lui, repose sur la même base que la Classe C. Le 2 litres de 194 chevaux est couplé au même moteur que la E 300 e, pour culminer le total à 306 chevaux et, toujours 700 Nm. C'est donc le même couple que l'essence, ce qui est normal, car il est limité électroniquement. La berline gagne (bizarrement) 4 kilomètres d'autonomie full électrique, en passant à 54. Retirez 2 kilomètres pour la version break. La E 300 de est presque aussi performante que l'essence, en réalisant l'exercice de l'accélération jusqu'à 100 km/h en 5,9 secondes.
La limousine Benz ne joue pas dans la cour des 4 cylindres. Madame demande un V6 essence, soit 3 litres de cylindrées pour 367 chevaux de base. Du côté de l'électrique, la même solution est gardée, avec ce moteur de 90 kW. Les 700 Nm sont donc préservés pour le couple, mais la puissance "système" passe à 476 chevaux. Ce n'est pas une AMG, mais elle passe quand même de 0 à 100 km/h en 5 secondes pile, toujours en gardant 50 km d'autonomie en full électrique. Il est à noter qu'elle sera accouplée à la 9G-Tronic, étant sûrement en cause dans l'obligation de limiter le couple.
La Classe S avait déjà reçu des versions hybrides : une avec recharge autonome à la Toyota (2009), et une première version Plug-in Hybrid (2014). Celle-ci prouve bien son évolution. Sa date de commercialisation n'a pas encore été révélée, ni son tarif. Elle est proposée à moins de 100.000€ en Allemagne, attendons de voir le surcoût pour nos contrées.
C'est en fait le programme érigé par Mercedes-Benz pour désigner l'ensemble des solutions avancées en termes d'électro-mobilité. Que ce soit des véhicules hybrides rechargeables (le cas de nos 3 modèles ci-dessus), ou encore des véhicules complètement électriques. Cette stratégie, étant la même dans le groupe Daimler (ajoutez donc Smart), dit qu'en 2022, tous les modèles des gammes proposeront une version avec un moteur électrique sous le capot, hybride ou à 100% donc. Mercedes met en avant, sur les berlines présentées, une force de traction énorme (jusqu'à 2,1 tonnes), mais aussi les avancées en terme de véhicule à pile combustible (hydrogène), sur l'EQC (disponible l'an prochain) et le passage de toute la gamme Smart en 100% électrique, et rien d'autre ! C'est l'avenir... Tant qu'on ne touche pas au V8 des AMG, ça passe...
De la Smart à la Bentayga, je peux dire que je suis complètement obsédé par le monde de l'automobile. Intégrer l'équipe de PDLV et pouvoir vous donner ma vision des nouveautés chaque jour est quelque chose de génial pour moi. Ma "carrière" de blogueur a débuté il y a quelques années, et ceci, cumulé à mes études en mécanique auto, me permettront de vous proposer un contenu de qualité, tout en gardant le côté décalé cher à PDLV. |
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Etienne Deketele-Kestens |