Le 4 Septembre 2017, par Thomas Drouart
Durant deux jours, nous avons pu partir à la découverte d'une Jaguar. Et pas n'importe laquelle puisque c'est de la version sportive de la XF qu'il s'agit. Jaguar symbolise le luxe et la performance, qu'en est-il vraiment ? C'est avec un brin d'impatience que j'ai pu m'imprégner de la Jaguar XF-S. Un véritable coup de cœur dont j'ignore encore les points négatifs qu'il me faudra rédiger en fin d'article...
Dimensions | 4,95 x 1,99 x 1,48 mètre | |
Poids | 1 530 kg | |
Boîte de vitesse | Automatique, 8 rapports | |
Transmission | Intégrale | |
3.0 litres V6 compresseur 380 chevaux 450 Nm 27 CV | 0 à 100 km/h | 5"3 |
Vitesse max. | 250 km/h | |
Consommation | 8,6 L / 100 km | |
Prix du neuf | 87 784 € |
Ah une Jaguar. Rien que ce nom inspire le luxe, l'élégance et le raffinement. Rouler en Jaguar, c'est rouler différemment et dire non aux sempiternelles Allemandes. Chez PDLV, on aime ce qui change. Conduire une Jaguar, c'est une première pour nous. Direction Paris où nous attend une XF-S. Oui, une XF-S bondiou !
Une XF, c'est la berline intermédiaire de la gamme Jaguar, disons plutôt une routière qui tutoie les cinq mètres de long. Aux côtés des 4-cylindres essence et diesel, il y a la version S. Celle-ci carbure au pistolet vert ou jaune. Propulsion ou transmission intégrale, c'est à la carte. Nous écoperons du fleuron, fort d'un V6 compresseur essence en all wheel drive.
Arrivés au parc presse de la marque anglaise, les Land Rover et Jaguar vivent en parfaite harmonie. Les deux marques disposent en effet de certaines pièces communes et les deux parcs presse ne forment donc qu'un. Soudain, une vocalise rauque s'échappe et de l'atelier. C'est elle : une longue routière revêtue du Storm Grey et chaussée en 20 pouces. Une XF-S suréquipée qui semble nous réclamer. C'est l'heure du départ, à son volant.
Impressionné, cela a été ma réaction face à la XF-S. C'est une routière plutôt imposante, de 4,95 mètres de long. Sa ligne est très fluide, mais aussi très agressive. Face à une XF "classique" garée près du parc presse, la différence est flagrante : quelle gueule cette version S ! Les pare-chocs largement ajourés contribuent à cette impression.
Il y a aussi ce vitrage qui donne un côté assez démesuré à cette belle Anglaise. Sur le coup, je suis surtout envoûté par la sonorité du V6, encore froid malgré des températures estivales, mais qui résonne déjà superbement bien.
La ligne de notre XF-S reprend les codes de la marque, avec une large calandre cerclée d'aluminium brossé, avec des optiques bien dessinées à fond noir et des grilles en nid d'abeille. Ajoutez un profil très élégant dont les bas de caisse sont peints en noir brillant, des jantes optionnelles Labyrinth de 20 pouces et on obtient là un sublime mariage des termes élégance et sportivité.
Il n'y a que la partie arrière que j'apprécie moins, avec le bandeau chromé reliant les feux. Néanmoins, c'est purement subjectif et cela n'enlève rien au fait qu'il s'agit d'une superbe voiture. Puis que dire de ces deux sorties d'échappement disposées avec soin sous le diffuseur...
Avant de parler plus concrètement de la XF-S, je vais vous présenter brièvement la gamme. La XF, c'est le modèle intermédiaire (équivalent BMW Série 5 pour le gabarit), elle s'intercale entre la berline XE et la grande routière XJ. Les entre-deux ont souvent du bon chez les constructeurs et Jaguar ne déroge pas à la règle.
Cinq finitions sont proposées : Pure (entrée de gamme), Prestige (ajout des Xénons, 18 pouces, volant en cuir), Portfolio (sièges électriques en cuir, planche de bord en cuir, boiseries), R-Sport (look sportif) et S (version sportive).
Parallèlement, plusieurs motorisations sont proposées. Commençons par les moins nobles avec des 4-cylindres diesel de 163, 180 ou 240 chevaux, des 4-cylindres essence de 200, 250 ou 300 chevaux, puis les versions S, qui développent 300 chevaux en diesel et la version essence que nous avons ici, dont le V6 à compresseur offre 380 étalons prêts à s'élancer.
La gamme est donc relativement homogène pour une routière premium. Voyons maintenant ce qu'offre la XF-S de 380 chevaux en termes d'habitabilité, de confort et en agrément de conduite...
Dans l'imaginaire collectif, Jaguar est un symbole de luxe, de raffinement et de prestance. En pénétrant à bord de cette somptueuse routière, on ne peut qu'être séduit. La sellerie de notre XF-S, tout d'abord, est une pure merveille. Des baquets en cuir surpiqué de blancs, réglables dans tous les sens inimaginables... Une planche de bord habillée elle aussi de cuir, avec de beaux inserts et une impression de luxe qui ravit nos pupilles !
À bord, la place ne manque pas, on s'y sent même très bien. L'ambiance est toutefois un savant mixte entre luxe et sportivité. Je n'arrive pas à me décider. Il y a bien sûr un niveau de confort assez poussé, avec des équipements nombreux, une sellerie somptueuse... Mais il y a aussi des éléments qui vous rappellent que cette auto peut vous catapulter de 0 à 100 km/h en seulement 5,3 secondes. Le volant accueille un élégant "S" sur sa partie inférieure, par exemple.
Particularité sur les Jaguar à boîte de vitesse automatique (toutes les XF-S sont en BVA), il n'y a pas de levier, simplement une molette qui se tourne. C'est très chic.
Si un soin tout particulier a été accordé aux matériaux, certains plastiques sont d'assez mauvaise qualité. C'est le cas sur la partie basse des portières et sur la partie inférieure de la planche de bord. C'est assez décevant pour cet exemplaire, qui, avec ses options, était affiché à près de 102 000 € en neuf.
Quoi qu'il en soit, le bilan reste tout de même positif. L'ADN de Jaguar est bien là. C'est luxueux, l'ambiance est bien sympa et flatte son conducteur et ses passagers. À l'arrière également, on se sent bien, les sièges offrent un bon maintien bien que ces derniers ne soient pas réglables électriquement comme à l'avant. Une bonne surprise donc !
Je terminerai par un ressenti général et purement subjectif : j'ai bien aimé cet intérieur, même si j'aurais aimé davantage de raffinement encore ! Cependant, tout est très esthétique, la planche de bord s'étend gracieusement et tout tombe bien sous la main. J'ai fortement apprécié être à son volant. En même temps, qui n'aimerait pas prendre en main un V6 compresseur ?
L'équipement de notre Jaguar XF Sport est assez riche ! Esthétiquement, il y a tout d'abord le kit carrosserie spécifique, un fin spoiler sur le coffre et des jantes alliage de 19 ou 20 pouces, abritant des étriers de frein rouges. Notons aussi la présence de la double sortie d'échappement, avec deux canules d'un beau diamètre.
Dans l'habitacle, deux détails sympathiques ont retenu mon attention. Il suffit d'appuyer conjointement sur le frein et le Start Engine pour que la molette de la boîte de vitesse sorte de son support et que les aérations coulissent et apparaissent sur le tableau de bord. Deux détails très élégants à défaut d'être utile. Mais c'est ça aussi, une Jaguar, une parfaite maitrise de la subtilité.
Au niveau de l'équipement, Jaguar a fait fort dans le domaine de la sécurité. Pour une voiture voulue luxueuse, être à la pointe de la technologie est une nécessité. Je n'ai pas été déçu. Contrôle dynamique de stabilité, aide au freinage d'urgence, détection de piéton, alerte de franchissement de ligne, reconnaissance des panneaux... Rien ne manque !
Parlons maintenant de l'équipement embarqué. Les sièges sont réglables électriquement, en avant, en arrière, en hauteur et l'on peut même régler le maintien latéral. Trois mémoires sont possibles. La climatisation quadrizone est aussi fournie de série, permettant à chaque occupant de choisir sa température indépendamment. Pour l'avoir testée, c'est très efficace.
Sur la partie basse du tableau de bord, un écran tactile de 12,7 pouces prend place. C'est un beau diamètre. Dommage, le tactile manque de répondant.
Notre modèle essai disposait en option du toit ouvrant panoramique, que je recommande vivement tant il apporte de la luminosité dans l'habitacle, du tableau de bord virtuel, des vitres surteintées et du pack Sécurité Active qui comprend notamment un régulateur adaptatif ACC, la détection de somnolence et la détection des angles morts.
Est-ce suffisant pour faire de la XF-S une vraie Jaguar ? Je vais répondre à cette question après cet essai de deux jours et quelque 700 kilomètres étalés sur tout type de parcours.
Cette question est épineuse. Le "c'était mieux avant" peut se justifier. Mais il faut prendre en compte que Jaguar est une marque qui aime innover, tout en préservant une certaine authenticité. Non, la Jaguar XF-S n'est pas aussi bien finie que certaines rivales aux anneaux. Non, elle n'a pas la prestance d'une Type-E.
Mais la XF-S est un modèle dans l'ère du temps, incluant des équipements modernes à la pointe de la technologie et un V6 compresseur des plus nobles puisque nous le verrons après, ce moteur s'apprécie haut dans les tours.
C'est une vraie Jaguar ! Une voiture qui a une âme, une voiture qui se vit et qui offre de vraies sensations, ce qui dans le domaine des routières, est trop peu souvent le cas.
Le capot ouvert, nous découvrons un moteur assez volumineux repoussé le plus loin possible. Ce V6 d'une cylindrée de 3.0 litres dispose d'un compresseur. Cela en fait une mécanique noble et permet une conduite sportive. La puissance maximale s'atteint à 6 500 tr/m. Ce qui signifie que la poussée semble continue...
La puissance de la Jaguar XF-S est de 380 chevaux et 450 Nm de couple. Autant dire que c'est très respectable et que les accélérations ne manquent pas de piquant. C'est un moteur volontaire et très dynamique, que j'ai adoré.
Pour plus de sensations, la voiture dispose d'un mode Sport. On peut alors utiliser les palettes situées derrière le volant pour gagner en efficacité. On se croirait dans une voiture de course ! Cependant, la boîte ne craque pas, ce qui est normal pour une routière.
Outre les performances, la sonorité qu'il offre est délicieuse. Elle est certes plus étouffée que dans la F-Type, mais il faut garder à l'esprit que notre XF-S est une routière dynamique, et non une sportive pure. C'est un son rauque agréable bercé par le doux sifflement du compresseur. Je ne m'en suis pas lassé et je vous invite à regarder la vidéo en fin d'article.
Parlons performances. On pourrait s'attendre à un résultat en demi-teinte avec un poids total à vide de 1 760 kg. L'emploi d'aluminium a permis de gagner environ 150 kg par rapport à la précédente génération. Les accélérations sont franches. Vraiment très franches. Le 0 à 100 km/h est atteint en 5,3 secondes. Les reprises sont bonnes à tous les régimes, même en tutoyant la zone rouge, ce qui est assez bluffant...
Le châssis a fait l'objet d'un travail titanesque. La répartition des masses entre l'avant et l'arrière est parfaite. La XF-S est proposée tant en propulsion qu'en transmission intégrale. Cette dernière assure un grip impressionnant dans les virages. Elle est même difficile à mettre en défaut.
Conduire une Jaguar, c'est un rêve pour beaucoup et je comprends désormais totalement. La XJ-S offre un agrément de conduite remarquable. Oui, c'est une voiture assez lourde bardée d'aides électroniques en tout genre. Mais la noblesse et la puissance de son moteur compensent aisément cela : on ressent vraiment du plaisir au volant de cette belle routière anglaise.
Elle se conduit très simplement, avec une boîte de vitesse ZF réactive à 8 rapports. Les accélérations franches promettent un sourire constant. Assez aseptisée, la sonorité est feutrée dans l'habitacle, il faut alors ouvrir les vitres pour savourer les vocalises du V6 de 380 chevaux.
Le train avant est incisif et répond parfaitement. La XF-S témoigne d'une agilité remarquable, tout en gommant les aspérités de la route, tout en préservant les sensations de vitesse. C'est savamment dosé. Un parfait compromis entre luxe et sportivité, en somme.
Le plaisir de conduite ne s'estompe pas, on se plait à son volant et on savoure le capital sympathie incroyable de cette auto. Plusieurs personnes sont venues à notre encontre pour en savoir plus sur le modèle. Et ça, c'est un bon indicateur !
Pour terminer cet essai, je vous invite à visionner notre vidéo en fin d'article. La Jaguar XF-S est une voiture très attachante, complète et polyvalente. Vous pourrez l'utiliser au quotidien ou bien sur circuit. Comme bon vous semble.
Au quotidien, même en ville, le ronronnement du V6 compresseur est un pur régal. Comment se lasser d'un tel concerto ? On parle souvent de coup de cœur sur PDLV. Cette fois, je parlerais de coup de foudre.
Si elle vous plait, il vous faudra vous acquitter d'un chèque de près de 88 000 € hors options. C'est une somme élevée. Un essai vous convaincra du bien-fondé de la démarche. Quel bonheur de rouler dans une voiture qui sort de l'ordinaire, dans le bon sens du terme...
En théorie, la consommation en cycle mixte est de 8,6 litres aux 100 kilomètres. Dans les faits, nous avons davantage été aux alentours de 12 litres. Cela s'explique par quelques accélérations (toujours avec modération), de la ville, et le fait que la voiture n'avait pas encore fini son rodage.
Un petit peu quand même, avec son avant très agressif... Mais elle est surtout élégante. Son excellent capital sympathie en est la parfaite démonstration. Saluons au passage ce sympathique golfeur, à Mulsanne, venu se renseigner sur la XF-S.
Oui, sans aucun problème. La Jaguar XF-S supporte parfaitement la conduite urbaine. Le V6 compresseur se montre alors très docile et la consommation n'explose pas pour autant. C'est tout l'avantage d'une boîte automatique à 8 rapports.
Elle est sous le capot des XF "classiques", mais pas sous le capot de la S. La raison, c'est que les routières sont davantage demandées en boîte automatique, pour plus de confort. Tout est fait pour simplifier la conduite sans ôter les sensations. C'est pour cela qu'il y a des palettes au volant.
La Jaguar XF-S dispose d'une caméra avant et arrière, permettant de se stationner sans difficulté. Grâce au grand écran de 12,7 pouces, c'est un jeu d'enfant.
Jaguar XF-S AWD - 380 chevaux - 87 784 € | ||
Design | + Design réussi Confort Performances | |
Agrément de conduite | ||
Performances | ||
Consommation | ||
Autonomie | ||
Aspects pratiques |
Assurément. Cette voiture offre une polyvalence assez incroyable. Elle a bien quelques défauts, mais honnêtement, on peut tout pardonner quand un V6 aussi mélodieux et performant officie sous le capot. Si vous souhaitez sortir des sentiers battus au volant d'une voiture qui fait tourner (et sourire) les têtes, alors c'est tout bon, la Jaguar XF-S est une alternative possible. Ce nouvel essai se termine par le traditionnel "je la veux" qui clôture nos essais coup de cœur...
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |