'01 Lexus SC430

Un modèle produit pendant 10 ans, cela laisse des souvenirs ? Non, il y a des modèles qui passent rapidement aux oubliettes. C'est le cas de la Lexus SC 430 et c'est plutôt regrettable puisque cet élégant coupé-cabriolet ne manque pourtant pas d'attraits. Mais pourquoi est-elle si rare ? Est-ce un bon choix ?
 

Dans l'ère du temps

C'est en 1991 que Lexus ajoute à sa gamme un grand coupé. L'objectif est de toucher un public plus large, en quête d'excellence, de confort et de dynamisme. Car non, les Lexus ne sont pas des modèles sportifs ; c'est le tempérament GT qui prime. Naissent les SC 300 puis SC 400, qui connaissent des ventes moyennes. Malgré d'indéniables qualités routières, un développement poussé (400 millions de dollars investis) et des moteurs fiables, la belle japonaise reste sur la touche en Europe. En 2001, une toute nouvelle génération de Lexus SC voit le jour. Et là, tout change. Exit la carrosserie coupé, la SC 430 est dans l'ère du temps en proposant une unique version coupé-cabriolet parée d'un toit en dur. Esthétiquement, elle n'a plus grand chose à voir avec la précédente : les lignes sont épurées, raffinées et donne une incroyable sensation de prestige. Désormais plus polyvalente, la SC 430 touche un public plus large. Elle s'apprécie avant tout pour sa ligne, mais aussi par son équipement pléthorique mais pas pour sa motorisation, qui nous le verrons plus tard, pourrait être plus démonstrative.

Salon de luxe

Chez Lexus, le pari est osé. Cette firme n'est pas connue en Europe et l'image de cette marque n'est aucunement équivalente à celle de Mercedes, par exemple. Hors, le constructeur à l'étoile à dévoilé cette même année sa nouvelle génération de Classe SL (la R230) qui dispose d'une image forte. La SC 430 joue dans la même catégorie, celles des "gros" roadsters qui privilégient l'élégance, le confort et l'équipement à la performance pure. Sur ce point, le constructeur japonais ne déçoit pas. L'ambiance est incroyablement luxueuse avec des sièges en cuir chauffants et réglables électriquement, des matériaux d'excellente qualité, des cuirs nobles, un GPS et une chaîne CD qui lie puissance et qualité sonore. Le tout est chirurgicalement assemblé et rien ne dénote. Elle dispose même de deux sièges arrière qui s'apparente davantage à des strapontins de luxe. De multiples combinaisons colorées sont possibles, tant pour l'intérieur que l'extérieur. Mais à notre grande surprise, les modèles qui se sont le mieux vendus sont ceux dans des tons classiques, à l'image de l'exemplaire que nous avons ici.

Du bon et du moins bon

Le bilan paraît donc plutôt positif. Mais dans les faits, il y a un point qui fâche : les sensations. Avec plus de 1,7 tonne, la SC 430 est totalement aseptisée, gommant désespérément les sensations de vitesses. Ce problème, on le comprend rapidement en voyant l'auto. Bien que la ligne soit particulièrement réussie, il en ressort une sensation de lourdeur. Sous le capot, c'est un V8 de 4,3 litres qui officie. Un bloc à l'ancienne aidé d'une boîte automatique à cinq rapports. Son rendement est assez mauvais avec "seulement" 288 chevaux mais un couple de 430 Nm. Avant tout achat éventuel, il faut donc accepter le fait qu'il ne s'agit aucunement d'une voiture sportive, bien au contraire. Ce que préfère la SC 430, ce sont les balades tranquilles. De toutes manières, rien n'incite à l'appui prolongé sur la pédale de droite. Le 0 à 100 km/h est vite gommé, en moins de 7 secondes, mais la sonorité est totalement épongée par cet habitacle luxuriant. Et la conduite au couple n'a rien à voir avec une voiture sportive. Les multiples équipements électroniques sont là pour calmer les ardeurs et remettre "dans le droit chemin" cet imposant coupé-cabriolet. Frustrant.

Sportive de ligne droite

Pièce d'art de la Lexus SC 430, ses jantes. D'un diamètre de 18 pouces, elles surprennent avant de séduire ou de répugner. Leur design est très spécifique avec de minis bâtons aboutissant à une surface centrale cernée de fausses vis. Elles abritent des disques de freins ventilés à l'avant et 296 millimètres et des disques pleins à l'arrière de 307 millimètres. Le freinage manque pourtant de mordant et peine à maintenir des distances d'arrêt suffisantes. Si on ajoute à cela un appui bien trop prononcé dans les courbes, on obtient une tenue de route bien en retrait de la concurrence. Ce qui est plutôt contradictoire, puisque les accélérations sont franches, pied au plancher. Une "sportive" de ligne droite, en somme.

Un modèle fiable

D'un point de vue financier, la Lexus SC 430 impose un entretien rigoureux mais profite d'une excellente fiabilité. Le châssis provient de la GS tandis que les composants sont signés Lexus ou Toyota, ils sont éprouvés. Le prix des révisions, chez Toyota, demeure acceptable mais il ne faut pas omettre qu'il s'agit d'un modèle V8 et que le moindre changement de pièce fera rapidement grimper la note. La consommation se maintient à des seuils hauts, entre 11 et 12 litres aux 100 kilomètres en cycle mixte à condition d'avoir le pied léger. Mais comme il s'agit d'une GT, cela ne pose en général pas vraiment de problème. À retenir, les modèles américains disposent de suspensions plus souples tandis que les modèles européens sont plus fermes. Dans les deux cas, la tenue de route reste similaire, c'est-à-dire assez moyenne. En France, ces élégants coupé-cabriolets sont durs à revendre. Il faut alors accepter de baisser copieusement son prix de vente.

Peu d'évolutions...

De son lancement en 2001 jusqu'à la fin de production courant 2010, la Lexus SC 430 n'aura connu qu'une seule évolution d'ordre esthétique, une modification de l'avant au niveau des anti-brouillards en 2005. Diverses éditions spéciales ont été créées, comme la Pebble Beach, avec des teintes spécifiques suivant les années.

Faut-il acheter une Lexus SC 430 ?

15 000 €, c'est le budget moyen pour acquérir une Lexus SC 430 en France. Le restylage de 2005 n'est qu'esthétique. Mieux vaut privilégier un modèle à l'historique limpide plutôt qu'un millésime. Les combinaisons colorées sont en général assez pauvres et majoritairement blanches, grises ou noires. À l'inverse, les exemplaires qui sortent de l'ordinaire (dans le bon sens du terme) peuvent s'échanger jusqu'à 20 000 €, à la condition que l'entretien soit à la hauteur. En vue d'une éventuelle revente, évitez les modèles ayant plus de 120 000 kilomètres.
 

Référence article : AD17 • Version 3.2