Le 28 Octobre 2018, par Thomas Drouart
À l'heure où le prix du gasoil a rattrapé celui du sans-plomb 95, il semble légitime de s'interroger sur le fait de rouler au diesel. Largement plébiscité par l'État, ce carburant a très mauvaise presse actuellement. Sur PDLV, nous sommes avant tout des passionnés. Nous laisserons donc nos convictions de côté (ou du moins, je vais faire de mon mieux) pour analyser le sujet. L'année 2019 s'approche : faut-il opter pour une voiture diesel ?
Avant de définir si oui ou non le diesel reste une alternative viable, parlons de l'intérêt principal du diesel. Lorsqu'un certain Rudolf Diesel crée le moteur éponyme à la fin du XIXè siècle, il devient massivement utilisé pour motoriser des engins lourds comme les bateaux, les locomotives, les engins agricoles et de chantier et même les camions.
Ce n'est que bien plus tard que le moteur Diesel arrive sous le capot des voitures. Mercedes sera le premier à l'intégrer sous le capot de la 260D, à la fin des années '30. Peugeot suivra avec la 403 D. Ces voitures sont alors assez décriées : c'est poussif, ça pue et ça tremble. La fiscalité avantageuse de ce carburant contribue à le populariser partout en Europe.
À la base, le moteur automobile diesel a toujours été destiné aux véhicules lourds, effectuant de longs trajets nécessaires à sa mise en température. Les constructeurs automobiles sont alors contraints d'adapter les voitures diesels afin de contrecarrer les inconvénients de ce carburant. Pour réduire la pollution, le filtre à particule s'invite de série. Pour pallier les vibrations, les voitures s'embourgeoisent...
Toutefois, le gouvernement français n'a pas joué la carte de la transparence. De nombreux urbains se jettent sur les moteurs diesel sans trop se poser de questions. Les villes sont polluées. Alors bien sûr, les gros porte-conteneurs polluent plus que le parc automobile blablabla...
Toujours est-il que dans les rues, ça pue. Merde, je m'égare...
Le prix du diesel et du sans-plomb se rejoignant, l'argument portant sur le coût du carburant n'est plus viable. Il est en revanche vrai qu'un moteur diesel consomme généralement moins que son équivalent essence. Toutefois, la rentabilisation d'une voiture tournant au carburant gras sera toujours plus longue.
Plus que jamais, nous déconseillons fortement le diesel à ceux qui roulent majoritairement en ville et qui roulent peu.
À l'inverse, les gros rouleurs trouveront dans le diesel un choix plutôt cohérent. C'est d'ailleurs là le principal avantage du diesel.
Bien souvent, les automobilistes ne s'attardent que sur le coût à la pompe. Hors, les diesel sont plus chers à assurer, à entretenir et à faire réparer.
Le système de bonus-malus "écologique", mis en place par l'état était une aberration. Basé exclusivement sur les rejets de CO2, il a contribué à la dieselisation massive du parc automobile français. Désormais, il n'est plus question de bonus pour les véhicules thermiques, juste des malus. Les diesel, moins émetteurs de dioxyde de carbone que les moteurs essence, sont avantagés. Mais avec le Crit'Air, ce sont cette fois les moteurs essence qui gardent l'avantage. Autant dire qu'en matière d'écologie, le gouvernement prouve son incompétence.
Cela dit, voyons quels avantages en tirer. Si vous êtes un gros rouleur, le moteur diesel n'est pas un choix incohérent. La grille du malus écologique continue d'avantager le moteur diesel. N'hésitez donc à pas en profiter avant que les malus se durcissent davantage encore. D'ailleurs, la grille du malus écologique 2019 vient d'être dévoilée.
Comme chaque année, les seuils sont de plus en plus stricts. Mieux vaut donc ne pas attendre l'année prochaine sous peine de perdre (encore) de l'argent...
Vous me direz : les professionnels sont de grands amateurs de diesel. La raison est d'ordre fiscal. En effet, pendant longtemps, la TVA sur le sans-plomb n'était pas récupérable. Afin de combler l'écart entre l'essence et le diesel pour les pros, le gouvernement a décidé d'augmenter chaque année, de 2017 à 2022 la récupération de TVA sur l'essence de 10%. Ainsi, en 2022, la fiscalité entre ces deux carburants sera identique, avec une TVA récupérable à 80% pour les véhicules de tourisme essence ou diesel et à 100% pour les véhicules utilitaires.
Carburant | Essence | Diesel | ||
Véhicule de tourisme | Véhicule utilitaire | Véhicule de tourisme | Véhicule utilitaire | |
2016 et avant | 0 % | 0 % | 80 % | 100 % |
2017 | 10 % | 0 % | 80 % | 100 % |
2018 | 20 % | 20 % | 80 % | 100 % |
2019 | 40 % | 40 % | 80 % | 100 % |
2020 | 60 % | 60 % | 80 % | 100 % |
2021 | 80 % | 80 % | 80 % | 100 % |
dès 2022 | 80 % | 100 % | 80 % | 100 % |
Ainsi, l'achat d'une voiture diesel pour les professionnels ne sera plus un impératif. Les professions n'imposant pas des forts kilométrages avec leurs véhicules de fonction pourront donc sans problème se convertir à l'essence. Voilà qui devrait faire évoluer le marché du véhicule professionnel de manière assez significative.
L'idée que le moteur diesel est à la fois plus fiable et plus endurant est erronée. En effet, la multiplication des dispositifs anti-pollution rend les moteurs diesel plus fragiles. Les casses (turbo et/ou moteur) sont fréquentes. Les voitures carburant au pistolet jaune supportent très mal les trajets urbains et s'encrassent.
Cependant, l'injection directe, les filtres à particule et la réduction constante des émissions de CO2 des moteurs essence rendent ces derniers également plus fragiles... Sur ce point encore, les moteurs diesel et essence vont se rejoindre.
Le diesel n'a plus autant la cote qu'avant. Désormais, il se trouve désavantagé sur de plus en plus de points et perd de son intérêt. Acheter un diesel en 2019, si vous n'êtes pas un (très) gros rouleur n'a donc pas vraiment d'intérêt. De plus, les vignettes Crit'Air attribuées aux véhicules diesel sont moins intéressantes que pour les moteurs essence.
Enfin, la revente d'un véhicule diesel risque d'être problématique à l'avenir. L'offre est très développée et la demande est en constante baisse. Acheter un diesel aujourd'hui risque donc d'être un véritable gouffre financier si vous n'arrivez pas à le rentabiliser.
Dès lors, les solutions de LOA ou LLD (location) de véhicules diesel peuvent être intéressantes, afin de limiter les pertes financières de la revente. À vous de voir.
Dans tous les cas, chez PDLV, nous avons plutôt tendance à vous orienter vers des véhicules essence. Non pas pour suivre bêtement les consignes du gouvernement, mais plutôt parce que les véhicules diesel ont toujours été destinés aux gros rouleurs. Hors, le français moyen dépasse très rarement les 15 000 kilomètres à l'année...
Là, vous vous demandez peut-être quel carburant choisir en 2019 ? Ouf ! Notre guide est toujours valable !
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |