Alfa Romeo Giulia Veloce 280 : une vraie italienne ?

Les voitures italiennes sont assez peu représentées sur PDLV. C'est vrai, et c'est un tort. Ma première Alfa Romeo - et certainement pas la dernière - est la Giulia Veloce. Cette belle familiale dispose ici d'un généreux quatre-cylindres turbo offrant 280 chevaux. Un bon compromis entre les versions sages et la déraisonnable QV. Mais l'Alfa Romeo Giulia Veloce 2.0 TB 280 est-elle vraiment une voiture plaisir ?

Fiche technique Alfa Romeo Giulia Veloce 280

Essai vidéo de l'Alfa Romeo Giulia Veloce

Un look d'italienne ? Oui, mais...

Quand on me parle de voitures italiennes, Alfa Romeo me vient assez vite en tête. C'est peut-être également votre cas. Cependant, elles semblent bien loin les Giulietta Sprint, Giulia Spider et autres 1750 GT... C'est un fait : le style Alfa Romeo d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à voir avec celui d'hier. Pour se démarquer de ses concurrents allemands, la marque italienne a décidé de miser à fond sur le style. La Giulia est (re)dévoilée en 2015 et le public approuve ce renouveau de la marque.

Il ne faut pas pousser trop loin la recherche d'évocation du passé. Hormis la calandre en V et une ligne de caisse assez sexy, la Giulia ne roule pas dans les traces de ses aïeules. La version que j'ai eue à l'essai est la Veloce. Il s'agit d'une version intermédiaire destinée aux personnes qui trouveraient trop molle une Giulia de 200 chevaux, mais qui seraient effrayés par les 510 chevaux de la Giulia QV. Véritable entre-deux, la Giulia Veloce est mon petit coup de cœur, une voiture au design simple, mais efficace, sans fioritures.

Commençons par un petit tour de la familiale d'Alfa Romeo. On remarque dans un premier temps un regard acéré, composé de phares profilés à fond noir. Le pare-choc avant, comme le fond de calandre, s'habille de grille en nid d'abeille, avec des aérations généreuses. C'est agressif, mais sans aller dans l'excès. Le capot est bombé, avec une découpe assez classique. La ligne de caisse  n'est pas très originale, c'est vrai, mais je trouve que la découpe des vitres fait son charme : un style tout en arrondi et très italien.

Notre Giulia Veloce est posée sur des jantes de 19 pouces empruntées à la version QV. De série, c'est du 18 pouces et c'est déjà bien suffisant. Très agréable à regarder, cette jolie berline l'est aussi de trois quarts avant où ses galbes ressortent nettement ! On pourrait regretter l'absence du Rouge Monza, mais le Blanc Alfa est déjà bien sympathique. L'arrière s'habille d'un beau diffuseur et de deux sorties d'échappement. Des vraies ! Une robe sportive et chic mais qui peine à séduire...

Veloce, la meilleure finition ?

La version Veloce est l'avant dernière proposition avant le haut de gamme sportif : la QV Cette finition se reconnait à son siglage sur les ailes avant, ses pare-chocs plus imposants, un léger rabaissement et par ses moteurs : aux côtés d'un 2.2 litres diesel de 210 chevaux, il y a le 2.0 litres TB (pour Turbo Benzina) essence de 280 chevaux.

Également au programme, un bon niveau d'équipements puisque la boîte automatique, la transmission intégrale, un Start&Stop (réactif !), trois packs (assistance, éclairage, intérieur) sont offerts de série. Notons aussi de nombreux équipements destinés à la sécurité, avec notamment un régulateur adaptatif, un système de contrôle de la pression des pneus ou encore les pneus Runflat Pirelli P Zero.

La finition vise un public bien spécifique : celui des papas (et mamans) pressés. Des personnes qui aiment bien avoir du répondant quand ils enfoncent la pédale de droite et qui cherchent une voiture utilisable au quotidien. Sur ce point, la Giulia Veloce est parfaite. De par son style, sa finition ou sa motorisation, elle est capable d'être totalement docile en ville et d'accélérations sympathiques quand l'envie prend.

Très bien née, cette voiture mise beaucoup sur l'agrément de conduite. Le châssis est une pure merveille, avec un train avant incisif, des suspensions ni trop fermes ni pas assez, une excellente réactivité de la colonne de direction et ses suspensions pilotées, de série, qui amortissent relativement bien, tout en conservant un côté joueur. Il faut essayer cette voiture pour en apprécier pleinement le comportement.

Un intérieur que l'on ne veut plus quitter

C'est indéniable : l'intérieur de la Giulia Veloce n'est pas étranger à mon coup de cœur pour cette voiture. À peine avoir ouvert la porte, on accède à un habitacle spacieux, lumineux et coloré. Deux généreux semi-baquets entièrement habillés de cuir rouge surpiqué s'offrent à nous. Ils offrent une assise parfaite, avec un grand nombre de réglages possibles électriquement. C'est bluffant. Le maintien est génial, avec une assise très basse. Une seule envie : presser le bouton Start placé juste sur le volant.

La planche de bord est bien dessinée avec un écran central bien intégré et très discret. Les finitions sont très belles avec des surpiqures aux petits oignons. Les ajustements sont rigoureux, c'est beau et on se sent très bien à bord. Si bien que l'impression d'être à bord d'une voiture de sport est bien là. Les compteurs sont inscrits dans des renflements immenses qui rappellent un peu les voitures d'antan. C'est très chic, vraiment ! Tout tombe parfaitement sous la main, hormis la commande des clignotants, dont la palette gêne partiellement l'accès.

Les immenses palettes tombent parfaitement sous la main et permettent de monter ou tomber un rapport avec une facilité déconcertante. Les matériaux sont flatteurs à l'œil comme au toucher, avec notamment un tableau de bord moussé dont les propriétaires de Kangoo raffolent.

À bord, la place est bien suffisante, tant à l'avant qu'à l'arrière. L'espace à bord s'apparente à celui d'une BMW Série 5, en termes de ressenti, ce qui est assez surprenant pour une berline d'à peine plus de 4,6 mètres. Passons maintenant aux choses sérieuses. Pied sur le frein, une pression sur le bouton Start du volant et le moteur est démarré. Ne vous attendez pas à des vocalises généreuses... Ce petit quatre-cylindres se veut discret.

280 chevaux : une puissance suffisante ?

Sous le capot, c'est un 4-cylindres essence de 2.0 litres qui officie. Aidé par un turbo, ce moteur essence développe 280 chevaux à 5250 tr/m et 400 Nm de couple de 2250 à 4500 tr/m. Une puissance confortable pour mouvoir les 1 530 kg de notre Alfa Romeo Giulia Veloce. Très discret, c'est pourtant un moteur volontaire qui ne rechigne jamais à l'accélération. Le 0 à 100 km/h est effectué en 5,2 secondes. Mais n'espérez pas monter très haut dans les tours.

En effet, la zone rouge est à 5500 tr/m seulement et il n'y a pas de rupteur. En mode tout automatique, cela donne un ressenti assez frustrant, avec des passages de vitesses trop rapides. Les huit rapports de la boîte ZF en sont la cause. Pour prendre du plaisir, une règle : passer en mode Dynamic puis utiliser les palettes au volant pour passer les vitesses. Là, on a davantage le contrôle et c'est bien plus amusant. Surtout que le châssis est le gros point fort de cette voiture.

Grâce à son amortissement piloté, au châssis très bien conçu et aux roues placées aux quatre coins de la voiture, la Giulia Veloce tient très bien la route. La transmission intégrale Q4 n'a que des avantages car le comportement demeure typé propulsion. La direction est précise, avec d'excellents temps de réponse. La voiture se place facilement dans les virages et donne un vrai plaisir de conduite. Jouez de la palette et vous aurez du mal à quitter ce sourire...

La consommation, officiellement, est de 6,4 litres aux 100 kilomètres. Durant cet essai, notre belle italienne a bu entre 9 et 10 litres et même beaucoup plus en mode arsouille. Il faut savoir pardonner. En revanche, quelques soucis viennent ternir l'expérience. La position de conduite étant basse, les rétroviseurs extérieurs pénalisent la vision avant. La commande des clignotants est aussi disposée de manière peu pratique, dissimulée derrière la palette gauche tandis que l'écran central manque de réactivité, laissant penser à une conception un peu ancienne face aux standards actuels.

Une sonorité... ? Quelle sonorité ?

Si les sorties d'échappement ne sont pas factices, on déplore une sonorité très quelconque. Même en mode Dynamic, la Giulia Veloce ne laisse rien transparaître. C'est calme, beaucoup trop calme. Pas de boîte qui craque, pas de BROAAAP ni quoi que ce soit... Un manque vraiment dommageable qui frustre un peu...

En toute franchise ? Un super compromis !

Mais il faut bien l'admettre : l'Alfa Romeo Giulia Veloce procure un vrai plaisir de conduite. Son châssis génial rattrape la majorité des erreurs de pilotage en transférant jusqu'à 50% du couple sur le train avant. Malgré quelques imperfections, elle n'en demeure pas moins une vraie voiture plaisir. Il ne lui manque qu'une chose essentielle à mes yeux : une sonorité avec davantage de caractère. D'ailleurs, ça coûte combien une ligne Akra' pour une Giulia ?

Faut-il acheter une Alfa Romeo Giulia Veloce ?

Si vous êtes en quête d'une voiture polyvalente pour aller au travail et prendre du plaisir sur la route le week-end, l'Alfa Romeo Giulia Veloce peut être une alternative intéressante. Sa belle gueule, son bon niveau d'équipement et son châssis sont ses principaux arguments. Malheureusement, une zone rouge trop basse, une boîte de vitesse qui manque d'allonge et une sonorité trop étouffée viennent biaiser le bilan. Comptez 54 490 € en prix d'appel. Notre modèle d'essai était complété d'options, atteignant près de 62 000 €.