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Dongfeng : voici à quoi ressemblent les Peugeot-Citroën vendues en Chine

Dongfeng : voici à quoi ressemblent les Peugeot-Citroën vendues en Chine

Vous êtes-vous demandé à quoi ressemblaient les modèles Peugeot-Citroën à l'autre bout du monde ? Moi, oui. Et c'est justement le sujet de cet article. Nous allons parler de Dongfeng, un industriel chinois qui construit sur place, dans quatre usines, des modèles PSA. Ces derniers ressemblent à nos modèles occidentaux... Mais en y regardant de plus près, les divergences sont très nombreuses ! Installez-vous confortablement et partons à la découverte de 神龙汽车有限公司 (qui signifie Dongfeng Peugeot-Citroën Automobiles, en chinois, bien sûr).


Dongfeng, une coentreprise audacieuse

Avant d'aborder la gamme actuelle Peugeot-Citroën en Chine, nous allons retracer l'histoire de Dongfeng. Ce nom ne vous dit probablement rien et personne ne vous en tiendra rigueur. Remontons le temps en 1992. Shenlong Automobile voit alors le jour. L'objectif est alors de vendre des Citroën en Chine. La production débute réellement en 1995 avec la Fukang. Il s'agit d'une Citroën ZX construite sur place, en Chine. Il s'agit d'une version modernisée régulièrement et qui fut vendue jusqu'en 2002. Les ventes démarrent timidement avec 7 200 unités écoulées en 1996... Mais 28 000 en 1997 et 33 400 en 1998. Le succès est impressionnant et dépasse de très loin les prévisions. Shenlong Automobile devient alors Dongfeng Peugeot Citroën Automobiles.

La Citroën Fukang, assemblée en Chine dès 1996, a connu un succès surprenant !

La Citroën Fukang, assemblée en Chine dès 1996, a connu un succès surprenant !

Après la ZX (devenue Fukang) et proposée également en version berline, Dongfeng augmenta la cadence. Les usines de Wuhan et Xiangyang construisent des Xsara Picasso, des Peugeot 206 et 307, des C5... Bref, la croissance est spectaculaire et l'attrait pour les voitures françaises en Chine est bien réel. En 2014, deux autres usines ont vu le jour, portant le total à quatre. La cadence est alors de 700 000 voitures produites par an. Mais alors, comment expliquer un tel succès ? C'est justement ce que nous allons voir en décryptant les gammes actuellement proposées par Peugeot et Citroën en Chine. Notons toutefois que les modèles DS n'appartiennent pas à Dongfeng et que nous n'en parlerons donc pas dans cet article. En fin d'article, vous verrez également que la coentreprise Dongfeng-PSA n'est pas un long fleuve tranquille même si certains indicatifs sont au beau fixe. Comme le fait que Dongfeng possède 20% des parts du groupe PSA !


Les Peugeot fabriquées en Chine par Dongfeng

Dongfeng : voici à quoi ressemblent les Peugeot-Citroën vendues en Chine

La gamme Peugeot, en Chine, se compose de huit modèles. Parmi eux, quatre berlines et quatre SUV. Des modèles assez peu diversifiés donc, mais qui répondent pleinement aux attentes du marché chinois. Certains de ces modèles sont totalement méconnus en Europe tandis que d'autres sont des adaptations. Dongfeng travaille donc en collaboration étroite avec Peugeot afin d'élaborer des modèles qui répondent aux standards. Mention spéciale à la Peugeot 301, initialement destinée exclusivement au marché chinois, mais qui fut finalement importée en Europe où elle constitue une rivale de premier ordre face à la Dacia Logan.
 

 
 

Peugeot 301

Depuis 2017, l'entrée de gamme Peugeot, en Chine, est constituée par la 301. Elle est basée sur la 208 tout en étant dotée d'une malle arrière. Low cost en Europe, la 301 peut être richement équipée en Chine : toit ouvrant, sellerie cuir... Elle est équipée d'un unique moteur 4-cylindres VTI atmosphérique de 1.6 litre, de 117 chevaux. À partir de 84 700 yuan, soit 11 160 €.

 
 

Peugeot 308

La Chine disposait à l'origine de la même 308 que nous avons en Europe, nommée 308S. Mais cette dernière fut arrêtée l'année dernière. Seule subsiste la 308 tricorps. Elle constitue un modèle de milieu de gamme très prisé. Elle est proposée avec le 1.6 litre VTI de 117 chevaux, le 1.2 Puretech de 135 chevaux ou bien le 190THP de 167 chevaux. Le prix de base est de 89 700 yuan, soit 11 850 €.

