Le 4 Juillet 2019, par Etienne Deketele-Kestens
Même si la Classe A 35 AMG était un bon petit apéro dans son genre, on restait tout de même sur notre faim. Cela faisait en effet quelques mois que nous étions restés sans nouvelles du département sportif du constructeur Stuttgartois. Mercedes-Benz nous revient aujourd'hui, par une journée d'été ordinaire, pour nous dévoiler sa toute dernière Classe A 45 AMG, un peu extra-ordinaire...
Alors, peut-être que le 2 litres 4 cylindres ne vous vendra pas autant de rêve que le fameux V8 AMG, mais ce bloc est un petit concentré de technologie. Si bien est que, dans cette configuration, il arrive à développer 421 chevaux et 500 Nm de couple. Rien que ça ! Mais c'est suffisant pour écraser la concurrence sur le terme de la puissance. La question est : Mercedes a-t-il donné les meilleurs moyens à sa compacte pour devenir vraiment meilleure que les ténors ?
Tout d'abord, sa technique est follement évoluée. Evidemment, on ne sort pas plus de 420 chevaux hors d'un 4 cylindres 2 litres. Même avec un simple turbo, il est impossible d'atteindre de telles puissances sans risquer de faire traverser une bielle après 5 000 km. Alors, comment ont-ils fait ? C'est (pas) simple. Mercedes-AMG ont développé un turbocompresseur twin-scroll, capable de mettre l'air entrant dans l'admission à quelques 2,1 bars de pression. Pour vous situer, un 2.0 TDi sortira 1,5 bar de pression maximale dans sa version la plus puissante. Et quand on parle de 2 bars, on est dans le domaine du rallye automobile. Ce turbo à double spirale va donc sur-gaver le moteur d'air afin de pouvoir obtenir de la puissance, mais aussi du couple quand il le faut. Le bloc développera donc 421 chevaux à 6 750 tours minute, et il devient le 4 cylindres le plus puissant du monde. L'échelle du couple, elle, grimpera à 500 Nm qui seront tenus seulement entre 5 000 et 5 250 tours.
Ensuite, elle se veut assez "accessible" (comprenez ce terme sans avoir lu les tarifs...) aux pilotes moins expérimentés. En effet, sa toute nouvelle boite DCT (pour Dual Clutch Transmission, soit double embrayage) se promet d'être très réactive, et se couple à un sélecteur de modes de conduite. La transmission de la puissance du bloc se fait aux 4 roues, avec en bonus, l'"AMG Torque Control". Ce n'est qu'un petit programme qui va faire en sorte de mettre une grosse partie du couple sur l'essieu arrière seulement. Et, la physique aidant, quand quasiment 420 chevaux et 500 Nm vont sur les roues arrière d'une mini-catapulte, on se fait manger les pneus ! Vous l'aurez compris, Mercedes-AMG a implanté un mode "DRIFT", qui n'est pas sans nous rappeler une certaine Ford Focus RS.
Puissante, amusante et performante, la nouvelle Mercedes A 45 AMG regroupe ces qualités. Il en reste encore une que je voudrais lui attribuer, c'est sa polyvalence. En effet, en plus d'être une compacte, l'ultime Classe A peut aussi se muer dans sa version Sedan, avec le même moteur et, plus ou moins, les mêmes performances.
Lorsqu'on la compare à la concurrence, on remarque que le couple de la Mercedes Classe A 45 AMG est un de ses atouts. Ainsi, le 0 à 100 km/h est abattu en 3,9 secondes (4 secondes pour la CLA 45 AMG), pour une vitesse maximale limitée à 250 km/h, qu'il est possible de faire augmenter à 270 km/h grâce à la version S et son AMG Driver's Package.
Il est bon de savoir que, nous, petits Belges et petits Français, nous n'aurons malheureusement droit qu'à la version la plus puissante. En effet, un choix marketing. Pour Mercedes, et ils n'ont pas tort, personne ne prendra une version rétrogradée à 387 chevaux qui offre de moins bonnes performances (comptons 0,1 seconde au 0 à 100 km/h seulement...) alors que la 421 chevaux ne sera pas forcément plus chère. Cependant, l'Allemagne, par exemple, y aura droit. Logique.
Quand on sait accélérer, il faut aussi savoir ralentir. Les freins ont donc spécialement été conçus pour cette Mercedes-AMG A 45. Les étriers pouvant embarquer 6 pistons avec eux, avec des disques de 36 centimètres de diamètre !
Comme c'est à la mode, nous allons parler de l'impact climatique de cette A 45. Avec une consommation moyenne de 8,3 l/100 km, les rejets de CO2 seront de 189 grammes par kilomètres. En France, cela vous sera taxé par 9 973€ de malus écologique. En Belgique, il vous faudra vous affranchir de 3 taxes, pouvant faire grimper la note à plus de 5 800€ pour mettre une A 45 sur la route. Dommage, car les tarifs de la compacte sportive à l'étoile, pas encore communiqués, vont être du genre à piquer...
Ceci pourrait clairement être la devise de la nouvelle Mercedes Classe A 45 AMG. Pourquoi ? Tout simplement parce que, comme l'ancienne génération, elle se revendique être méga tape-à-l’œil. Un bon gros kit de carrosserie des familles va venir remplacer les traits déjà fort dynamiques de la Classe A "classique". La version "sage" A 35 AMG avait déjà frappé, mais la 45 nous sort le grand jeu.
Elle reprend la grosse calandre béante avec les traits verticaux, une signature des modèles les plus puissants du constructeur allemand. Les entrées d'air sont très ouvertes, tandis que les ailes ont pris un bon embonpoint. Nous noterons des dimensions de jantes de 18 pouces de série, 19 en option. Une autre taille assez correcte est le diamètre de chaque sortie d'échappement : 90 mm. Il faut les multiplier par 4 pour pouvoir les déposer dans le diffuseur, faisant l'impasse sur les fausses sorties d'air. Cependant, il y en a un qui a pris beaucoup trop de poids pour rentrer dans les critères 'minceur' de cet été : l'aileron.
A l'intérieur, le m'as-tu vu continue. Les sièges très travaillés par AMG s'ornent d'une parure en noir et jaune, ce qui a pour but de vous rappeler que vous êtes dans une compacte, un véhicule plus 'fun'. On retrouve toujours une console centrale assez haute, ainsi que les deux écrans collés en guise de compteur et de tablette centrale. On aime ou on n'aime pas.
De la Smart à la Bentayga, je peux dire que je suis complètement obsédé par le monde de l'automobile. Intégrer l'équipe de PDLV et pouvoir vous donner ma vision des nouveautés chaque jour est quelque chose de génial pour moi. Ma "carrière" de blogueur a débuté il y a quelques années, et ceci, cumulé à mes études en mécanique auto, me permettront de vous proposer un contenu de qualité, tout en gardant le côté décalé cher à PDLV. |
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Etienne Deketele-Kestens |