Le 3 Avril 2018, par Thomas Drouart
En affichant 400 chevaux, l'Audi RS 3 passe un cap bien sympathique. Pendant quatre jours, nous avons pu apprécier pleinement la plus sage (officiellement) de la gamme RS. Pourtant, elle a le diable cette sportive en robe rouge Catalunya. Nous vous proposons de découvrir un essai... un peu particulier, 100% passion et 100% PDLV !
Caractéristiques | |
Dimensions | 4,48 x 1,80 x 1,40 mètres |
Poids | 1 515 kg |
Transmission | Intégrale + autobloquant |
Boîte de vitesse | Automatique, 7 rapports |
Commercialisation | depuis 2017 |
Moteur | |
Type | 5 cyl. en ligne turbo |
Puissance | 400 ch. de 5850 à 7000 tr/m |
Couple | 480 Nm de 1700 à 5850 tr/m |
0 à 100 km/h | 4,1 secondes |
Vitesse max | 250 km/h (bridée) |
Puissance fiscale | 29 CV |
Conso mixte | 8,3 L/100 km |
Prix | |
dès 63 600 € |
Dans la vie d'un blogueur auto, il y a des essais qui sont tout particulièrement marquants. Chez PDLV, on évite la course à la puissance et on apprécie à peu près tout ce qui roule (hormis les TDI bien sûr). Essayer une Audi RS 3 de dernière génération, pour nous, a été un grand moment. Déjà parce que c'est une RS ! Et deuxièmement, parce qu'il s'agit de notre première (et certainement pas la dernière) voiture de plus de 400 chevaux. C'est donc avec notre sérieux habituel que nous avons répondu présent à l'invitation d'Audi France d'essayer la bête.
Cette fois, nous avons été accompagnés par Simon Lemaître, authentique bagnolard, et son drone. Notre but ? Vous faire vivre et ressentir les émotions que l'on peut ressentir à bord de la toute dernière évolution de l'Audi RS3. Même s'il s'agit d'un essai un peu particulier (si vous avez vu notre vidéo ci-dessus), nous allons commencer par faire un tour de la voiture. Nous avions précédemment essayé la S3 Sportback, nous n'avons pas été totalement dépaysés.
Notre RS 3 est habillée du Rouge Catalunya, une peinture bien flashy dont les tons varient suivant l'éclairage, passant de l'orangé au rouge. Vous aurez certainement remarqué qu'il s'agissait d'une version berline, une carrosserie inaugurée sur l'A3 en 2013. Force est de constater qu'elle habille superbement notre RS 3 : lui donnant un look de petite berline teigneuse. La déclinaison Sportback est toujours au catalogue, mais il n'y a plus de 3-portes. Les gens n'en veulent plus et les constructeurs l'ont bien compris.
Elle a de la gueule cette RS 3 ! On remarque de suite un pare-choc avant copieusement ajouré et paré d'éléments couleur aluminium. On notera une grande calandre noire en nid d'abeille et des phares biseautés qui viennent renforcer le côté agressif. Le profil n'est pas en reste avec une ligne trapue et chic. Les belles jantes de 19 pouces remplissent bien les ailes et ont bien de la peine à cacher des disques de frein très volumineux à l'avant (370 mm).
Ce style musclé ne plaira pas forcément à tout le monde, on vous l'accorde. Nous, on a adoré. L'arrière s'achève sur un fin spoiler de malle, un diffuseur en trois parties et deux grosses sorties d'échappement. Croyez-nous, ça chante bien, comme l'immense majorité des 5-cylindres, avec des notes proches de celle d'un V10. La S3 était beaucoup plus étouffée.
Que l'on apprécie ou non Audi, il faut le reconnaître, la marque aux anneaux assure avec ses intérieurs. Notre RS 3 berline ne déroge pas à la règle. Nous avons tout d'abord, deux beaux baquets, bien enveloppants, un petit volant aussi joli que fonctionnel, une planche de bord au design épuré mais fonctionnel. Le Virtual Cockpit est fourni de série, il permet de personnaliser l'affichage derrière le volant en recourant exclusivement au digital. e base, un grand compte tour central s'affiche et c'est réussi ! L'écran central est rétractable et permet d'afficher les modes de conduite - Drive Select - le GPS ou le multimédia.
Matériaux nobles, assemblages chirurgicaux, équipement satisfaisant, design sympa : rien ne dénote, la rigueur est de mise. Seule entorse : les tours d'aération de couleur rouge. De série, la RS 3 est proposée avec la boîte S tronic à double embrayage et sept vitesses. Elle est complétée par des palettes situées derrière le volant.
À bord, on s'y sent bien. La carrosserie berline ne donne pas de sensations d'enfermement. De toute manière, qui se plaindrait d'être enfermé dans une Audi RS 3 ? Le volume de coffre est sympa et l'habitabilité arrière également. Je pourrais m'étendre davantage mais j'imagine que les performances, la motorisation et la tenue de cap vous intéresse davantage ? Ça tombe bien, moi aussi.
Exclusivement proposée en transmission intégrale Quattro, la RS 3 s'adresse à un public amateur de sportivité et d'efficacité. Si l'intérieur respire davantage la rigueur que la sportivité, il suffit de presser le bouton "Start" pour être satellisé, comme le disait si bien Étienne le bolideur. On entend alors des vocalises sympathiques et typiques d'un 5-cylindres. Le mode Dynamic ouvre les clapets et permet de mieux profiter encore du concerto. Notons que notre exemplaire recevait l'échappement sport (reconnaissable à ses sorties noires au lieu de chromé), accentuant donc la musique.
À bord, une seule envie : tailler la route. Cela tombe bien, c'est que nous avons fait. C'est une voiture confortable et agréable à vivre, dotée de suspensions ni trop fermes ni pas assez. Au final, c'est une bonne voiture familiale et c'est bien là le seul argument "raison" qui pourrait tenter de contrecarrer l'aspect "passion".
Venons-en au cœur de la bête. À l'origine, l'Audi RS 3 était motorisée par un 2.5 TFSI de 340 chevaux. Une mécanique noble puisqu'il s'agit d'un 5-cylindres. Après une évolution à 367, c'est finalement 400 chevaux - tout ronds ! - que développe notre Audi RS 3 type 8V restylée. Une puissance plus généreuse et surtout, un moteur mélodieux à souhait. La sonorité est tout bonnement envoûtante. Rapidement, nous démarrons cette berline. Une pression du bouton "Start" puis un coup de Drive Select pour activer le mode Dynamic.
Quelques minutes de temps de chauffe puis quelques accélérations plus franches. C'est bien simple : on retrouve une sonorité proche de celle de la R8 V10. Les pieds planchers vous collent au siège tandis que les 100 km/h sont atteints en quatre secondes. Couplé à la transmission intégrale de type Haldex (typée traction), la RS 3 reçoit la boîte Tiptronic à sept rapports. Un ensemble cohérent mais qui dépasse la tonne et demie. Quoiqu'il en soit, on ressent bien le travail réalisé par Audi pour en faire une vraie voiture plaisir.
En ville, la RS 3 peut s'avérer très sage, et se conduire aussi facilement qu'une Clio 4. À l'inverse, lors de fortes sollicitations, elle révèle un bel équilibre, bien qu'Anthony ait réussi à faire décrocher l'arrière lors d'un virage un peu serré. La belle monte rapidement dans les tours et régale. Ça va vite, très vite et un regard constant sur le compteur est impératif.
Aux commandes de la belle, il est bien difficile de dissimuler un certain sourire. Les reprises sont franches, la boîte est un régal de docilité et d'efficacité. Le mode Dynamic libère une sonorité délicieuse qui met dans l'ambiance. Le freinage est mordant, malgré l'absence des disques céramique à l'avant, tandis que la tenue de route est saine. Les plus sportifs regretteront un comportement pas assez joueur. Le cinq-pattes est une petite merveille et ses 400 chevaux, pour 480 Nm de couple, sont bien présents.
Le système Quattro de la RS 3 est donc axé sur les roues avant. Jusqu'à 100 % de la puissance peut être transférée à l'arrière. Là, vous retrouvez du grip et vous pouvez continuer votre arsouille. Pied plancher, vous partez violemment de l'avant, c'est assez dingue ! Le mode Launch Control, qui permet des accélérations canon est lui aussi... assez dingue.
En entendant ronronner notre RS 3 sur une petite place de village (photo ci-dessus), une petite mamy est venue nous confier que "C'est... surprenant". Bien joué mamy, c'est le mot ! La RS 3 est une voiture surprenante sur bien des points. À notre grand étonnement, c'est même un super daily si vous êtes le meilleur ami du pompiste.
Il est bien difficile de faire des reproches à l'Audi RS 3. C'est une voiture coup de cœur dont nous attendions l'essai avec une certaine impatience. Confortable, agile, efficace, elle semble n'avoir que des avantages. Durant nos quatre jours de tests, la consommation est restée raisonnable, aux alentours des 9 à 10 litres aux 100 kilomètres, avec une conduite autant souple que plus dynamique. Suivant l'envie du moment !
Durant notre périple, nous avons pu emmener notre RS 3 berline sur différents types de terrain, s'approchant de la sculpture Long Term Parking puis en explorant des lieux abandonnés pour réaliser notre vidéo. À l'aise sur tous les terrains, cette belle allemande a fait tourner bien des regards et susciter bien des curiosités. Le capital sympathie de cette voiture fait plaisir à voir. Nombreux sont ceux qui nous ont dressé le pouce ou qui sont venus nous poser des questions sur notre berline rouge Catalunya.
Terminons par parler prix. L'Audi RS 3 est affichée à partir de 62 180 € en carrosserie Sportback. Pour la berline, il faut aligner 63 600 €. Un tarif dans la moyenne de ses concurrentes mais qui se trouve affublé d'un terrible malus de 10 500 €.
Bon, ce n'est pas spécialement bon marché, mais n'oublions pas que la RS 3 affiche 400 chevaux. À titre d'exemple, elle est même plus efficace que l'Audi R8 à moteur V8, de première génération. En tout cas, de notre côté, nous avons pris beaucoup de plaisir à son volant.
De série, on retrouve les jantes de 19 pouces, les projecteurs à LED, la sellerie cuir nappa avec surpiqures, la climatisation automatique, le démarrage sans clé, le Virtual Cockpit, l'Audi Drive Select et ses modes de conduite tout comme la transmission intégrale Quattro. Nous ne pouvons que vous conseiller d'opter pour l'échappement sport RS, facturé 1 030 €, pour profiter pleinement des vocalises du 5-cylindres. L'investissement en vaut la peine !
Nous avons soumis l'Audi RS3 TFSI 400 à notre PDLVmètre, notre indice maison. Score : 70 | |||||
Niveau de satellisation | Feeling | Provocation d'acouphènes | Nécessité de vendre un rein | ||
Agrément de conduite | Options coûteuses | ||||
On ne peut pas le nier : l'Audi RS 3 berline équipée du 2.5 TFSI de 400 chevaux est une voiture bien née. Elle s'avère agréable au quotidien, avec un bon niveau de confort et des performances assez démentes. Si le prix d'achat peut effrayer, elle demeure une alternative intéressante à ses concurrentes. Seul bémol : des aides à la conduite assez présentes qui "rattrapent" l'arrière par des petits coups de freins récurrents qui ont pour conséquence d'user rapidement les plaquettes de frein arrière. Un détail pour cette belle berline, noblement motorisée.
Un grand merci à Audi France pour le prêt de la bête et Simon Lemaître dont l'instagram est ici pour ses prises de vues au drone qui envoient du gros pâté !
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |