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AA25 • Cadillac Seville III 4.5 V8 '89

AA25 • Cadillac Seville III 4.5 V8 '89

La Seville, c'est un petit peu la Cadillac version raisonnable. L'essence de l'El Dorado dans un format plus populaire. Mais que vaut vraiment cette berline qui perd des centimètres au fur et à mesure des générations ? Vaut-elle vraiment le détour ? Pourquoi sa cote est-elle si basse ?

 

Fiche technique
 Modèle Cadillac Seville
 Moteur 4.5 V8 180 chevaux
 Dimensions 4,87 x 1,84 x NC mètre
 Masse 1 618 kg
 Commercialisation 1989 - 1991
 Côte moyenne 6 000 €
 0 à 100 km/h NC
 Vitesse max 195 km/h
 Consommation 13 l/100 km
 Date et lieu 10 février 2016, Mayenne
AA25 • Cadillac Seville III 4.5 V8 '89

L'âge de la raison. Calandre rutilante, nombreux chromes, une ligne tonitruée mais néanmoins très élégante... Pas de doute, c'est bien une américaine. Et plus précisément une Cadillac Seville de 1989, ce qui correspond à la troisième génération de ce modèle emblématique de la firme américaine. Remontons un peu le temps. À l'origine, le terme Seville fut désigné pour qualifier la déclinaison deux-portes de l'Eldorado. Ce n'était donc pas à proprement parler un modèle à part entière. Il a fallu attendre 1975 pour que la Seville fasse son retour, sous la forme d'une élégante berline destinée à séduire les jeunes, tout en restant plus raisonnable avec un modèle moins long et moins opulent. À une époque où une grande voiture signifiait un signe de richesse évident, le pari était plutôt osé, mais la Seville se vend bien, le concept plait. Cela permet même à Cadillac d'exporter une partie de sa production puisque ce nouveau modèle répond aux exigences des européens.

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La seconde génération. Le succès de la Seville est réel puisqu'elle inaugure de nouveaux standards, impose mais se révèle facile à vivre et à stationner. Diverses évolutions arrivent sur la première mouture, comme la possibilité de remplacer les jauges et compteur par un grand afficheur numérique incluant même des LED. La seconde génération, commercialisée de 1980 à 1985, affiche une ligne nettement revisitée, avec un style britannique, notamment pour la partie arrière, fuyante. À l'heure où les carrosseries deviennent de plus en plus angulaires, la Seville II affichait une nette cassure. Destinée avant tout aux États-Unis, elle s'exporte massivement et adopte de nouveaux des moteurs V8 essence et diesel. Pensée pour ces marchés, elle connaît une belle croissance et permet à Cadillac de toucher un public plus large, cassant son image élitiste sans sacrifier le plaisir de conduite, avec toujours des moteurs V8 bien authentiques !

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Plus petite. C'est en 1986 qu'arrive la troisième génération de Cadillac Seville, que nous retrouvons ici illustrée. Au premier abord, et plus principalement sous ce trois-quarts avant, on note un avant un peu plus conventionnel qu'auparavant. Cette impression se confirme en jetant un œil à la fiche technique, avec une taille réduite de près de 40 centimètres de longueur et une largeur à peine réduite. Cela a pour principal but d'offrir à la fois aux américains et européens un modèle plus raisonnable mais sacrifier le plaisir ni même la noblesse chère à Cadillac. Le V8 reste de la partie et se passe désormais d'une version diesel. Cadillac a ainsi étudié sa troisième génération de Seville afin qu'elle plaise au plus grand nombre, à commencer par une ligne à la fois classique et traditionnelle pour l'avant mais assez déroutante pour la partie arrière. Au final, l'audace paye rapidement. De nombreuses Seville partent à l'export. Elles ne diffèrent de leurs consœurs américaines que par le positionnement des clignotants, sur les ailes avant pour les modèles des États-Unis alors qu'ils sont placés sur la partie extérieure des phares pour les modèles export.

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Audacieuse. Mais baisser en taille ne signifie pas régression chez Cadillac. C'est même tout l'inverse. Un châssis entièrement nouveau (plateforme K) a été développé spécialement pour la Seville III avec davantage d'électronique dont un tableau de bord permettant notamment de calculer la consommation moyenne. Très complet, il témoigne des ambitions de la marque : créer un modèle compact, bien motorisé et abouti techniquement et technologiquement. Cela fut rendu possible grâce à l'acquisition de Hugues Electronics. À l'époque comme maintenant, rouler en Cadillac est un choix souvent mûrement réfléchi, une alternative aux modèles allemands et leur design souvent jugé trop conventionnel. Avec cette Seville, l'audace est réelle : elle peut autant plaire que déplaire. Toujours est-il qu'elle ne laisse pas indifférent, et pour une Cadillac, c'est un point qui a toute son importance !

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Écrin de luxe. Chaussée en 15 pouces, la Seville reçoit des jantes élégantes au design travaillé, tout en aluminium pour un rendu résolument haut de gamme. Le logo de la marque est embossé directement sur l'enjoliveur central qui permet d'accéder aux goujons de serrage de la roue. Les quatre freins sont à disques et offrent un freinage dans la bonne moyenne, malgré une masse totale excédant les 1,6 tonnes. Cet écrin de luxe se fait donc avant tout ressentir sur le poids, mais comme la vocation primaire de la Cadillac Seville n'est pas la performance, nous ne lui en tiendrons pas rigueur. Notons également le badge Seville sur les ailes avant et qui est spécifique aux modèles d'exportation puisque sur les modèles américains, cet aspect est dédié aux clignotants.

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Voyager dans le temps. À l'intérieur, la Cadillac Seville impressionne par un habitacle rétro mais pas démodé. À la mode durant les années '80, le marron est ici omniprésent, sous différentes textures et avec une qualité d'assemblage honorable. Pas de rossignols, pas de finitions douteuses. Pas de doute, c'est du solide et l'on est à des années lumières du cliché de l'américaine à l'intérieur bas de gamme. La place du conducteur s'apparente à celle d'un pilote d'avion avec un tableau de bord façon cockpit, avec des commandes omniprésentes et un habillage en bois de belle facture. Il n y a guère que le volant qui accuse un poids des années avec son airbag central et ses commandes placées sur la partie basse. Mais l'ensemble respire la qualité et témoigne du soin apporté par la marque à ses clients. Faire un tour dans une Cadillac Seville de 1989, c'est voyager dans le temps !

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Salon de standing. Le confort, c'est clairement l'atout majeur de la Cadillac Seville. À l'avant comme à l'arrière, les sièges en cuir offrent un excellent maintien tout comme un bon moelleux. La sellerie de belle facture vieillit admirablement bien et atteste de la bonne qualité des matériaux employés. L'accès est aisé à bord et fait rapidement oublier le fait que la Seville a perdu une quarantaine de centimètres en longueur lors du passage de la seconde à la troisième génération. L'impression d'être dans un salon de standing est partout. Mais c'est réellement sur la route que la Cadillac Seville se savoure le plus grâce à des suspensions aux petits oignons qui gomment les aspérités de la route d'une manière assez incroyable pour un modèle produit à l'aube des années '90. Autre fait remarquable : les très nombreux éclairages, qui de nuit, offrent un rendu atypique !

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Habitable. Adaptée aux familles, la Cadillac Seville III offre un volume de coffre tout à fait correct et une bonne habitabilité aux places arrière, permettant d'asseoir confortablement trois personnes. À ntoer que toutes les vitres sont électriques et que de nombreux réglages en tout genre peuvent être opérés directement depuis chaque portière. Au sol, d'épaisses moquettes habillent l'ensemble et permettent une bonne insonorisation... À tel point que l'on pourrait presque oublier que c'est bien un V8 que l'on trouve sous cet immense capot. Mais réduction de longueur oblige, le V8 est monté en position transversale, ce qui n'enlève rien à l'onctuosité de ce blog, proposé en trois cylindrées : 4.1, 4.5 ou 4.9 litres. Dans le cas de la Seville ici présentée, il s'agit du bloc intermédiaire de 4.5 litres. Il offre 155 chevaux avant 1988 et 180 après.

