Le 24 Juillet 2016, par Thomas Drouart
Un coup de cœur, ça ne s'explique pas toujours. Mais des fois, il est tout à fait rationnel. Le modèle que nous verrons ici n'est pas des plus authentiques, mais c'est assurément une voiture pratique devenue plaisir. Mais que cache cette Triumph Herald Estate ? Ce modèle rare dans nos contrées à plus d'un tour dans son coffre...
Fiche technique |
Dimensions | 3,93 x 1,52 x 1,34 mètre | |
Poids | 865 kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 4 rapports | |
Transmission | Propulsion | |
1.3 litre 4 cylindres en ligne 62 chevaux 99 Nm 7 CV |
0 à 100 km/h | -- |
Vitesse max. | 135 km/h | |
Consommation | 8,1 L / 100 km | |
Côte moyenne | 7 000 € |
La polyvalente
Que vous soyez plus branché voiture ou moto, le nom de Triumph ne vous est pas inconnu. Cette marque anglaise né au début du XXème siècle a connu un succès croissant, sur 2 ou 4 roues. Ses voitures ont toujours eu un fort caractère, avec une ligne de roadsters séduisants et de prestigieuses conduites fermées au début du siècle dernier. Toutefois, l'histoire de Triumph n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. Elle est devenue propriété de Standard dès 1945 dans le but d'améliorer son image. L'idée d'une petite berline a germé et qui serait commercialisée sous le blason Triumph : l'Herald. C'est un modèle qui veut s'imposer comme un cœur de gamme et qui se déclinerait en plusieurs carrosseries bien distinctes. La ligne est signée Giovanni Michelotti, designer italien a qui l'on doit notamment la ligne de la Ferrari 365 GTB4... Et celles de toutes les Triumph des années '60. L'Herald est affichée à un prix compétitif pour l'époque et dispose d'un châssis séparé garni de nombreux éléments mécaniques empruntés chez Standard. Cinq carrosseries sont proposées, une berline, un coupé, un cabriolet, un break et une fourgonnette. La spécificité ? Deux portes systématiquement, ce qui rendait le break et la berline moins pratiques. Très compacte avec moins de quatre mètres, l'Herald connaît un beau début de carrière.
1.3 litre ? Peut mieux faire !
Mais rapidement pour Triumph et Standard, les difficultés financières s'accumulent et Leyland Motors Ltd prend possession des deux marques en 1961. Standard n'y survivra pas et disparaîtra. L'Herald, qui disposait jusqu'à présent d'un sage 4-cylindres de 948 cm3 évolue avec un bloc de 1,2 litre nettement plus performant et agréable, avant de culminer à 1,3 litre pour les Herald 13/60. L'avant a pour l'occasion été repris à la Triumph Vitesse, ce qui modernisait considérablement la ligne ! Mais pour certains, c'est encore trop peu. C'est probablement ce que s'est dit le propriétaire de l'Herald break - Estate pour les intimes - que nous avons sous les yeux. Ce somptueux exemplaire rouge vif de mai 1970, l'un des derniers produits a en effet quitté son sage bloc d'origine pour plus gros : un bon 2.0 litres. Un swap fait dans les règles de l'art avec modifications sur la carte grise pour une totale conformité. À la clé, ce break gagne en puissance et en efficacité. On imagine volontiers que la tâche n'a pas du être des plus simples car l'Herald n'est pas la reine de l'accessibilité. Le capot moteur s'ouvre d'un seul tenant, il englobe notamment les ailes, la calandre et les phares ! Esthétiquement, ce break a fière allure, avec une calandre à la fois simple et typique de la fin des années '60 avec quelques angles naissants et une ligne de caisse qui prend (un peu) de hauteur.
Une bonne base
Le break dispose d'une belle surface vitrée avec une grande place à l'arrière. Sa ligne est assez simple mais efficace. Faire une préparation depuis cette base est ainsi assez audacieux car il y avait du travail. La tenue de route, avec châssis séparé, n'a jamais été le fort de l'Herald qui devait compenser avec une mauvaise géométrie du train arrière et donc une agilité moindre. Mais l'Herald Estate demeure une bonne base. Elle est plutôt légère avec moins de 900 kg sur la balance. Et après une cure d'allègement, comme opéré ici, il y a possibilité de grapiller une bonne cinquantaine supplémentaire, en ne gardant que le minimum vital, composé ici de deux sièges baquets légers. L'Herald est une propulsion et le break apporte une plus grande rigidité de l'arrière, ce qui compense par rapport aux autres versions. Tout a été pensé ! Et le résultat est vraiment à la hauteur des espérances, visuellement en tout cas. Surtout monté sur d'élégantes jantes en alliage de 13 pouces à 4 branches épaisses typiquement anglaises, que l'on retrouve notamment sur des Mini. D'origine, il s'agissait de jantes tôle recouvertes d'enjoliveurs chromés, ce qui n'était plus réellement à la mode à l'aube des années '70.
62 chevaux... D'origine !
Sur le plan des performances pures, la Triumph Herald n'a jamais brié. La plus haute motorisation proposée, le 4-cylindres de 1,3 litre à carburateur, se limitait à 62 chevaux, une puissance légère qui contraignait à un 0 à 100 km/h en une trentaine de seconde et à des reprises dans la moyenne basse, avec un couple de 99 Nm. En effet, ce n'est pas un modèle sportif, bien au contraire. L'Herald était en général la seconde voiture du foyer. Avant même la mise en production de la Triumph Herald, en 1959, quelques exemplaires furent engagés dans un raid. Cela n'a pas eu l'effet escompté car cette épreuve a surtout mis en évidence les défauts du modèle, ce qui ne lui a pas assuré une si belle publicité ! L'Herald n'en reste pas moins une voiture facile à conduire et à entretenir avec une excellente visibilité, tant à l'avant qu'à l'arrière. La 13/60 a corrigé bon nombre des défauts originels, en se dotant notamment de quelques éléments de confort supplémentaires, mais la base devenait vieillissante et ne correspondait plus aux standards en vigueur.
Une préparation unique !
Aujourd'hui encore, les Triumph Herald sont relativement répandues, même en France où il y a de l'offre. Il faut compter près de 7 000 € pour acquérir un exemplaire en bon état. Ce sont les premières versions qui sont les plus cotés, celles dotés du 4-cylindres de 948 cm3 sont les plus recherchées car plus rares et authentiques. Un break comme celui-ci est tout bonnement impossible à estimer. Les transformations opérées sur cette base sont rares. Et un exemplaire coursifié encore plus ! Au niveau de l'entretien, assumer une Triumph Herald n'a rien de rédhibitioire pour un bricoleur tandis que la consommation s'établit aux alentours de 8 litres aux 100 kilomètres. Fait inattendu, les Herald, comme les Pontiac Fiero et Toyota MR2 dans un autre registre, font souvent l'objet de support pour réplique. Ce sont principalement des MG TF 1500 qui sont recrées sur des bases d'Herald. À cette époque, la Triumph Herald était bien moins cotée qu'aujourd'hui !
Modèle atypique Offre conséquente De multiples versions |
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J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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