Le 28 Janvier 2017, par Thomas DROUART
La Mazda MX-5, c'est un hommages aux barquettes des années '60. Une conception simple, un poids léger, un moteur tonique et un prix de vente raisonnable : il n'en fallait pas plus pour en faire un modèle à succès, dont le millionième exemplaire - toutes générations confondues - a été atteint. Mais comment peut-on tomber amoureux de cette auto ?
Fiche technique |
Dimensions | 3,96 x 1,67 x 1,24 mètre | |
Poids | 965 kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 5 rapports | |
Transmission | Propulsion | |
1.6 litre 4 cylindres en ligne 90 chevaux 127 Nm | 0 à 100 km/h | 10"6 |
Vitesse max. | 177 km/h | |
Consommation | 7,5 L / 100 km | |
Côte moyenne | 5 000 € |
Dans les années '60, il y a une catégorie de voiture qui mettait tout le monde d'accord : celle des roadsters. On se souvient tous des MG B, des Lotus Elan ou des Triumph Spitfire. Elles accumulaient des ingrédients intéressants : poids léger, petit moteur et ligne réussie. Il en découlait des modèles orientés plaisir à 100% tout en ayant des coûts d'entretien raisonnables. Bob Hall est un américain nostalgique de cette époque. En 1979, il fait part de son idée à Mazda : la production d'un roadster. Le projet est étudié, notamment concernant certains points. La fiabilité tout comme les normes de sécurité n'étaient plus forcément compatibles avec ces petits roadsters. Alors comment faire ? De fil en aiguilles, le petit roadster Mazda MX-5 (ou Miata !) se concrétise progressivement, jusqu'en 1985 où les premiers prototypes sortent des ateliers. La présentation au public a lieu en 1989 et c'est l'effervescence.
L'accueil est excellent et la demande explose immédiatement, à tel point que les usines doivent rapidement augmenter leur capacité. Mazda a vu juste. Pourquoi un tel succès ? Il y a tout d'abord cette ligne, directement inspirée des roadsters d'antan, avec des phares escamotables bien dans l'ère du temps. Il y a ce côté fun que n'ont pas forcément les modèles des années '80 et surtout une philosophie unique : celle de la voiture plaisir accessible au plus grand nombre. La ligne n'est pas chargée, ni révolutionnaire, mais elle est élégante. Et quel plaisir de rouler cheveux au vent. Sous le capot, une unique motorisation, un 1.6 16V de 115 chevaux prélevé sur la Mazda 323 et placé désormais en position longitudinale. Un restylage a lieu en 1994, concernant l'intérieur et l'apparition de nouvelles motorisations. Le modèle que nous avons ici date de 1997, il fait donc parti de cette deuxième série.
En 1994, la palette de motorisations change. Le 1.6 16V est poussé vers la sortie, cédant sa place à deux blocs 1.6 litre de 90 et 110 chevaux ainsi qu'un 1.8 litre de 130 chevaux. C'est le plus petit moteur que nous avons dans cette belle MX-5 verte. Un bloc à son aise, bien aidé par un poids sous la tonne. Si les performances sont correctes, elles n'en sont pas décoiffantes. Mais à l'intérieur, le ressenti est tout autre. Assis à ras-le-sol, on savoure le fait qu'il s'agisse d'une propulsion et le rapport poids/puissance intéressant, malgré les 90 chevaux. La sonorité moteur, sans être exubérante, est appréciable et contribue à l'expérience de conduite. On se sent bien à bord de cet aimant à regards. Ce n'est aucunement une sportive au rabais, mais bien un pur roadster plaisir !
Auscultons la Mazda MX-5 de plus près. On note des jantes alliage Minilite de 14 pouces au design simple mais efficace inspirées des modèles anglais. Elles abritent quatre freins à disque dont le mordant est savamment dosé. L'extérieur est bien fini et assemblé, même si la rouille a tendance à s'inviter dans les passages de roues. Les phares escamotables se commandent simplement grâce à un bouton placé dans l'habitacle. La capote, en toile, se manie manuellement grâce un mécanisme plutôt simple. Construite pour durer, la Miata est une voiture solide et endurante. C'est bien souvent la carrosserie qui cède avant la mécanique ! Parlons maintenant du moteur.
C'est le plus petit bloc que nous retrouvons sous le capot de cette belle MX-5 vert anglais. Ce 4-cylindres de 1,6 litre de cylindrée offre 90 chevaux et 127 Nm de couple. C'est peu sur le papier mais suffisant pour prendre du plaisir au volant. Si on se réfère aux chiffres, ils n'ont rien d'exceptionnels, bien sûr. Le 0 à 100 km/h se fait en un peu moins de 11 secondes tandis que la vitesse de pointe plafonne sous les 200 km/h. Mais c'est aussi l'une des rares voitures qui faussent le ressenti du conducteur en donnant l'impression d'aller plus vite. Au niveau des sensations, c'est donc un carton plein. Pour les chronos, il faudra repasser mais ce n'est pas l'aspect que voulait suivre Mazda avec la MX-5, tout du moins avec les motorisations 1,6 litres, dont l'équipement à bord a aussi été réduit. Si on considère le rapport poids/puissance/sensation, c'est tout bonnement imbattable.
Faisons un aparté sur l'habitacle. Restylé en 1994, il gagne en qualité sans pour autant rivaliser avec les standards allemands. De toute manière, ce n'est aucunement une nécessité pour un roadster. La première chose qui frappe dans cet intérieur, la position de conduite. Elle est très agréable avec un levier de vitesse très court qui tombe parfaitement sous la main. Irréprochable ! L'équipement n'est pas extraordinaire mais suffisant au quotidien. Les MX-5 de 90 chevaux sont en général plus dépouillées que les autres au niveau de l'équipement, avec parfois même des jantes en tôle. On notera toutefois les vitres électriques ou l'autoradio. Et c'est un peu près tout, l'équipement étant amoindri sur l'autel du "light is right". C'est un intérieur chiche mais efficace mais qui s'avèrera à l'étroit pour les personnes bien en chair. Astuce : la lunette arrière peut se rabattre indépendamment de la capote, pratique pour aérer l'habitacle sans décapoter. Saviez-vous que les poignées de porte ont été reprises par Aston Martin sur la DB7 ?
Si le plaisir de conduite est au rendez-vous, il y a un autre point qui donne le sourire : le passage à la pompe excèdera rarement les 8 litres en cycle mixte. En revanche, la tentation d'arsouille est très forte dans ce type de voiture et l'appétit en sans-plomb peut augmenter rapidement. Au niveau de l'entretien, il est à la fois peu onéreux puisque la belle profite d'une très bonne fiabilité. La Mazda MX-5 a été construite pour durer, avec une base et des moteurs éprouvés. Seules les ailes sont à surveiller, notamment la rouille performante qui peut s'installer sur les exemplaires logeant en bord de mer (mais pas que !) et la capote, qui peut fuir si elle est d'origine.
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