Lamborghini Gallardo LP520-4 : frissons garantis

La Lamborghini Gallardo, c'est un modèle qui m'a toujours fait de l'œil. Une ligne taillée à la serpe, un habitacle sportif placé tout à l'avant, un gros V10 qui chante tel un virtuose... Que vaut vraiment la plus civilisée des Lamborghini ? Notre version d'essai est un exemplaire de 2007, de 520 chevaux, avec la transmission automatique E-gear.

Lamborghini Gallardo : fiche technique

2006 - 2008	Dimensions	4,30 x 1,90 x 1,16 mètre
	Poids	1 430 kg
	Boîte de vitesse	Séquentielle, 6 rapports
	Transmission	Intégrale
5.0 litres V10 520 chevaux 510 Nm 46 CV	0 à 100 km/h	4"0
	Vitesse max.	317 km/h
	Consommation	17,0 L / 100 km
	Cote	65 000 €

Un style...

Au début des années 2000, lorsque l'on souhaitait une sportive pas trop déraisonnable (mais un peu quand même), le choix était souvent porté sur le duo Porsche 911 Turbo/Ferrari 360 Modena. L'Aston Martin V8 Vantage s'est invitée, au même titre que la Corvette C6 Z06. Mais chez Lamborghini, il n'y avait rien, hormis une onéreuse Murcielago.

C'est ainsi qu'est née en 2004, la Gallardo, en partenariat avec Audi. Dans la gamme Lamborghini, elle s'affiche comme une entrée de gamme particulièrement intéressante. Pour autant, n'y voyez pas une sportive, au rabais. Bien au contraire. Elle inaugure de nouveaux codes stylistiques, avec des phares démesurément longs qui remontent jusqu'à la base du pare-brise.

La ligne gagne aussi en fluidité, tout en conservant un style sportif-chic qui va bien. Les portes en élytres, réservées aux Lamborghini à 12 cylindres, s'éclipsent au profit de portes plus classiques. Enfin, sous le capot, c'est un V10 qui officie. Commençons par un tour de la voiture.

C'est avec une certaine impatience que j'arrive devant cette somptueuse Lamborghini Gallardo, habillée de sa belle robe noire, avec jantes noires. Une configuration classique, mais qui fait toujours son petit effet. En attendant Philippe, son heureux propriétaire, je ne peux que constater les regards aimantés des jeunes passants sur le bolide.

Cette Gallardo fascine et attire petits et grands. Un excellent capital sympathie que n'ont pas forcément d'autres modèles italiens. En admirant sous tous les angles cette Gallardo, on ne peut que savourer ce design signé Luc Donckervolke. Son inspiration ? Les avions de combat et probablement une petite touche de la Countach pour le côté taillé à la serpe.

Malgré un gabarit assez compact, la Gallardo séduit immédiatement. Ses lignes sont élancées, fluides et bien construites. Les formes géométriques aux arêtes vives correspondent bien à l'image de la firme de Sant'Agata Bolognese. Du brut. Du beau brut. Et accessoirement, une belle brute.

On descend à bord ?

Pour la suite de la visite, accédons à bord de cette Lamborghini Gallardo. Notons que les poignées de porte habilement dissimulées dans l'arête latérale. Nous y découvrons un intérieur assez confiné d'apparence qui s'avère suffisamment spacieux, avec même un petit rangement derrière les baquets.

La planche de bord est superbement dessinée. C'est classique et harmonieux, avec un élégant revêtement en cuir, surpiqué, des compteurs dont l'habillage aluminium rappelle inexorablement le domaine de l'aviation. La partie basse accueille de l'alcantara de grande qualité. On s'y sent bien ! Et que dire de cette vue dégagée sur l'avant qui rappelle à quel point la cellule de l'habitacle est placée sur l'avant du châssis.

Les baquets offrent un excellent maintien. Ils sont eux aussi habillés de cuir surpiqué et l'alcantara sur la partie centrale. Une Lamborghini, cela s'apprécie aussi par quelques détails sympathiques, à l'image du sigle apposé méticuleusement sur le tableau de bord, face au passager. Un intérieur raffiné et sportif, qui contraste avec un volant au design très sobre.

Sur la Gallardo, deux choix de transmission sont possibles. Il y a tout d'abord la classique boîte manuelle à six rapports, puis l'E-Gear. Il s'agit d'une boîte automatique dotée d'un embrayage manuel séquentiel. Elle donne accès à plusieurs modes de conduite, dont le mode Sport, et ajoute des palettes derrière le volant. De petites palettes qui demandent un peu d'habitude !

L'intervention d'Audi est perceptible au niveau de la finition et de la qualité d'assemblage, bien supérieures par rapport aux précédentes productions. Enfin, le coffre se situe à l'avant de la voiture, il permet d'accueillir deux petites valises.

Au niveau des équipements de série, la dotation est correcte sans être exceptionnelle. Le GPS, les suspensions Sport, l'ordinateur de bord, la climatisation, les jantes alliage de 19 pouces et la connectivité USB sont de série. L'option la plus onéreuse demeurant les disques de frein mariant carbone et céramique, avec un surcoût équivalent au prix d'une Dacia Logan de milieu de gamme.

Un délicieux V10...

Une Lamborghini, c'est une gueule ; c'est aussi un moteur. Cette fois, pas de V12, place à un plus raisonnable V10, de 5 litres de cylindrée, en position centrale arrière. Ayant toujours eu un faible pour les moteurs V10, je n'ai pas été déçu tant ce moteur offre une sonorité délicieuse. Rauque à souhait, mélodieuse, on sent que cette noble mécanique tourne rond. Ajoutez à cela une ligne d'échappement non d'origine qui amplifie les vocalises...

En 2006, la puissance du V10 est passée de 500 à 520 chevaux, améliorant légèrement les performances, avec le 0 à 100 km/h en 4 secondes seulement. Les reprises sont excellentes, grâce au couple de 510 Nm. Précisons que le poids est maintenu à 1,4 tonne seulement, Lamborghini n'ayant pas lésiné sur l'aluminium pour économiser du poids. La répartition des masses contribue à ce bon dynamisme, avec 42% sur l'avant et 58% sur l'arrière, tout comme le centre de gravité, situé à seulement 46 centimètres du sol.

Clouée au sol avec des pneumatiques de 295 mm à l'arrière, la Gallardo reçoit quatre gros freins à disques ventilés à 8 et 4 pistons. Il n'en faut pas moins pour des sorties pistes à l'occasion.

Lamborghini appartenant au groupe VAG, c'est Audi qui a eu l'idée de la Gallardo. L'Audi R8 sortira en 2007, reprenant la base mécanique de la Gallardo restylée, dont la cylindrée évolue à 5,2 litres. Revenons à notre Gallardo LP520-4. Elle dispose d'une transmission intégrale, garantissant une meilleure tenue de route et un comportement plus sécurisant. Car si la Murcielago et ses aïeules sont assez abruptes, la Gallardo se destine à un public plus large, pouvant débuter dans le domaine de la voiture sportive.

La Gallardo est donc plus polyvalente et facile à vivre au quotidien. Bon, sa vocation première, c'est tout de même la performance. La sonorité du V10, qui pénètre bien l'habitacle est là pour le rappeler à tout moment ! Lors des rétrogradages, un "braap" se fait entendre. Et que dire de ces accélérations généreuses, de ce son si particulier et propre au V10... Un vrai régal.

L'habitacle étant placé sur la partie avant de la voiture, les sensations n'en sont qu'accentuées. Une authentique voiture plaisir. La puissance maximale, il faut aller la chercher à près de 7 800 tr/m. Pour autant, 80% du couple est disponible dès 1 500 tr/m. La moindre sollicitation sur l'accélérateur peut donc vous coller au siège !

Sportive ou GT ?

Bien que les performances soient très sympathiques, la Lamborghini Gallardo est davantage orientée GT que sportive. C'est une voiture polyvalente, autant à l'aise en ville que sur les petites routes de montagne sinueuse, qui ne rechigne jamais à monter dans les tours. Face à ses concurrentes que sont les Porsche 911 Turbo, Ferrari 360 Modena et Aston Martin V8 Vantage, cette belle italienne a tout pour plaire et ne souffre d'aucun reproche majeur.

Hormis un, peut-être, sa consommation. On n'a rien sans rien, il faudra assumer une consommation qui excède légèrement les 15 litres aux 100 kilomètres. Mais à la vue du plaisir procuré, par le chant du V10 et la ligne de cette Gallardo, c'est un sacrifice qui s'accepte volontiers !

La Gallardo LP520-4 en 5 questions

N'y a-t-il pas trop d'électronique ?

Lamborghini a fait en sorte d'inclure de l'électronique dans sa Gallardo, tout en veillant à ce que cela n'altère pas le plaisir de conduite. Le comportement est typé propulsion, avec 70% du couple sur l'arrière, pour une conduite plus sportive. Notons que l'ESP n'est pas déconnectable.

La Gallardo : quel intérêt pour Lamborghini ?

Au début des années 2000, Lamborghini a compris qu'il faudrait élargir sa gamme pour pérenniser l'activité. Plutôt que de la tirer vers le haut, il est plus porteur d'aller vers le bas, en proposant un prix d'appel moins coûteux - mais tout aussi plaisir - que la Murcielago. La Gallardo prend donc tout son sens, triplant les cadences de production de la marque.

Une vraie italienne ?

L'ADN de Lamborghini est nettement perceptible dans la Gallardo. Toutefois, la mécanique est allemande. Lamborghini appartenant au groupe VAG, l'influence d'Audi est inéluctable, ne serait-ce qu'au niveau de la finition de l'habitacle.

Boîte manuelle ou automatique ?

La boîte manuelle proposée sur la Gallardo est des plus classiques. La pédale d'embrayage diminue l'espace aux pieds du conducteur, ce qui est moins pratique. L'E-gear n'est pas la plus rapide des boîtes automatiques mais elle sied relativement bien à la Gallardo. Il y a quelques à-coups mais également le plaisir de jouer de la palette, bien qu'elles soient petites !

Gallardo 500 ou 520 chevaux ?

À choisir, la Gallardo de 520 chevaux (2006 à 2008) est plus recommandée. Outre l'augmentation de puissance, elle reçoit de nouvelles suspensions, des trains roulants plus aboutis et sa direction est plus incisive.

Faut-il acheter une Gallardo LP520-4 ?

Que l'on aime ou non le style de la Lamborghini Gallardo, elle fait partie des voitures mythiques de la marque. Elle a ouvert un nouveau marché pour la marque italienne. Avec son V10 délicieux à conduire et à entendre, elle profite des compétences du groupe Volkswagen pour offrir toujours plus de sensations, de qualité perçue et d'agrément... Si la consommation moyenne de 17 litres aux 100 kilomètres ne vous effraie pas, il s'agit là d'une voiture capable de déclencher le coup de cœur en à peine quelques secondes...