Le 6 Juin 2017, par Thomas DROUART
La Maserati 3200 GT, c'est mon pêché mignon (hors chocolat). Un modèle qui m'a toujours fait de l'œil avec sa ligne intemporelle, ses feux boomerang si caractéristiques et son V8 envoûtant, coiffé par deux turbos. Ce n'est pas une sportive, mais une GT hautement désirable. Prenez place à bord et partons à bord de cette italienne tant luxueuse que performante. Vous aimez le boomerang ?
Dimensions | 4,51 x 1,82 x 1,31 mètre | |
Poids | 1 590 kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 6 rapports | |
Transmission | Propulsion | |
3.2 litres biturbo V8 370 chevaux 490 Nm | 0 à 100 km/h | 5"4 |
Vitesse max. | 280 km/h | |
Consommation | 16,8 L / 100 km | |
Côte moyenne | 28 000 € |
Vendue à partir de 1999, la Maserati 3200 GT marque le début d'une nouvelle ère. Fini le style très cubique des années '80, place à des courbes plus voluptueuses que jamais. Avec ses phares en amande, ses courbes sexy et ses lignes fluides, la belle reprend les recettes des Aston Martin et autres Jaguar XK. Pourtant, c'est bien une italienne. Une vraie ! Maserati est alors fraichement rachetée par Fiat et ce sont des ingénieurs Ferrari qui s'attèlent au développement de la 3200 GT. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est un succès. Son propriétaire, Philippe V., est tombé sous le charme de cette ligne intemporelle et je le comprends aisément. Quel que soit l'angle, on reste admiratif face à cette belle GT 4 places. Nais nous y reviendrons plus tard. Continuons notre tour de cette belle bleue.
La 3200 GT a marqué le renouveau de Maserati, en offrant à la firme italienne, une mise en avant bienvenue. Ce qui m'a toujours fasciné chez ce constructeur, c'est le soucis apporté aux détails. À l'avant, on découvre une calandre cernée d'un filet chromé, avec une fine pointe au niveau du trident central. Nous retrouvons aussi le logo Maserati à l'arrière, et sur les ailes. L'ensemble respire le luxe. Tout est assemblé avec beaucoup de soin et près de 20 ans après, notre bel exemplaire est resplendissant. Néanmoins, il faut savoir que le défaut de cette voiture est ce qui fait son charme : ses feux arrière. Les fameux feux à LED en forme de boomerang n'étaient pas homologués aux États-Unis... D'où le switch rapide vers la 4200 GT dès 2002 ("avec ses gros feux de Volvo" me glisse Philippe), trois ans seulement après le lancement de la 3200 GT.
Malgré ses airs gentillets, la Maserati 3200 GT s'adresse avant tout à des puristes et passionnés. Comme son nom l'indique, c'est une GT, ce n'est pas une sportive pure. Ses performances devaient impérativement être inférieures à celle de la Ferrari 360 Modena, pour ne pas faire de concurrence au sein du groupe Fiat ! La 3200 GT est donc plus lourde, moins puissante... Mais avec deux places en plus, et une orientation plus typée yacht que hors-bord. La personnalisation, c'était un aspect sur lequel a fortement misé la firme italienne : pas moins de 14 coloris ont été proposés (ainsi que le jaune Giallo en série limitée) et plusieurs tons pour l'intérieur. Exclusivement disponible en boîte manuelle à 6 rapports, il a fallu attendre 2001 pour que la boîte automatique à convertisseur fasse son apparition. Elle fut toutefois assez décriée et pas toujours très fiable.
À l'avant comme à l'arrière, la Maserati 3200 GT est dotée de jantes alliage à 10 branches de 18 pouces, avec des pneus de 275 millimètres de large à l'arrière. Il n'en faut pas moins pour transmettre correctement les 370 canassons sur route. Prenons maintenant place à bord de la belle. Les larges portes s'ouvrent ici sur un intérieur couleur crème, très bien conservé, dont je suis particulièrement friand.
Le raffinement, c'est la première chose qui saute aux yeux. Le cuir est omniprésent, notamment sur les deux éléments sièges baquets, au maintien parfait. L'assise est confortable et l'on s'imagine bien avaler les kilomètres sur autoroute sans fatigue. Et même en famille ou entre amis. Car le châssis dispose d'un empattement long et les places arrière peuvent accueillir deux adultes sans difficultés. Ce n'est donc pas une "simple" 2+2 mais bien une 4 places. La familiale parfaite pour conjuguer passion et raison ? Non, car le coffre demeure dans la moyenne basse, mais qu'importe. Le plaisir est ailleurs... Revue de détails : le logo Maserati habille le levier de vitesse, un sigle "3200 GT" prend place sur le couvercle de la boîte de gants, les sièges ont de belles surpiqures et deux crèmes se superposent au niveau de la planche de bord.
C'est une tradition chez Maserati : l'horloge à pendule centrale. Un élément très distingué qui fait son petit effet. Démarrons maintenant la mécanique. Au ralenti, je n'ai pas réussi à retenir une onomatopée un brin vulgaire, mais qui traduit "Quelle sonorité incroyable". De l'extérieur, le V8 s'entend fortement. Un vrombissement rauque. À bord, le son est un peu plus étouffé. Toutefois, passés 3 000 tr/m, les vocalises se font entendre, ponctuées par des souffles des deux turbos. Un concert voluptueux, mais d'une belle douceur. Avec près de 1,6 tonne sur la balance, la 3200 GT n'est pas une ballerine. Elle n'a pas la fougue d'une belle de Maranello, pourtant les sensations sont bien là : des accélérations franches (0 à 100 km/h en 5,4 secondes), de bonnes reprises grâce à une boîte bien étagée et puis cette sonorité qui rend le voyage plus important que la destination.
Avec ses 370 chevaux pour 490 Nm de couple, le V8 biturbo de cette Maserati 3200 GT est amplement suffisant pour se faire plaisir. Les deux petits turbocompresseurs soufflant à 2 bars permettent un temps de réponse restreint, à partir de 2 500 tr/m, ce qui garantit des reprises canons. Néanmoins, en bonne GT, le confort prime. Alors l'amortissement est aux petits oignons. Pas loin d'une vingtaine de réglages sont possibles, des plus doux aux plus fermes. Un mode Sport a même été greffé. Après tout, il faut bien dégourdir les 370 chevaux de temps à autre... Mais gare aux excès : il n'y a pas d'ESP et il s'agit d'une stricte propulsion.
Ce qu'il ressort de cette rencontre, c'est la sensation d'avoir affaire à une GT parfaitement aboutie. Pour son renouveau, Maserati a frappé fort. Très fort. La 3200 GT a tout pour plaire : une belle gueule, un moteur savoureux et un grand niveau de confort. Bien sûr, le comportement typé GT ne conviendra pas à tout le monde. Pour ma part, je suis conquis. Cependant, il faut bien se rendre à l'évidence. Aucune voiture n'est parfaite et chacune à des besoins particuliers. La 3200 GT est assez gourmande en sans-plomb puisqu'elle réclame au minimum 15 litres aux 100 kilomètres en cycle mixte. Son entretien doit être suivi scrupuleusement pour être endurant, avec notamment l'huile à ragréer régulièrement, la distribution, à remplacer tous les 4 ans ou encore les papillons, sensible sur les premiers millésimes.
Ligne indémodable Habitacle raffiné Performances et sonorité |