Le 9 Mai 2015, par Thomas DROUART
L'automobile française a connu des déboires mais aussi d'importants succès. Dans le cas de la Dauphine, le bilan est plutôt positif ! Dans la gamme, la version Gordini, rarissime, culmine, mais une autre version mérite de faire parler d'elle, il s'agit de l'Ondine. Que vaut-elle ? Quels équipements offre t-elle en plus ?
Modèle | |
Moteur | 845 cm3 4 cylindres en ligne 31 chevaux |
Dimensions | 3,95 x 1,52 x 1,38 mètre |
Masse | 620 kg |
Commercialisation | 1961 - 1962 66 553 exemplaires |
Côte moyenne | 6 000 € |
0 à 100 km/h | NC |
Vitesse max | 128 km/h |
Consommation | NC l/100 km |
Date et lieu | 18 avril 2015, Le Mans |
Le passage aux années '50 marque chez Renault la volonté de développer son offre. Aux côtés de la 4CV qui va sur ses neuf ans mais dont les évolutions permettent de maintenir les ventes, la firme au losange propose la Dauphine. Cette petite berline à quatre portes et moteur arrière offre une alternative plus moderne et décalée, avec une ligne plus fluide et davantage marquée années '60 que '40. La commercialisation de la Dauphine débute en mars 1956. Des couleurs vives (2 bleus, rouge, vert, noir, beige ou jaune) et une ligne attrayante garantissent des ventes rapides. De nombreuses pièces sont reprises de la 4CV, notamment certaines commandes intérieures ou sous le capot. Quant à la ligne, elle est signée Ghia, styliste italien qui officiera aussi chez Volkswagen notamment.
La carrière de la Dauphine commence fort. Les 119 premiers exemplaires sont "offerts" aux journalistes qui relatent des articles plutôt élogieux à l'écart de la nouvelle Renault. La décision de production en grande série est alors prise le 6 janvier 1956. Un an après, la Dauphine franchit l'Atlantique et arrive aux États-Unis dans une version spécifique adaptée au marché américain. Si l'audace est là, le résultat fut décevant, avec des pièces difficilement dénichables et un service après-vente pas suffisamment étudié. La version Gordini arrive cette même année dans des tons similaires aux autres Dauphine, le Bleu Gordini et ses bandes blanches n'arrivant qu'avec les R8 préparées par le sorcier. La production suivra son cours. Les modèles se succèdent et apportent leur lots d'innovations ou de nouveautés.
La silhouette de la Dauphine est unique. Les ailes arrières et leur aération spécifique sont les points travaillés par Ghia pour offrir un détail unique sur cette voiture. À défaut d'être puissante, la Dauphine propose une habitabilité correcte et un équipement suffisant. Pour ne pas dire minimal. C'est sur ce constat qu'une "autre" Dauphine voit le jour pour les millésimes 1961 et 1962. Elle s'appelle Ondine et c'est le modèle que nous vous présentons ici. L'extérieur ne diffère pas de celui d'une Dauphine, la ligne est même similaire à quelques nombreux détails près. On trouve ainsi une barre chromée sous le plaque arrière, elle-même dotée d'un enjoliveur spécifique. D'élégants monogrammes prennent place sur les ailes avant et sur le capot moteur.
L'Ondine arbore le nom de code interne R1090A, car elle est la conjugaison de la Dauphine "classique" (R1090) pour la ligne et de la version Gordini (R1091) dont elle reprend l'équipement en l'améliorant. Cette Dauphine de luxe se reconnaît ainsi à son tableau de bord et son volant noirs et assorti à la couleur des garnitures intérieures. Des tapis colorés prennent aussi place à bord de même que la plaque arrière est désormais éclairée. Des baguettes de bas de caisse en inox apportent incontestablement une touche luxueuse à cette Ondine qui rentre pleinement dans la seconde moitié du début du XXème siècle et ses chromes qui envahissent progressivement les véhicules jusqu'à l'aube des années '80.
Le monogramme Renault et son blason, une caractéristique de l'Ondine. On notera aussi des pare-chocs chromés avec butoirs en caoutchouc du plus bel effet. Mais c'est bien dans l'habitacle que les modifications ont été les plus nombreuses. Cela concerne les poignées de porte avec moulures chromées, un coffre revêtu de feutre gris-bleu et les sièges ont été totalement redessinés. Ils sont désormais inclinables sur quatre positions et reçoivent un habillage en drap et simili cuir bi-tons et bien rembourrés qui offrent une assise confortable... et luxueuse ! L'Ondine a réellement revisité la Dauphine en la dôtant de tous les équipements qui pouvaient manquer. Son surcoût de 400 F peut paraître négligeable aujourd'hui mais représentait tout de même une augmentation de 10 %.
Pour l'anecdote, la peluche de Milou prend place à l'arrière en hommage à Tintin et son créateur Hergé. On retrouve en effet dans les albums Tintin au Tibet et Coke en Stock, une Renault Ondine Bleu tollede métallisé. L'Ondine a clairement marqué son époque par son équipement amélioré et sa finition en très net progrès face à la Dauphine classique. Elle a su trouver un équilibre, moyennant finance, mais touchant un public large car plus de 66 000 exemplaires ont trouvé preneur en seulement deux années de commercialisation.
C'est sous cette malle arrière caractéristiques que l'Ondine a subit le plus de critiques. Au final, compromis entre la sage et dépouillée Dauphine et la sportive et cossue Gordini, l'Ondine a repris le moteur de la première et l'équipement de la seconde. Il en découle une Dauphine certes suréquipée mais un peu à la peine sur la route. Car bien que le poids de 620 kg soit modeste, les 31 "petits chevaux" n'auraient pas ébouriffé le Capitaine Haddock ! Et c'est alors que Renault a fait le bon choix et créé la quintessence de la Dauphine : l'Ondine Gordini. Entre nous, pouvait-on rêver mieux ?
L'Ondine n'est cartes pas une révolution mais elle est l'aboutissement de la Dauphine, celle que l'on aurait voulu voir dès le début. Très bien équipée et assemblée, elle est bardée de qualité. Son défaut principal se trouve sous le capot mais son manque de puissance n'en fait pas d'elle un modèle non recommandable. Bien née et d'une élégance rare, l'Ondine fait partie de ces modèles coup de cœur que l'on ne voit plus mais qui font plaisir à avoir dans le rétroviseur.
Comptez 6 000 € pour un exemplaire en bon état et un peu plus pour un modèle en état concours !
3 arguments |
3 contre-arguments |
Ligne aboutie Équipement riche Finition d'un bon niveau |
Côte haute Moteur peu puissant Assez rare |
Référence article : AB38 • Version 3.1
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