Opel Insignia Grand Sport CDTI 170 : la voiture du patron ?

Il y a encore 15 ans, rouler en Opel n'avait rien de glorieux. Sauf s'il y avait un badge OPC. Designs lourds, dépassés et pas vraiment attrayant : c'était pas la joie le début des années 2000. Désormais, tout a changé et l'Insignia de seconde génération en devient presque sexy. Nous avons pu prendre les commandes la version Grand Sport (càd : berline) avec le moteur diesel CDTI de 170 chevaux. Promis, la prochaine tournera au sans-plomb.

Fiche technique Opel Insignia CDTI 170

L'Insignia Grand Sport : une bien belle routière !

Il y a quelques mois, l'essai de la dernière Opel Astra m'avait permis d'arriver à un constat : la marque allemande (passée dernièrement sous le giron de PSA) n'a plus à rougir face à la concurrence. Fini le style ringard, place à la modernité ! Face à l'Insignia de seconde génération, on se sent d'abord assez petit : c'est une grande berline, qui tutoie la catégorie des routières. Une voiture assez massive dont le style fait son effet. Place à un grande calandre mêlant parties noires et chrome, à de beaux phares à LED, à une ligne de caisse affûtée, élégante et surlignée d'un filet chromé. C'est beau ! Elle en est même désirable cette Insignia !

Le look s'inscrit cependant dans les standards de la catégorie, surtout lorsque l'on opte pour cette finition haute : Élite. Notons de belles jantes alliage de 19 pouces et un design à mi-chemin entre voiture de luxe et sportive. Cela tombe bien, il s'agit du positionnement souhaité par la marque. Face à la concurrence, il y a fort à faire. Mais Opel joue une carte maitresse : celle du rapport qualité/prix/équipements. Et sur ce point, l'objectif est rempli. Nous y reviendrons plus loin dans l'article. N'en déplaise aux anti-diesel (dont je fais parti), cette Insignia tourne au mazout.

On se plait même à l'observer sous tous les angles, notre Insignia. Le fait qu'il s'agisse d'une finition haute n'y est sans doute pas anodin. Qu'importe, c'est bien pensé, bien construit. Les ajustements sont soignés. Du premium, pour le prix d'une berline généraliste. Le profil donne la sensation d'un coupé 4 portes. Une antithèse qui traduit un pavillon fuyant, donnant un aspect plus sportif à une berline. Là, ça marche bien, très bien même. L'Insignia est disponible en deux carrosseries : Grand Sport (berline) et Sports Tourer (break). Les deux sont au même prix, ce qui est rare dans le segment.

L'Insignia 2 est le dernier modèle réalisé sous l'ère de General Motors puisque Opel a fait l'objet d'un rachat par le groupe PSA. Cela modifiera à moyen terme la gamme avec probablement l'implantation de mécaniques issues du groupe français. Cette grande berline pourrait donc évoluer significativement lors de son futur restylage. Cela n'est cependant pas à l'ordre du jour puisque la commercialisation a débuté il y a moins d'un an. Opel évolue en sous-marin - à tort - et c'est bien dommage car l'Insignia est une sérieuse alternative aux Peugeot 508 et Renault Talisman.

Une berline facile à vivre... mais pas sur tous les points

L'Insignia Elite, j'ai pu la tester dans différentes conditions : en ville, à la campagne, sur des chemins un peu accidentés, sur route dégagée. Le bilan est assez positif dans le sens où la voiture semble relativement à l'aise en toute circonstance. Cependant, il y a quelques défauts qui sautent assez rapidement aux yeux. Le premier point, je m'en suis rendu compte en faisant un créneau. La visibilité arrière est mauvaise. Vraiment très mauvaise. La caméra de recul, livrée sur la finition Elite (de simples radars sur Innovation) est indispensable pour ne pas rayer une jante ou le bouclier arrière.

Pour le reste, l'Insignia remplit son rôle de berline bonne à tout faire. Tailler la route, emmener les enfants à l'école, aller travailler ou faire les courses ne posent pas de problème particulier. La boîte automatique à huit rapports dont était équipé notre exemplaire est docile, facile à appréhender bien qu'elle gomme toute once de sportivité. Mais si vous choisissez un moteur diesel sous le capot de votre Insignia, c'est que l'aspect sportif ne compte pas (ou alors très peu) pour vous, ce n'est donc pas rédhibitoire. Une berline qui sait tout faire. Sans exceller mais un bon degré de polyvalence.

Un intérieur spacieux et bien fichu

Passons à l'intérieur de l'Opel Insignia Grand Sport. Bon, la première impression est très positive. Il y a une sensation d'espace plutôt surprenante, avec une planche de bord profilée avec console centrale orientée vers le conducteur. C'est bien construit, bien assemblé et presque trop rigoureux : une touche colorée aurait été la bienvenue pour égayer cet intérieur. Heureusement, en option, il est possible d'opter pour une sellerie colorée : brun ou crème. La finition Elite est la mieux dotée puisqu'elle inclut de série des sièges en cuir perforés et ventilés, avec réglages électriques et fonction massage... Pour le conducteur uniquement !

À bord, tout vient sous le main, le volant offre une bonne prise en main. Les surpiqures contribuent à renforcer le côté luxueux souhaité par la marque franco/allemande. On regrettera l'absence de palettes au volant mais on appréciera l'espace à bord et l'habitabilité générale, avec une banquette arrière rabattable en trois parties.

L'Opel Insignia Grand Sport n'est en rien révolutionnaire : elle est dans l'ère du temps. Ses mécaniques comme l'électronique incluent des fonctionnalités déjà éprouvées. Ce n'est pas un problème en soi dans le sens où il y a une homogénéité générale. Au fur et à mesure de l'essai, j'ai pu remarquer quelques lacunes dans la gestion de l'électronique. Le radar avant est d'une extrême sensibilité. Les "bips" débutent bien trop tôt et ont tendance à devenir trop envahissants. Il est certainement possible de corriger cela. Je retiens également des déclenchements surprenants des essuie-glaces, s'activant parfois alors qu'il ne pleut pas et que le soleil est au Zénith.

Heureusement, la caméra de recul, d'une grande précision est là pour vous dégager de toute manœuvre complexe. Si la finition de votre potentielle Opel Insignia n'en est pas équipée de série, je ne peux que vous inciter grandement à la choisir en options... Le système embarqué IntelliLink prend la forme d'un écran tactile présent sur la partie supérieure de la console centrale. Réactif, simple à utiliser : il fait le travail. Tout comme l'Opel OnStar qui ajoute un point Wi-Fi dans la voiture.

Quoi, c'est un diesel ?!

Sous le capot de l'Opel Insignia se côtoient trois moteurs essence : 1.5 litre turbo de 140 ou 165 chevaux et le 2.0 litres turbo de 260 chevaux de la version GSi. À côté, quatre moteurs diesel de 110, 136, 170 ou 210 chevaux. Le dernier étant réservé à la GSi, c'est le 2.0 litres CDTI de 170 chevaux que nous retrouvons sous le capot de notre Opel Insignia. Un moteur développé par Opel qui délivre 400 Nm de couple pour un poids total inférieur à 1,5 tonne. Couplé à une boîte automatique à 8 rapports, l'ensemble paraît plutôt cohérent (bien que cela reste un diesel, convenons-en...).

Outre une sonorité banale, ce moteur offre des reprises correctes. Le 0 à 100 km/h est effectué en moins de 9 secondes. La boîte, bien gérée, manque cruellement de palettes au volant. Il y a bien la possibilité de pousser/ramasser le sélecteur... Mais c'est nettement moins attrayant. Malgré une bonne volonté, ce moteur ne distille pas véritablement de plaisir de conduite. Il fait le travail, rien de plus. L'absence de modes de conduite n'aide pas non plus. Un bloc agréable et suffisant, mais qui n'aime pas être brusqué.

Un châssis qui manque de dynamisme

Le châssis est clairement orienté confort. Le fait que Opel ait omis les modes de conduite ne laissent planer aucun doute. On peut comprendre qu'il s'agisse d'un attribut réservé aux GSi. Malheureusement, j'en attendais davantage en termes d'efficacité. Le châssis gomme les sensations et l'étagement de la boîte de vitesse en mode automatique n'apprécie guère les excès d'optimisme. Dans les faits, la plupart des utilisateurs ne remarqueront pas même cela : cette Insignia a des reprises suffisantes pour dépasser en toute sécurité.

J'ai noté également un train avant très lourd, dû à un empattement raccourci vers l'avant qui ajoute de la masse. En usage "sportif", il y a une nette tendance au sous-virage. Rien de très dérangeant non plus pour un usage classique. Pour les plus exigeants, deux choses s'imposent : le moteur essence et la transmission intégrale, qui engendre un surcoût de 1 050 €.

Faut-il acheter une Opel Insignia Grand Sport CDTI 170 ?

Si vous cherchez une familiale agréable à vivre, pour aller travailler, partir en vacances et faire les courses... Ne cherchez plus ! L'Opel Insignia Grand Sport est faîte pour vous. Hormis quelques défauts, elle demeure une bonne voiture, homogène, mais pas sportive pour un sou. Vendue à partir de 39 200 €, l'exemplaire que nous avons ici ne manque de rien. Nous ne pouvons que vous recommander de faire un essai avant de signer pour cette version CDTI de 170 chevaux, la version essence 1.5 litres turbo de 165 chevaux ne démérite pas. Et hormis une consommation légèrement supérieure, vous économiserez plus de 4 000 € à l'achat...

Un grand merci à la concession Opel Legrand Le Mans, pour le prêt de cette belle Insignia :)