Le 29 Juillet 2017, par Thomas Drouart
Au début des années '60, Citroën ne compte que deux modèles dans sa gamme : la 2CV et la DS. Une entrée de gamme, un haut de gamme ; mais rien au milieu. C'est pour combler ce vide que l'Ami 6 voit le jour, en 1961. Un modèle qui a du faire ses preuves, au milieu de deux icônes. Un demi-siècle plus tard, tout le monde reste perplexe.
Dimensions | 3,87 x 1,52 x 1,49 mètre | |
Poids | 620 kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 4 rapports | |
Transmission | Traction | |
602 cm3 2 cylindres à plat 26 chevaux - Nm 3 CV | 0 à 100 km/h | - |
Vitesse max. | 110 km/h | |
Consommation | - L / 100 km | |
Côte moyenne | 7 000 € |
À la fin des années '60, la 2CV connaît un restylage, mais bien insuffisant pour arborer pleinement la nouvelle décennie, le public se lasse. Imaginez, cela fait déjà vingt ans que l'on peut acheter des deuche ! Vos voisins en ont une, vos parents en ont une, même votre grand-mère. Alors Citroën doit prendre un virage. Un virage qui prendra la forme d'un troisième modèle au sein de la gamme aux chevrons : l'Ami 6. Elle s'intercale entre la 2CV et la DS.
Cette compacte, c'est avant tout un style assez particulier, avec un capot dégoulinant sur sa partie centrale et une lunette arrière inversée qui rappelle étrangement le postérieur de la Ford Anglia 105E, que certains ont du connaître grâce à Harry Potter. Revenons à l'Ami 6. L'accueil du public est très mitigé et les critiques fusent dans la presse. Bien que moderne de conception, les acheteurs ne se bousculent pas. Surtout que la même année, Renault dévoile la 4L...
"L'Ami 6, c'est le kilomètre-confort le moins cher du monde" proclame une publicité. Il est vrai que l'objectif de Citroën était de proposer le confort d'une DS dans (presque...) le gabarit d'une 2CV !
Par rapport à la 2CV, l'Ami 6 est plus longue d'une quinzaine de centimètres, cela se ressent avec une ligne de caisse très fluide, du moins pour la partie basse. Voulue novatrice, la petite Citroën se distingue de la concurrence d'un point de vue esthétique, c'est certain. Elle profite en prime d'une parfaite luminosité à bord mais se dote d'un coffre à malle, alors que la concurrence au losange profite d'un hayon.
Mais rapidement, les ventes commencent à affluer. Beaucoup y voient là une "2CV haut de gamme", car oui, l'Ami 6 fait un véritable bond en avant en terme de conduite et de confort. Il faut tout d'abord savoir que le volant monobranche provient de la DS, que les 4 vitres peuvent s'ouvrir (dès 1962) et que les banquettes bénéficient d'un excellent moelleux : le confort de la DS est bien là, avec des rembourrages. il ne manque que la suspension hydropneumatique !
Pour une compacte, c'est une véritable prouesse, surtout au début des années '60. Mais la progression est bien moindre que celle de la 2CV. L'immortelle 2CV qui enterrera la Dyane dans les années '80 !
C'est dans l'usine alors flambant neuve de Rennes-La-Janais que les Ami 6 sont assemblées. Elles sont exclusivement fabriquées en France et ne partagent que très peu de pièces avec les 2CV. À conduire, ce sont des voitures faciles à prendre en main, améliorée très régulièrement, comme en 1963, avec un pédalier suspendu, plus agréable. Un nouveau carburateur prend place, plus docile.
Sous le capot, nous retrouvons le bicylindre de la 2CV initialement alésé à 475 cm3 mais poussé jusqu'à 602 cm3. La deuche devra attendre 1969 pour profiter du gain de puissance. Avec 22 puis 26 chevaux (en 1963), les performances sont bien supérieures mais n'ont rien à voir avec ce que l'on peut avoir aujourd'hui. Pour avancer, il faut mettre le pied au plancher. Souvent. Toujours...
Mais il y a un véritable feeling, une conduite à l'ancienne, avec un levier de vitesse similaire à celui de la 2CV. Il y a des odeurs d'huile et de vieux cuir...
Si les ventes s'accélèrent après 1963, il faudra attendre l'arrivée de la version break, en 1964, pour que les acheteurs ne se sentent plus obligés de "subir" l'arrière un peu trop original de la Citroën Ami 6. Ami, pour Automobile de milieu de gamme.
Mais plutôt que de subir le sort, Citroën a préféré s'améliorer de millésimes en millésimes. Ainsi, les plaques de tôle pas assez épaisses sont remplacées, ainsi que les poignées de porte et même les essuie-glaces.
Facile à vivre, l'Ami 6 est confortable mais assez peu équipée, comme de nombreuses voitures du début des années '60.
Vous vous demandez sûrement comment l'idée d'une telle lunette arrière a pu voir le jour ? La raison est simple : pour faciliter l'accès à bord des places arrière. Et comme Citroën souhaitait une carrosserie trois-volumes, c'était l'une des rares possibilités !
Ce qui m'a toujours fasciné avec la Citroën Ami 6, c'est son design, tonitrué tant à l'avant qu'à l'arrière. En 50 ans, elle conserve pourtant un certain charme. Pour autant, les critiques à son égard sont acerbes, mais souvent ponctuées de compliment malgré tout.
Preuve en est de la cote. Les Ami 6 berline en très bon état s'échangent en moyenne contre 7 000 €. Les plus beaux exemplaires peuvent même atteindre et dépasser les 10 000 €.
Une somme conséquente heureusement compensée par une très bonne fiabilité, des composants et entretiens peu onéreux.
Contrairement au vin, mieux vaut cependant partir sur les modèles les plus récents. Ils rectifient les (nombreux) défauts de jeunesse et disposent, dès 1966, d'un équipement électrique de 12 volts au lieu de 6. L'exemplaire ici illustré date de septembre 1965.
Ligne audacieuse Confort Excellente luminosité |
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |