Le 29 Mai 2015, par Thomas DROUART
Quand on parle de prestigieuses Jaguar, la Type E arrive souvent en tête des sondages. Mais il y'en a une qui figure en bonne place aussi et qui profite d'une ligne à couper le souffle. Elle, c'est le XK 120, un modèle produit à l'aube des années '50 et qui continue de faire rêver petits et grands encore aujourd'hui. Quel est donc le secret de l'intemporalité de la Jaguar XK120 roadster ?
Modèle | |
Moteur | 3.4 6 cylindres en ligne 160 chevaux |
Dimensions | 4,39 x 1,56 x 1,33 mètre |
Masse | 1 321 kg |
Commercialisation | 1948 - 1954 12 055 exemplaires |
Côte moyenne | 100 000 € |
0 à 100 km/h | 9"5 |
Vitesse max | 196 km/h |
Consommation | NC l/100 km |
Date et lieu | 18 avril 2015, Le Mans |
En 1948, Jaguar présente la XK120 au salon de Londres. Le défi est de taille car la réputation de la marque est en jeu. Nous sommes à la sortie de la guerre et la production d'acier n'est pas encore totalement rétablie. La XK120 doit donc séduire rapidement pour espérer se faire une place sur le marché. Fondée par William Lyons, Jaguar réalise ses premiers moteurs "maison" avec ce modèle. Nommée X (pour expérimental) suivi d'une lettre présentant une évolution. Le XJ est ainsi un 4-cylindres tandis que le XK reçoit 6 cylindres montés en ligne. Quant à l'origine du "120" qui caractérise le modèle qui nous intéresse, il correspond simplement à la vitesse maximale atteignable par ce roadster. Rassurons-nous, il s'agit de la vitesse en miles, ce qui donne près de 200 km/h.
Alors que c'était une berline qui était initialement prévue pour le salon, Lyons change les plans, c'est finalement un roadster qui voit le jour, conçu en seulement deux mois. Basée sur le chassis raccourci de la Mk5 sortie également en 1948, le XK120 crée la surprise et séduit rapidement. Sa ligne travaillée est bien dans l'ère du temps et le concept de roadster à petit prix séduit. Sa vitesse de pointe mesurée quelques jours avant l'ouverture du salon dépasse les 201 km/h, faisant du XK120 la voiture de série la plus puissante ! Il n'en fallait pas moins pour démarrer en grande pompe la commercialisation de ce futur best-seller.
Programmée à l'origine à 200 exemplaires, l'afflux des commandes conduit à Jaguar à repousser ce seuil. Très largement même. La pemière année, la construction des outils de production ralentit la cadence, la plupart des exemplaires étant réservés par les concessions et les salons d'exposition mais dès 1949, la production démarre fort et les commandes se bousculent. Les 200 premiers exemplaires se reconnaissent à leur carrosserie en aluminium alors que coûts obligent, c'est de l'acier qui habillera les... 12 000 autres jusqu'en 1954. Les succès en compétition améliorent encore la réputation de la belle. Objectivement... Comment aurait-on pu ne pas être attiré par cette XK120 ? Son prix de vente était réellement bas, sa ligne moderne ett élégante et son moteur savoureux...
Une œuvre d'art. La XK120 l'est tant sur le plan formel que sur l'aspect conceptuel. William Lyons a travaillé lui-même sa carrosserie d'après une maquette en bois, laquelle fut recouverte d'aluminium. Pas de prémaquette ou de plan papier, le génie de l'homme s'est exprimé et la XK120 est née au bout d'une unique tentative. Un tel cas dans l'histoire de l'automobile est rare. Il en découle une carrosserie élégante et légère, avec une ligne de caisse très marquée qui donne un air sportif à la XK. Le long capot sera repris sur de nombreuses productions de la marque et deviendra même une marque de fabrique.
Le style général de ce roadster inclut une carrosserie découpée savamment et surmontée de bourrelets de cuir. Les feux avant semi-encastrés allège la ligne tandis que la calandre lui confère une ligne dynamique et crée une belle unité. Le pare-brise en deux parties est caractéristique des années '50 tandis que les jantes à rayon finissent cette ligne. Les chromes sont omniprésents, rappelons que les années '60 et l'apogée de cette technique sont proches. Sur le plan des performances, la 120 inaugure le tout-dernier moteur XK et ses 6 cylindres en ligne. Ce bloc en fonte dont les prémices remontent à 1942 innove par l'utilisation d'un double arbre-à-cames en tête et une culasse en aluminium.
