PEUGEOT 208 II : Tout effacer, tout recommencer

Après une carrière longue de 7 ans, il est temps pour la première génération de 208 de se retirer. Peugeot nous lève donc le voile sur sa citadine, refaite de fond en comble ! Elle monte en gamme, elle augmente son gabarit, mais laisse toujours un clin d’œil aux précédentes versions. Sera-t-elle enfin sur la première marche des meilleures ventes en France ?

La Peugeot 208 est l'éternelle seconde, juste derrière sa rivale directe, la Renault Clio. Comme rien n'est laissé au hasard, c'est lors du Salon de Genève, en mars prochain, que les deux rivales renouvelées se lanceront les premières hostilités. D'un côté, le losange ne change pratiquement rien à sa bête de compétition. De l'autre, le lion repart d'une feuille blanche ? Mais lequel a raison ?!

Inspirée de ses grandes sœurs 

La toute nouvelle Peugeot 208 II a été dévoilée en ce jour, et c'est avec grande impatience qu'on l'attendait. En effet, premièrement, cela faisait un an que la marque au lion n'avait pas sorti de véritable nouveauté, exceptés les concepts e-Legend, et la très récente 508 Engineered. Et, évidemment, avec la dernière génération de Renault Clio qui a elle aussi pointé le bout de son nez, notre impatience se faisait grande. Déjà, les photos espions nous avaient laissé un avant-goût de ce à quoi elle pourrait ressembler. Beaucoup de dessinateurs se sont amusés à essayer de la reconstituer, pièce par pièce, mais n'y sont jamais vraiment arrivé à 100%. Normal, certains éléments se retrouvent sur les autres modèles de la gamme Peugeot, mais cette nouvelle 208 garde l'exclusivité sur d'autres...

Le lion sort les griffes

Et c'est sur le design qu'il s'est le plus attaqué. L'équipe de Gilles Vidal a beaucoup travaillé sur cet aspect, chose sur laquelle on ne peut pas discuter. La Peugeot 208 II possède une véritable identité personnelle, le tout commençant sur la face avant. En effet, vous ne pourrez pas vous tromper en voyant arriver la citadine en face de vous. En cause, les trois griffes à LEDs prennent place dans les blocs optiques (pouvant être full LED aussi, mais en option), alors que les fameux crocs lumineux (même en entrée de gamme) prennent place de part et d'autre du bouclier avant, comme la 508. La calandre, gardant la même forme que la précédente, tout en se passant de chrome, relie les deux phares. A savoir que la calandre prendra la teinte carrosserie si la voiture est équipée du moteur électrique, à voir plus bas ! Le museau est aussi garni du monogramme 208, de nouveau comme la 508, mais aussi comme les anciennes 204. Le logo prend, quant à lui, place directement dans la calandre, laissant le capot vierge. Enfin, une entrée d'air court sur toute la largeur du bouclier, non sans nous rappeler le dessin de la précédente phase de la 308. 

Le flanc n'est pas laissé sur le côté. Que du contraire, il est fortement travaillé, notamment à hauteur des poignées de portières. La tôle a été creusée, rendant un effet assez dynamique. Il en va de même pour le capot, nervuré, plat et plus long que la précédente 208. Puis l'arrière un peu bombé vient raviver la sportivité de la ligne globale. Notons que les passages de roues sont, dans les versions les plus haut de gamme, seront peints en noir laqué. Ce n'est donc pas du plastique. Alors, sur les deux nouvelles couleurs vives, à savoir le Jaune Faro ou encore le Bleu Vertigo, cela donne un assez beau rendu. Chez PDLV, nous avons plus l'impression que cela sera une option liée avec le toit noir, ainsi que le becquet arrière et les coquilles de rétroviseurs. En effet, les arches restent en couleur carrosserie sur les finitions plus basses. Nous remarquerons aussi le petit insert en lieu et place de la custode, permettant de laisser apparaître le nom de la finition. Le tout repose sur des jantes de 17 pouces en haut de gamme, même si la plus grande des dimensions parait plus petite, à cause de ces fameuses arches. Certaines de ces jantes sont personnalisables grâce à des inserts à visser.

Enfin, c'est peut-être l'arrière qui surprend le plus, et qui, suivant la logique, n'est pas le plus aimé. Il est vrai que ce n'est pas consensuel, mais Peugeot a cherché ce changement. Pourtant, la précédente 208 était aussi toute en rondeur à l'arrière. Vue de dos, la dernière citadine propose cette fois-ci de larges hanches, le bandeau noir central (signature visuelle de toutes les dernières Peugeot, excepté le Rifter) fait la séparation avec un haut plus en finesse. De chaque côté de cette bande, on remarque que les deux blocs de feux sont bien plus étroits que sur les autres modèles, mais les trois griffes sont là aussi bien intégrées. Ce qui conclut sur la sportivité est ce diffuseur très proéminent, teinté de nouveau en noir. Il propose une double sortie d'échappement en inox sur la version GT Line, qui disparaît une fois que l'on électrifie la citadine. La signature de la gamme "2" de chez Peugeot est l'antibrouillard arrière, toujours placé au centre.

Pour conclure ce long chapitre sur l'esthétique de la Peugeot 208, on pourra dire qu'ils ont osé. Le résultat dépend des goûts de chacun, mais un véritable désir de montée en gamme peut s'observer chez la marque au lion.

Intérieur innovant

L'intérieur est aussi le véritable point changeant dans cette nouvelle Peugeot 208. Un petit cours d'histoire (récente) nous apprendra que la 208 de 2012 a inauguré le concept d'i-Cockpit, associant un petit volant à un combiné placé en tête haute et un écran tactile central. Il a été étendu à toute la gamme, et même au récent utilitaire Partner. Mais il aurait été quelque peu triste que la petite citadine ne puisse pas jouir de quelques modifications de ce code d'intérieur. Nous retrouvons tout d'abord le petit volant des 3008, 5008 et 508, ne changeant en aucun point, placé devant les palettes de changement de rapport. Le premier point à notifier est l'apparence d'un écran holographique derrière le volant. Il est holographique, ce qui veut dire que deux écrans se superposent, permettant aux informations principales de venir au premier plan, et aux moins importantes de rester en retrait. Peugeot nous promet un gain en réactivité d'une demie-seconde, ce qui est énorme ! Là est donc la grande révolution de l'i-Cockpit car, même si ce n'est pas très frappant en vidéo, le réel rattrape tout.

L'écran central est disponible en 3 tailles différentes. Dès l'entrée de gamme, nous aurons droit à un écran tactile d'une dimension de 5 pouces, qui promet de ne pas être si pratique que les autres, mais déjà mieux qu'un poste autoradio classique. Le plus souvent, ce sont des diagonales de 7 pouces qui prendront place sur la planche de bord. La taille est la même que dans l'actuelle. Mais celui que vous voyez sur les images est celui de 10 pouces, exactement le même que dans la 508. Ce dernier se commande par des boutons haptiques, et les fameuses touches piano prennent place juste devant, afin d'accéder aux commandes rapides, comme le dégivrage ou les feux de détresse. 

L'ambiance à bord sera cependant un peu terne, malgré un i-Cockpit impressionnant. C'est surtout les versions GT Line et GT qui apporteront un ciel de toit noir. Cependant, un éclairage d'ambiance sera disponible, avec la possibilité de changer entre 8 coloris d'ambiance, pouvant s'accorder aux thèmes des écrans de la 208.

La console centrale se veut assez pratique. Un rangement est disponible pour y caser le smartphone qui, s'il est compatible, pourra se recharger. Refermez la trappe pour ne pas le voir, ou laissez-la ouverte et vous verrez qu'un support y est aménagé, un bon point. La boîte à gant centrale faisant aussi office d'accoudoir est elle-aussi assez volumineuse, grâce à l'abandon d'un frein de stationnement manuel (seulement sur les hautes versions) et de la commande électronique de boite de vitesse automatique. 

Peugeot nous promet une finition en progression, avec l'adoption d'une planche de bord moussée dès l'entrée de gamme, ainsi qu'un assemblage maîtrisé. D'après les quelques rédacteurs ayant pu s'en approcher pour de vrai, il est vrai que la qualité monte d'un cran. Aussi, les sièges assureront un maintien bien plus élevé. Sur les versions GT et GT Line dévoilées, le dessin se promet d'être très enveloppant, avec des renforts jusqu'aux épaules.

Électrifiée, mais pas que !

La dernière Peugeot 208 nous revient avec une petite palette de motorisations assez intéressantes. Regardons tout d'abord ce qui fera le plus de ventes, à savoir les moteurs essence. Il y aura trois propositions, toutes déclinées à partir du 1.2 PureTech, qui répondra déjà aux dernières normes Euro 6d, prévue pour 2021. L'entrée de gamme sera une 75 chevaux, qui devrait être une version atmosphérique du bloc, proposé uniquement en boîte manuelle à 5 rapports. Ensuite, nous pourrons opter pour une version de 100 chevaux, comme la plupart des clients potentiels, qui sera disponible en manuelle (6 rapports) ou automatique (8 rapports). C'est donc l'EAT8 qui équipera ce 100 chevaux, qui fera de la 208 la seule citadine à proposer autant de rapports de boite. Enfin, le 1.2 PureTech de 130 chevaux sera uniquement couplé à cette EAT8. Le diesel, qui ne fait plus partie des critères d'achat, sera toujours présent, avec le 1.5 BlueHDi de 100 chevaux, uniquement en BVM6. En attendant, aucune version plus puissante n'est prévue, mais nous pourrons peut-être compter sur le 1.6 PureTech dans une déclinaison en 155 chevaux, et une version GTi électrifiée de 225 chevaux.

Une petite révolution chez Peugeot est l'arrivée d'un moteur électrique digne de ce nom. Seule la iOn et le Partner Electric (ancienne génération) propose une solution électrifiée, mais la puissance maximale de 67 chevaux des modèles ainsi que leur faible autonomie, le tout secondé par un prix élevé ne faisait pas mordre la proie. L'hameçon est ici plus appâtant, avec une unité développant 136 chevaux, alors que l'autonomie serait de 340 kilomètres en cycle WLTP, chose tout à fait respectable pour une citadine. Enfin, le prix de la e-208 devrait être plus maîtrisé, car la plateforme CMP et e-CMP sont identiques aux versions électriques et thermiques, ce qui réduit les coûts ! Peugeot nous annonce tout de même 16 heures de recharge sur une prise domestique classique, mais il faut savoir que 80% pourront être rechargé en seulement 30 minutes sur des bornes dédiées. Les batteries seront garanties pour 70% de leur charge pendant 8 ans ou 160.000 km !

Plus grande, moins habitable ?

La Peugeot 208 II prend quelques centimètres de partout, sauf en hauteur. De fait, la voiture s'allonge de quelques 8 centimètres (4,05 m), alors que la largeur en prend presque 3 centimètres. La voiture est plus basse de 4 centimètres, tout de même. L'empattement, lui, ne change pas d'un iota, ce qui fait que, malgré ce gain d'embonpoint, la 208 n'est pas plus habitable. Quelques centimètres sont gagnés pour l'espace conducteur, tandis qu'ils sont perdus pour les places arrières. Les mesures restent cependant sensiblement égales à la précédente 208, équivalentes à quelques millimètres près. Il est aussi un fait étrange que, les batteries étant placées dans le plancher, et que la hauteur de toit est plus faible, les passagers arrières ne seront malgré tout pas si étriqués que cela sur la banquette, à condition de ne pas faire 2 mètres de haut. 

Pour ce qui est du coffre, il perd quelques 20 litres de capacité, en cubant à 265 cm³. Cela reste très en-dessous de la catégorie, que représente la future Renault Clio V, montant à quelques 391 litres ! Cependant, il peut s'avérer suffisant pour l'usage que l'on en a. A savoir qu'un rangement sous plancher existe, pouvant faire monter le volume à 311 litres, une valeur plus correcte.

Des technologies utiles, d'autres non...

Lorsque l'on sort un véhicule électrique à l'heure actuelle, il faut faire bonne utilisation de différentes technologies. Il est vrai que plus de 300 kilomètres d'autonomie réelle est un bon score, mais cela reste toujours assez compliqué pour de longs trajets, et le problème de la panne sèche fait très peur en électrique. C'est pourquoi Peugeot lance un planificateur de trajet, un peu comme Tesla, estimant la charge du véhicule et proposant des points de rechargement des batteries. 

La navigation embarquée sera toujours la vaillante TomTom Traffic, mais, si l'interface ne vous plait pas, la possibilité de passer par Android Auto ou CarPlay via votre smartphone est possible, et légion. Sinon, toute la panoplie des aides à la conduite est de sortie. Parmi les plus marquantes, nous notifierons le cruise control adaptatif, le park assist complet (avec gestion de l'accélération), un système actif de surveillance des angles morts et une alerte active de franchissement de ligne. Un gadget assez sympathique est l'arrivée d'un déverrouillage à distance. En français, si vous arrivez à proximité du véhicule avec les clés en poche, la voiture vous détecte et se déverrouille automatiquement en émettant un signal sonore, sans devoir toucher la poignée. Il en va de même lorsque l'on s'en éloigne ! C'est ça aussi, la citadine du futur...

La Peugeot 208 II sera en concession dès l'automne 2019, et proposera un système de réservation en ligne, moyennant le paiement d'un acompte et le choix du garage dans laquelle elle doit être livrée. Cependant, seules les versions GT Line seront mises à la vente, avec les motorisations thermiques ou électrique.