Le 11 Juillet 2017, par Thomas Drouart
Pour certains porschistes, c'est 911 ou 911. Pourtant, il y a des modèles qui méritent le détour. Le Cayman en fait assurément partie. Intéressons-nous donc au modèle 981, vendu de 2013 à 2016, doté du Flat-6 2.7 litres de 275 chevaux. Et si c'était un super compromis ? Et si le comportement routier dépassait le saint-graal 911 ?
Dimensions | 4,38 x 1,80 x 1,29 mètre | |
Poids | 1 310 kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 6 rapports | |
Transmission | Propulsion | |
2.7 litres 6 cylindres à plat 275 chevaux 290 Nm 17 CV | 0 à 100 km/h | 5"7 |
Vitesse max. | 266 km/h | |
Consommation | 8,2 L / 100 km | |
Côte moyenne | 48 000 € |
Depuis 1997, Porsche a ajouté le Boxster aux côtés de la 911, dans sa gamme. Ce modèle reprend l'ADN (et le moteur) de sa grande sœur mais fait l'impasse sur les places arrière, quelques centimètres et surtout, dispose le Flat-6 en position centrale arrière. Le public répond présent, surtout que le prix demandé est nettement plus doux. En 2005, le Boxster, alors exclusivement cabriolet, s'offre une version coupé, nommé Cayman. Ici commence donc l'histoire de la baby 911. Le Cayman que nous avons ici est la seconde génération, nommée 981. Premier point : quelle gueule ! Je vous concède que le rouge Indien n'y ait sans doute pas pour rien. Le style est agressif, trapu et on l'entend arriver de loin ! Les Boxster et Cayman sont parfois vus comme des Porsche au rabais. Ce reproche est-il vraiment justifié ? Pourquoi acheter un Cayman ?
Commençons par le traditionnel tour de l'auto. La ligne est très équilibrée et donne une impression de compacité, plutôt fausse puisqu'elle atteint tout de même 4,40 mètres, soit seulement 9 centimètres de moins qu'une 911. Porsche a toujours tenu à différencier les Boxster et Cayman, bien que les bases soient identiques. Nous avons donc un bouclier spécifique sur chacun. Le style est agressif mais sans aller dans l'excès, c'est dosé subtilement. Sans aucune option, le Cayman est assez triste avec ses "petites" jantes de 18 pouces qui peinent à remplir les immenses ailes. Le modèle que nous avons ici compense parfaitement avec les jantes du Cayman S. Le profil est différent d'une 911, aucune confusion possible, avec une custode plus petite qui se justifie par l'absence de places arrière.
David a craqué pour ce Cayman à moteur 2.7 litres et je le comprends parfaitement. Le rouge Indien souligne bien les galbes de la belle, offrant des tons tantôt rosés, tantôt orangés suivant la luminosité. Les jantes de Carrera S, en 19 pouces, accentuent le côté sportif moyennant un bon billet (voire même plusieurs !) car les options chez Porsche, ça a un prix. Pour beaucoup, le Cayman 981 phase 1 est le dernier "vrai" Cayman. La raison est simple : courant 2016, Porsche a décidé de réserver le Flat-6 aux 911, donnant un plus économe 4-cylindres turbo aux Cayman et Boxster, alors renommés 718. Ce qu'il faut savoir, c'est que Porsche avait déjà amorcé la transition avec ce modèle vendu de 2013 à 2016, en réduisant la cylindrée de 2.9 à 2.7 litres, tout en gagnant des chevaux grâce de nouveaux pistons, une nouvelle admission et l'injection directe qui alimente toujours les controverses... Quoiqu'il en soit, ce Cayman a une belle gueule et on lui retrouve tous les codes stylistiques Porsche. Et puis, il y a un Flat-6 sous le capot !
Tout comme la 911, les possibilités de configuration sont presque infinies : version "classique" ou sportive S, boîte manuelle ou PDK, vaste choix de couleurs intérieure et extérieure, de jantes, de matériaux... Parmi les options intéressantes de cet exemplaire, il y a le PASM, qui est un système de réglage des suspensions. L'auto peut ainsi être abaissée de 10 millimètres. Cela paraît dérisoire sur le papier mais son propriétaire m'atteste que la différence est flagrante au volant. Il suffit pour cela d'enclencher le mode Sport sur la console centrale. Chaque Cayman peut donc être configuré vers plus ou moins de confort ou de sportivité. Mais niveau performances, que vaut vraiment ce modèle d'appel ?
Monter à bord, c'est toujours un plaisir. Déjà, on remarque d'élégantes portes sans montants, s'ouvrant sur un intérieur de qualité, nettement inspiré de celui de la 911. On retrouve bien sûr la clé à gauche, cette tradition ancestrale qui permettait de gagner quelques dixièmes de seconde lors des départs arrêtés, en compétition. Nous l'évoquions, il s'agit d'une stricte deux-places, avec une sensation d'espace étonnante à bord. Tout est assemblé avec une rigueur chirurgicale, même les parties basses. L'assise est confortable, bien dessinée, avec un excellent maintien. La position de conduite est similaire à celle d'une 911, elle convient à tous les gabarits. Un bon compromis entre confort et sportivité, ces semi-baquets. Le gros compte-tour donne de le ton, avec une zone rouge à 9 000 tr/m !