 
 
 
 

Peugeot 408

Inconnue dans nos contrées, la 408 est une seconde version tricorps basée sur la 308 SW de deuxième génération. Presque aussi longue qu'une 508, elle constitue un entredeux avec une ligne séduisante. Elle dispose des dernières technologies PSA. La Peugeot 408 est proposée avec les moteurs 230THP (135 chevaux) ou 350THP (167 chevaux), pour un prix de base à 119 700 yuan, soit 15 800 €.

 
 

Peugeot 508L

La Peugeot 508L chinoise ne se différencie du modèle européen que par son empattement allongé de 12 centimètres et une hauteur de caisse plus haute de 6 centimètres. Elle incarne le haut de gamme de la marque, en reprenant également les dernières technologies, comme l'i-Cockpit. Elle dispose de trois moteurs : 350THP (167 chevaux), 360THP (170 chevaux) et 400THP (210 chevaux). Le prix de base est de 159 700 yuan, soit 21 050 €.

 
 
 
 

Peugeot 2008

Bien connue dans l'hexagone, la Peugeot 2008 vendue en Chine est similaire sur la majorité des points. Elle est proposée avec le moteur VTI de 117 chevaux et le 230THP de 135 chevaux. Le prix de vente est similaire à celui de la 308 : 89 700 yuan, soit 11 850 €.

 
 

Peugeot 3008

Le Peugeot 3008 de première génération est toujours vendu en Chine, où il a subi un important restylage. Il dispose également de technologies récentes, comme la vision à 360°, l'alerte anti-collision et différents modes de conduire. Seul le moteur 350THP, de 167 chevaux, est proposé. Prix de base : 139 700 yuan, soit 18 500 €.

 
 
 
 

Peugeot 4008

En Chine, le Peugeot 4008 correspond à notre 3008. Seuls quelques éléments les distinguent, comme la calandre, l'habillage du pare-choc ou la forme des phares avant. Sous le capot du 4008, deux blocs essence (THP) de 167 ou 203 chevaux. Le prix de base est de 169 700 yuan, soit 22 400 €.

 
 

Peugeot 5008

Enfin, Dongfeng propose également le Peugeot 5008, similaire à celui vendu en Europe. Il permet toujours d'accueillir jusqu'à 7 personnes à bord. Des selleries colorées sont même disponibles ! Les moteurs essences délivrant 167 ou 203 chevaux. Ce dernier moteur est configurable avec la finition GT. Prix de vente : dès 187 700 yuan, ce qui correspond à 24 750 €.

 
 


Les Citroën vendues en Chine par Dongfeng

Dongfeng : voici à quoi ressemblent les Peugeot-Citroën vendues en Chine

Du côté de chez Citroën, dix modèles constituent l'offre de la marque aux chevrons dans l'Empire du Milieu. On trouve cinq berlines, de format différent, allant de la C-Élysée jusqu'à la C6. Trois SUV figurent aussi au catalogue ainsi que le C4 Picasso, décliné en version courte ou longue. Paradoxalement, c'est ce dernier modèle qui est vendu le plus cher. Des différences de marché intéressantes que nous vous invitons à découvrir.
 

 
 

Citroën C3-XR

Restylé dernièrement, le Citroën C3-XR n'est pas un vrai SUV puisqu'il repose sur une base de la C-Elysée et par extension, de Peugeot 208 ! Tendance, il s'habille d'intérieurs colorés, de technologies modernes. Deux moteurs sont proposés : le 1.6 CVVT (nom local du VTI) de 117 chevaux et le 190THP, qui est en fait un THP de 165 chevaux. À partir de 94 800 yuan, soit 12 500 €.

 
 

Citroën C4 Aircross

Le Citroën C4 Aircross ressemble à s'y méprendre au C3 Aircross vendu en Europe. Il s'agit effectivement de la même voiture. L'empattement est toutefois augmenté de 14 centimètres au niveau des portes arrière et il n'y a plus d'adhésifs décoratifs au niveau des custodes arrière. Sous le capot, deux choix. Le 230THP (VTI 135 chevaux) ou bien le 350THP (THP 167 chevaux). À partir de 109 800 yuan, soit 14 500 €.

 
 
 
 

Citroën C5 Aircross

Avant même d'être vendu en Europe, le C5 Aircross était vendu en Chine où il connaît un beau succès ! Il incarne le plus luxueux des 4x4 de la marque. Il dispose de deux moteurs, le 350THP (167 chevaux) et 380THP (203 chevaux). À partir de 152 700 yuan, soit 20 150 € hors options.

 
 

Citroën C4 Picasso

Renommé C4 SpaceTourer en Europe, le monospace aux chevrons s'appelle toujours Picasso en Chine. Un unique moteur essence est proposé, le THP de 163 chevaux. Quant au coût, il est relativement élevé puisque le C4 Picasso s'affiche à partir de 216 800 yuan, soit 28 600 €. C'est plus qu'une C6, ce qui s'explique par un niveau de luxe élevé, dont des parties mobile pour allonger ses jambes à l'arrière, un toit panoramique, une bagagerie spécifique, des selleries cuir de grande qualité...

 
 
 
 

Citroën Grand C4 Picasso

À l'image du 5-places, le Grand C4 Picasso est également fabriqué en Chine. Il est là aussi similaire à la version occidentale. Sous le capot, un seul choix, le THP de 163 chevaux. À partir de 265 800 yuan, soit 35 100 €. Il s'agit donc du véhicule le plus cher de la marque. Fait amusant : Dongfeng présente des photos d'un modèle français sur son site internet.

 
 

Citroën C-Élysée

Jumelle de la Peugeot 301, la Citroën C-Élysée repose sur une base de 208. C'est un modèle d'entrée de gamme qu'il est toutefois possible d'agrémenter de nombreuses options. Tout comme la 301, seul le moteur VTI de 117 chevaux est proposé. Dès 83 800 yuan, soit 11 050 €.

 
 
 
 

Citroën C4

Version tricorps de la C4 européenne, ce modèle constitue le milieu de gamme niveau berline. Elle dispose d'équipements intéressants et de plusieurs finitions richement équipées. Deux moteurs sont proposés, le 1.6 CVVT (VTI) de 117 chevaux et le PureTech 130. Dès 98 800 yuan, soit 13 050 €.

 
 

Citroën C4L

Le marché chinois affectionne tout particulièrement les berlines à fort empattement. Sur la base de la Peugeot 408, la Citroën C4L offre une longueur supérieure de près de 10 centimètres par rapport à la C4. L'équipement est assez riche. Trois moteurs sont disponibles : CVVT (VTI 135) ou les THP de 150 et 170 chevaux. Dès 134 900 yuan, soit 17 800 €.

 
 
 
 

Citroën C5

Vieille d'une conception de plus de dix ans, la Citroën C5 est toujours produite en Chine, où elle a reçu un important restylage. L'intérieur est notamment ultra moderne, avec un compteur exclusivement digital et un équipement riche. Dès 169 900 yuan, soit 22 400 €.

 
 

Citroën C6

Enfin, le modèle le plus haut de gamme est assuré par cette Citroën C6 de seconde génération. Vendue depuis 2016, elle est longue de cinq mètres et repose sur une base de Peugeot 508. À bord, on trouve de somptueuses selleries en cuir, des systèmes de chauffage et refroidissement des sièges et de belles boiseries. Elle dispose de moteurs THP délivrant 167 ou 204 chevaux. Dès 189 900 yuan, soit 25 050 €.

 
 

Les tendances générales

Plusieurs éléments ressortent de l'analyse des 18 modèles officiellement créés et vendus par Dongfeng, en Chine, en partenariat avec PSA. Nous allons aborder ces différents points d'analyse qui nous permettront de mieux comprendre les goûts et tendances du marché chinois. Un marché bien différent de ce que l'on peut en trouver en Europe mais qui est tout aussi captivant. Qu'il s'agisse de couleurs, de moteurs, de finition, de choix de modèles, le marché chinois a ses codes !

 

Les couleurs de carrosserie

Le choix de couleurs est assez maigre !

Le choix de couleurs est assez maigre !

Contrairement à la France, il n'existe pas de véritable configurateur sur les sites chinois de Peugeot et Citroën. Il est en revanche possible de trouver bon nombre d'informations et même d'avoir un aperçu des couleurs. Le choix des teintes est assez particulier. Généralement, on trouve un choix entre 3 et 5 couleurs. À chaque fois, on trouve du blanc, du noir... Souvent du bleu ou du rouge. Mais la couleur qui revient le plus souvent, c'est le beige, qui tire parfois vers le marron. C'est le cas de la Citroën C4, configurable exclusivement en beige, noir ou blanc. Un choix plus restreint donc...