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Une âme. Le 4.5 V8 de 180 chevaux de cette Cadillac Seville de 1989 peut paraître contradictoire avec la volonté de la marque d'offrir un modèle davantage tout-public mais le prix du carburant aux États-Unis est clairement avantageux et bien peu d'américains seraient prêts alors à renoncer à la noblesse d'un V8. Et puis quelle sonorité, bien que l'insonorisation presque trop parfaite en gomme les saveurs fenêtres fermées. À défaut d'être performante, la Seville offre une puissance suffisante et une belle souplesse quel que soit le parcours et le profil de son conducteur. Bien sûr, la présence d'un V8 se ressent lors du passage à la pompe car la belle se révèle assez gourmande avec une moyenne de 13 litres aux 100 kilomètres, on est bien loin des standards européens actuels. Mais la force de cette Cadillac, c'est justement d'avoir une âme et un tempérament que l'on ne retrouverait dans aucune berline ou routière actuelle aussi chère soit-elle.

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Le décroché de la discorde. Le décroché de la partie arrière est unique en son genre mais il a fortement divisé les opinions, plus particulièrement les européens adeptes de lignes plus conventionnelles. Néanmoins, la Seville a toujours été réputée pour ses arrières originaux. Il était fuyant sur la deuxième génération, il affiche un décroché sur cette troisième, qui permet en prime d'augmenter le volume du coffre tout comme loger les imposantes roues. Tout au long de sa carrière, de 1986 à 1991, la Seville troisième du nom, évoluera tant d'un point de vue mécanique qu'au niveau des équipements, avec une finition STS jusqu'au passage à la quatrième génération au design revu et allégé.

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Rare... Et pas chère. Dans l'habitacle, tout est brodé finement, à l'image du logo Cadillac sur les appuie-têtes ou même les cuirs de portières où sont brodées finement les lettres composant le nom "Seville". L'ensemble est méticuleux, parfaitement coordonné. Malheureusement, la population des Seville a très mal vécu. S'il n'y a pas de statistiques officielles, il semblerait que les Seville de troisième génération n'aient un taux de survie que d'une dizaine de pourcents. La faute notamment à une image bien en deçà du réel potentiel de ces modèles et des primes à la casse très avantageuses qui en ont condamné plusieurs. Il faut bien admettre qu'avec une cote aux alentours de 6 000 €, les Seville sont tout à fait accessibles, surtout quand elles se trouvent dans un tel état de conservation que l'exemplaire ici illustré.

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Entretien. Le point négatif d'une Cadillac Seville, c'est ainsi sa rareté et son prix très bas qui la condamne parfois à des usagers peu respectueux de la mécanique ou qui n'entretiennent pas cette belle routière comme elle le nécessiterait. L'entretien est moyennement coûteux, ni plus ni moins élevé qu'un modèle équivalent à moteur V8. Le budget consommation n'est pas à négliger, c'est certain mais demeure correct pour un huit-cylindres qui tangue vers ses trois décennies d'existence.

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Le bon compromis. Le V8 en position transversale, une particularité de la Cadillac Seville de troisième qui sera repris sur la quatrième et même la cinquième génération. Au final, la Seville n'a peut-être pas la noblesse d'une Eldorado mais elle ne démérite pas pour autant. Elle a ouvert la marque à de nouveaux marchés tout en perfectionnant ses technologies. Un sacré pari pour un marché américain adepte de démesure mais qui, dans les années '80, arbore une nouvelle facette pour son parc automobile : un peu plus de raison mais pas moins de passion. Au final, le compromis Seville a tout pour plaire !

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Peu de demande. Comptez 6 000 € pour un exemplaire en bon état de conservation et avec une configuration de couleurs sympathique. Les très beaux exemplaires, comme celui ici illustrés, peuvent grimper bien au delà. Mais la demande influant sur le prix de l'offre, il y a fort à parier que la cote d'une Cadillac Seville de troisième demeure stationnaire encore quelques années... Avant de regrimper progressivement. La Seville, c'est typiquement le genre de voiture où le trajet l'emporte sur la destination.

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Faut-il acheter une Cadillac Séville ?


Pour qui cherche une berline de caractère, avec un confort exemplaire et un moteur authentique et plaisant, la Cadillac Seville. Exclusivement disponible avec une boîte automatique à quatre rapports, c'est un modèle qui ne démérite pas. Surtout avec une cote actuellement aussi basse. Attention toutefois à la consommation assez haute (c'est un V8). Pour le reste ? Du plaisir. Rien que du plaisir.
 

3 arguments
3 contre-arguments
Ligne audacieuse
Grand confort
Qualité de l'intérieur
Consommation assez haute
Difficile à vendre
Cote très basse


Référence article : AA25 • Version 3.1

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