Le volant offre un bon grip, c'est une voiture dans laquelle on se sent bien. On n'est bien loin d'une 911 au rabais comme certains potins mal renseignés le laissent entendre. C'est même tout l'inverse. Commandes bien disposés, grand écran central, levier de vitesse chic : rien ne dénote. Fait amusant : à l'arrêt, il est possible de jouer avec la boîte de vitesse, on entend alors d'importantes résonances émanant au niveau de l'essieu arrière : surprenant, mais tout à fait normal, la configuration du véhicule en est responsable. Venons-en au fait ! Le châssis du Cayman dérive de celui du Boxster. Contrairement à la 911 dont le Flat-6 est en position arrière, celui du Cayman est en position centrale arrière. Cela lui confère une excellente agilité et une parfaite répartition des masses (46% sur l'avant). Certains trouvent même le Cayman plus équilibré qu'une 911.
Chez Porsche, l'enjeu était de ne surtout pas faire de concurrence en interne. C'est la raison pour laquelle les Cayman de type 981 ne gagnent que 10 et 5 chevaux par rapport aux générations précédentes, pour ne pas enlever des parts de marché à la 911 Carrera de 350 chevaux. Le Cayman ici illustré est l'entrée de gamme, si je puis dire, son Flat-6 délivra une cylindrée de 2.7 litres et 275 chevaux. La version S atteint 325 chevaux avec 3.4 litres. Pour autant, le "petit" moteur en offre pour son argent. Les accélérations sont franches et dans une inlassable mélodie : une sonorité rauque à souhait, un brin métallique, qui fait le charme d'une Porsche. Avec un peu plus de 1,3 tonne, le Cayman 2.7 litres n'est pas une sportive pure, mais c'est un bon compromis pour qui cherche une voiture plaisir sans chercher à taper des chronos sur piste. Le 0 à 100 km/h ne demande que 5,7 secondes avec la boîte manuelle à 6 rapports.
Comme tout bloc atmosphérique, il faut aller chercher la puissance dans les tours. Jusqu'à 4 000 tr/m, le Cayman est tout ce qu'il y a de plus docile. Mais à partir de ce seuil où les diesel commencent à s'essouffler, on ressent une agréable poussée, continue jusqu'à 7 400 tr/m. C'est là que les 275 chevaux sont délivrés dans leur intégralité. Le couple baisse très légèrement, avec 290 Nm, de 4 500 à 6 500 tr/m. Cela reste toutefois très correct ! Les reprises sont d'un niveau très satisfaisant et surtout... Quel équilibre ! À bord, on ressent bien la parenté avec la 911 : la sonorité, la conduite... Seul le comportement diffère, dû à un positionnement différent du moteur sur le châssis. Petit coup de cœur : l'échappement sport, qui accroît davantage encore les vocalises du 6-cylindres à plat. De l'intérieur, la sonorité est un poil étouffé, mais de l'extérieur, impossible de ne pas capter les regards des passants.
Équilibrée, facile à conduire et performante : le Cayman a tout pour lui ! Les amateurs d'authenticité apprécieront ce modèle fidèle au Flat-6 et dont la boîte manuelle est un choix possible. Parmi les options incontournables, cela peut paraître superficiel mais je l'assume : omettez les jantes de série en 18 pouces dans la mesure du possible. Elles cassent la ligne du Cayman et lui ôtent son côté sportif. Les suspensions adaptatives PASM sont recommandées pour profiter du mode Sport ou Normal, suivant les envies du moment. Enfin, l'échappement sport est une valeur sûre. La boîte à double embrayage PDK à 7 rapports est un monstre d'efficacité. Elle est à la fois plus performante et plus économe que la boîte manuelle. Un bon plan si vous préférez les boîtes auto. Dans le cas de David, comme dans le mien, nous restons fidèles aux "vieilles" boîtes mécaniques !
Je terminerai cet article sur un point qui va vous surprendre : le volume de coffre. Enfin, le volume DES coffres. Puisque 425 litres sont réparties entre celui de l'avant et de l'arrière. Quant au bloc moteur, il se trouve entre le coffre arrière, et l'habitacle. Il est en revanche parfaitement inaccessible puisque dissimulés derrière un revêtement qui m'a l'air soigneusement fixé. Entrée de gamme Porsche, le Cayman s'affiche à un tarif nettement plus doux que la 911 : à partir de 53 000 € neuf. Les options viennent souvent alourdir assez copieusement l'addition, mais le bilan est positif d'une manière générale : le rapport qualité/prix/performance est très bon ! Il reste bien sûr la consommation, dont je n'ai pas parlé. Elle avoisine les 9 litres aux 100 kilomètres si vous avez le pied léger et le double si vous avez le pied lourd ! À vous de vous placer dans la fourchette.
Ligne harmonieuse Sonorité Consommation raisonnable |
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |