Le 8 Janvier 2017, par Thomas Drouart
Le plus difficile n'est pas de créer une légende, c'est de l'entretenir. La Golf GTI, popularisée dès 1976 ouvrait la voie à des compactes survitaminées avec un tempérament très joueur. Deux décennies plus tard, la belle a perdu des couleurs et l'esprit y est beaucoup moins. Mais que vaut la Volkswagen Golf 4 GTI ?
Dimensions | 4,15 x 1,74 x 1,44 mètre | |
Poids | 1 318 kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 5 rapports | |
Transmission | Traction | |
1.8 litre turbo 4 cylindres en ligne 150 chevaux 210 Nm 9 CV | 0 à 100 km/h | 8"4 |
Vitesse max. | 205 km/h | |
Consommation | 9,0 L / 100 km | |
Côte moyenne | 5 000 € |
Il faut vraiment s'approcher pour reconnaître de loin une Golf 4 GTI d'une version classique. Chez Volkswagen, on n'a pas cherché l'exubérance, c'est même tout l'inverse. Hormis les jantes alliage spécifiques en 16 pouces, la peinture intégrale et les sigles GTI, rien ne vient trahir la moindre once de sportivité. GTI, ce sont trois lettres chères à Volkswagen, qui lui ont assuré un marché très demandé (et demandeur) ; celui des bombinettes.
Ce ne sont pas des voitures surpuissantes, mais elles offrent de réelles sensations de conduite. La Golf 4 a bien entendu hérité de cette version, puisque les 2 et 3èmes générations l'ont eue également. Mais il y a une vraie cassure, esthétique d'abord, mécanique ensuite. En effet, si la puissance grimpe de 115 chevaux sur la Golf 3 GTI, à 150 chevaux sur la 4, un turbo s'est invité, modifiant quelque peu le tempérament de cette mécanique.
Ce changement de tempérament s'explique par un embourgeoisement successif. De petite sportive légère et tonique, elle est passée à compacte suréquipée dynamique. Lors de sa sortie, le public est resté de marbre mais avec une envie : celle de vérifier ce que peut apporter une mécanique suralimentée à cette Golf 4.
Et sur ce point, le bilan est satisfaisant. Commercialisée dès le début de la production (1998), la version GTI dispose d'un moteur 1.8 litres turbo de 150 chevaux, emprunté à l'Audi A3. Un moteur fiable bien qu'un peu gourmand. Par rapport à la Golf 3 GTI 16S, la puissance est similaire, ce qui a pu interpeller. Pire encore, la Golf 4 a été dotée (entre autres...) de mécaniques puissantes, comme le V5 de 150 puis 170 chevaux et même un V6 de 204 chevaux. Nous aurons l'occasion de revenir plus en détail sur l'aspect mécanique. Le positionnement de la version GTI est donc complexe puisqu'elle n'est pas la plus puissante au sein de la gamme. Mais à quoi sert-elle donc ?
Polyvalente, elle l'est cette quatrième Golf GTI. Surtout dans sa carrosserie 5-portes, qui inflige un surpoids de 48 kg par rapport à la 3-portes. L'équipement, nous l'évoquions, est très riche. De série, on retrouve des sièges Recaro à l'avant, différentes pièces en placage de faux bois, quatre airbags et vitres électriques, un ordinateur de bord et la climatisation automatique.
On se rend alors compte que GTI n'est désormais plus qu'une finition et non plus un modèle sportif à part entière puisque le Diesel TDI 150 sera lui aussi proposé en GTI (sacrilège, j'en conviens...) et dès 2002 avec le 1.8 Turbo de 180 chevaux au tempérament radicalement différent du 150, avec notamment une boîte manuelle à six rapports quand le modèle que nous avons n'en possède que cinq, ce qui fait grimper la consommation sur autoroute notamment...
Les jantes alliage BBS en 16 pouces ont été livrées de série sur les premières Golf 4 GTI avant de passer en option par la suite. Elles sont aujourd'hui très recherchées. Au niveau du châssis, cette Golf ne souffre d'aucun reproche majeur, les modèles classiques étant d'un niveau satisfaisant.
Le comportement est sain, sécurisant et ferme. Légèrement raffermi, l'amortissement devient sec sur chaussées déformées mais pas réellement sportif pour autant. Le bilan est donc mitigé et assez incohérent, il est bien difficile de cerner la vocation de cette Golf qui n'a de GTI que le nom.
Venons-en au cœur de la belle : son moteur. Sur ce point, les avis sont assez unanimes, ce 4-cylindres de 1.8 litres aidé d'un turbo est vif, offre de bonnes accélérations (0 à 100 km/h en 8,4 secondes), des reprises très correctes (7,8 secondes pour passer de 80 à 120 km/h en quatrième) et une agréable souplesse de conduite. Les quatre freins sont à disque, ventilés à l'avant, et il y a du mordant !
Malheureusement, avec plus de 1,3 tonne, la version 5-portes manque de piquant, son comportement est davantage orienté GT que GTI. Vous l'aurez compris, la version de 180 chevaux, vendue dès 2002 est nettement plus recommandable si vous souhaitez un agrément typé GTI.
Néanmoins, il s'agit d'une bonne voiture, construite pour durer, avec un intérieur qui vieillit très bien (pas de rossignol), une mécanique fiable et endurante et une ligne qui permet assez inaperçu, surtout si vous la dessiglez. En revanche, il faudra accepter une consommation assez haute, tutoyant les 9 litres en cycle mixte et bien plus si vous désirez tester les limites de cette belle allemande.
C'est certain, la Volkswagen Golf 4 GTI ne déchaine pas les passions. En occasion, il faut compter 5 000 € pour trouver un bel exemplaire sain. Mais souvent, c'est même beaucoup moins, notamment pour les premiers millésimes atteignant les 200 000 kilomètres. Les versions de 150 chevaux ne sont pas très recherchées, la faute à un manque de puissance malgré d'indéniables qualités routières.
Heureusement, la fiabilité est excellente, avec très peu de soucis recensés pourvu que l'entretien soit à jour. L'offre est supérieure à la demande, ce qui induit une décote plus ou moins marquée... Mais si vous recherchez une compacte dynamique (mais pas sportive), il s'agit là d'une très bonne alternative.
Moteur fiable Équipement riche Intérieur de qualité |
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
|||
Thomas Drouart |