Le 28 Avril 2017, par Thomas Drouart
Si elle est rare dans nos contrées, la Chevrolet Impala l'est d'autant plus en version Station Wagon V8. Le modèle que nous avons ici a une histoire toute particulière puisqu'il s'agit d'un ancien corbillard. Sur son passage, tout le monde se retourne et nous le comprenons amplement tant on l'entend arriver de loin. Ah, le V8, c'est quand même un monde à part...
Dimensions | 5,46 x 2,01 x 1,47 mètre | |
Poids | 1 901 kg | |
Boîte de vitesse | Automatique, 3 rapports | |
Transmission | Propulsion | |
5.0 litres V8 172 ch. 366 Nm | 0 à 100 km/h | NC |
Vitesse max. | NC km/h | |
Consommation | 12,5 L / 100 km | |
Cote actuelle | 5 500 € |
Dans un pays où les petites voitures grises sont légion, croiser un gros break américain violet tient du miracle. C'est justement la voiture d'Eric que nous avons sous les yeux aujourd'hui. Ce passionné de ricaines a concrétisé un vieux rêve : acquérir un break US. Son choix s'est porté vers la Chevrolet Impala, un modèle relativement méconnu - hormis les versions SS - qui dérive de la Caprice. Cet exemplaire date de 1981 et c'est un ancien corbillard belge. Oui, un corbillard à moteur V8, rien que ça ! Comme nous adorons les voitures atypiques, nous avons mis le cap sur ce paquebot de près de 5,50 mètres, pour en prendre plein les yeux... et les oreilles ! Commençons par le début : l'histoire de la Chevrolet Impala, née durant les années '50. Initialement, il s'agissait d'une finition et non d'un modèle à part dans la gamme. Ce n'est qu'en 1966 que la belle apparaît au catalogue en tant que telle, aux côtés de la Caprice. L'Impala vise la sportivité quand la Caprice tend vers le luxe. Deux philosophies, deux plaisirs.
Cette belle Impala de type 1BL est commercialisée depuis 1977. La crise pétrolière de '73 étant passée par là, le gabarit est revenu (très légèrement...) à la raison avec un objectif : consommer moins, car aux États-Unis, le prix du baril à doublé, et cela se ressent lors du passage à la pompe. Jusqu'à cette date, l'Impala est le modèle Chevrolet le plus vendu, c'est dire. Après, un léger restylage est opéré, notamment l'habitacle qui gagne des centimètres et du confort. Le succès est au rendez-vous : tout le monde veut cette américaine fabriquée au Canada. Le modèle Station Wagon est de loin le plus imposant avec son immense malle, à des années lumières des breaks actuels et de la tendance du shooting break. Et la belle en impose, avec 5,5 mètres de long pour 2 de large. Une belle époque où ces dimensions étaient les standards. Trente ans après, le charme est intact, sur son passage, tout le monde se retourne et des sourires s'esquissent.
Nous l'évoquions, ce modèle vendu en Belgique est un ancien corbillard, initialement gris, il a reçu une peinture violette nacrée, qui pourrait bien passer en bordeaux d'ici quelques temps ! Chaussée en 15 pouces, l'Impala reçoit de série des enjoliveurs chromés. Mais pour un côté plus authentique, son heureux propriétaire les a retirés et nous validons pleinement le choix des jantes tôle à nu. Elles abritent des freins à disque à l'avant et des tambours à l'arrière. Continuons notre tour de l'auto avec ce profil immense mais très bien dessiné, avec des lignes taillées à la serpe, typiques des années '80. Certains reprocheront le fait que la partie arrière fasse vraiment rajoutée, mais de nombreux breaks américains (et pas seulement !) de la même époque sont d'une conception similaire, cela contribue au charme de l'ensemble. Alors bien sûr, pour la ville, ce n'est pas ce qu'il y a de plus approprié, mais qu'importe.
Sous le capot, plusieurs moteurs étaient proposés sur l'Impala Station Wagon vendue de 1977 à 1985. Et seulement des V8 dans un premier temps. Le 305ci (5.7 litres) qui équipe notre belle violette développe 172 chevaux. Une puissance assez modeste à la vue des près de deux tonnes, mais le couple généreux de 366 Nm contribue aux bonnes performances. À bord, une boîte automatique à trois rapports, un grand classique. Les accélérations sont franches et surtout bruyantes, pour ne pas dire envoûtantes. C'est du brut, du sauvage, surtout avec les sorties d'échappement déportées sur les côtés. À droite du compteur de vitesse, un cadran précise les éventuelles économies d'énergie. Il faut avoir le pied très léger pour que l'aiguille soit au maximum. Car du répondant, l'Impala Station Wagon n'en manque pas. Un moteur plein et adapté à l'imposant gabarit. Alors, oui, elle fait plus de bruit que ce qu'elle n'avance, mais pour ma part, j'adore !
À l'arrière, l'ouverture du coffre est assez spécifique. Il est possible de l'ouvrir en rentrant la lunette arrière dans la partie basse du coffre et de rabattre cette même partie (photo de gauche). Ainsi, on dispose même d'un seuil de chargement. Ou alors, on ouvre directement la porte depuis le côté (photo de droite). Mais là, il vaut mieux avoir de la place derrière car un recul de deux mètres est nécessaire pour l'ouvrir en grand. La soute est immense, c'est parfait pour partir en voyage !
À bord, c'est un voyage dans le temps. Il y a tout d'abord cette grande banquette capable d'accueillir trois personnes, à l'avant comme à l'arrière. Il y a aussi cette sellerie en cuir bleu. Habituellement, j'ai horreur des cuirs bleus mais là, ça passe plutôt bien. Il y a aussi ces touches de bois - de l'imitation - un peu partout. Une belle ambiance ! Ajoutez à cela des compteurs bien rétros, une assise ultra moelleuse et bien évidemment l'absence de levier de vitesse. Quel cachet ! Le tout, dans un très bon état de conservation. On en vient à se demander pourquoi on croise si peu de Chevrolet Impala sur nos routes. La réponse, il faut la quémander à son propriétaire, en lui posant la question qui fâche : "Et la consommation ?". Doit-on révéler les indécents deux chiffres, qui feraient pâlir tout fervent utilisateur de voiture diesel grise ?
Comme souvent avec les américaines de cette époque, le bilan est le même : c'est une voiture qui a autant de qualités que de défauts... Mais ces derniers apportent un charme indéniable. Là où le badaud n'y percevra qu'un vieux break particulièrement porté sur la boisson, nous y voyons une voiture pleine de caractère. Ce genre de voiture qui donne un large sourire. Tout impressionne : les dimensions, la sonorité forte mais mélodieuse, le V8 qui tremblotte, l'assise qui vous rappelle les fauteuils de votre grand-mère ou encore cette ligne à couper le souffle. Je veux une vieille américaine...
Il est tout à fait possible de brusquer l'Impala Station Wagon, mais ce n'est pas sa vocation première. Rappelons tout de même qu'elle affiche pas loin de deux tonnes, qu'il s'agit d'un break de 5,5 mètres et que les freins sont assez modestes (tambours à l'arrière). Mieux vaut donc cruiser que vouloir taper des chronos !
Comptez entre 4 et 8 000 € pour un bel exemplaire. Des tarifs assez bas, comme avec beaucoup de modèles américains, qui s'expliquent par une demande faible. Plusieurs raisons à cela : l'imposant gabarit mais aussi - et surtout - la consommation, entre 12 et 20 litres aux 100 kilomètres, suivant l'utilisation.
C'est mort ! Le gabarit, le design, la sonorité... Les regards des passants sont aimantés !
Oui, assurément ! Cette Impala Station Wagon est représentative d'une époque révolue, où l'on faisait son plein de sans-plomb sans avoir les yeux rivés sur l'écran, où l'on roulait par plaisir, où l'écoconduite n'était qu'une sorte de mauvais poisson d'avril !
Les sites de petites annonces sont assez dépouillées en Impala de cette génération. Mieux vaut se tourner vers des forums spécialisées d'américaines et faire marcher le bouche-à-oreille. Vous maximiserez vos chances de trouver rapidement votre paquebot.
Chevrolet Impala Station Wagon - 172 chevaux - ~ 5 500 € | ||
Design | + Ligne incroyable Confort Volume intérieur | |
Agrément de conduite | ||
Performances | ||
Consommation | ||
Autonomie | ||
Aspects pratiques |
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |