Le 11 Août 2015, par Thomas DROUART
Fin 2002, Bentley décide d'élargir sa gamme qui ne compte désormais plus que la berline Arnage. L'opération séduction vise à produire un luxueux coupé, généreusement motorisé afin de moderniser l'image de la marque mais également lui redonner une visibilité à l'international. Opération réussie puisque la belle est toujours commercialisée de nos jours. Mais comment y est-elle parvenue ?
Modèle | |
Moteur | 6.0 W12 560 chevaux |
Dimensions | 4,80 x 2,19 x 1,39 mètre |
Masse | 2 485 kg |
Commercialisation | 2006 - 2009 |
Côte moyenne | 65 000 € |
0 à 100 km/h | 5"1 |
Vitesse max | 314 km/h |
Consommation | 16,6 l/100 km |
Date et lieu | 14 juin 2015, Le Mans |
Conquérante. Depuis sa création en 1919, Bentley s'est rapidement trouvée un intérêt pour la compétition. C'est ce qui a permis de lancer la carrière des 4,5 Litre et ses déclinaisons plus cossus dans la première partie du siècle dernier. Rachetée par Rolls-Royce puis par Volkswagen, la marque s'est essouflée en début des années 2000 en ne proposant plus qu'un unique modèle : l'Arnage. Cette luxueuse routière ne suffisait plus. Alors la firme repart à la conquête du Mans, comme l'avait fait Walter O. Bentley (Monsieur Bentley, à l'origine de la marque) dans les années '20. Basée sur l'Audi R8C, les Bentley Speed 8 n'auront pas la victoire en 2001 ni en 2002 (malgré un podium) mais réaliseront le doublé vainqueur en 2003. Année qui correspond au lancement de la nouvelle venue : la Continental GT. L'occasion est idéal et la "petite" bénéficie d'un beau tremplin et d'une image nouvelle.
Conservatrice. La Continental GT affiche un regard nouveau mais une silhouette classique et élégante. Très travaillé, le design mise sur le raffinement avec des optiques bien dessinées et une calandre voluptueuse. Pas spécialement longue avec 4,8 mètres, la belle anglaise paraît toutefois massive, avec une largeur excédant les deux mètres. Cela se ressent dans l'habitacle avec quatre assises généreuses et une sensation d'espace assez rarement vue dans un coupé. La version GTC, ici présentée est la déclinaison cabriolet de la GT. Dévoilée en 2006, elle s'offre le luxe d'une capote en toile triple épaisseur automatisée, plus élégante qu'un toit en dur.
Cocon. Affichée à plus de 200 000 € neuve, la Continental compense par un équipement très riche et un haut niveau de finition. C'est également le premier modèle non conçu en partenariat avec Rolls-Royce. Bien dessinée, la ligne séduit une clientèle fortunée à tel point que la demande explose puisqu'elle demeure entièrement assemblée à la main. Une version quatre portes naîtra (Flying Spur) puis des versions plus sportives (Spur) et radicales (SuperSports). La GTC constitue une alternative intéressante puisqu'elle propose de cruiser le long des bords de mer dans une sérénité absolue. À défaut d'être sportive puisqu'elle accuse près de 2,5 tonnes, la GTC dispose toutefois d'un bel agrément et peut vous procurer de belles accélérations, avec le 0 à 100 km/h en un peu plus de 5 secondes. Mais l'agilité en patît, sans être mauvaise pour autant.
Moteurs de Golf. Sous ce long capot, on trouve un moteur W12 (et non un V12). Ce bloc est en réalité l'association de deux moteurs VR6 développés chez Volkswagen et montés sous le capot des Golf 3. Disposés avec un angle de 72°, les deux moteurs forment ainsi un moteur W12 et la puissance colossale de 560 chevaux. Le tout se trouve couplé avec une boîte automatique à 6 rapports douce mais efficace. Il n'en fallait pas moins pour déplacer la belle anglaise avec un minimum de dynamisme. Mais la Continental GTC n'est pas une sportive mais bien une GT, c'est-à-dire un coupé dynamique branché haut de gamme. Cela se ressent donc dans la conduite, avec un comportement presque sportif et une impression d'agilité qui contraste royalement avec une masse de 2,5 tonnes. Les 25 ingénieurs ont donc effectué un travail colossal mais ont pleinement rempli leur mission.
Raffinée. Comme un objet précieux, la Continental GTC surprend par son soucis du détail et son compromis entre performances et luxe. Habillé de bois rares et de cuirs spécifiques, l'intérieur offre une atmosphère unique dans un écrin de luxe. L'extérieur profite d'une ligne épurée et sage, bien que massive mais toujours élégante et sans aucune fausse note. Quant au W12, bien que totalement aseptisé et difficilement audible, il surprend par ses capacités et son couple faramineux. Au final, on comprend mieux ce qui a fait le succès de ce modèle ; une savante alchimie de ces trois éléments. La belle subira un léger restylage en 2009 puis un changement de génération en 2010, qui bien que léger, améliorera encore l'agilité.
Authentique et moderne. Ce qui ressort de cette Bentley Continental GTC, c'est le savoir-faire de la marque. L'inspiration de la Continental des années '50 est bien là, tant dans le choix des matériaux que du design, avec cette recherche du "toujours mieux" et cet incroyable équilibre. Sans réelle concurrente à l'origine, elle se voit rapidement comparée aux Ferrari 456M et Aston Martin DB7 grâce à son bon comportement et ses performances. Toutefois, cette profusion de luxe à un prix (supérieur à 200 000 € en 2006) et un budget entretien conséquent. On vous épargnera le détail mais la consommation par exemple, descendera rarement sous la barre des 16 litres aux 100 kilomètres. De nos jours, on peut dénicher de beaux exemplaires aux alentours de 65 000 kilomètres.
Pour tout amateur de modèles luxueux, la Continental GTC est un parfait choix. Ajoutez à cela la possibilité de rouler cheveux au vent et vous obtenez le modèle ultime pour cruiser le long du bord de mer. Mais ne vous y trompez pas, malgré ses 12 cylindres et ses 560 chevaux, la Continental GTC n'est pas une sportive. Bien que performance et agile, c'est bien d'une GT qu'il s'agit, avec un moteur assez aseptisé et un confort difficilement égalable. Ce qui est sûr, c'est que ce modèle est la parfaite symbiose de la voiture anglaise, mêlant luxe, performances et design raffiné. On en redemande.
3 arguments |
3 contre-arguments |
Ligne incroyable Performances surprenantes Confort royal |
Consommation et entretien élevés Encore chère en occasion Peu de coloris originaux |
Référence article : AC31 • Version 3.1
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