Le 8 Juillet 2016, par Thomas DROUART
"La plus belle voiture française". Le slogan d'époque n'avait pas menti. La marque fondée par Lucien Rosengart a toujours accordé une grande importance au design. Souvent avant-gardiste, toujours réussi. Nous verrons ici un modèle emblématique de cette firme aujourd'hui disparue : la SuperTraction. Le dernier modèle d'avant-guerre. Et la plus désirable ?
Fiche technique |
Dimensions | 4,98 x 1,76 x 1,54 mètre | |
Poids | 1 150 kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 3 rapports | |
Transmission | Traction | |
1.9 litre 4 cylindres en ligne 56 chevaux -- Nm 11 CV | 0 à 100 km/h | NC |
Vitesse max. | 125 km/h | |
Consommation | NC L / 100 km | |
Côte moyenne | 75 000 € |
Pas de quatre-portes
Croiser une Rosengart en circulation, voilà un événement rare. Pour beaucoup, c'est l'interrogation : "c'est vraiment une voiture française ?". La réponse est bien sûr positive. L'automobile française a eu ses heures de gloire et Rosengart en fut assurément une digne représentante. Quand Lucien Rosengart a créé la marque éponyme, cet inventeur a connu de multiples succès, travaillant tant dans la fabrication de vis que de baby-foot et même auprès d'André Citroën en personne. Ses modèles se caractérisent par leur relative compacité. Jusqu'à ce que l'homme cède à une douce folie des grandeurs. La SuperTraction, que nous avons ici, en est la parfaite image. Cet immense roadster qui tutoie les cinq mètres de long a surpris tout le monde à la fin des années '30. Et le succès ne fut pas aussi prestigueux qu'attendu. Pourtant, la belle a tout pour plaire. Elle mèle un style américain à un châssis de renom : celui de Citroën Traction, avec comme consigne de ne pas produire de version quatre-portes pour ne pas concurrencer la berline aux chevrons.
Du charisme !
Esthétiquement, la Rosengart SuperTraction est une œuvre d'art. L'exemplaire que nous avons ici marie deux teintes dans une rare élégance. Les chromes sont savamment dosés. Des ornements ici et là permettent d'aboutir à une ligne d'une grande pureté. Déclinée en coach ou cabriolet, la SuperTraction séduit désormais. Le public s'est adapté à cet imposant modèle. Le rapprochement avec Citroën n'y est pas pour rien, c'est certain. Plusieurs projets sont alors à l'étude mais la seconde Guerre Mondiale met à mal l'industrie automobile et Lucien Rosengart quitte l'aventure. La production reprendra avec un nouveau nom, SuperTrahuit et un moteur V8. Mais cela ne suffira pas. La marque sera relancée successivement jusqu'à sa disparition totale en 1955. Mais revenons-en à cette SuperTraction. Elle fut ainsi seulement produite durant l'année 1939, la production fut donc relativement limitée et les exemplaires sur le marché de l'occasion sont très rares. Le style est relatviement novateur pour l'époque avec une parenté certaines avec des Lincoln. Les phares encastrées notamment contribuaient à ce look bien dans l'ère du temps. Rien ne vient perturber le regard, les lignes sont fluides. Quel charisme !
Une grande noblesse
La Rosengart SuperTraction ici présentée roule régulièrement. En 2012, elle fut présentée lors d'une rencontre d'association où se trouvaient Johnny Halliday et Michel Drucker, notamment, qui ont pris place le temps d'un tour à bord de ce bel exemplaire bordeaux et crème. Il faut bien admettre que la belle a tout pour plaire et que l'amour lui porte son propriétaire se vérifie à chaque recoin. Vêtue de sa belle capote rouge, cette Rosengart de 4,98 mètres de long dispose ainsi d'une mécanique de Citroën Traction. Ce 4-cylindres à 4 temps et 8 soupapes dispose d'un carburateur Solex et délivre 56 chevaux. Une puissance assez dérisoire de nos jours mais déjà à l'époque également, car avec plus de 1,1 tonnes, les performances s'en trouvaient altérées. Mais qu'importe : ce n'est pas une sportive. C'est une voiture qui s'apprécie pour tous les jours comme pour les balades du dimanche. Rien dessus n'aspire à une conduite tonique, c'est tout l'inverse. On accepte de prendre son temps, de savourer le voyage et la noblesse de l'engin.
Le cabriolet à la mode
Comme de nombreux modèles d'avant-guerre, pas de clignotants sur cette Rosengart SuperTraction mais des flèches de direction qui s'actionnent manuellement. Un disposiitif un brin rustique mais très efficace. Stricte traction, la belle dispose d'une boîte de vitesse manuelle à trois rapports, suffisants pour atteindre la vitesse maximale de 125 km/h. À cette vitesse impressionnante à l'aube des années '40, les quatre freins à tambour se montraient bien à la peine. Une bonne anticipation était donc indispensable. Le cabriolet est très en vogue dans ces années-là, le public a par ailleurs délaissé les versions coach. La concurrence est néanmoins très rude. Chenard et Walcker est alors une marque à la mode, notamment grâce à ses succès en compétition mais aussi Peugeot avec sa 402 et Renault, dont la Primaquatre propose trois carrosseries. Édouard Daladier en personne avait succombé à la SuperTraction dont il commanda 6 versions à quatre-portes. Mais là encore, la guerre stoppa net le projet.
Millésime unique
Face à une Rosengart SuperTraction, accroupissez-vous et admirez son trois-quarts avant. Le style est assez massif mais étonnament bien composé. De multiples inspirations y sont perceptibles, comme une ligne générale de Lincoln mais aussi des phares et pare-chocs bien français. Difficile de pas se laisser séduire devant une telle configuration. Mais comme de nombreuses voitures dont la marque a disparu depuis plus d'un demi-siècle, l'approvisionnement en pièces détachées peut s'avérer compliqué. Il faut alors piocher dans le catalogue Citroën lorsque cela est possible. Dans le cas d'une SuperTraction, le plus difficile reste encore de dénicher un exemplaire dans un état correct. Exclusivement commercialisée en 1939, il est difficile de quantifier le nombre de modèles encore en circulation ici et ailleurs. La cote démarre à 40 000 € mais peut grimper bien au delà dans le cas d'exemplaires parfaitement entretenus, comme présenté ici.
LR539
Un club de Rosengart continue aujourd'hui encore de rassembler les propriétaires et passionnés de ces voitures considérées comme "les plus belles voitures françaises". Ils proposent des stocks de pièces d'occasion ou refabriquées afin de faire revivre un maximum de modèles anciens. Les SuperTraction ont existé dans quatre générations différentes, celle ici présentée étant la troisième, nom de code LR539.
80 exemplaires roulants
Ce modèle coup de cœur est malheureusement bien trop peu répandu. Les collectionneurs permettent heureusement de combler ce vide et faire connaître l'aboutissement de Lucien Rosengart. L'automobile française n'est pas morte et a connu des jours bien meilleures qu'aujourd'hui. La plus grande des Rosengart compteraient aujourd'hui près de 80 exemplaires en état de marche et une vingtaine en attente de restauration.
Style Finition soignée Habitacle |
Référence article : AA09 • Version 3.2
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