Ce magazine est consacré exclusivement aux voitures sans permis !

Quoi ?! Il existe un magazine exclusivement consacré aux voitures sans permis depuis 2009 ? C'est certainement une réflexion de ce type que vous venez d'avoir il y a quelques secondes, non ? Pourtant, Génération Sans Permis s'est bien implanté en France, grâce à un contenu décalé et adapté aux propriétaires de voiturettes. Suite à ma demande, l'équipe a gentiment accepté de m'envoyer quelques exemplaires. Venons-en aux faits : que trouve-t-on dans un magazine de voitures sans permis ?

Génération Sans Permis en quelques mots...

Les voitures sans permis, chez PDLV, on trouve cela intrigant. Il y a un an, nous avions réalisé un essai de 3 jours d'une vieille Aixam Crossline. C'était plutôt folklorique mais nous avions adoré l'expérience. De plus, la vidéo de cet essai est actuellement notre deuxième vidéo la plus regardée de notre chaine Youtube. C'est un fait : les VSP nous emmerdent sur la route mais elles fascinent d'une certaine manière. C'est partant de ce constat que j'ai contacté l'équipe de Génération Sans Permis, qui m'a sympathiquement fait parvenir les deux derniers numéros de son magazine.

Quoi un magazine destiné aux voitures sans permis ?! Et bien oui ! Depuis 2009, l'équipe s'attèle à dénicher un maximum d'informations sur les voiturettes. Actualité, comparatifs, essais complets, on y trouve de tout et c'est bien simple : il n'y a aucun concurrent ! Si les voitures sans permis ont redoré leur image grâce à des designs plus funs, elles fédèrent pourtant une vraie communauté. Nous avions pu le constater lors de notre essai de voiture sans permis en septembre dernier : plusieurs vrais proprios de voiturette nous ont fait coucou. Sympa ! Ouvrons maintenant les 35 et 36^èmes numéros de Génération Sans Permis.

Le magazine en lui-même...

Les numéros de Génération Sans Permis sortent tous les trois/quatre mois. Ainsi, le numéro 36 couvre les mois de juin à août 2018. Chaque numéro comprend 84 pages, avec une couverture en papier glacé et une impression couleur sur l'ensemble des pages. Les publicités sont assez nombreuses mais il faut bien rémunérer le travail effectué. Surtout que la clientèle de VSP est encore maigre. Le prix de vente a été fixé à 6,90 € par numéro. Un prix bien placé quand on sait le coût de l'impression. Faire une comparaison avec un magazine tel que l'Automobile Magazine ou AutoPlus serait malvenu en raison d'une différence de tirage conséquente.

La mise en page, sans être révolutionnaire, est agréable visuellement. Le gabarit des pages autorise une bonne lisibilité, avec des paragraphes bien construits, des fiches techniques concises mais allant droit au but. Vraiment, c'est une excellente surprise. Point fort : les fautes d'orthographes sont peu nombreuses, si ce n'est absente. Il faut bien l'admettre : l'équipe a fait du bon travail. Pour les voitures "classiques", le choix d'un mag auto n'est pas vraiment un problème, il y a du choix ! Concernant les VSP, Génération Sans Permis est l'unique proposition. Le fait qu'elle soit de qualité est une aubaine pour les proprios de voiturettes. Si la forme plait, que réserve le fond ? À quoi ressemble un essai d'Aixam ? On parle de performances dans un test de Ligier ?

À quoi ressemble un essai de voiture sans permis ?

C'est un fait : chaque média propose une approche différente pour ses essais de voitures. Génération Sans Permis a opté pour un style proche des magazines conventionnels de voitures. Cela peut surprendre au premier abord, sauf que c'est bien fichu ! Les photos sont de belles tailles, il y a des zooms sur des détails et même des anecdotes sur les VSP. Par exemple, j'ai appris que la Casalini M14 disposait de phares de Volkswagen Polo, de feux de Citroën C1 et de poignées de Peugeot 206. Cela n'a pas changé ma vie mais ces petites anecdotes donnent de la consistance aux essais VSP.

Car forcément, on ne parle pas de performances pures avec les VSP, cela n'aurait pas d'intérêt. Toutefois, les comparaisons entre technologies sont intéressantes. Les valeurs du 0 à 30 km/h et du 0 à 45 km/h sont souvent données, permettant d'avoir des points de comparaison. En vrai, on se plait même à feuilleter ce magazine. Le style d'écriture est simple, accessible, avec des touches d'humour et des anecdotes, donc. C'est agréable, fluide et ça se lit tout seul. Cela permet de voir les VSP d'un autre œil. Les essais ressemblent donc fortement à ceux des voitures classiques ! Fini le cliché de voiture d'alcoolo ?

Pour quel public ?

Forcément, ce magazine s'adresse avant tout aux propriétaires (ou futurs) de voitures sans permis. Toutefois, la catégorie actualité permet de découvrir les dernières nouveautés du moment, dont certaines méritent le détour. Dans le dernier numéro, on y découvre notamment un engin adapté aux personnes à mobilité réduite. Sympa !

Chez PDLV, on aime bien tout ce qui roule, sauf les TDI reprog. Alors forcément, ce type de magazine permet de diversifier un peu les lectures. En fin de magazine, on découvre même une cote personnalisée pour tous les modèles de voiturettes vendues dans l'hexagone depuis 2006. Toutes les versions sont répertoriées. C'est assez bluffant.

Au dos des deux magazines reçus, figure une publicité pour la nouvelle Chatenet CH40. En bas de page, trône fièrement des informations : 2 étoiles au crash-test Euro Ncap. Aussi dingue que cela puisse paraître, c'est une prouesse. Comme nous l'avions constaté dans notre essai, les fabricants de VSP font face à des contraintes draconiennes de conception. Ainsi, le plastique est omniprésent et la protection en cas d'accident est très faible. En bas de la publicité, un logo Euro 4. Une norme qui existe depuis plus de 13 ans, ce qui montre bien que les voiturettes ont encore bien des progrès à faire. Mais cela ne dépend malheureusement pas (que) des fabricants. Heureusement, les VSP électriques commencent à se démocratiser.

L'heure du bilan : que penser de Génération Sans Permis ?

Comme je l'évoquais en début d'article, ma curiosité m'a poussé à prendre contact avec Génération Sans Permis dans le but de voir à quoi pouvait ressembler un magazine destiné exclusivement aux voitures sans permis.

Au niveau des points négatifs, il y a bien sûr les faibles fréquences de publication, comme l'équipe de Génération Sans Permis est encore petite.  Le prix, fixé à 6,90 € peut aussi être une barrière, j'en conviens. Toutefois, les tirages sont limités et GSP est seul sur son segment. Au final, un magazine sympa, agréable à feuilleter, une bonne immersion dans un domaine méconnu, bien que souvent critiqué, parfois à juste titre, parfois non.