Le 30 Juin 2016, par Thomas DROUART
Que les férus d'écologie et de discrétion quittent immédiatement cette page. Le modèle que nous avons ici est le parfait antonyme de la raison. Bien plus qu'un bête déplaçoire, la Cadillac DeVille est un modèle emblématique américain, un fier symbole des Trente Glorieuses de moins en moins prisé. Étonnant, non ?
Fiche technique |
Dimensions | 5,64 x 2,03 x 1,58 mètre | |
Poids | 2 016 kg | |
Boîte de vitesse |
Automatique, 4 rapports |
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Transmission | Propulsion | |
6.0 litres V8 263 chevaux 513 Nm -- CV |
0 à 100 km/h | 12"7 |
Vitesse max. | 176 km/h | |
Consommation | 21,8 L / 100 km | |
Côte moyenne | 28 000 € |
Pourquoi se priver ?
C'est un symbole de l'Amérique à elle-seule. Par son gigantisme, elle a marqué des générations. Aucun doute possible, c'est une Cadillac. Ce constructeur américain n'a jamais rien fait comme les autres, avec un désir constant d'aller toujours plus loin, de faire toujours plus fort, gros et puissant. Dans les années '30, des blocs à 12 et même 16 cylindres ont été développés. Mais l'après-Guerre a rappelé à la raison. Les cylindres demeureront au nombre de 8 tandis que c'est la carrosserie qui sera le Violon d'Ingres des ingénieurs de la marque. Place à des lignes d'apparences très pures mais voulues exhubérantes, surtout au niveau de la queue. Les modèles excèdent allègrement les cinq mètres, parfois même les six. Mais qu'importe. Au cœur des années '50, le prix du carburant n'occupe qu'une place minime dans nos amis ricains. Alors pourquoi se priver ? Le Coupé DeVille que nous avons ici en est la parfaite allégorie. Une parfaite alchimie d'élégance, de raffinement mais aussi de prétention. Avoir une Cadillac, c'est un moyen de prouver sa réussite. Un prolongement phallique en quelque sorte !
Ligne mouvante
La DeVille est commercialisée dès 1949. Elle dispose d'une carrosserie quatre portes avant d'être déclinée en coupé. Le design évolue rapidement et cela deviendra un rituel. Quasiment chaque année, des modifications sont apportées à la ligne, principalement à la partie arrière. Avec un empattement de 3,20 mètres, c'est un modèle volumineux mais qui connaît un très gros succès. Dès 1954, une nouvelle génération de DeVille apparaît. Le rythme est donné. Tous les deux ans, Cadillac reverra en profondeur le design, avec un léger restylage au milieu de cette période. Cette politique est considérée par les responsables de General Motors comme "un vieillissement dynamique de la gamme". Dans les faits, la mécanique n'évolue que très légèrement. L'empattement est encore allongé jusqu'en 1956, dernière année de production de la DeVille. L'exemplaire que nous avons ici fait partie des dernières "phase 2". Elle se reconnaît à sa calandre au maillage très serré mais aussi à sa queue montante intégrant les feux sur la partie haute.
Plutôt yacht
Comme toute bonne ricaine, c'est un V8 que nous trouvons au cœur de ce Coupé DeVille. Une motorisation atteignant les 6 litres de cylindrée. Cela peut paraître beaucoup mais la belle dépasse copieusement les 5,50 mètres de long et 2 mètres de large. Quant au poids, il est stratosphérique, avec plus de deux tonnes. Le V8 développant 263 chevaux n'a donc rien de superflu. Les performances sont ainsi anémiques, avec le 0 à 100 km/h en près de 13 secondes et une vitesse de pointe inférieure à 180 km/h. De toutes manières, cette Cadillac tient davantage du yacht cinq-étoiles que d'une voiture de sport. Rien n'aspire à une conduite périlleuse à bord, bien au contraire. Les freins par exemple, sont à tambour à l'avant comme à l'arrière... L'anticipation est donc indispensable. Cependant, le châssis s'avère bon, avec des suspensions relativement bonne pour un modèle des années '50. Mais le plaisir est ailleurs...
