Le 4 Septembre 2015, par Thomas DROUART
Les constructeurs automobiles ont le besoin constant de témoigner leur savoir-faire pour séduire un public toujours plus exigeant. C'est ce qui a poussé BMW à produire en série son modèle i8, vitrine technologique de la marque et belle preuve qu'un modèle de sport peut procurer du plaisir en polluant moins. Mais comment fonctionne la BMW i8 ? Est-elle une vraie sportive ?
Modèle | |
Moteur | 1.5 3 cylindres en ligne hybride 362 chevaux |
Dimensions | 4,69 x 1,94 x 1,29 mètre |
Masse | 1 485 kg |
Commercialisation | 2014 |
Prix du neuf | 136 800 € |
0 à 100 km/h | 4"4 |
Vitesse max | 250 km/h |
Consommation | 2,1 l/100 km |
Date et lieu | 10 juin 2015, Le Mans |
Vitrine technologique. La vie de constructeur automobile n'est pas un long fleuve tranquille. La concurrence est rude et la situation de crise n'arrange pas les affaires. Il faut se démarquer pour séduire. Et pour se démarquer, il faut innover. Ce point là n'est pas le plus simple. Pour BMW, cela est passé par plusieurs phases et tests, comme la Série 7 fonctionnant à l'hydrogène dès 2007, le minispace 100 % électrique i3 et dernièrement la i8. Cette supercar constitue la vitrine technologie de la marque, comme le fut la M1 à la fin des années '70. Mais cette fois, finie la course à la puissance, il faut un modèle autant efficace que peu polluant !
Sophistiquée. La BMW i8 affiche une ligne de sportive, basse avec des arêtes saillantes et un design affirmé. Le dynamisme prime avec des courbes interminables qui parcourent la belle du museau au derrière. S'agissant du modèle le plus statutaire de la gamme, la firme munichoise devait impressionner, créer l'émotion et provoquer un désir fort. La tâche n'est pas simple, le style actuel est bien marqué et les modèles hybrides disposent d'une esthétique propre. C'est pour cela que l'i8 se démarque sur différents points. À commencer par un bi-tons audacieux composé d'une teinte de base (blanc, anthracite ou bleue) puis d'un soulignage de quelques éléments de carrosserie en anthracite ou bleu suivant la teinte de carrosserie générale.
Double personnalité. La i8 fait partie des modèles dîts propres de BMW. À l'image de la 918 Spyder de Porsche, cette BMW doit montrer les avancées de la marque sur plusieurs points : le respect de l'environnement, l'efficacité et instaurer au passage de nouveaux éléments stylistiques pour les modèles à venir. Sous le capot - ou plutôt dans ses entrailles - logent un moteur 3-cylindres essence de 1,5 litre fournissant 231 chevaux, turbocompressé et offrant un couple de 320 Nm. Il est secondé par un moteur électrique de 131 chevaux et 250 Nm qui entraîne les roues avant exclusivement. Particularité, la BMW i8 dispose de deux boîtes de vitesse automatiques. La première propose six rapports pour le moteur thermique et la seconde seulement deux, qui est dédiée au moteur électrique. Au total, 362 chevaux et le 0 à 100 km/h en seulement 4,4 secondes. Les performances n'ont donc pas été sacrifiées sur l'autel de l'économie d'énergie. L'honneur est sauf !
Intrépide. En conjuguant le thermique et l'électrique, la BMW i8 est ainsi le premier modèle hybride rechargeable de la firme. Rien n'a été laissé au hasard et la polyvalence de ce coupé quatre places est optimale. Idéale pour rouler en ville à allure modérée en tout électrique comme pour arsouiller à pleine vitesse sur route de campagne torsadée. Ainsi, l'autonomie atteint près de 600 kilomètres avec une consommation moyenne annoncée de 2,1 litres aux 100 kilomètres. En pratique, c'est davantage, voire bien davantage et parfois même beaucoup plus. En revanche, les émissions de CO2 bien basses (59 g/km) lui confèrent un bonus "écologique" de 4 000 €. Trêve de parenthèse écolo, venons-en au fait. La BMW i8 veut révolutionner le domaine de la voiture sportive en apportant l'élément indispensable à sa survie : une consommation moindre. Et donc des émissions moindres. Il faut dire qu'avec une "punition" gouvernementale actuelle de 8 000 € par modèle sportif, cela ne pouvait plus durer.
Recette bien gardée. Pour parvenir à figer le sourire du conducteur et de ses passagers, BMW a mis le gros lot. Intérieur 4 places (ou plutôt 2+2) confortables et bien dessinées, avec un design futuriste mais contemporain, une ambiance luxueuse, élégante et sportive. Le tout avec de beaux cuirs tannés et des plastiques d'une qualité assez remarquable. Ce n'est pas austère et cela fait du bien. Au final, l'esthétique de la BMW i8 est originale sans tomber dans le futuriste pur et sans agresser l'œil comme l'a fait Toyota sur la Mirai. Il faut dire que la réputation du constructeur allemand repose pour beaucoup sur ce modèle. Les détails n'ont donc pas été négligés, comme les jantes en 20 pouces au design moderne et élégant cachant quatre freins à disque ventilés.
Performante. Au niveau des performances, l'emploi massif du carbone a permis de conserver un poids assez faible avec en complément, de l'aluminium pour le chassis et un mélange des deux dans la composition des portes en élytres. Avec moins de 1,5 tonnes pour une sportive emportant deux moteurs et deux boîtes de vitesses, le pari est réussi. Mode sport activé, la BMW i8 démarre comme une flèche dans un vrombissement flatteur, donnant davantage l'illusion d'un bon V8 plutôt que le "sage" 3-cylindres prélevé sur la Mini Cooper ! Jusqu'à 120 km/h, les roues motrices sont celles de l'avant, grâce au moteur électrique, puis la belle devient une intégrale au-delà !
Pas si démoniaque. Mais en réalité, la BMW i8 n'est pas une sportive dans le sens radical, elle s'appréhende plutôt comme une GT. La présence de places arrière aurait pu mettre sur la piste dès le départ. Mais "GT" ne veut pas dire mollassone pour autant car les performances demeurent d'un très bon niveau et l'expérience de BMW ne cesse de croître dans le domaine des énergies dîtes propres. "Dîtes" car les rejets directes sont moins importants, mais l'électricité provient toujours de centrales nucléaires pour la bonne majorité. Le problème écologique est seulement déplacé. Toutefois, l'i8 ne démérite pas. Ses feux-arrières demeurent un élément phare du modèle, équipé de la technologie laser procurent un élciarage saisissant. Preuve de la démocratisation de la technologie hybride, cette sportive en costume ne demande "que" 136 800 €, une broutille face au million généralement réclamé chez Porsche ou McLaren. Et ce ne sont pas les options qui alourdiront la note puisqu'il n'y en a que trois !
Pour la bonne cause. Si vous craquez pour la BMW i8, ce n'est pas un mal. Elle ne souffre d'aucun défaut majeur et s'affiche à un prix décent. Second jet après la i3 dans le domaine de la technologie hybride, elle montre la détermination de BMW a proposer des modèles moins polluants mais toujours plaisants à conduire, bien équipés et convenant à un public large. Certes, l'i8 n'est pas aussi radicale qu'une Lotus Exige, ni même aussi performante qu'une Ferrari 488, mais elle conjugue passion et raison, avec une consommation à faire complexer un dieseliste et des performances à faire frémir bon nombre de concurrences plus onéreuses.
Affichée à 136 800 €, vous pourrez déduire les 4 000 € de bonus écologique. Mais ne l'achetez pas pour faire des économies puisque les 2,1 litres aux 100 kilomètres annoncés sont assez utopiques. En revanche, si vous êtes séduit par sa ligne, son équipement et son style, l'i8 est un bon compromis. Modèle autant sportif que docile, elle se manie facilement. Reste à savoir ce que donnera la fiabilité au fil du temps puisqu'avec deux moteurs et deux boîtes de vitesse, le risque de pannes est accru. Cependant, elle est un modèle cohérent, bien né et réellement prometteur pour l'avenir de la marque.
3 arguments |
3 contre-arguments |
Design audacieux Consommation basse Performances |
2,1 l/100 km inatteignables Coffre ridicule (154 litres) Personnalisation limitée |
Référence article : AD92 • Version 3.1
AE69 * BMW 2002 (E10) Tii '71 - Palais-de-la-Voiture.com
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AG90 * BMW Série 2 (F22) M235i '14 - Palais-de-la-Voiture.com
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