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Faut-il dénigrer les voitures sans permis ?

Faut-il dénigrer les voitures sans permis ?

Bien que nous soyons titulaires du permis de conduire, nous avons souhaité nous immiscer à la place d'un conducteur de voiture sans permis en conduisant ce que l'on appelle plus communément VSP ou voiturette. Nous vous livrons notre analyse. Faut-il dénigrer ces modèles ?


L'histoire de la voiture sans permis

Faut-il dénigrer les voitures sans permis ?

Les voitures sans permis descendent directement des tricycles apparus à la fin du XIXème siècle. Il s'agit de modèles légers, très faiblement motorisés et qui permettent de se déplacer sur de petites distances. C'est vers la fin des années '60 qu'elles commencent à se répandre et ressemblent grossièrement à de véritables automobiles. La majorité dispose alors de lignes cubiques et de petits moteurs essence issus de Solex. Et puis vient l'ère du Diesel. Ce carburant s'imposera sous le capot de la grande majorité des VSP. Ce sont des mécaniques tremblottantes et bien peu attirantes. Il faudra attendre les années 2000 pour que les fabricants tentent de moderniser l'image bien terne de ces petites voitures. Celles qui étaient encore considérées comme des voitures d'ex alcooliques deviennent de petits modèles séduisants. Mais n'est-ce qu'en apparence ?


Le design, c'est pas encore ça...

Faut-il dénigrer les voitures sans permis ?

Les voitures sans permis n'ont jamais été des modèles glamours, c'est même tout l'inverse. Les proportions ramassées ne permettent pas de belles courbes. Inévitablement, les constructeurs ont du faire avec, c'est-à-dire plutôt que de jouer sur l'esthétique pur, jouer sur la symbolique. À titre d'exemple, de nombreuses personnes trouvent joli un Range Rover Evoque. C'est pour cela que JDM a donné à sa Xheos, un look directement dérivé de ce SUV. Visuellement, cette voiture sans permis est un concentré de disproportions et de mauvais goût. Mais qu'importe, elle évoque un Évoque, et c'est bien cette image (et non la ligne de leur VSP) que les utilisateurs vont acheter.

Bien sûr, certains voitures sans permis sont plus supportables visuellement que d'autres. Mais celles inspirées par des modèles existants sont en général plutôt ratées. Le design de la voiturette a certes grandement progressé, mais il est bien difficile de parler d'harmonie. La plupart de ces modèles n'ont pas d'image propre, elles se contentent de voler celles de "vraies" voitures. Gageons que le futur améliore cela et que ces voiturettes soient enfin assumées telles quelles et non comme des copies disproportionnées.


Le moteur ? Un supplice

Mettre un moteur Diesel dans une si petite voiture était sûrement la plus mauvaise idée possible. L''exemplaire que nous avons testé disposait d'une mécanique DCI, ce qui constitue la version la plus évoluée pour une mécanique de voiture sans permis. Mais le constat est sans appel. Dès la mise en route, tout vibre dans l'habitacle, on se demande si le capot va rester accroché. La planche de bord comme le volant donnent d'atroces vibrations. On imagine que le quotidien doit être éprouvant.

Mais une fois lancées, le bilan est un peu plus positif. La sonorité agricole est omniprésente et empêche d'écouter la radio à moins de mettre le son très fort. Mais les relances sont suffisantes pour une voiture de ville. Les accélérations sont suffisamment franches pour s'insérer dans le trafic, bien que la vitesse de pointe soit rapidement atteinte. Globalement, le bilan à ce niveau est donc mitigé à défaut d'être mauvais. Une mécanique essence aurait certainement permis d'offrir une expérience bien meilleure au volant et de supprimer les vibrations.


La VSP, un marché juteux

Pick-up, cabriolet, crossover ou encore coupé : il y en a vraiment pour tous les goûts.

Pick-up, cabriolet, crossover ou encore coupé : il y en a vraiment pour tous les goûts.

Les voitures sans permis se vendent bien. Très bien même. À tel point qu'il existe de nombreux constructeurs de ces petits modèles. En France, Aixam, Bellier, Casalini, Chatenet et Ligier sont les plus représentés mais ces marques ne sont pas seules. Les raisons sont nombreuses. Il y a de la demande déjà mais aussi une politique tarifaire très avantageuse pour les revendeurs. En effet, ces voiturettes sont vendues extrêmement chères, souvent au prix d'une citadine essence moderne et nettement plus confortable.

Mais comme c'est un marché en pleine croissance, beaucoup s'y engouffrent et tentent de tirer leurs épingles du jeu. Il y a même des forums de passionnés de voitures sans permis. Alors pourquoi ne pas en profiter ? Cela à l'avantage de générer des emplois pour l'entretien de ces modèles mais aussi dans la vente d'accessoires et autres. Du tout-bon !

Rappelons qu'avant de faire des voitures sans permis, Ligier produisait des voitures de compétition et qu'Aixam, en partenariat avec Mega, a réalisé la Mega Track à moteur V12 !


Sur la route

Source photo : microcarfan.com

Source photo : microcarfan.com

Plus que jamais l'anticipation est indispensable. Le système de freinage de la Microcar Highland X que nous avons testé est jsute correct. Les 4 freins à disque en inox font correctement leur travail mais il ne faudrait pas aller à des vitesses plus élevées que 55 km/h en pointe. Mais globalement, la conduite d'une voiture sans permis est bien plus positive qu'imaginée. C'est fluide bien que très sonore et la position de conduite assez haute permet d'oublier que nous sommes à bord d'un aussi petit véhicule.

Finalement, on s'y fait vite. La boîte automatique à variateur est suffisamment souple et convient parfaitement à un usage urbain. Pour faire de la ville, cela pose toutefois un problème étique : pourquoi un moteur Diesel ? Mais hormis cela, le bilan est plutôt bon. Il faut vraiment tester par soit-même ce type d'engin pour se rendre compte de l'agrément proposé.


L'intérieur

Dans l'habitacle, des matériaux de moindre qualité aux ajustements douteux. Seul le niveau d'équipement est correct.

Dans l'habitacle, des matériaux de moindre qualité aux ajustements douteux. Seul le niveau d'équipement est correct.

Avec des prix pouvant atteindre et dépasser les 15 000 €, on serait en mesure d'attendre des habitacles spacieux. Mais il n'en est rien. Tout a été pensé à l'économie, avec des finitions très basses, des ajustements incorrects, souvent hasardeux et qui, avec les vibrations, accumuleront les rossignols. L'assise est bonne, il s'agit de sièges de voitures en réduction, surtout en largeur, mais offrant un maintien correct. Gros atout : le coffre très spacieux. Sur ce point, c'est une grande satisfaction.

Mais à côté de cela, on n'a vraiment pas l'impression d'en avoir pour son argent. Le tableau de bord électronique fait appel àdes technologies totalement obsolète, avec des pixels bien visibles. Un plongeon dans les années '90. Mais heureusement, les équipements sont globalements bons et cela permet d'aboutir à un bilan un peu plus positif. Comme pour les voitures traditionnelles, plusieurs niveaux d'équipements sont proposés, chacun peut donc y trouver son compte.


De simples assemblages ?

La JDM Aloès emploie des phares de Citroën C4 à l'inscrustation peu travaillée.

La JDM Aloès emploie des phares de Citroën C4 à l'inscrustation peu travaillée.

On entend souvent dire que les voitures sans permis sont de vulgaires assemblages de pièces prélevées sur des modèles existants. C'est partiellement véridique. De nombreuses VSP disposent de phares, feux, comodos ou vitrages directement tirés de voitures de séries, pour faire toujours plus d'économies.

Mais globalement, les voitures sans permis les plus chères disposent d'éléments créés spécialement sur-mesure. Ce qui permet d'aboutir à des lignes plus supportables visuellement..


Pourquoi les VSP sont-elles si chères ?

Faut-il dénigrer les voitures sans permis ?

Le modèle que nous avons testé était affiché pour la bagatelle de 15 000 €. Nous sommes unanimes : c'est bien trop cher payé. Bien que cette VSP soit tout de même au-delà de ce que nous imaginions, c'est clairement disproportionné. La mécanique DCI (qui impute un surcoût de 1 500 €) est moins pire à défaut d'être meilleure tandis que la qualité générale du modèle est assez faible. En cas d'accident, ces voiturettes se disloquent. La raison ? Un poids maximal impérativement faible.

Cependant, les voitures sans permis se revendent également très cher. Il y a donc possibilité de limiter les pertes financières en optant pour un modèle d'occasion et de le changer régulièrement. Mais l'argument du permis de conduire trop cher ne tient aucunement. Pour le même prix, il est possible d'avoir une Renault Clio dont la qualité de fabrication est infiniment supérieure.

Mais il y a un point où les voitures sans permis se rattrapent, c'est la consommation, très faible.

Faut-il dénigrer les voitures sans permis ?

"C'est des voitures d'alcoolo"

Des personnes qui ont perdu le permis de conduire suite à un test d'alcoolémie positif peuvent conduire sous certaines conditions des voitures sans permis. Donc oui, des personnes alcooliques peuvent se trouver au volant de ces voiturettes. Mais elles ne sont pas les seules et heureusement. Certains ne peuvent pas passer leur permis de conduire pour diverses raisons (comme la santé) et trouvent donc en la voiture sans permis un bon compromis.


"C'est des voitures en carton"

Ce n'est pas réellement du carton mais du plastique/métal de très mauvaise qualité qui cède au moindre choc. Effectivement, mieux vaut ne pas avoir d'accident au volant d'un de ces véhicules.



"Ça n'avance pas"

Avec une vitesse de pointe à 45 km/h, il est vrai que les voitures sans permis gènent souvent la circulation, hormis en ville. En descente, il est parfois possible d'atteindre jusqu'à 60 km/h mais attention aux freins dans ce cas. Et évitez à tout prix le débridage : ces voitures ne sont pas faîtes pour rouler à de "hautes" vitesses hormis celles homologuées pour.



"Elles peuvent avoir quatre places"

Sans permis de conduire, non. C'est deux places maximum à bord. Mais le permis B1 permet de conduire une voiturette à quatre places. Mais dans ce cas, autant partir sur une "vraie" voiture, non ?


"Ça pollue énormément"

C'est tout à fait véridique car il s'agit de mécaniques Diesel obsolètes sans aucun élément permettant de limiter les rejets. Sachant que ces voiturettes roulent majoritairement en ville, cela pose effectivement des problèmes de pollution.



"Ça vibre et ça fait du bruit"

Là aussi, c'est tout à fait véridique...



"Ça consomme peu"

Il est vrai que la consommation des voitures sans permis est très faible, souvent aux alentours de 3 litres aux 100 kilomètres, ce qui demeure très raisonnable. Quant à l'entretien, il est également bien peu élevé, ce qui fait que ces modèles sont relativement économiques à l'usage, à défaut de l'être à l'achat.

Faut-il dénigrer les voitures sans permis ?

En définitive, le bilan n'est pas si catastrophique que cela. En tant que passionné de voiture, conduire ce type de véhicule est assez déroutant mais il fallait le faire au moins une fois. Le bilan que nous en tirons est mitigé. Sur des points, les voitures sans permis ont bien évolué mais sur d'autres, elles sont à des années-lumières des standards.

Disposer d'un moteur Diesel sur une telle voiture est une aberration sans nom. Il faut aussi faire face au regard méprisant des passants, incommodés par le bruit du moteur et des automobilistes, par la vitesse de pointe relativement faible de l'engin.

Au regard du prix, une finition plus descente de l'habitacle pourrait être attendue ainsi qu'une meilleure insonorisation. Pour le reste, il s'agit d'un véhicule suffisant pour se rendre d'un point A à un point B pourvu que ces deux points ne soient pas trop éloignés. Enfin, la consommation très faible et l'entretien à bon prix constituent de bons arguments à ceux qui ont choisi la voiture sans permis au quotidien.

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J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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Thomas Drouart

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