Sans fausse note
Sans surprise, les chromes sont à la fête tout du long de la carrosserie. L'ensemble est néanmoins très élégant, la barrière du kitsch n'étant jamais très loin. Toutes les fantaisies sont permises, notamment dans le choix des coloris. Personne ne s'étonnait de voir des modèles roses, jaunes ou même verts. Il en était de même pour l'intérieur. Des configurations à la carte qui ont permi à cette Cadillac Série 62 de tirer son épingle du jeu et de séduire un public très large. Elle jouie d'une double symbolique : celle de la réussite professionnelle mais aussi la liberté. En effet, le confort est prestigieux pour une voiture vendue aux alentours de 4 000 $. La finition DeVille est très prisée, elle consituait une bonne alternative en terme d'équipements. Il faut dire que la concurrence était rude à l'aube des années '60, avec le déploiement de Buick et Oldsmobile et divers modèles internes à General Motors qui conduisent à une lutte sans merci ! Canon de beauté de l'époque, les pneus à flanc blanc sont bien sûr de la partie, ils renferment des jantes tôle recouvertes d'enjoliveurs... Chromés bien sûr ! Sans fausse note, la ligne est très pure et d'une rare élégance.
Pachyderme gloutant
L'habitacle également mérite le détour avec un équipement relativement riche pour l'époque. Bon, soyons précis. De base, la Cadillac Coupé DeVille n'a rien d'une voiture suréquipée. Mais en piochant dans les options, il est possible d'aboutir sans trop de difficultés (mais beaucoup de billets) à un modèle haut de gamme. La climatisation était de la partie. Une option souvent adoptée mais aussi les sièges à réglages électriques, le chauffage et la ventilation et une calandre à finition or. Les fenêtres électriques pouvaient aussi être choisies tout comme la radio avec réglage automatique des stations. Mais trop vite, le contexte économique a changé. Assumer une voiture de 5,60 mètres de long et de plus de deux tonnes n'a rien de rédhibitoire en soit si la consommation ne tutoyait pas les 22 litres aux 100 kilomètres. Pour beaucoup d'américains, - et surtout d'européens - il n'était plus possible d'assumer un tel pachyderme. De nombreux exemplaires atterrissent à Cuba. D'autres pourrissent dans des casses plus ou moins sauvages. D'autres encore sont soigneusement entretenus et restaurés au besoin. C'est le cas de la belle blanche que vous avez sous les yeux !
Sous le capot, du rustique
Avec une largeur supérieure à deux mètres, la place ne manque pas dans l'habitacle. Trois passagers peuvent prendre place à l'arrière comme à l'avant. Il s'agit de banquettes délicieusement mœlleuses. L'ensemble est savamment assemblé avec un gigantesque volant et un compteur très large. La boîte de vitesse est automatique, comme beaucoup de modèles américains. Notons que les vitres des portières sont sans montant, ce qui était plutôt rare à l'époque. Cette caractéristique touchera aussi la version berline à quatre-portes Sedan de la DeVille. Pour beaucoup, il s'agit d'un achat coup de cœur. De nos jours, une telle Cadillac ne s'adresse qu'à un public très restreint capable d'assumer un entretien coûteux (à moins d'être un brin bricoleur) et une consommation hummeresque. Le vieillissement est néanmoins relativement bon. La rouillle épargne en général les carrosseries, hormis quelques points fatidiques, comme les ailes arrières tandis que la fiabilité n'est plus à démontrer : c'est du rustique et c'est solide.
Une demande encore forte
Chaque millésime dispose d'ailes arrière au design spécifique. Pour 1956, le dessin est encore relativement sage, avec des ailes presque rectilignes qui se terminent sur un pare-choc arrière chromé assez volumineux et des feux placés en position haute, de format carré. En 1959, les ailes prendront démesurément de la hauteur, donnant une image unique à Cadillac unique en son genre. L'avantage, c'est que chaque millésime, de 1948 jusqu'à 1965 est clairement identifiable, aucune erreur possible. Pour trouver un bel exemplaire en occasion, la patience est indispensable. L'offre n'est pas particulièrement riche dans l'hexagone et il ne faudra pas être trop exigeant sur la configuration. Étonnament, la demande est encore forte et il faut compter entre 25 et 30 000 € pour une DeVille saine et en bon état.
Style incroyable Intérieur spacieux et confortable Équipement |
Référence article : AA20 • Version 3.2
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