Pour mieux comprendre ce phénomène, il suffit de se référer à un rapport d'Axalta, qui a étudié les couleurs favorites des habitants de différents endroits partout dans le monde. On y apprend que la Chine est le pays ayant le plus fort pourcentage de voitures blanches : 57%. Derrière, on trouve les voitures noires, qui représentent 18% du trafic. Les tons marron/beige sont choisis par 8% des automobilistes. Les 17% restants cumulent les autres couleurs, qui sont donc minoritaires.


Les types de carrosserie

Les carrosseries proposées sont assez redondantes...

Les carrosseries proposées sont assez redondantes...

Alors qu'en Europe, les constructeurs ont tendance à multiplier les types de carrosserie, créant même parfois des hybrides surprenant (SUV cabriolet, coupé 4 portes, break de chasse...), c'est l'inverse qui s'opère en Chine. Dongfeng et PSA s'adaptent aux souhaits du marché sans chercher à bousculer les conventions. Ainsi, si on mêle les 18 modèles de Dongfeng Peugeot Citroën Automobiles, on a :

• 9 berlines tricorps
• 7 SUV
• 2 monospaces

Une offre peu diversifiée donc qui s'explique par l'amour inconditionnel des chinois pour les berlines tricorps et les SUV. On notera d'ailleurs qu'aucune petite voiture n'est vendue par le groupe. Il n'y a d'ailleurs pas de véhicules sportifs. Des gammes unifiés qui permettent certainement de réduire les coûts. Cela fait-il l'unanimité ? C'est difficile à dire puisque les informations sont minces à ce sujet. Mais nous verrons en fin d'articles que les stratégies de Dongfeng ne plaisent pas vraiment à PSA et que cela a une incidence directe sur les volumes de ventes.


Les motorisations

La palette de moteurs est généralement mince. Seuls des moteurs essence sont proposés.

La palette de moteurs est généralement mince. Seuls des moteurs essence sont proposés.

La Chine est en train d'éradiquer le diesel. Depuis plusieurs années déjà, ce carburant était interdit aux particuliers. Avec l'objectif de vendre 7 millions de voitures électriques d'ici 2025, la Chine mise sur les technologies innovantes. Sous le capot des moteurs Dongfeng, on trouve exclusivement des moteurs essence d'origine PSA. Il s'agit donc des moteurs VTI, Puretech et THP, proposés avec niveaux de puissance. D'ailleurs, Dongfeng a adopté une nomenclature similaire à celle que l'on peut trouver chez Audi, par exemple, avec un indice de puissance (350THP).

Notons que les choix de moteurs sont assez restreints. Il faut souvent choisir entre deux moteurs, parfois trois. Les niveaux de puissance sont intéressants et l'on peut dire que les véhicules chinois sont plus généreusement motorisés que leurs homologues occidentaux. Cela s'explique par le point qui suit.


L'image de l'automobile française

Dongfeng propose de personnaliser l'arrière du C4 Aircross avec ce badge portant l'initiale du propriétaire.

Dongfeng propose de personnaliser l'arrière du C4 Aircross avec ce badge portant l'initiale du propriétaire.

En regardant de plus près les modèles Dongfeng Peugeot-Citroën, on remarque quelques différences en termes d'équipement. Par exemple, les selleries cuir sont présentes sur la majorité des modèles, souvent de série, parfois en option. On trouve aussi de belles selleries beige ou marron, qui renforcent le côté luxueux. Il est donc probable que les marques Peugeot et Citroën soient perçues comme des marques de standing. D'ailleurs, il est même possible, sur les C4 et C5 Aircross d'apposer une plaque, à l'arrière, présentant le drapeau français et les initiales du propriétaire. Une touche chic !

On remarque aussi que les modèles les plus onéreux sont étrangement les Citroën C4 Picasso (et non SpaceTourer comme en Europe). Cela s'explique par une perception différente des monospaces mais aussi par les choix de Dongfeng. En effet, les C4 Picasso court et long sont très bien équipés et tendent vers le luxe.

En Chine, pas mal d'habitants ont un chauffeur ! Ainsi, les grandes berlines avec empattement allongé au niveau des portes arrière sont particulièrement appréciées.


Du neuf avec du vieux !

En bas à droite, l'intérieur de la Citroën C5 de seconde génération, datant de 2008. Au premier plan, la version revisitée par Dongfeng en 2017. C'est désormais un intérieur moderne avec les dernières technologies du groupe PSA.

En bas à droite, l'intérieur de la Citroën C5 de seconde génération, datant de 2008. Au premier plan, la version revisitée par Dongfeng en 2017. C'est désormais un intérieur moderne avec les dernières technologies du groupe PSA.

En partenariat avec Peugeot-Citroën, Dongfeng a pour mission de produire et d'écouler un maximum de modèles frappés du lion ou des chevrons. Pour cela, le fabricant chinois adopte deux stratégies bien distinctes. La première, c'est celle du recyclage. Des modèles sont restylés de nombreuses fois afin de rentabiliser au maximum la chaine de fabrication. C'est par exemple le cas de la Citroën C5, dont la conception remonte à 2008 mais qui est toujours produite, après un énième restylage en 2017.

Parallèlement, Dongfeng adapte les toutes dernières technologies au sein des modèles. Si nous reprenons l'exemple de la Citroën C5, on remarque que toute la planche de bord a été refaite. L'i-Cockpit a été intégré, ainsi que tout ce que l'on peut attendre d'une voiture moderne. Et cela paye ! Toute la production a été rationalisée, en jouant sur les empattements pour créer de nouvelles déclinaisons.

Dongfeng : voici à quoi ressemblent les Peugeot-Citroën vendues en Chine

Dongfeng et PSA : un partenariat sur le déclin ?

Parler de l'entente entre Dongfeng et PSA, c'est un exercice périlleux. C'est un petit peu comme si vous entriez dans une boulangerie bordelaise pour demander un pain au chocolat. L'analyse qui suit est donc la mienne. Je ne dis pas qu'elle est bonne mais je me suis appuyé au maximum sur les données en ma possession afin d'offrir un ressenti global et objectif.

En 2015, Dongfeng Peugeot Citroën Automobiles (DPCA) a réalisé pas moins de 736 000 ventes en Chine. C'est un record absolu. Là, on pourrait penser que tout va bien dans le meilleur des mondes. Deux ans après, Dongfeng entre au capital de PSA à hauteur de 20%, devenant l'actionnaire principal. Les projets vont bon train. En 2018, une coentreprise dédiée au leasing voit le jour pour le marché chinois...

Mais paradoxalement, les ventes s'effrondrent en Chine. Les quatre usines diminuent drastiquement leurs cadences. Parmi les 400 concessions implantées, 150 ferment définitivement leurs portes. En 2018, seules 262 600 voitures ont été vendues. Entre temps, Renault est arrivée en Chine, grattant des parts de marché mais cela n'explique pas tout.

La clientèle chinoise n'adhère pas aux standards européens imposés par Dongfeng. Les demandes s'européanisent lentement. Les modèles français étant vendus à des prix assez élevés par rapport aux marques locales, les clients sont exigeants. Malheureusement, Dongfeng semble avoir un train de retard. Le gouvernement chinois a diminué les taxes sur les voitures de petite cylindrée. Hors, il n'y a aucune petite voiture en vente chez Dongfeng... Et aucune de moins de 115 chevaux !

Pour ne rien arranger, le marché chinois se convertit massivement à la voiture électrique... Et chez Dongfeng, tant du côté de Peugeot que de Citroën, il n'y a que du moteur thermique. Un décalage qui continuera de faire stagner les ventes. Courant 2019, Dongfeng mènent des travaux communs sur le développement de moteurs hybrides. Mais combien de temps cela prendra-t-il ? Le marché chinois sera-t-il suffisamment patient ?

Dongfeng : voici à quoi ressemblent les Peugeot-Citroën vendues en Chine

Le mot de la fin

Le marché chinois est donc plein de surprises. Il aurait été possible de parler de la politique tarifaire, mais c'est un exercice périlleux. Ce qu'il faut retenir, c'est que les modèles français engendrent un surcoût d'environ 25% par rapport aux équivalents locaux. Volkswagen, qui est une marque très présente en Chine, propose des tarifs similaires aux véhicules Peugeot et Citroën vendus en Chine. Pour que le partenariat Dongfeng/PSA remonte la pente, il faudra donc mieux cerner les attentes et jouer la carte de l'anticipation... Car aujourd'hui, si l'offre est complète, elle est aussi redondante...

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J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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Thomas Drouart

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