Sur le plan des performances, la XK120 fournit un couple de 27 mkg dès 2 500 tr/m, une performance honorable pour un modèle d'il y a 70 ans. Le 0 à 100 km/h ne demande ainsi moins de 10 secondes tandis que la vitesse de pointe atteint près de 200 km/h. Pour l'époque, ce sont des chiffres vraiment impressionnants. Surtout quand ils sont réalisables sur une voiture affiché à un prix aussi attrayant (l'équivalent d'une Mégane RS actuellement). Les 160 chevaux conviennent plutôt bien à ce roadster de plus de 1,3 tonnes. Sur le plan du chassis, la XK120 accuse inéluctablement le poids des ans et exige une conduite à l'ancienne. Ce n'est pas un défaut en soit puisque notre exemplaire a tout de même 62 ans ! Et que pour l'époque, elle se défend vaillamment.
Les jantes à rayons sont habillés de papillons, un appendice très en vogue durant les années '50. La conduite de la XK120 impose l'anticipation. Les quatre freins à tambour s'échauffent vite et n'offrent pas une endurance raisonnable. Les roues indépendantes avec triangles et le boîtier à circulation de billes de direction ne sont plus aussi rassurants que dans le passé. De nos jours, la XK120 s'apprécie davantage pour cruiser plutôt que pour ses performances pures, difficilement exploitables. Quant à l'essieu arrière rigide et la direction dure, ils n'ont pas emêché de nombreux équipages de remporter des trophées. En option, des carénages de roues arrières amélioraient l'aréodynamique.
Le porte-bagage fut une option assez prisée. La XK120 recevra une déclinaison coupé en 1951 puis un cabriolet, assez similaire au roadster mais avec des flancs moins marqués. Elle se retirera définitivement pour laisser place à la XK140, plus puissante mais très proche esthétiquement. La XK150 viendra achever la lignée avant le remplacement définitif de la série XK par la Type E. la XK120 aura marqué son époque et plusieurs générations de passionnés, pour beaucoup, elle reste un graal. Sur les 12 000 exemplaires produits il y a au minimum 61 ans, nombreux sont ceux qui ont péri dans un accident ou rongés par la rouille.
Acquérir une XK120 demande deux choses. La première, c'est du temps. Car le nombre d'exemplaires en circulation est restreint et mieux vaut tomber au moment pour espérer avoir un modèle sein. La seconde, c'est de l'argent puisqu'un exemplaire en très bon état approche des 70 000 € tandis qu'un état concours frôle les 100 000 €. Pour peu qu'il soit matching numbers et en configuration d'origine, la somme peut encore monter. Ce qui est rare est cher...
3 arguments |
3 contre-arguments |
Ligne majestueuse Moteur performant Symbolise l'apogée de Jaguar |
Côte très haute Difficile à trouver Freinage mauvais |
Référence article : AB65 • Version 3.1
AD32 * Jaguar XK 120 Coupé - Palais-de-la-Voiture.com
Jaguar XK 120 Coupé Bel exemplaire, dans un état irréprochable ... Marque Jaguar Modèle XK 120 Version Coupé Moteur 3.4 6 cylindres en ligne 180ch Poids 1372 kg Dimensions (L x l x h) 4,40 x 1...
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AG46 * Jaguar Type D 1955 - Palais-de-la-Voiture.com
Jaguar Type D 1955 . L'histoire de la Jaguar Type D n'est pas des plus anodines... Elle commence en 1954, la belle anglaise assurant la succession de la vénérable Type C. Aux 24 Heures du Mans, elle
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AB07 * Jaguar Type E (S1) cabriolet 3.8 '63 - Palais-de-la-Voiture.com
Symbole de l'élégance à l'anglaise, la Type E n'en finit plus de faire parler d'elle. Encore aujourd'hui, cette Jaguar fait toujours autant tourner les têtes. Tirée à plus de 70 000 exemplair...
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