Le 31 Octobre 2016, par Thomas Drouart
Pour beaucoup, créer sa propre marque de voiture est un vieux rêve. Certains l'ont concrétisé. Je vous propose de découvrir l'histoire pas comme les autres de constructeurs automobiles. De leur passion, de leur détermination mais aussi de leur caractère ! Et vous, avez-vous l'âme d'une de ces personnes ?
Dans chaque article Histoires de constructeurs, vous découvrirez le portrait de fondateurs de quatre marques automobiles. Ces hommes et ces femmes sont parvenus à concrétiser leur rêves... Le plus intéressant est de connaître leur motivation et le pourquoi. Vous le verrez, il y a parfois des surprises ! Dans ce huitième numéro, les portraits des auteurs des marques Ford, Geely, Monica et Renault.
Dates
Né le 30 juillet 1863 à Dearborn, aux États-Unis et mort le 7 avril 1947 au même endroit.
Sa passion
Précurseur des précurseurs, Henry Ford est né dans une famille de fermiers, émigrés à Dearborn, dans le Michigan. Quand il est en âge de travailler à la ferme, cela ne l'intéresse pas. L'école non plus. Sa passion, c'est démonter des montres pour en comprendre le mécanisme. De fil en aiguilles, il ira jusqu'à concevoir un moteur à vapeur. Il rejoindra Détroit en 1879 pour suivre un apprentissage en tant que mécanicien en usinage. Il retourne à la ferme familiale pour entretenir les moteurs à vapeur. Il deviendra par la suite ingénieur en industrie. Ce fut un élément déclencheur. Présenté à Thomas Edison, Henry Ford se voit encouragé à poursuivre ses expérimentations sur l'automobile. Soutenu par un baron, Henry gagne en rendement mais ses automobiles n'atteignent pas encore le niveau attendu.
Sa marque
Henry Ford n'est pas du genre à se laisser abattre. Il souhaite que les Ford soient des voitures reconnues pour leur qualité. Il décide d'engager un modèle en compétition, en 1901 et il remporta la victoire. La Henry Ford Company voit le jour cette même année et Henry y est l'ingénieur en chef. En charge de la réalisation de deux voitures sportives, Henry Ford dépasse le cahier des charges et construit deux modèles plus puissants que jamais, allant jusqu'à 100 chevaux. Difficilement conduisibles, elles remportèrent tout de même la course. Puis vinrent les productions en série, de la Ford Model T de 1905 dans un premier temps. Henry Ford développe un concept unique inspiré de l'industrie : la rationalisation et la standardisation. Inspiré du taylorisme, le fordisme (en hommage à son créateur) voit le jour avec les premiers assemblages à la chaîne. Tout est réalisé à l'économie avec une teinte unique (le noir).
Ses secrets pour réussir
Henry Ford était un précurseur, il a toujours cherché à aller de l'avant, en augmentant les cadences en parallèle de la qualité des modèles réalisés. L'assemblage à la chaîne d'automobile, c'est son idée, le célèbre fordisme, qui a guidé par la suite la très grande majorité des autres constructeurs. En avance sur son temps, il est parvenu à faire avancer non seulement sa marque mais aussi l'industrie automobile dans son sens le plus large.
Anecdote
Henry Ford a tenté de gagner du temps sur toutes les étapes de construction de ses Ford Model T. Ainsi, les pièces étaient déplacées sur convoyeurs. De même, une personne qui plaçait une pièce ne la fixait jamais, toujours pour économiser du temps et de l'argent, c'est la personne d'après, sur la chaîne, qui réalisait l'opération.
Source informations : henryford.fr
Dates
Né le 25 juin 1963 à Taizhou, en Chine.
Sa passion
Li Shufu est ce que l'on appelle un acharné et un persévérant. Ce fils de riziculteurs a commencé en étant photographe, avec un appareil d'occasion. Il se convertit ensuite au recyclage d'appareils électroménagers avant de créer une usine dédiée à la conception de composants. Mais le contexte politique à l'aube des années '90 contraint Li Shufu a cessé son activité. Il décide alors de se consacrer au recyclage de matériaux de construction puis enfin d'arriver dans le domaine de l'automobile. Sacré parcours ! Il ne s'agit donc pas d'un réel passionné de voiture en tant que tel, mais plutôt d'un homme d'affaires au parcours hors normes et qui a su saisir les bonnes opportunités au bon moment, quitte à repartir de zéro à chaque fois que cela était nécessaire.
Sa marque
Li Shufu créera néanmoins sa marque Geely assez tôt, en 1986. Mais il attendra 1998 pour présenter son premier modèle, la Merrie. Une année qui finit par un "8" est un gage de bonheur en Chine. Quant au modèle, il s'agit d'une Xiali, elle même dérivée d'une Daihatsu et dont le design copie très clairement la Mercedes Classe C W203. Après 200 exemplaires vendus, Geely prospère rapidement en achetant d'autres entreprises. Le groupe créé par Li Shufu progresse alors rapidement et l'homme développe alors rapidement une gamme de plus en plus complète. En Chine, le succès est colossal, si bien que le chiffre d'affaires dépasse le milliard de dollar rapidement. Geely rachètera Volvo en 2010. Mais sitôt après, Li Shufu annonça vouloir mettre fin aux voitures de marque Geely. Geely demeurera alors un grand groupe qui continuera de produire d'autres marques.
Ses secrets pour réussir
Avec ses grandes ambitions, Li Shufu est parvenu à créer un véritable empire en partant de rien, si ce n'est un appareil photo d'entrée de gamme acheté d'occasion. Son parcours est celui d'un homme déterminé à réussir, quels que soient les obstacles qui se mettront sur sa route. Contrairement à beaucoup, il n'est pas passionné par l'automobile mais il a vu le potentiel de ce domaine en s'implantant en Chine. Et il a fait le choix le plus judicieux puisque l'homme est extrêmement riche et est désormais à la tête d'un des plus grands groupes automobiles du monde.
Anecdote
Les modèles Geely s'apparente souvent à du plagiat d'autres marques. C'est une réalité. Mais il faut savoir que les chinois ont conservé la tradition de la copie pour progresser, depuis les moines copistes. Aujourd'hui, cela perdure encore et les créatifs sont bien peu représentés, d'où des designs très impersonnels sur les productions chinoises.
Dates
Non communiquées...
Sa passion
Jean Tastevin se plaisait à dire qu'il avait deux passions : sa femme, Monique, et les voitures. À la fin des années '50, cet ingénieur constate la disparition de nombreux carrossiers, dont certains subsisteront mais ils sont rares. Rapidement, cet homme s'attèle à la construction de wagons. Il est alors à la tête d'une entreprise fondée partiellement par son père et qui compte 400 salariés. En tant que passionné de voiture, il décide de créer sa propre automobile, en mêlant luxe, espace et performances. En hommage à sa femme, il nommera ce salon roulant Monica. Conscient de l'affaiblissement de la demande ferroviaire, il souhaite anticiper et se convertir dans l'automobile, sa passion.
Sa marque
La première Monica est alors réalisée par un atelier anglais en 1968, mais le résultat n'est pas au niveau des attentes de Jean Tastevin. Il décide donc de plancher sur le projet et de faire appel au styliste Tony Rascanu issu de chez Bertone pour dessiner la belle. Le cahier des charges est strict car les pièces proviennent pour certaines d'ici et là, comme l'essieu arrière de chez De Dion, les barres transversales signées Panhard ou bien le moteur V8 d'origine Chrysler de forte cylindrée. Dans l'habitacle, c'est un écrin de luxe, avec un niveau de confort (et un prix) similaire à celui d'une Rolls Royce. Produite à partir de 1973, la production de la Monica cessera malencontreusement l'année suivante à cause de la crise pétrolière. Seuls 20 exemplaires ont été produits, aujourd'hui très recherchés...
Ses secrets pour réussir
Jean Tastevin ne voulait pas faire une voiture, il voulait faire LA voiture. Celle qui définissait le mieux à ses yeux la définition de la voiture parfaite. Pour cela, il fixa un niveau d'exigence très haut et choisit lui-même les matériaux les plus nobles, comme de la laine de Shetland pour certains rêvetements. Enfin, désireux d'offrir le plus beaux des cadeaux à sa femme Monique, il ne lésina pas sur les moyens.
Anecdote
La Monica 560 disposait d'un niveau d'équipement très élevé, qui comprenait notamment les jantes alliage, la climatisation avec réglages séparés à l'arrière, une installation hi-fi, portières à ouvertures et fermetures électriques, set de bagages fait par sellier... Rien ne manquait !
Source informations : gatsbyonline.com
Dates
Né le 12 février 1877 à Paris et mort le 24 octobre 1944 à Fresnes.
Sa passion
Louis Renault, c'est l'histoire d'un homme bien en avance sur son temps et très touche-à-tout. Son père, qui tient une fabrique de boutons lui permet d'analyser des points d'amélioration possibles, concernant le transport des ouvriers notamment. À huit ans, il installe le courant électrique dans la maison familiale. Il conçut même un appareil photographique fonctionnel à seulement 10 ans. Véritable génie, il est alors solitaire et se donne pour défi de repousser ses limites. À l'école, il ne s'intéresse qu'à la mécanique, où il excelle. Il crée son entreprise bien avant sa majorité et conçoit sa première voiture en 1898, à seulement 21 ans ; la Renault Type A aidé de ses frères Marcel et Fernand. Mais c'est depuis ses 14 ans qu'il esquisse, examine et réalise les premiers composants. C'est une passion qui l'anime et l'envie d'aller toujours plus loin.
Sa marque
Alors qu'il effectue une démonstration en pleine rue, Louis Renault se fait remarquer et reçoit douze commandes. La Type A est déjà très aboutie, elle dispose alors de quatre roues, d'une transmission manuelle à trois rapports et une marque arrière et dispose d'une vitesse de pointe de 50 km/h. Le reste ne sera qu'un développement exponentiel et rapide de son activité. Tout va alors très vite. Il participe à une course en 1899 à bord de sa création et obtient sa première victoire. Une usine ouvre avenue Émile-Zola, à Boulogne-Billancourt avant de déménager à l'Île Seguin puis de se développer à très grande échelle. Ses deux frères décèderont en 1903 et 1909. Seul à bord, il emmènera Renault vers un succès mondial.
Ses secrets pour réussir
Le succès de sa marque éponyme, Louis Renault le doit à lui seul. Ce prodige a dès son plus jeune âge développé un incroyable talent pour la mécanique, décortiquant les engrenages et réussissant l'exploit de concevoir des dispositifs impressionnants. L'automobile n'en fut qu'un enchainement logique. Extrêmement déterminé, il n'a pas hésité à s'isoler pour parvenir à ses fins. Il y avait aussi une improbable part d'audace car se lancer dans un tel défi aussi jeune et à cette époque n'avait rien de simple.
Anecdote
En voyage en Égypte, Louis Renault remarque un archéologue en train d'effectuer de pénibles tâches. Il décide alors de lui faire livrer gratuitement un tracteur pour hisser de lourds blocs de pierre.
Source informations : louisrenault.com